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3,6

sur 109 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Entends La Nuit est l'un de ces romans forts de fantasy urbaine qu'il faut avoir lus au moins une fois dans sa vie. Avec sa plume caméléon, Catherine Dufour appartient à la nouvelle vague d'auteurs qui transcendent notre imaginaire d'aujourd'hui.

Récompensé par le prix Masterton 2019, Entends La Nuit est un roman que je voulais lire. Je remercie donc Emma et les éditions L'Atalante de m'avoir, à nouveau, ouvert la porte de l'univers de cette autrice.

Plutôt que de continuer de zoner à Amsterdam, Myriam, 25 ans, un master de communication en poche, est de retour à Paris. Elle vient de décrocher un poste pour faire de la veille réseaux dans une entreprise dirigée par des directeurs "so British". Sur place, elle va vite déchanter : les bureaux sont délabrés, les ordinateurs surveillés, le travail peu passionnant. Mais si ça paye les factures, de sorte qu'elle n'a pas d'autres choix que de serrer les dents. La seule petite étincelle d'intérêt, c'est son intrigant supérieur, Duncan Vane, avec qui elle échange sur le réseau. Très vite une relation virtuelle se noue entre ces deux-là. Quant à savoir comment cela va évoluer, seul l'avenir le dira. Même si l'on sait bien que mélanger vie professionnelle et vie personnelle n'est pas toujours judicieux. Une chose est toutefois certaine, dans cette histoire, c'est que le quotidien de Myriam promet de prendre une tournure intéressante dans les prochaines semaines...

Inspirée par la saga Twilight, Catherine Dufour a pris le parti d'explorer cette thématique à contre-pied. A la manière de Stephenie Meyer, elle ouvre, elle aussi, la porte du monde fantastique à une mortelle. Myriam découvre un monde dissimulé, gouverné par des êtres puissants et dangereux. Tombée au coeur d'une guerre territoriale, la jeune femme, devenue la proie de nombreuses convoitises, devra faire preuve d'une force de caractère exceptionnelle pour survivre. Il est vrai que Catherine Dufour malmène beaucoup son héroïne dans cette histoire. Son univers est tissé de violence et de cruauté. A la fois fascinée et effrayée par cette découverte, Myriam est incapable de faire taire sa curiosité et encore moins d'étouffer cette passion naissante. Alors elle suit l'étrange Duncan Vane sur cette pente dangereuse et excitante. Il lui ouvre de nouvelles perspectives.

Dépourvu de toute naïveté adolescente, le roman de Catherine Dufour apporte un regard différent sur le monde chimérique. La magie opère, l'inimaginable se produit mais il prend un goût d'étrangeté et de baroque... suite sur Fantasy à la Carte
Lien : https://fantasyalacarte.blog..
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Comment dire du bien de Catherine Dufour sans me répéter, à force.
Comme toujours, c'est malin, efficace, conceptuellement frais, jouant des tropes habituels avec acidité mais sans méchanceté, tout en jouant des attentes du lectorat avec un certain brio...
Catherine Dufour, quoi. Balaise. Pas n'importe qui. Unique.
Lien : https://syndromequickson.com..
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Entends la nuit est un roman de Fantasy Urbaine avec lequel Catherine Dufour prend le contrepied des romances à la Twilight en mettant l'accent sur le gouffre social qui sépare son personnage principal, Myriame de Vane, l'homme qu'elle convoite, avec une bonne dose d'ironie et d'humour qui lui permettent également de subvertir certains clichés tout en abordant certaines thématiques d'actualité, la précarisation dans le monde du travail en tête.

L'autrice réactualise aussi le mythe du lémure, divinité du foyer de l'époque romaine, notamment à travers la figure troublante de Duncan Vane !

Chronique complète et détaillée sur le blog.
Lien : https://leschroniquesduchron..
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J'ai découvert Catherine Dufour avec sa biographie d'Ada Lovelace (voir ma chronique de novembre). Entends la nuit c'est donc un deuxième coup de foudre, sur un terrain totalement différent: le fantastique. Vous aimez Paris ? Frissonner d'angoisse, de plaisir, ne plus trop savoir…? Les légendes urbaines ? Foncez. le seul et unique défaut que je trouve à ce livre, c'est son résumé. La version de l'éditeur en dit trop, je trouve, sur l'élément fantastique qui fera tout basculer. Par contre, le présenter comme un “anti Twilight”, je dois dire que c'est assez juste: Catherine Dufour joue avec le thème de l'amour interdit cher à la bit lit et le rend adulte, le complexifie tout en y amenant énormément d'humour. Sans oublier une belle critique du monde de l'entreprise ! J'ai été totalement séduite, accro, jusqu'à la fin, qui a pour moi été une vraie surprise.
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Déjà, je dois avouer que je suis une grande fan de Catherine Dufour que j'ai pu rencontrer plusieurs fois. Par conséquent, quand ma libraire (La Nuage vert à Paris) proposait pour Noël certains livres dédicacés à offrir… je n'ai pas hésité à me faire un joli cadeau.
Le roman a été présenté comme un «Anti-Twilight» et au fur et à mesure de la lecture on comprend bien pourquoi. Si on retrouve la relation toxique qui existe dans le roman de Stephanie Meyer, ici, l'héroïne s'en rend parfaitement compte et cherchera à lutter contre son obsession pour le mystérieux Vane, tout en cédant, par moment, à la tentation.

Mais ce livre ce n'est pas qu'une histoire d'amour tordu, c'est aussi une peinture acide des conditions de travail dans un bon nombre de grosses boites mais surtout une magnifique ode à l'architecture de Paris. Et bien évidement le langage incisif et ironique de Catherine Dufour ne gâche rien à l'ensemble.
Pour moi, c'est une belle entrée en matière dans l'univers de l'urban fantasy qui mêle fantastique et monde du travail, humour noir et terreur réelle (j'ai vraiment flippé plus d'une fois). L'histoire m'a tenue en haleine tout du long, et le jeu des émotions est très fort !
Je ne mets pas la note maximale (mais presque) parce que je me suis parfois perdue dans certains moments un peu longuets à mon goût mais c'est définitivement une lecture que je recommande.
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Catherine Dufour est une autrice de SFF française qui a reçu plusieurs prix littéraires dont le Grand Prix de l'Imaginaire en 2007 et le Prix Masterton en 2019 pour Entends la nuit, objet de cette chronique. J'avais déjà vu ses livres dans les rayons des librairies sans jamais en acheter. J'ai sauté le pas il y a peu en version numérique avec ce roman de fantasy urbaine publié aux éditions L'Atalante. Cette lecture s'est faite dans le cadre du Pumpkin Autumn Challenge et je l'ai beaucoup appréciée !

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Myriame est une jeune femme de 25 ans qui vient tout juste d'être embauchée dans une entreprise parisienne pour faire de la veille informatique, emploi qui ne la passionne guère, mais elle a besoin d'un nouveau départ et de stabilité. de son nouveau bureau humide, elle découvre les employés de la boîte, mais surtout les patrons : d'étranges énergumènes au faciès pâle et statuaire, mutiques et charismatiques. Voire, effrayants. Grâce à un système de surveillance vidéo nommé Pretty Face, chaque employé peut surveiller les autres de son ordinateur, à travers le monde. C'est ainsi que Myriame fait la connaissance de Duncan Vane, un curieux personnage, beau comme un dieu, qui va devenir son supérieur hiérarchique. Petit à petit, ils nouent une relation virtuelle, qui finit par ne plus suffire. En plus de cette singulière relation, la jeune femme remarque des phénomènes étranges au sein du bâtiment de l'entreprise, à relier avec le comportement bizarre des patrons et ses conversations avec Vane... Cependant, Myriame est loin de se douter dans quelle aventure amoureuse elle vient de mettre le pied, et quels secrets séculaires elle va soulever !

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L'autrice révèle un roman de fantasy urbaine très prenant dans lequel j'ai plongé tête la première et n'en suis ressortie qu'à la fin. Son style est incisif, drôle, aux images surprenantes, et le récit bourré de références littéraires, dont de gros clins d'oeil à Shakespeare. En parlant du dramaturge, il y a une certaine théâtralité dans Entends la nuit, et comme l'oeuvre de l'auteur anglais, ce roman s'apparenterait à une tragi-comédie emmenée par le sarcastme de l'héroïne dans un environnement oscillant entre sublime et grotesque (aux sens littéraire et artistique).

Le récit se place en effet du point de vue de Myriame, jeune femme au caractère bien trempé et à la langue bien aiguisée, que l'on prend vite en affection, et on se met rapidement au diapason en suivant sa romance plus que bizarre dans un Paris habité par des créatures mythiques. Ainsi, le second personnage et objet de ses pensées est Duncan Vane, un bellâtre prétendant, au début de leur relation à distance, habiter l'Écosse, dont le visage de marbre la fascine. Ce dernier a des manières d'aristocrate poussiéreux, s'entoure de mystères et a un côté paternaliste que Myriame n'hésite pas à remettre à sa place. La beauté froide et statufiée de Vane est à la fois envoûtante et effrayante. Et c'est pour moi ici que se trouve la grande originalité de l'histoire : Vane est un lémure, une créature antique qui vit littéralement dans les murs, et se nourrit à la fois d'objets divers et de sang, permettant de se recomposer à l'infini. L'autrice offre là plus qu'un vampire, mais un spectre tout-puissant qui peut se matérialiser à l'envi. Car les lémures hantent les villes, leurs immeubles, leurs souterrains, leurs murs. Vane apporte sa touche de poésie surannée, et en même temps, une certaine monstruosité. L'histoire d'amour entre les deux protagoniste est magnétique et morbide. Catherine Dufour revisite donc le couple vampire/humaine d'une belle et ironique façon.

En parlant de morbide, l'un des thèmes principaux de ce roman est la mort, présente métaphoriquement et littéralement. Paris est une ville millénaire, dont les murs reposent sur d'autres murs, qui reposent sur une terre pleine de ruines et d'ossuaires ; ville immortelle et qui repose pourtant sur des fondations fragiles. Et sous ces fondations reposent les morts, avec leurs os friables mais dont les souvenirs hantent à jamais l'esprit de la plus grande ville de France. C'est à l'image de cet oxymore, immortel et fragile, que l'autrice a façonné ses lémures : malgré leurs pouvoirs et leur longévité, ces derniers ne sont plus rien si leurs fondations s'effondrent... Par ailleurs, le couple se meurent à la fin du roman, lorsque suite à la trahison de Vane, Myriame se retrouve enfermée dans un cachot humide et arpente les nervures souterraines de Paris, et finit par se faire enterrer au milieu de milliers d'os appartenant à des centaines de corps vieux de plusieurs siècles. Ce chapitre est une vraie catabase, topos grec repris par Dante au XIIIe siècle dans sa Divine Comédie, on se surprend à descendre aux enfers à pieds joints grâce à la langue truculente de l'autrice !

Le monde de l'entreprise est pointé du doigt à travers les yeux de la narratrice : l'hyperconnexion, la surveillance vidéo, autant de moyens abusifs dont usent nombre d'entreprises sur leurs employés, sans compter les relations hypocrites entre collègues, prêts à sa vautrer dans la délation si cela peut leur rapporter un sourire - ou plus - de la hiérarchie, ici de beaux lémures froids comme la pierre. Une pierre qui semble chère au coeur de l'autrice puisqu'on découvre un Paris mystérieux et unique à travers les murs de ses monuments, dont l'Opéra Garnier et la tour Saint-Jacques.

Pas de points négatifs à apporter à ce roman, si ce n'est peut-être la fin, qui m'a un peu déçue. Je m'attendais à plus de grandiose et quelque chose d'heureux, digne des romans d'amour (mon côté fleur bleue, sans doute), mais cela le démarque de la bit-lit habituelle...

J'ai abordé dans les grandes lignes ce qui m'a le plus plu dans ce roman, que je recommande fortement aux amateurs de créatures fantastiques et de vieilles pierres ;) !
Lien : https://mots-silencieux.blog..
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Comme la quatrième l'annonce, ce roman est un anti-twilight et j'ajouterai un excellent anti-twilight.
Myriame a 25 ans, elle rentre en France en parti pour prendre soin de sa mère et dégote un travail par défaut, il faut bien manger. Un supérieur la remarque via le logiciel de flicage interne à l'entreprise et lui procure appartement et CDI. Myriame tombe amoureuse de son appartement mais à quel prix ? Entre ode à un Paris méconnu et humour, les thèmes abordés sont intéressants, profonds, d'actualité et bien traités. Que ce soit les emplois précaires, les galères pour se loger, le retour chez ses parents, les différences de classes, l'amour à quel prix? etc etc Nombreux thèmes de réflexions sont présents. Les personnages sont bien construits et la mère vaut le détour. C'est le genre de roman où il vaut mieux se plonger sans trop en savoir donc je vais m'arrêter là mais honnêtement tentez-le.
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La pierre-argent, le pouvoir, le travail, le fantasme : une redoutable et joueuse fable fantastique contemporaine.

Sur le blog Charybde 27 : https://charybde2.wordpress.com/2018/11/11/note-de-lecture-entends-la-nuit-catherine-dufour/
Lien : https://charybde2.wordpress...
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