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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
« Gilles » est une chronique inspirée, écrite d'une plume acérée et ironique, sur la France de la fin de la Première Guerre mondiale et de l'entre-deux guerres. Ce roman est composé de trois parties et d'un épilogue.
Dans la première partie, intitulée « La permission », on fait connaissance avec le héros éponyme en 1917. Blessé au bras, une permission lui a été accordée et le voilà qui débarque à Paris. Là, il séduit Myriam Falkenberg, une riche héritière dont il avait connu les défunts frères au front. Il ne l'aime pas et n'en a qu'après son argent. Cette partie de l'intrigue m'a beaucoup fait pensé au film « L'Héritière » (1949) avec Olivia de Havilland et Montgomery Clift, que j'avais vu peu de temps avant. Mais Gilles est aussi un habitué des bordels et a des maîtresses. le suivre dans cette suite de coucheries est assez lassant et on éprouve beaucoup de peine pour Myriam.
La deuxième partie, « L'Élysée », est plus plaisante. On retrouve Gilles quelques années plus tard, qui côtoie la bonne société de Paris ainsi que le groupe « Révolte », caricature savoureuse des surréalistes. Ces derniers finissent par se mêler de politique et monter une cabale contre le président de la République, où ils se ridiculisent. En parallèle, on suit les déboires sentimentaux de Gilles avec sa nouvelle maîtresse, Dora, une Américaine.
Dans la troisième partie, Gilles a une nouvelle maîtresse, Pauline, une ancienne prostituée rencontrée à Alger. Il s'installe avec elle à Paris et finit par l'épouser. Il monte un journal « L'Apocalypse » (qui donne son titre à cette partie) « entre la philosophie et la politique, la littérature et le journalisme », et tente de convaincre son ami Clérences, rencontré dans la deuxième partie, de créer un nouveau parti. le personnage principal assiste ensuite aux événements du 6 février 1934.
Enfin, dans l'épilogue, on retrouve Gilles, converti au fascisme, dans une Espagne en pleine guerre civile.
L'ensemble est assez agréable à lire et l'ironie mordante prête à sourire. le tout est très bien écrit et un certain nombre de passages méritent d'être cités (ce que j'ai fait). Certes, l'auteur véhicule quelques préjugés de l'époque sur les juifs, sans pour autant être réellement antisémite. Il y a aussi des passages que l'on pourrait qualifier de « racistes », même quand il ne s'agit pas de critiquer une autre « race ». Je pense par exemple, à ce moment où dans la première partie, l'infirmière américaine qui s'occupe de Gilles à l'hôpital et lui a donné à écouter des disques de jazz, lui demande si il a aimé « la musique de nègres » qu'elle lui a prêtée.
« Gilles » est donc un livre qui mérite d'être lu. Ne craignez rien, ce n'est pas pour ça que vous deviendrez fascistes. de même qu'on ne devient ni anarchiste ni communiste après avoir écouté des chansons de Léo Ferré ou de Jean Ferrat.
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Il y a deux façons d'aborder la lecture de ce roman . La première est que l'on ne connaît rien ou très peu de la vie de Drieu et on fait une lecture classique d'un roman des années trente avec ce petit parfum sulfureux de référence au fascisme, la seconde est que l'on connaît la vie de Drieu et le contexte dans lequel il écrit ce roman et on peut apprécier alors toutes les subtilités, toutes les allusions aux événements réels que fait Drieu.
"Gilles" plus que tout autre écrit de Drieu est autobiographique et de la guerre des tranchées à l'adhésion au fascisme en passant par les surréalistes tout est rappel à sa propre existence.
Les aventures amoureuses de Gilles et son obsession des poitrines féminines que l'on retrouve dans pratiquement tous ses écrits sont le parfait miroir de celles de Pierre et on croise sous d'autres noms mais au comportement à peine modifié AragonMalraux qui furent ses amis et c'est un réel plaisir que de retrouver les concordances, les parallèles entre Gilles et Pierre.
Ceci dit , il faut reconnaitre que l'écriture est un peu datée et la lecture peut sembler longue et ardue par moments à un lecteur d'aujourd'hui.
"Gilles" est considéré comme le chef-d'oeuvre de Drieu mais je le trouve un peu long avec pas mal de redites malgré tout et je lui préfère "Rêveuse bourgeoisie" ou "Une femme à sa fenêtre" et puis surtout ses recueils de nouvelles où il excellait.
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Une écriture puissante et intelligente, délestée des contraintes sociales et d'une grande musicalité. D'une qualité comparable à Aurélien d'Aragon ou à Belle du Seigneur de Cohen.
Épilogue sans intérêt et regrettable.
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L'intérêt majeur du roman réside dans le portrait des années 30, on ressent comme une méchanceté latente dans son roman..........
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