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«  France et souffrance,
France sans le sou,
France du dessous » .
«  Les dominants dominaient, table ouverte partout; quand les dominés tombaient sous les balles des LBD.
Dix avaient perdu un oeil; trois , une main; et des dizaines porteraient à vie des séquelles de leur bataille. »

Deux extraits de ce roman de l'insurrection, en urgence, filmographie et webographie, tweets pressés , vus et revisités par un certain Etienne Dardel, enquêteur indépendant , visionnant des Vidéos , au sein de cette crise des gilets jaunes du Paris d'une guerre sociale , un soulèvement prenant de court et de vitesse toutes les habitudes et toutes les certitudes. ..

Les gueux d'aujourd'hui, ceux qui-ne-sont- rien, ce roman historique , vivant, parfois poétique , entraînant, décrit l'urgence, , enquête en grand :
Mouvements de foule , armes de guerre, violences, mutilations , colères, souffrances et incompréhensions, tourbillon d'images, sidération , blessés légers ou graves , une poignée de mutilés , oeils perdus , mains arrachées ..

C'est la guerre des laissés pour compte, des sans - voix, c'est subit, brutal, non structuré , incontrôlable , spontané , bruits de bottes , barres de fer qui tombent , ploc ploc ploc des LBD , son sec des matraques sur les boucliers .
——Vicky: une jeune réalisatrice qui tombe aux marches de l'Assemblée nationale .
——-Sa mère, sur un rond- point du Tarn , passée du PS au RN.
Un certain directeur de l'Ordre Public , un républicain croyant en la police .
——Place BEAUVAU, un ministre tanguant et tweetant ...

Et tout un monde qui traverse à toute vitesse ce tableau glaçant de vérité , terrifiant comme une scène de cinéma rejouée des milliers de fois, préfet sur le qui - vive , président assiégé , conseillers apeurés , policiers contrôlés , fatigués, ou en roue libre, éditorialistes compromis , entre mensonges et raison d''état , montages télés amplificateurs ou sournois, stratégie du pourrissement ..

@ Place BEAUVAU , c'est pour un signalement , on demande enquête approfondie , sur tous les cas d'usage excessif de la force.,.
Manoeuvres , dénonciations de la répression , condamnation des casseurs?
Feu partout : au ministère , au château , dans les journaux, arrestations préventives , ultra - droite ou ultra- gauche?
Poignant , brûlant , ce roman donne à voir un très vieux pays qui rejouerait ses barricades de toujours dans un décor d'aujourd'hui et la technologie au milieu .
Sidérant!
On en ressort essoufflé !
Allo ——@ Place BEAUVAU —-
Édition spéciale ...

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Vous n'avez vu le mouvement des "Gilets Jaunes" qu'à travers le prisme des médias mainstream, vous n'avez pas voulu (osé ou pu) manifester malgré votre colère ?

Ce roman vous décrira au plus près les mouvements des foules, les blessures, les armes de guerre, les mutilations, les décisions politiques et policières…
Terrifiant, glaçant de vérité, un roman qui colle tellement à la vérité, rédigé par un journaliste qui nuit après nuit, visionne les vidéos, les vérifie et les signale à Place Beauvau. Il en a tellement vu qu'il en pleure sur le plateau de télévision.
Tout y est dans ce roman : les doutes, les colères, les violences, les souffrances : les images et les mots explosent.
J'ai juste regretté le style journalistique, descriptif, sans dégager d'émotions.

Merci à David Dufresne pour son travail de journaliste, un vrai, qui a été récompensé par ses pairs.

Grâce à ce témoignage, on ne pourra jamais dire "on ne savait pas".

Fermez la télé, ouvrez vos cerveaux et lisez "Dernière sommation"

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Dans un style cinématographique, l'auteur retrace l'histoire des Gilets Jaunes.
Un écrivain, qui est aussi scénariste et surtout journaliste, double de David Dufresne (d'ailleurs je me demande pourquoi il n'a pas utilisé sa vraie identité), recense les signalements de violence policière sur le site, d'Allo Place Beauveau.
Plusieurs personnes se rencontrent, se télescopent et même changent de trajectoire après ces évènements qui, pour certains ont transformé leur vie à jamais, comme celle par exemple du jeune lycéen blessé et traumatisé.
Le livre se termine sur l'acte d'hommage aux mutilés, en 2019.
Et tous les faits sont bien entendu réels.
Je salue le nécessaire travail de recueil de témoignages sur cette période de l'auteur.
Cependant, je n'ai pas été bouleversée par cet énoncé de faits, certainement parce que le livre que j'avais lu précédemment retraçait, lui, des atrocités commises durant la seconde guerre mondiale (même si, parfois, dans le livre de David Dufresne, on peut penser à un champ de bataille).
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Au prétexte d'une auto-fiction criante de vérité, David Dufresne raconte ses mois passés à collecter et recenser les violences policières.
(...)
On comprend le choix de la fiction avec les ultimes pages. Au-delà de la simple « protection des sources », de la liberté prise avec la réalité sous prétexte romanesque et pour la construction d'une intrigue plus efficace, il s'agissait de rendre crédible et envisageable la conclusion d'une infernale spirale activée par l'ouverture de la « boîte à pandores », par l'adoption d'une doctrine répressive fondée sur le seul usage de la violence. La résurrection du mystérieux commando qui revendiqua l'assassinat de Pierre Goldman devrait prêter à bien des réflexions. Excellente enquête, habillement déguisée pour mieux convaincre. C'est une superbe et puissante démonstration que met en scène David Dufresne. de Max Weber à Hélder Pessoa Câmara, en passant pas les Clash, tout est dit.

Article complet sur le blog :
Lien : https://bibliothequefahrenhe..
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« Allo @Place_Beauvau – c'est pour un signalement. » David Dufresne, journaliste indépendant, recense les victimes de violences policières depuis les premiers actes des gilets jaunes. Après avoir effectué un travail de vérification, il partage les photos ou les vidéos de ces brutalités sur les réseaux sociaux. Les images sont insoutenables : main arrachée, manifestant éborgné, mâchoire détruite… Dans ses tweets, le journaliste interpelle le Ministère de l'Intérieur car à ses yeux, ces blessures sont les conséquences d'une politique de répression assumée, et non de malheureux incidents. Ce spécialiste du maintien de l'ordre dénonce la stratégie du pourrissement adoptée par le gouvernement. le choix des armes symbolise ce pari de la violence : pourquoi la France est-elle le seul pays européen à utiliser des grenade GLI-F4 ? Et est-il acceptable que des policiers tirent intentionnellement des projectiles au niveau des visages des manifestants ? Dans « Dernière Sommation », le journaliste retrace une histoire succincte du mouvement des gilets jaunes en adoptant différents points de vue : du militant au policier, d'un rond-point de province à la salle de commandement de la préfecture. le journaliste nommé Etienne Dardel, double fictionnel de l'auteur, livre ses états d'âme et son décryptage des événements. Si le travail de David Dufresne est utile, si ses alertes doivent nourrir un débat sur le maintien de l'ordre, je ne suis pas convaincu par son recours à la fiction. le roman lui offre la liberté d'en dire davantage et d'exposer une lecture subjective des événements, mais son récit est trop éclaté et expéditif pour capter le lecteur.
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David Dufresne a choisit la forme du roman pour raconter l'histoire presque en direct de l'insurrection qui a agité la France pendant l'hiver 2018/2019 et les violences policières qui ont été relevées sur Twitter par le # Allo @Place_Beauvau – c'est pour un signalement. 860 tweets du compte @DavDuf interpellant le ministère de l'intérieur, relayés dans la presse un mois et demi après son premier tweet.

David Dufresne a reçu le Grand prix du journalisme 2019 pour son travail d'investigation qui l'a absorbé jours et nuits pour vérifier les informations qu'on lui transmettait, répondre aux nombreux courriels reçus, déjouer les comptes troll d'insultes, etc.

En créant Étienne Dardel, un « presque double en mieux » dit l'auteur, un journaliste indépendant qui, un jour, s'arrête sur un rond-point et découvre la colère de ses occupants. Par son passé d'ancien journaliste chez Actuel, à Libération puis à Médiapart qui utilise internet comme source d'information et contre-pouvoir, et après avoir vu le premier rond-point de France, l'Arc de triomphe, au prise à une violence de part et d'autre injustifiée, il devient dépositaire de messages, de vidéos et de témoignages qui rapportent les dérives d'un pouvoir confronté à un mouvement social spontané et insurrectionnel qui entre dans l'histoire de la France.
Ce personnage est entouré d'autres qui illustrent ces faits dans toutes leurs complexités : Vicky, femme de 40 ans qui perd sa main, sa mère dont les yeux pourraient s'ouvrir, un syndicaliste policier cynique et engagé de l'autre côté, un responsable qui ne se retrouve plus dans la nouvelle police, etc. Rien n'est tout blanc ou tout noir, tout fait partie d'un système très politique soumis à des influences diverses.
En utilisant la forme du roman, David Dufresne livre un décryptage passionnant de ces derniers mois qui ont bouleversés la vision politique en France. C'est aussi un formidable hommage à tous ceux qui ont osé prendre leur téléphone pour filmer et transmettre. Son enquête pose la question de la dérive de notre démocratie qui utilise la violence pour museler l'expression populaire, évolution condamnée par l'ONU et le parlement européen. En France, c'est un silence assourdissant alors que nombre de personne ont leurs vies brisées. Est-ce qu'un roman peut aider à comprendre? J' y croit !
Lien : https://vagabondageautourdes..
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Voilà un « roman vrai ». Vrai parce que Dardel, le personnage principal, est visiblement David Dufesne, l'auteur. Celui-ci a vécu l'épisode violent des Gilets jaunes à l'intérieur des manifs parisiennes. Il nous les fait revivre en se focalisant sur quelques personnages. Il a aussi contribué en recensant les débordements policiers à faire apparaître au grand jour la nature et la dimension des violences policières.
L'auteur va plus loin, et c'est là que le livre prend plus le caractère d'un roman : il nous emmène au coeur du dispositif policier, au sommet hiérarchique de la Préfecture de police, où se prennent les décisions et où se confrontent stratégies et luttes de pouvoir.
C'est un livre engagé et qui prend partie. Au-delà de l'intérêt purement informatif, il y en a un autre : c'est écrit d'une belle manière. Agréable surprise !
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Dernière sommation est un livre essentiel pour bien comprendre ce qui c'est passé en France durant la crise des gilets jaunes. Une montée en puissance de la violence policière contre le droit de manifester, une répression systématique contre le peuple pour bâillonner ses revendications légitimes, et un déni total des actes orchestrés au plus haut niveau de l'état. Un livre qui recentre finalement les choses sur les capacités de l'Etat à user de tous ses moyens pour faire de ses enfants de doux agneaux aux ordres. Edifiant!
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Dans l'horreur sordide de la prise de décision en matière de maintien de l'ordre sauvage. Poignant et brûlant, brillant et glaçant.

Sur le blog Charybde 27 : https://charybde2.wordpress.com/2019/11/02/note-de-lecture-derniere-sommation-david-dufresne/
Lien : https://charybde2.wordpress...
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Terminé "Dernière Sommation", le roman documentaire de David Dufresne (Prix du journalisme 2019) sur la répression politique, à la manière de Thiers, du mouvement social historique des Gilets Jaunes en France. C'est donc ça la démocratie ? Ces mains arrachées, ces yeux crevés, cette violence de l'Etat ? Chronique crue d'un moment inouï qui nous a fait basculer dans un "autre" état du droit, de la politique, de la société. Indispensable. A lire toutes affaires cessantes. Un livre de combat pour rétablir la vérité et donner une présence aux mutilés. Pour comprendre ce qui déboule. Très noir mais joyeusement rageux.
"Une peur panique qui annonçait le fascisme de la langue, prélude à celui des armes. (...)C' est la raison pour laquelle Dardel adressait chacun de ses tirets @Place_Beauvau et non @Policenationale : l'affaire était politique, Étienne Dardel visait moins ceux qui maniaient les armes que ceux qui les armaient; moins les flics que les politiques."
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