J'aime bien
Clara Dupont-Monod depuis
Nestor rend les armes et pourtant,
S'adapter ne me tentait pas. Et généralement, quand ça ne me tente pas… Une première chronique m'a conforté dans ce choix : Jiemde (oui parfois je me parle et il m'arrive même d'utiliser un pluriel de majesté, c'est vous dire !), donc Jiemde, passe ton chemin. En poche, un jour, peut-être… Mais une seconde chronique, m'a fait douter. Et douter, je n'aime pas ça ! J'ai donc lu
S'adapter.
La première chronique pointait le côté consensuel de ce livre, conçu comme un attrape-tout (y compris les prix littéraires), manquant d'aspérité : un comble pour un livre où les pierres sont si présentes ! Certes avec excès - mais on ne se refait pas – je me retrouve assez en phase avec ce point de vue : voilà un livre sur la différence, le drame, la difficile reconstruction individuelle et collective, qu'il est difficile de ne pas aimer et de critiquer.
Et pourtant il le faut. Sans en rajouter, la ritournelle d'Anaïs résume assez bien mon état d'esprit pendant ma lecture : « Ça dégouline d'amour, c'est beau mais c'est insupportable ; c'est un pudding bien lourd ; de mots doux à chaque phrase ». Ce style délicat de
Clara Dupont-Monod que j'apprécie tant, est ici – trop – souvent fracassé par d'étonnants lieux communs qui ont constamment nui à ma lecture.
Et malgré tout, à l'image du second chroniqueur dont je reprends certains des mots, je n'ai pas été hermétique au propos, loin de là ! À cet angle de la colère sourde qui traverse le livre, celle dont on ne parle jamais car on ne peut pas en parler, trop personnelle, trop égoïste, trop indécente face au drame, trop inaudible par autrui.
S'adapter ou faire avec « une colère qui n'éclate jamais vraiment », repoussant loin dans le temps l'heure de la reconstruction, voilà ce que dit bien
Clara Dupont-Monod, laissant les pierres et leur « raffinement minéral du non verbal » témoigner ; reines qui comme les femmes, s'adaptent apaisent et durent.
Chronique ambigüe diront certains. Non, je n'ai pas aimé ce livre notamment pour des questions de forme, mais je sais aussi faire la part des choses en lui trouvant des qualités, en pointant ce qui aurait pu me le faire aimer et en comprenant ceux qui l'ont apprécié. Juste quelque chose de très personnel qui m'a malheureusement éloigné de cette histoire d'un blessé, d'une frondeuse, d'un inadapté et d'un sorcier.