L’or mène à leur perte tous ceux qui le convoitent.
Tu m’accuses de tort dont je ne suis pas responsable car je suis entouré de traîtres qui agissent sans mes ordres. Qui les combattent même. Qui combattent la mission sacrée que m’a confiée Charles Quint.
Mon retour à Tenochtitlan n’aura rien de sublime. Je vais devoir recourir à la ruse si je ne veux pas me laisser engloutir à jamais dans cette cité barbare où le sang ruisselle le long des marches qui mènent au pouvoir. J’ai demandé une entrevue à l’empereur afin de lui démontrer que je reste son seul interlocuteur valable. Ma victoire sur l’armée de Narvaez en est le signe. […] Le fait que l’Espagne divise ses forces alors que nous affrontons un adversaire de taille est une erreur capitale, et qui m’affaiblit considérablement. Entrer de force dans Tenochtitlan serait une erreur. Je dois montrer profil bas. Tout compte fait, votre retour m’arrange. Il se peut que j’aie besoin de vois. […] J’ai envoyé un émissaire auprès de l’empereur. Je me propose de le rencontrer au sein même de sa cité. Je ne serai accompagné que d’une douzaine d’hommes. Nous déposerons les insignes de notre puissance au pied du palais, montrant ainsi notre volonté de parvenir à un accord par les voies de la diplomatie, plutôt que par celles des armes. La partie sera serrée. Il est possible que nous nous jetions dans la gueule du loup. Mais je compte sur la prudence de Moctezuma et de ses proches qui nous prenaient, il y a peu encore, pour des envoyés divins. Je devrai surtout gagner du temps, car de ton côté, accompagnée de quelques hommes que je choisirai, tu reprendras le chemin secret qui mène au cœur du palais impérial. Ce chemin qui traverse la caste salle où Moctezuma a entreposé des richesses. Pendant que tu progresseras dans les entrailles du palais, je tenterai de m’expliquer devant l’empereur. Ce ne sera pas facile. Il me faudra mentir, travestir la vérité, bref m’abîmer dans toutes les joutes politiques qui m’ont toujours paru fastidieuses. De plus, nous serons probablement désarmés.
(Cortes pensif) : L'envahisseur ! C'est ainsi que nous finissons. Au rang d'envahisseur ! Nous qui fûmes accueillis comme des dieux, des teules... Dois-je le regretter ? Non. Je m'illusionnais... La force seule prévaut. Il ne faut plus que je l'oublie. Jamais.
-J'ai besoin de cet or pour payer mes hommes.
-Moi je n'ai besoin de rien pour que l'on m'obéisse. Servir Moctezuma est un honneur. Servir l'espagnol est une servitude. C'est là toute la différence...
Servir Moctezuma est un honneur. Servir un espagnol est une servitude. C'est là toute la différence.
- Depuis quand un Espagnol se met-il au service de Moctezuma ?
- Je ne suis pas le seul. Se tient à ses côtés Don Velasquez de Cuellar qui veut unir deux mondes dans une même vérité...
- Il n’y a qu’une seule vérité ! Détruire Tenochtitlan et coucher Moctezuma sur l’autel des sacrifices afin de lui arracher le cœur.
Le Bassin de la Huerde. Les guerriers de l’Empereur Moctezuma progressent en silence. A leur tête se trouve Barbo Bezan, accompagné de son fidème Zampero. L’homme de Dieu est prêt pour les carnages, c’est sa messe quotidienne…
La jungle les entourait de son immobilité apparente. En réalité, tout bougeait, tout restait en attente...