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C'est avec un profond sentiment de malaise que je referme ce livre. J'avoue ne pas y connaître grand chose au monde dans lequel évolue Claire: l'open space, la guerre que se livrent les jeunes loups affamés qui sortent de prestigieuses écoles de commerce, les cadres qui rivalisent d'ingéniosité pour être dans les petits papiers de leurs supérieurs, les journées épuisantes et interminables où il faut toujours donner le meilleur de soi, la pression subie jour après jour pour toujours rester au top et gravir les échelons... Ce monde n'est pas le mien et je m'en félicite!

C'est pourtant celui qu'a choisi Claire, diplômée d'une grande école et cadre chez Nutribel. C'est une jeune femme ambitieuse qui se donne tous les moyens pour réussir, ne comptant pas les heures et multipliant projets et diaporamas pour satisfaire les plus hautes sphères de son entreprise. C'est donc tout naturellement qu'elle gravit les échelons et se prépare à piloter un nouveau projet.

Seulement voilà, il suffit d'une toute petite phrase pour que l'univers De Claire vacille, une félicitation de son patron lors d'une soirée et la voilà sur la pente descendante. Illogique? Pas tant que ça quand on y réfléchit...
Claire s'attire les foudres de sa supérieure, qui peine à jongler entre sa toute nouvelle condition de mère et sa carrière, et qui suite à la soirée se persuade que Claire veut prendre sa place.
Ni une ni deux, Claire se retrouve à la tête d'un projet auquel personne ne croit et dont personne ne veut, à se débrouiller pour tenter de le faire vivre quand il paraît évident qu'il est voué à l'échec.

C'est le début de la descente aux enfers pour notre trentenaire, qui se retrouve placardisée et qui n'a d'autre choix que de voir une petite nouvelle prendre sa place aux côtés de sa chef. Car ce monde du travail est impitoyable, les recrues juste sorties de l'"Ecole" ont les dents longues, et Claire l'apprend très vite à ses dépends. A ce sujet, la scène du bureau qui rétrécit est on ne peut plus explicite: plus vous êtes performant, plus votre bureau est grand. Loupez-vous, et vous verrez les centimètres se réduire comme peau de chagrin.

Ce livre est une satire féroce et sans concession de ce nouveau monde du travail où les jeunes sont prêts à tout pour se faire une place au soleil, quitte à écraser les autres sans vergogne et à tout faire pour stopper leur ascension afin de préserver leurs propres intérêts. Bref, un constat frappant, réaliste, glaçant, et pour tout dire déprimant...
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Brillante, Claire l'a toujours été : parcours scolaire sans faute, choix d'une grande école, poste important chez Nutribel, couple parfait avec Antonin, lui-même "trader" en pleine ascension professionnelle... Sa maîtrise des codes qui régissent la sphère sociale à laquelle elle appartient désormais, lui permet d'évoluer aisément dans ce milieu où la personne se confond avec le poste occupé. Parmi ces "winners", ces "killers", la moindre fêlure professionnelle est mortelle. Si bien que Claire préfère le silence et les mensonges lorsqu'elle est "placardisée". Jusqu'alors réduite au travail son existence révèle tout-à-coup son vide intersidéral. Programmée, conditionnée pour briller, pour gagner, Claire n'a pas les moyens de surmonter un échec professionnel et lorsque le vernis social craque, il ne lui reste plus rien : les "amis" s'éloignent, le "compagnon" ignore, les collègues détournent les yeux. Addict au travail et à sa carrière comme à une drogue, elle est assez lucide pour voir la vanité (dans tous les sens du terme) de sa vie mais incapable de s'en construire une autre. Comme une droguée, elle replonge...
C'est glaçant et grinçant de réalisme ! Claire et son entourage se soumettent aux lois édictées par les grandes entreprises et grandes écoles et les intègrent si bien qu'ils n'imaginent même plus qu'il puisse y en avoir d'autres. Cette confusion entre l'être et le paraître, entre le bonheur et le confort, s'appuie aussi sur des mots, des termes détournés de leur véritable signification et qui sont comme le langage secret des "initiés" par opposition aux autres. Et le repas entre les parents De Claire et ceux d'Antonin constitue une scène d'anthologie où apparaissent toutes les fractures entre un monde et l'autre.
L'évolution de la situation De Claire est remarquablement traduite par l'écriture. A la rapidité des décisions, des "performances" imposées correspond l'efficacité d'un rythme rapide, incisif. Un rythme qui s'alanguit, qui ralentit avec la mise à l'écart De Claire et l'inactivité qui en résulte.
Un premier roman sacrément tenu ! Captivant !
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«Ils ont à peine vingt-cinq ans et le monde leur appartient.» Il est ici question des jeunes diplômés de «l'École», ceux que la caricature dépeint comme des «jeunes loups aux dents longues» ou encore comme des «cadres aussi ambitieux que dynamiques». Et si chaque année des milliers de ces spécimens envahissent le marché du travail, il est rare de trouver des romans qui les mettent en scène.
Voilà le premier bon point à décerner à Stéphanie Dupays. Si elle a choisi un milieu qu'elle connaît bien pour son premier roman, elle n'a pas pour autant choisi la facilité. Au sein de Nutribel – disons qu'il s'agit d'une multinationale qui s'apparente à Danone – les conflits se jouent à fleurets mouchetés, les attaques sont plus allusives que frontales et les luttes d'ego, forcément surdimensionnés, se mènent grâce à des intermédiaires qui, la plupart du temps, ne savent pas quel rôle pervers ils jouent.
En mettant Claire en scène au moment où elle est en train de gravir alertement les échelons d'une carrière – forcément – brillante, l'auteur s'inscrit dans un registre classique, mais ô combien efficace, celui qui va nous offrir la grandeur, puis la décadence du héros.
La grandeur, c'est cette soirée organisée au Centre Pompidou, privatisé pour l'occasion, durant laquelle Claire se verra adoubée par l'un des grands patrons et pourra rêver de gérer un nouveau grand projet. Comme son ami Antonin, trader sur la marché des métaux, partage cette ambition professionnelle, tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes.
«Claire et Antonin travaillent beaucoup ; ils se voient comme deux randonneurs de haute altitude. Ils perçoivent leur milieu professionnel respectif comme un Everest qu'on ne gravit pas sans effort. Il faut du souffle, de l'endurance, de la technique, et cette volonté de continuer même les jours où la fatigue vous envahit et qu'il serait si tentant de sortir tôt du bureau, de couper son téléphone pour siroter un cocktail en terrasse. Évidemment, l'effort offre quelques gratifications. le trading de métaux conduit Antonin aux quatre coins du monde. Lorsque la destination est à quelques heures de vol de Paris, Claire le rejoint le week-end dans un hôtel cinq étoiles aux peignoirs moelleux et aux vues panoramiques. Ce soir, c'est la privatisation du musée qui récompense les salariés de Nutribel de leur jeunesse sacrifiée à l'essor de l'entreprise.»
Mais voilà qu'arrive un premier coup de semonce. En remplaçant avec une belle maîtrise sa supérieure hiérarchique, qui doit jongler entre vie de famille et vie professionnelle, elle ne voit pas combien ce succès peut mettre en péril cette femme qui jusque là était son alliée.
Avec beaucoup de subtilité, Stéphanie Dupays nous montre comment petit à petit, le couple se construit un univers déconnecté des vraies valeurs, plaquant sur sa vie privée les règles de l'entreprise. La rencontre des parents De Claire et ceux d'Antonin lors d'un dîner en est l'illustration féroce et éclairante.
«Claire guide ses parents dans l'appartement, partagée entre la fierté de montrer son premier chez-soi et le souci de ne pas accentuer la distance qui s'agrandit entre elle et ses parents. « C'est beau, ces moulures. Mais, vous ne comptez pas tapisser, tous ces murs blancs, c'est un peu triste comme couleur ? » Claire repense au papier peint à grosses fleurs qui habille les murs de la maison d'Agen. « Peut-être plus tard, mais pour l'instant, on aime bien que ça reste épuré. »
Claire range les manteaux dans le dressing. « de mon temps, on disait une penderie. — Oui, maman, mais un dressing est plus grand. Et là c'est la cuisine. — Ah, vous avez une machine à espresso ! »
Ils passent au salon. « Tout de même, c'est vraiment un bel appartement, vous en avez de la chance, un si bel appartement à votre âge. — Enfin, quand même, si vous changez d'avis pour la tapisserie, je peux vous aider si vous avez besoin d'un coup de main. »
Claire laisse Antonin décliner l'offre et part à la cuisine chercher les mignardises pour l'apéritif. À son retour, ses parents, assis sur le canapé, fixent d'un air aussi curieux qu'interloqué le catalogue de l'expo Helmut Newton au Grand Palais.»
Retournant au bureau, sa patronne l'évite. Mieux, elle lui présente une nouvelle collègue chargée de la délester du projet qu'elle a en charge, afin qu'elle puisse se conacrer pleinement à sa nouvelle mission qui a tout… d'une mise au placard de première classe.
Après le déni vient l'incompréhension, puis les tensions. Comment expliquer ce drame à Antonin ? Comment les amis vont-ils réagir ? À qui se confier ? À sa soeur Juliette qui ne goûte pas vraiment ce milieu d'arrivistes ? Peut-être.
Mais n'en dévoilons pas davantage, avec de laisser au lecteur le plaisir d'un épilogue inattendu, voire déroutant.
Voilà un premier roman qui frappe fort et juste et qu'il ne faut pas réserver aux jeunes diplômés avides de grimper les échelons – même s'il pourrait leur éviter bien des déconvenues – mais à tous ceux qui entendent comprendre quelles sont les us et coutumes au sein des ténors du CAC 40. Sur l'air «un univers impitoya-a-a-ble» !
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Roman terrible d'une société où il est préférable de "changer ses propres désirs plutôt que l'ordre du monde", où la 'culture' de l'image et du paraître est poussé à l'extrême. Après avoir brillamment réussi ses études via l' "École" et respecté les règles toute sa vie durant, Claire est maintenant une jeune cadre parisienne dans une grande entreprise; contente de ne pas être en bas de l'échelle, elle est fière de sa réussite, elle qui fut provinciale, et du temps qu'elle lui a consacré. Peu confrontée semble t-il à la réalité des hommes (enfin plutôt des femmes, en l'occurrence
émoticône wink
), la construction de son monde va être remise en question lorsque sa "n+1" la trahit. A quoi se rattacher lorsque le fondement même de ce que l'on est est remis en question ? Et les autres, que vont-ils penser ? Ce groupe d'amis si rassurant, faisant quelque part partie de soit, que devient-il alors ? Peut-on survivre à cela, a-t'on encore ne serait-ce que l'envie ?
Voilà ce qu'explore donc ce roman, tragédie au sens littéraire, d'une lecture facile et plaisante, nourrit d'une tension bien tramée au fil de l'histoire et un suspens intéressant.

"Difficile d'oser avouer l'échec professionnel quand on est programmé pour réussir. Cacher ce qui dysfonctionne, mettre en valeur ses points forts, positiver comme on le lui a appris. Et d'ailleurs, qui l'entendrait ?"
"Dans le couple comme dans l'entreprise, il faut se vendre et se présenter sous son meilleur jour. Il serait désobligeant de n'avoir rien à raconter. Comme dans ce film de Truffaut où le silence d'un couple en tête à tête au restaurant sonne le glas de leur histoire d'amour"
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Un roman réaliste et acide, très bien vu sur le monde de l'entreprise, sur l'entreprise parisienne, la multinationale qui dévore ses jeunes recrues.
Les recrues sortent de l'Ecole, y sont formées dans le même moule, et y rencontrent souvent leur conjoint. Pour les "provinciaux" comme Claire, agenaise, c'est encore un peu plus difficile de s'adapter. Il faut connaître et apprendre par coeur les codes sociaux parisiens et élitistes, très précis, et s'y conformer à la lettre.

Les lettres justement, Claire qui aimait les mots et les livres, Claire l'agenaise va s'en éloigner sans même s'en rendre compte. Elle ne lit plus, elle parade avec son ami et évolue uniquement dans ce petit cercle issu de l'Ecole.
Elle mène une brillante carrière, un plan de carrière parfait, sauf qu'un jour ... elle n'a pas prévu la jalousie de sa chef, enfin maman de jumeaux, lessivée, et qui va rapidement la placardiser.

Claire perd pied et la force du roman est de dépeindre une évolution réaliste lors de cette placardisation, et après. Claire peine à s'ouvrir, ce serait faire partie des losers, ce serait reconnaître son échec. Même aux amis, même à sa soeur, elle a du mal à avouer sa défaite. Elle va pourtant revoir sa soeur, et réfléchir, faire une pause ...
Brillant et à lire !
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Stéphanie Dupays dépeint ici une ascension en déperdition la plus totale, une placardisation violente difficile à accepter tant sur le plan professionnel que personnel.
Pestiférée aux yeux de tous et surtout d'elle-même, Claire finit par se poser des questions, celles sur lesquelles elle aurait dû se pencher dès le départ.
En sortira-t-elle grandit ? Succombera-t-elle de nouveau à l'appel d'une vie faite de clichés ?

Ce titre sonne comme un couperet.
C'est un premier roman réussi sur le monde impitoyable du travail d'une génération sacrifiée sur l'autel d'idéaux artificiels et grotesques imposés par notre société du paraître, servi par une écriture intéressante.
Là où d'autres auraient pu s'égarer dans des longueurs à n'en plus finir, l'écrivain fait court et c'est percutant.

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Ce court roman est une peinture au vitriol du monde de l'entreprise qui exige tout de ses employés, leur temps, leur vie. le retour n'est pas assuré et le risque d'être écarté existe, même sans raison réelle. La concurrence entre les employés est un type de management, sensé être créateur d'idées, d'innovation créatrice.  Claire s'y est soumise, consentante au-delà du raisonnable, et s'y est perdue. Hélas, je pense que rien n'est outré dans cette peinture ; c'est un monde que j'abhorre. L'humain y est bafoué, voire nié et le jeu est de tirer sur la ficelle le plus possible pour augmenter les profits et les dividendes des actionnaires. Sale argent !! le paraître est plus important que l'être, que ce soit dans l'habillement, le logement, le couple... et l'on se retrouve entre soi, ceux qui ont fait les prestigieuses Grandes Ecoles (et encore, le Top 5 !)

L'écriture de ce premier roman est efficace (presque trop rapide), les personnages un peu caricaturaux (cf le repas avec les deux familles), et j'avoue que Claire m'a un moment fait pitié. Une lecture édifiante qui laisse un goût acide dans la bouche, tant on sent qu'on est proche de la réalité. 
Lien : http://la-clef-des-mots.e-mo..
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Brillante, c'est le titre du livre mais c'est également l'adjectif que l'on peut accoler à la démonstration de Stéphanie Dupays. Brillante et glaçante à la fois. Une démonstration que son héroïne, Claire, reine du Power Point et du marketing n'aurait pas reniée. Sauf que dans le livre, le produit, c'est elle.

Jeune trentenaire, Claire affiche en vitrine tous les attributs de la réussite. le couple qu'elle forme avec Antonin frise la perfection, lui trader qui cumule les succès et les bonus, elle cadre marketing en pleine trajectoire ascendante chez Nutribel, leader de l'industrie agro-alimentaire. Mais attention, Claire a beaucoup travaillé pour en arriver là. Elle s'est conformée à tous les codes imposés, a soigneusement choisi ses options et ses relations, n'a rien laissé au hasard. Autour d'elle ne gravitent que des gens qui lui ressemblent. Tout un petit monde qui se met en scène et ne s'évalue qu'à l'aune de sa réussite professionnelle. L'Ecole dont ils sortent tous les a formés à devenir des winners, des leaders. Mais elle ne les a pas préparés à tout. Et il suffit de peu de choses pour enrayer la belle mécanique. La jalousie d'une chef qui voit soudain sa collaboratrice briller un peu plus qu'elle par exemple. Et s'attache désormais à l'écarter de tout projet intéressant. Claire est désemparée, absolument pas armée pour gérer ce type de situation. Reconnaître sa mise à l'écart ce serait en quelque sorte avouer un échec. Impardonnable.

Stéphanie Dupays montre parfaitement la solitude De Claire au milieu du cercle artificiel dans lequel elle gravite. En entreprise, on a vite fait de se détourner de celui ou celle qui tombe en disgrâce. On ne sait jamais, ça pourrait devenir contagieux. Les discours sur l'importance du capital humain ou le bien-être au travail sont bien vite oubliés d'ailleurs, on n'est pas dupe, ils restent à l'état de discours. L'auteure est très convaincante dans son descriptif de l'aliénation du cadre à son entreprise, un véritable marché de dupe. Claire va-t-elle profiter de cet épisode pour ouvrir les yeux ? Rien n'est moins sûr…

« Nutribel ne se contentait pas d'attirer les meilleurs salariés par des gratifications financières. L'entreprise avait compris que le lien le plus fort n'est pas pécuniaire, il est affectif. Nutribel offrait plus que de l'argent à ses salariés. Elle leur offrait une identité. En échange de leur force de travail, elle les boostait à la reconnaissance. »

Stéphanie Dupays connaît sur le bout des doigts les concepts et les codes du marketing, qu'ils soient appliqués aux produits ou aux ressources humaines, et elle en joue très bien. Ceux qui naviguent professionnellement dans ces sphères ne seront pas dépaysés. Mais là où elle emporte vraiment le morceau c'est en montrant à quel point Claire n'a pas le choix face aux diktats qui ont guidé sa construction. A moins de consentir à passer définitivement dans le camp des "loosers"...

Un premier roman magistral, qui appuie avec justesse là où ça fait mal et qui risque tout de même de vous donner envie de réfléchir à la notion de réussite. Un régal !
Lien : http://www.motspourmots.fr/2..
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Claire est une jeune femme à qui tout sourit : très bonne élève, elle a réussi "L'école" et a intégré un poste au service marketing d'une grande entreprise française. Elle vit en couple avec Antonin, lui aussi trader aux dents longues, dans un grand appartement ou luxe et classe sont de mises. Mais ce rythme soutenu entre performance et dépassement de soi va se rompre brusquement lorsque la responsable De Claire la remplace par une nouvelle recrue. Claire se retrouve alors "placardisée" et son monde s'écroule...
Stéphanie Dupays signe ici un premier roman cinglant. le monde de l'entreprise est décrit avec réalisme, et son écriture dévoile avec talent la difficulté de rester au sommet, coûte que coûte. le vocabulaire du marketing quitte peu à peu le bureau et s'immisce dans la vie quotidienne, preuve que la frontière pour ces jeunes cadres s'est totalement effacée...
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C'est cruel mais totalement réaliste, la violence du monde du travail, de l'entreprise parfaitement bien développée.
« Brillante» c'est surtout un livre sur les apparences et l'inauthenticité de nos vies qui démontre, comment peu à peu on s'éloigne de ce qu'on est pour se conformer à une image idéale. Ce roman fait réfléchir à ce qu'est vraiment d'une vie réussie. Les scènes de groupe, les soirées entre amis, les comportements avec les supérieurs, où chacun tente de montrer qu'il brille plus que les autres, le dîner avec les parents où le fossé social qui les sépare de leur fille se creuse encore plus, sont particulièrement réussies. Ah heureusement un bon rapport avec sa soeur très attachante et cela semble sincère. L'auteur a un talent pour décrire notre société qui mise tout sur la performance, on est qui, on est quoi, mais on est fou mais que se croit… L'écriture est fluide avec un sens de la formule, de belles phrases qui retiennent l'attention.
Un premier roman brillant que j'ai dévoré.
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