Citations sur Kennedy et moi (79)
-Je pourrai vous tuer pour prendre cette montre. - et si je vous répondais que je pense être capable de mourir pour la garder? - Je ne vous croirais pas. ou bien cela signifierait que l'objet est authentique, et donc, à mes yeux, encore plus désirable. Ou encore que vous acceptez une prise de risque disproportionnée et grotesque pour mener à terme une thérapie dont vous ne pourrez jamais mesurer l'efficacité. Tout cela est profondément ridicule. Dans votre profession, on vit longtemps et l'on ne meurt jamais pour une montre. Jamais
Autrement dit, un jour, à Dallas, Texas, dans un magasin spécialisé et par pure fantaisie, j'ai acheté une montre d'occasion à un vendeur hâbleur. Je l'ai payée au prix fort. Vous ne devez donc conclure qu'une chose de tout cela : je suis l'unique propriétaire de cet objet. A un point tel, monsieur Polaris, que même l'heure qu'indiquent les aiguilles de ce boîtier m'appartient.
Homme je suis devenu. J'ai même eu des enfants. Pour autant, cela n'a pas fait de moi un père.
Certaines choses simples jurent dans la bouche des gens affectés. Ils ne savent jamais les dire. Dès qu'ils emploient des termes trop éloignés de leur condition et de leur vocabulaire usuel, leur langage commence à sonner comme un bronze fêlé.
Le bas du visage de l'oto-rhino est maintenant tout pâle, tandis que son front rosit outrageusement, ce qui lui donne les couleurs et l'apparence d'un radis.
C'était bien le moins que l'on pouvait attendre d'un homme qui se vantait d'avoir mangé de la cervelle de singe et des yeux de tigre dans la jungle de Bornéo.
- Sarah m'a dit que vous écriviez des romans, Samuel. C'est un métier passionnant, non ?
- Ce que vous a raconté ma fille est en partie inexact. Je ne publie plus depuis des années.
- Pourquoi donc ?
Voilà donc la revanche inattendue du petit Brentano. Il espère me faire toucher les épaules en me titillant sur ma stérilité, sujet à propos duquel ma fille a dû largement l'informer. Je le regarde d'un air que j'espère condescendant et réponds :
- La paresse.
Le jour où elle m'a annoncé qu'elle se lançait dans la dentisterie et, surtout, l'orthodontie, j'ai compris qu'elle était bien la véritable soeur des deux autres. Comment peut-on, à vingt ans, prendre la décision de consacrer sa vie à curer des caries? - Ca te plaît vraiment d'apprendre à baguer des molaires, de placer tout ce fil de fer dans la bouche des gens? Qu'est ce qui te pousse à faire ça? Elle avait secoué la tête avec un sourire affectueux légèrement condescendant : -Mais l'argent, Papa
si j'ai un jour arrêté d'écrire, c'est parce que, simplement, je me suis mis à douter de tout. De moi, du sens de mon travail et de l'intérêt des livres en général. Quand on se met à refléchir à ce genre de problèmes, cela signifie que l'on a déjà basculé de l'autre côté. Publier demande un minimum de foi, d'orgueil et d'aveuglement. Or, je ne possède plus aucun de ces sentiments énergétiques. Je n'ai plus la vitalité ou l'innocence qui permet d'avancer d'un jour sur l'autre, de passer d'une phrase à la suivante. Tout au plus suis-je désormais capable de décrire les symptômes de ma paralysie, de me livrer moi même à une médiocre autopsie de ma vie
Hans Brentano ne ressemble en rien à tous les petits freluquets qui l'ont précédé ici. Il est bien pire. Lui possède l'arrogance, l'assurance, l'aisance que procure l'argent: il n'est pas sur terre pour gagner sa vie, mais bien pour dépenser sa fortune