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Citations sur Parfois je ris tout seul (43)

"Tu vois, cette tristesse-là, je ne suis pas capable de t'expliquer d'où elle vient. Des fois, je ne pense à rien, je regarde des crayons posés sur une table, ou un téléphone qui ne sonne pas, ou une voiture qui passe, enfin je surveille d'un oeil des choses qui ne veulent rien dire. Et tout d'un coup, tu vois, je ne sais pas pourquoi, mais ça vient, je me sens devenir triste."
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Quand elle est rentrée, ce soir, elle a enlevé son manteau et elle m’a annoncé qu’elle avait un cancer du sein qui s’était propagé un peu partout. Je l’ai prise dans mes bras et j’ai demandé : « Qu’est-ce qu’on va devenir ? » Elle a allumé une cigarette et a dit : « Qu’est-ce que tu vas devenir ? ». (p. 119).
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Ce matin, j'ai reçu une carte postale du Canada représentant un lac survolé par des échassiers. Au dos, il y avait un petit mot de mon fils disant simplement : "L'outarde est un oiseau migrateur qui survole le Québec en avril et en mai." Je suis resté assis un long moment à tourner et retourner cette phrase dans ma tête. Je ne pouvais comprendre comment un fils pouvait mépriser à ce point son père pour lui écrire de pareilles choses.
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Cric
- Passe-moi le tournevis.
- Lequel ?
- Celui avec le manche orange.
- J'en vois pas avec le manche orange.
- Bon Dieu, tu l'as devant le nez !
- C'est pas un tournevis à manche orange, c'est un tournevis à manche rouge.
- Bon, fais pas chier, envoie-le.
- C'est pas la peine de t'énerver.
- Merde, je suis coincé sous la bagnole et toi tu te prends pour Picasso avec tes rouges et tes orange.
- Picasso n'a jamais beaucoup utilisé le rouge et l'orange.
- C'est ça, d'accord. Quand t'auras fini avec tes conneries, tu mettras le cric sous le longeron à l'avant.
- Où il est, le cric ?
- Quelque part par là, cherche un peu, comment veux-tu que je le voie, moi, de là où je suis.
- J'en vois deux crics. Un rouge et un bleu.
- Amène le rouge, comme ça y sera assorti au tournevis.
- Arrête. Le rouge est mieux que le bleu ?
- Non, tête d'ours. Mais le bleu c'est celui à Picasso et il aime pas qu'on se serve de ses outils.
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- Toi qui peux pas saquer les Suisses, je comprends pas que tu te balades toujours avec un couteau suisse dans la poche.
- Ça n'a rien à voir.
- Bien sûr que ça a à voir.
- Bien sûr que non. Toi, par exemple, tu peux pas blairer ta femme et ça fait pourtant vingt ans que tu habites avec elle.
- C'est pas faux.
- Sans compter qu'avec mon couteau suisse équipé avec toutes ses lames, ses scies, ses tire-bouchons, je peux toujours me sortir de la merde. Alors que ta femme, elle serait plutôt du genre à t'y fourrer, dans la merde.
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Loups
A chaque fois que j'appelais chez elle, je tombais sur son répondeur. Un jour, sachant qu'elle était dans son appartement, je lui ai laissé ce message : " Je suis devant un téléphone cerné par les loups. Il y en a au moins douze. Sachant que je mesure un mètre quatre-vingt-deux et qu'un loup dévore quinze centimètres d'homme à la minute, tu as exactement douze minutes pour me rappeler."
J'ai attendu une heure devant le combiné. Et puis je me suis rendu compte que j'avais oublié de lui donner mon numéro. Faut dire qu'avec tous ces loups autour, je n'avais pas toute ma tête. p.17
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Nous sommes là, toi et moi, assis, en train de regarder des choses misérables à la télévision, sans nous adresser la parole, oubliant même la présence de l'autre. Je me dis que, si une caméra filmait de face le vide de nos regards, et l'ennui de nos visages, si nous étions ensuite confrontés à notre image sur l'écran, je crois que nous baisserions les yeux de honte et de peur. Oui, n(o)us aurions peur de voir ce que nous sommes devenus.
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- Tu sens le parfum.
- Je me suis arrêté chez ma mère.
- Et depuis quand, ta mère, elle se met un parfum de poule ?
- J'en sais rien, moi.
- Et en plus, tu me prends pour une imbécile !
- Pourquoi faut-il que tu fasses toujours des histoires ?
- Je vais lui téléphoner, moi, à ta mère, pour lui demander le nom de son parfum.
- Laisse ma mère tranquille.
- Alors c'est qui la parfumeuse, hein, qui ?
- Mais il n'y a pas de parfumeuse, il n'y a personne. Simplement au bureau j'ai prêté ma veste à une fille qui avait froid et l'odeur de son eau de toilette a dû imprégner le tissu, voilà !
- Comment tu sais que c'est de l'eau de toilette et pas du parfum ?
- T'es vraiment siphonnée.
- Pourquoi m'avoir dit que c'était le parfum de ta mère ?
- Mais, bon dieu, parce que je le croyais, j'avais oublié l'histoire de la fille.
- Et qui c'est, alors, la frileuse ?
- Mais personne, une fille du bureau.
- Tu lui diras de ma part, à la fille du bureau, qu'au lieu de se ruiner dans des parfums de pétasse, si elle a froid, elle a qu'à s'acheter des pulls.
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La psychanalyste qui me suit s'appelle Albert Bronstein. Je trouve curieux qu'une femme se prénomme Albert. La première fois qu'elle m'a reçu, j'ai demandé :
- Vous êtes la remplaçante du docteur Bronstein ?
- Je suis le docteur Bronstein.
- Albert Bronstein ?
- Albert Bronstein.
Je n'ai pas su quoi dire d'autre et nous en sommes restés là. Il va falloir reparler de ce problème. Et j'emploie le mot problème à bon escient. Parce qu'à la longue, pour un type fragile comme moi, c'est sexuellement très perturbant de se sentir attiré par les fesses d'Albert.
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J'ai sorti le couteau de ma poche et j'ai dit au type de remonter son pantalon en vitesse et de foutre le camp de ma maison. Ma femme s'est rhabillée comme elle a pu et s'est enfermée en pleurant dans sa chambre. Je suis allé au salon, j'ai ouvert une bière, branché la télévision sur la chaîne des sports et j'ai regardé un match de boxe en différé. Juste à la fin de la troisième reprise le poste est tombé en panne. Ce n'était pas mon soir.
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