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sur 54 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Ah la lâcheté masculine… lâcheté affective, chronique, aigue, compulsive. Cette caractéristique qu’on prête aux hommes est le personnage principal de « Les fuyants ».


Lâcheté, lâcheté, c’est vite dit mesdames et mesdames les jurées.
C’est vrai que, comme le chantait le poète, les braves gens n’aiment pas que l’on suive une autre route qu’eux.
Comment ne pas rêver d’avoir un bel avenir tout tracé, tout programmé. La normalité sinon rien.
Le flirt ça va un peu mais si on parlait d’avenir. Présentation aux parents puis à la famille et début du bonheur.
Quelques années pour s’installer professionnellement avant d’envisager le premier enfant. Dès la première nausée, on cherche un joli pavillon tout carré dans un joli lotissement où pas un brin d’herbe, pas une haie, pas une note de musique, enfin où rien ne dépasse. A la première envie de fraises, on quitte le studio de banlieue pour le premier CDD sur vingt ans (quand on aime on a toujours vingt ans…). Ah les petits week end apéro barbecue avec les voisins, ah les week end tondeuse et taillage de haies, ah ces samedis ou le roi Merlin c’est vous. Quelle vie, remplie d’aventures où on ne sait pas si on ira à Ikéa le jeudi en nocturne ou le samedi après être passé à Carrefour. Et puis il y a le rendez vous chez le dentiste pour l’ainé, le rendez vous chez le pédiatre pour le petit, chez le kiné pour vous, chez le coiffeur pour elle, chez le psy pour tous. Pas le temps de s’ennuyer, non à la routine.
Un jour, on se dit qu’il faudra passer devant le maire, voir devant dieu (appelez le comme vous voulez, le concept reste le même) parce que l’on a muri. Là c’est un CDI (pourtant, quelle précarité…), le genre fonctionnaire (pas tous, pas vous, l’autre bien sur) bien casé qui sait que quoi qu’il fasse (ou pas…) il est casé.
On va bosser, on y croit, on est un winner. Vacances en juillet parce qu’en aout c’est pour les beaufs (oui aujourd’hui encore c’est plus classe de partir en juillet même si moins d’usines ferment en aout puisqu’elles ferment définitivement tout au long de l’année…). On va à Palavas ou Arcachon un an sur deux. L’année sur la Méditerranée, on prévoit deux jours pour aller rêver devant les yachts et les stars à St Trop.
Le temps passe vite, les nains grandissent, bourgeonnent, vous prennent pour des vieux cons. Vous vous êtes laissé pousser le bide elle s’est laissé tomber les seins, vous regardez TF1.
Vous vieillissez, le winner que vous êtes se retrouve dans un placard, votre clone plus jeune de vingt ans fini par vous virer à cinq ans de la retraite.
Votre ainé divorce, votre second vous donne des nouvelles une fois dans l’année. Vous soignez votre ulcère, votre diabète, faudra songer à arrêter la cloppe d’après le dernier cliché de vos poumons.
Tout va bien, une vie bien remplie… que du bonheur.
Infarctus, rideau.

Mesdames et mesdames les jurées, mon client est il vraiment condamnable pour avoir repoussé une invitation à cette vie?

C’est vraiment pas facile d’être un homme.
Il y a des femmes aussi qui refusent l’engagement mais là on dit qu’elles sont éprises de liberté, qu’elles ne sont pas la chose d’un homme etc… il y a quelque chose de noble dans leur refus.
Combattons cette injustice, cette différence de traitement, ces interprétations à deux vitesses comme nous combattons l’inégalité face à l’âge. Nous dénonçons le fait que des cheveux blancs donnent un certain charme à l’homme (du moins à celui qui a la chance d’en avoir gardé quelques uns) et font d’une femme une mamie. Nous dénonçons qu’un homme à femmes soit un charmeur, une sorte de Don Juan classe alors qu’une femme à hommes n’est qu’ une nympho dans le meilleur des cas…


Ne pas vouloir s’engager à vie, c’est de la bienveillance pour l’autre, mesdames et mesdames les jurées, madame la présidente. C’est pourquoi je demande la… relaxe de mon client.


Pas le livre de l’année ni même du mois mais on se laisse aller à sourire (jaune pour certains) devant certaines situations. Une écriture plaisante et une petite fin où une petite émotion pointe le bout de son nez l’air de rien.

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Difficile de dire ce que je pense de ce roman.
Trois générations d'hommes qui fuient, qui disparaissent, et puis Joseph, le dernier fils qui tente de remonter le cours des absences.
Et dans tous ces chapitres qui s'imbriquent (et où l'on se perd un peu), s'impose ce drame de la filiation non aboutie, de tous ces pères « fuyants ».
Il y a quelque chose dans cette écriture, c'est indéniable.
Alors je me demande pourquoi je n'ai pas accroché plus que ça.
Trop décousu peut-être, trop morcelé.
Pourtant on sent que l'auteur est fait pour écrire. Il a vraiment une « patte »
Le style est agréable et contemporain, les personnages très crédibles.
Je tenterai certainement son autre titre « Rester sage »
En tout cas, je remercie vivement babelio et les éditions Alma qui m'ont permis de découvrir un nouvel auteur prometteur.
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J'ai cédé à la tentation de l'achat suite à la rencontre de l'auteur à librairie à côté de chez moi. Arnaud Dudek est un homme simple, charmant et heureux. J'ai été charmé par sa façon de parler qui est à l'image de son écriture. L'histoire commence assez fort avec l'histoire d'un fils qui raconte comment son père s'est suicidé. On pourrait croire que la situation est alors dramatique. Mais non, le ton est cordiale et sympathique. Ces quatre hommes fuient et ne trouve pas de réponse. Doivent-ils en trouver? le lecteur lui se faufile dans des morceaux de vie pour son plus grand plaisir. Un peu de douceur et une pointe d'espoir dans ce monde de brut. 

Partez à la rencontre de cet auteur. Attention, si vous commencez, vous aurez envie d'en lire plus. 
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Y a de l'idée, y a pas mal en style. Mais c'est du déjà lu, relu et rerelu par ailleurs. Un peu dans le genre Jean-Philippe Toussaint mais en un rien moins poétique, ou Alice Ferney mais nettement moins dans l'approfondissement psychologique-social des personnages et des relations. Mais pas mal quand même !
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Trois générations dispersées, évaporées, fuyant au fil du hasard ou de leurs propres failles.

Publié en août 2013 chez Alma, ce deuxième roman d'Arnaud Dudek est élégant et joliment mené, dans une atmosphère triste de destins peu chanceux, doucement broyés par une société qui les ignore largement, mais peine un peu à accrocher vraiment le lecteur.

Tout en admirant la tournure de cette trame finement agencée, où grands-parents, parents et enfants, disséminés par des hasards malheureux ou par leurs propres vicissitudes, "évaporés" ou "fuyants" comme le dit l'auteur - mais quelque peu au forceps -, ne parviennent ni au rassemblement ni à la rédemption, je n'ai pas réussi à me passionner vraiment pour ces tranches de réalité au goût parfois légèrement surgelé. Ayant revu tout récemment les extraordinaires "Ephèmères" du Théâtre du Soleil d'Ariane Mnouchkine, dans un registre au fond assez proche, peut-être ma comparaison implicite ne pouvait-elle être qu'un peu sévère avec le texte d'Arnaud Dudek, malgré l'habileté en gestation de ces quelques eaux-fortes...
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