L'adolescente et le cinéma

J'ai ajouté à la babeliothèque cet ouvrage datant (2013) des réseaux sociaux balbutiants. Aujourd'hui, les jeunes filles se positionnent sur TikTok, Insta ou FB, nettement moins sur écran large, quoique Hunger Games, Virgin Suicides, Mustang, Juno ou Bandes de filles résonnent vaguement chez les teenager's.
L'ouvrage choral dégage des constantes intemporelles, communes aux jeunes filles d'hier et d'aujourd'hui. Dix-huit contributions, sous la houlette de deux chercheurs, psychologue, psychiatre-psychanalyste, cernent la représentation des adolescentes au cinéma, évoquent leurs attentes et leurs préoccupations. Les films analysés sont regroupés sous les grandes questions troublantes de l'âge carapace : puberté, sexualité, amour, identité, dépression, pornographie...
L'adolescente a longuement fasciné les cinéastes, citons Lolita, Lucy (Beauté volée) ou Bébé (Dirty Dancing). L'ouvrage a le mérite d'approfondir une fascination souvent ambiguë, occultée et souvent biaisée par un regard essentiellement masculin.
Une abondante iconographie agrémente un recueil de regards, proposant un panorama complet des figures adolescentes, y compris un chapitre sur celles des films d'horreur ou d'adolescence hantée. Les auteurs remontent aux faits réels qui ont inspiré Carrie et L'exorciste. La saga Twilight est l'objet d'une étude étoffée, étiquetée film-culte, Roméo et Juliette au temps des vampires. Seul bémol, le peu d'espace accordé aux témoignages des premières concernées. Les lectures de films sont souvent originales, frappées d'une psychologie éclairée.
En parcourant la liste des cents films marquants d'adolescents tous sexes confondus, je vois que le plus récent répertorié date de 2017. Lady Bird, de Greta Gerwig, dresse le portrait de Christine, s'obstinant à ressembler à sa mère, infirmière modèle. Depuis, la réalisatrice américaine a signé Barbie, le grand succès de l'été. Combien d'adolescentes ont vu le film ? Un beau sujet d'étude, non...