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Citations sur Les accommodements raisonnables (136)

Selma se rua vers la poche où gisait le champignon, le saisit délicatement et le transporté jusqu'à l'évier, le nettoya, puis m'ordonna de prépare du thé sucré et de retrouver un autre bocal. Je m'exécutai comme l'eût fait un assassin d'enfant et rapportai un saladier en verre dont je me servais d'habitude pour préparer du guacamole et de la laitue. Elle prit le nouveau-né sauvé des détritus et le plongea dans son bains. puis, comme une infirmière consciencieuse et aimante, elle regarda s'opérer la lente résurrection.

Cette contemplation béate me rendit soudain Selma détestable. Elle incarnait toute la pensée désaxée de ce pays, cette espèce de religiosité spongieuse, de verroterie spirituelle, de macédoine sociale — avec des pauvres pour ramasser les merdes des chiens, des vieux pour garer des voitures, Edwards pour livre des pizzas, une remède cheval pour calmer Efrain, et des champignons pour guérir les angoisses vertébrales, C4-C5 incluses. Ce pays était une secte, avec ses rites économiques et ses gourous fanatiques. Une colère informe m'envahissait.
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Il y a quelques mois,j'étais arrivé ici au soir de la mort de Benjamin Waines,ce père qui s'était tranché la gorge au plus près de son fils.Et là,je m'apprêtais à quitter la ville après le meurtre de mon voisin Brad,l'homme qui nourrissait les chats.Entre-temps,je n'avais cessé de me poser la seule question qui valait et hantait l'esprit du shérif Wade Whitehouse dans " Affliction" :" What is real ?"
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- Tu ne le croiras pas, mais je te jure que c'est vrai. Ce gars est élu avec 53% des voix et deux heures après il commence la tournée des bistrots. Le Fouquet's, un saut à la concorde où, avec sa ribambelle de zouaves, il entonne des chants d'ivrognes, et ensuite tout le monde en boîte de nuit. Je n'en reviens pas. Je t'assure que je n'en reviens pas. Souviens-toi de ce que je te dis ce soir : ce type-là va nous en faire voir. C'est un vrai baltringue. Il finira comme Deschanel. En pyjama sur une voie ferrée.
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Quand je passais au-dessus d'une ville en avion, j'imaginais en bas, s'agitant sous ces toits minuscules, des millions de nano-existences qui mangeaient, dormaient, se disputaient, se montaient dessus, s'accrochaient les unes aux autres pour ne pas rester seules, pour donner un sens à toute cette merde, pour oublier la place infinitésimale que nous occupions, chacun, en ce monde. Le vol de nuit était un salutaire exercice de modestie qui permettait à peu de frais, et beaucoup plus rapidement que ne l'autorisait une analyse, de soumettre les prétentions de nos ego à la simple échelle de grandeur qu'offraient nos vies lorsqu'on les regardait à 35 000 pieds au travers d'un hublot de cabine économique.
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Il s'appelait Eric Balshaw et possédait la beauté nébuleuse caractéristique des ces médiocres acteurs dont on ne se rappelle jamais le nom. Il était à l'âge charnière où l'on pouvait encore deviner l'enfant imbuvable qu'il avait été et voir déjà poindre le sale con qu'il s'apprêtait à devenir.
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Vous savez , Paul, je me suis longtemps demandé si je n'avais pas passé ma vie à plus ou moins tricher pour tirer la mauvaise carte, et ainsi me poser éternellement la question de savoir ce qui se serait passé si j'avais pioché la bonne.
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Un jour j'ai lu une phrase qui m'a beaucoup plu. Elle disait à peu près ceci : dites à un type qu'il y a 300 millions de planètes dans le ciel et ils vous croira sur parole, ajouter que le banc devant lui vient d'être repeint de frais et il ne pourra s'empêcher de le toucher du doigt pour vérifier. Toutes ces religions de merde ont bien compris ça, plus l'histoire est énorme, plus elle paraît inconcevable, et plus ça marche.
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"Quand je passais au dessus d'une ville en avion, j'imaginais en bas, s'agitant sous ces toits minuscules, des millions de nano-existences qui mangeaient, dormaient, se disputaient, se montaient dessus, s'accrochaient les unes aux autres pour ne pas rester seules, pour donner un sens à tout cette merde, pour oublier la place infinitésimale que nous occupions, chacun, en ce monde. Le vol de nuit était un salutaire exercice de modestie qui permettait à peu de frais, et beaucoup plus rapidement que ne l'autorisait une analyse, de soumettre les prétentions de nos ego à la simple échelle de grandeur qu'offraient nos vies lorsqu'on les regardaient de 35.000 pieds au travers d'un hublot d'une cabine économique."
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Il est parfois beaucoup plus simple de coucher avec une inconnue que de s'allonger auprès de sa propre compagne.
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Assis derrière notre airbag, nous étions attentifs à la circulation, à ce monde mécanique complexe régulé par de simples codes lumineux, ce monde qui allait et venait en tous sens, nous dépassait ou nous croisait, vivait sa propre histoire, indifférent à ce qui se jouait dans nos coeurs.
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