Cette oeuvre parue en 1948 a eu le Goncourt et a été portée à l'écran. A mon sens le texte a mal vieilli. Situé au lendemain de la Grande Guerre, portrait de famille, étude des moeurs, satire, le roman hésite entre discours ronronnant et caricature.
Extrait
« Ses cheveux gris bien plaqués, le menton haut, l'académicien Emile Lartois lisait son discours de réception. Sur le drap noir qui lui moulait le torse, les larges broderies luisaient de leur vert tout neuf barré des décorations alignées. du coude gauche, Lartois touchait le pommeau de son épée.
Assis de part et d'autre du récipiendaire, sur les banquettes mal rembourrées, se tenaient ses parrains, l'historien Barère et le maréchal Joffre. [ …]
Le public parisien n'attendait pas qu'il jaillît des bouquets d'étincelles du discours d'Emile Lartois, non plus que de la réponse du doux Albert Moyau.
Passé un certain âge, les gens de grande réputation sont obligés de répondre à l'opinion qu'on se fait d'eux, le pamphlétaire par un pamphlet, et l'homme courtois par une courtoisie ; il n'est jusqu'à fantaisie qui ne devienne servitude au fantaisiste quand il vieillit ».p208
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J'avoue que j'ai un a priori défavorable sur l'auteur et par conséquent sur son roman. Et bien j'ai grand tort. La peinture qui y est faite de la bourgeoisie est précise, fine et acérée. On s'attache au fil des pages aux personnages tous imbus de leur personne, tous soucieux de leur paraître et de leur notoriété. Un monde d'entre soi où les intrus de classe sont rarement admis sauf à être utiles à l'ambition. On se prend par moment à les comprendre et à les adopter ces aristocrates, ces gens de pouvoir et ces parvenus, ce qui est tout de même une prouesse de l'auteur.
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