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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Tripoli ,Ismail ,Abdel-Karim ,une ville, deux hommes, deux destins....qui vont se croiser.Intissàr,la mère du premier est la femme de ménage du second.
Deux personnages issus de milieux radicalement opposés.Abdel-Karim vient d'une famille de notables musulmans, le grand-père était un des fondateurs de l'indépendance du Liban,alors que Ismail est le fils aîné d'une famille ,également musulmane,très pauvre,vivant dans le quartier le plus misérable de Tripoli,"Le Quartier américain"; Ce quartier quı doit son nom à une école anglicane désaffectée,utilisée pendant des années par les services secrets syriens.
Ni l'un, ni l'autre ne trouvent la paix et le bonheur dans ce Liban du début du XXIème siècle ,qui s'enfonce dans la guerre.Un pays envahi par la Syrie en 1976 et qui y restera pendant vingt ans,devenu terrain d'affrontements de divers groupuscules terroristes manipulés par des grandes puissances par pays interposés.
Malgré la noirceur du sujet,les personnages attendrissants (la tendresse d'Ismail ,le djihadiste,pour sa mère et son frère malade / la sensuelle Intissàr,soumise aux désirs d'un mari souvent absent et violent mais ne renonçant pas à ses jeans serrés après chaque grossesse / le personnage mélancolique d'Abdel-Karim qui à l'aube écoute et fait écouter à tout la quartier "Le Barbier de Séville",comme le chant du muezzin....),l'humour discret au tournant d'une phrase (Aboo Mosaab..une légende...un homme d'allure banale,de taille moyenne,vêtu d'un vieux jean délavé- on aurait dit l'employé qui,autrefois,passait encaisser la facture d'électricité au Quartier américain ) et ce portrait de Tripolie,entouré de trois côtés de vergers, qui se décharne au profit du béton et de l'argent facile et s'enfonce dans la violence,en font un livre riche et passionnant à lire!
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Le quartier américain ou l'histoire de deux trajectoires, celles de deux hommes qui viennent de deux milieux différents dans le Liban contemporain : Abdel-Karim et Ismaïl. La mère du second travaille comme femme de ménage du premier. C'est un Liban où la guerre et la violence est très présente. La religion, l'islam, est présent mais pris par le mauvais côté, pour imposer l'ordre. Partout, ce livre, l'auteur s'attache surtout à décrire nos deux hommes, avec leurs qualités, leurs défauts, sans oublier Intassar, la mère d'Ismaïl. C'est le côté humain qui m'a plus dans ce Tripoli, pas l'atmosphère saturé de violence. Un petit regret, la chronologie de narration, du présent au passé, en passant de l'un à l'autre, on a tendance à se perdre un peu dans les méandres de l'histoire.
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Le quartier américain, qui donne son nom au dernier roman de Jabbour Douaihy, se situe dans la ville de Tripoli, au nord du Liban. Là, vivent des familles pauvres alors que plus loin, en ville, subsistent des villas appartenant à des notables dont le lustre tend néanmoins à diminuer alors que les guerres successives déchirent le pays avant la montée irrésistible de l'islamisme radical. C'est dans ce contexte que Douaihy a construit un roman qui suit en parallèle et sur plusieurs décennies le destin de personnages blessés qui cherchent leur place dans une société de plus en plus marquée par les divisions. Comme un symbole d'un pays, le Liban, longtemps l'eldorado du moyen-orient avant de devenir un lieu de conflits quasi ininterrompus. le livre est astucieusement construit et diffuse un parfum de nostalgie heureuse à l'image de ces jardins d'orangers qui ont souvent cédé la place à des no man's land. Il y a une douceur de l'écriture chez Douaihy qui contraste avec les événements en cours, destructeurs et sanglants. L'auteur refuse la dramatisation et surtout le manichéisme. Notamment lorsqu'il décrit le cheminement d'un garçon vers le Djihad et qu'il en fait un personnage complexe, nourri d'une histoire familiale qui le sauvera, peut-être, de la perdition. Si les deux figures centrales semblent être Abdel-Karim (le nanti malheureux) et Ismaël (le déshérité fanatisé), opposés de par leurs origines et leur vécu, le personnage d'Intissâr, épouse d'un incapable, mère d'Ismaël et employée d'Abdel-Karim, représente l'espoir et le courage, fil rouge d'un récit qui entrelace subtilement les destins des uns et des autres. le quartier américain est à la fois concis, intense et poétique, écrit par un auteur lucide qui ne cède cependant jamais au découragement alors même que le chaos menace sa ville et son pays. C'est un très beau roman, rythmé et lancinant, qui recherche et trouve une lumière dans la pénombre.
Lien : http://cin-phile-m-----tait-..
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Ismaël, aîné d'une famille musulmane, vit dans le quartier Américain, le plus pauvre de Tripoli. Abdel Karim, issu d'une famille de notables musulmans, grandit dans une riche villa surplombant la ville. Il est le petit-fils d'un des fondateurs de l'indépendance du Liban. le lien entre ces deux hommes: Intissar, la mère du premier qui fait le ménage chez le second. Intissar, femme au tempérament bien trempé qui tient à ses jeans moulants dans un pays où la radicalisation de l'islamisme commence à prendre de la place. Ces trois personnages doivent faire face à un conflit de plus en plus pesant entre Liban, syrie et Israël. Ce roman décrit avec beaucoup de finesse, et de poésie le destin de ces trois personnages englués dans une situation qui les dépasse. Quand l'un pleure son amour de ballerine Serbe perdue, l'autre trouve des repères auprès de groupuscules radicaux et pense avoir trouvé le chemin de la liberté près d'autres kamikhazes. Un roman très fort, une écriture marquante et une histoire passionnante à lire.
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Grâce à ce roman, nous allons déambuler dans les rues du quartier américain de Tripoli. Intissar partage une maison, elle vit avec un mari, ancien combattant, taiseux et qui préfère rester dans les bars et rues que chez lui. Ce couple a eu trois fils et une petite fille. Intissar, volontaire, essaie d'élever ses enfants, elle va alors reprendre le travail de servante de sa mère, chez une famille bourgeoise de la ville. Là, il ne reste qu'un fils Abdel-Karim Azam, qui y vit seul. Il a travaillé à Paris, y a croisé l'amour, en une belle ballerine bulgare. Nous allons aussi principalement sur l'itinéraire de son fils aîné, Ismaïl. Celui-ci va essayer de trouver sa place dans cette société et cette ville en mutation. Nous sommes dans les années 2000 et l'auteur va alors nous parler avec beaucoup de sensibilité et d'humanité de la transformer de la société libyenne. C'est aussi le portrait d'une ville, qui a été cosmopolite et qui s'est en quelque sorte refermer sur elle-même, à cause d'un intégrisme politique et religieux. J'ai beaucoup aimé l'ensemble des personnages. Romanesque mais criant de vérité, ce roman récit nous permet d'appréhender et de tenter de comprendre la vie difficile, troublé des libyens. Il nous parle d'une société cosmopolite, qui a tenté et tente de vivre ensemble. Ce livre nous questionne aussi sur le terrorisme et ce qui peut entraîner des jeunes dans des sentiments de haine et de sacrifice. Je vais continuer ma découverte de cet auteur, qui nous permet de mieux comprendre ou tenter de comprendre ces pays et ses habitants.
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Intissâr Mohsen vit dans Le Quartier américain, quartier pauvre de Tripoli, au Liban, qui s'étage sur une colline. Elle travaille comme femme de ménage chez Abdel-Karim Azzâm, un fils de riche famille dépressif qui reste enfermé chez lui le plus clair de son temps. Ismaïl, le fils d'Intissâr, s'est engagé pour faire le djihad en Irak.

Le roman croise les itinéraires de ces trois personnages en aller-retour entre passé et présent. Abdel-Karim a vécu à Paris où il est tombé amoureux d'une ballerine serbe. Après la disparition soudaine de celle-ci il est rentré au Liban où il passe ses journées à dormir et ses nuits à boire et à écouter de la musique d'opéra. Adolescent désoeuvré, gentil garçon attentif à sa mère et à son petit frère handicapé, Ismaïl a trouvé un sens à sa vie dans l'islam radical et a été chargé de mener un attentat-suicide près de Bagdad. Intissâr est le lien entre ces deux hommes, femme déterminée et courageuse qui fait vivre sa famille. Son mari Bilâl est un traumatisé des violences de l'occupation syrienne.

A travers les histoires de ses personnages Jabbour Douaihy montre bien la violence d'une société très inégalitaire gangrénée par le clientélisme et la corruption sur fond de guerre civile. Il y a de belles descriptions des paysages urbains et je suis passée d'un sentiment de nostalgie et de mélancolie en lisant les chapitres consacrés à l'enfance d'Abdel-Karim à une impression de gâchis avec le présent d'Ismaïl et de ses amis, petits durs du Quartier américain recrutés par des prédicateurs radicaux. C'est une lecture que j'ai appréciée.
Lien : http://monbiblioblog.revolub..
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