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sur 3976 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
S'adapter, on le fait tous, car la vie n'est pas qu'un champs de roses, il faut s'acclimater, se fondre dans la masse, apprivoiser la différence.

Cette histoire, servie par une plume sensible et intelligente relate le parcours d'une famille en proie aux difficultés liées à l'arrivée d'un enfant différent, inadapté. Pour l'un c'est un privilège sans précédent d'aimer ce frère aveugle et figé, il apprend en l'observant la beauté du monde, il écoute les bruits du dehors, hume les parfums que l'enfant mutique peut saisir. Il se sent en osmose avec ce frère différent.
Pour la cadette, c'est différent, elle éprouve rejet et dégoût pour ce frère. Elle doit apprendre à s'armer, à trouver un refuge loin de cette famille qui s'émiette, qui se retient de pleurer, de crier à l'injustice.

Sans apitoiement, on se laisse surprendre par la justesse du propos, on s'émeut de voir combien la différence peut tantôt nourrir tantôt décharner ou encore rendre de marbre par protection.

La beauté du texte est un vibrant hommage aux êtres de l'ombre, aux familles qui tentent de rester debout malgré les épreuves.

J'ai été émue, touchée en plein coeur, soulagée de lire que la différence n'est pas que rejet mais source d'inspiration et de grandiloquence.

#Sadapter #NetGalleyFrance


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N'étant pas fan de romans historiques, je n'avais encore jamais rien lu de Clara Dupont-Monod. Comme elle s'attaque ici à une oeuvre plus intime, relatant l'histoire d'une fratrie bouleversée par l'arrivée d'un enfant lourdement handicapé, j'ai profité de l'occasion pour combler cette lacune.

« S'adapter » nous emmène dans les Cévennes, en compagnie d'une famille dont le quotidien est mis à rude épreuve par l'arrivée d'un nouveau-né handicapé dont l'espérance de vie est de surcroît réduite à seulement quelques années. Paralysé, muet et aveugle, sa présence ne se limite cependant pas seulement à quelques bruits car il prend immédiatement beaucoup de place au sein de cette famille.

L'adaptation qui intéresse l'autrice n'est pas vraiment celle des parents, mais plutôt celle des autres enfants de la fratrie, constituant ainsi toute l'originalité du récit. Divisant son roman en trois parties distinctes, elle partage respectivement les points de vue de l'aîné, de la cadette et du petit dernier. L'aîné sacrifiera sa propre existence afin de protéger et d'accompagner au mieux ce petit frère qui demande beaucoup d'attention et de soins. La cadette, plus rebelle, oscillera entre dégoût, indifférence et haine vis-à-vis de cet être qui accapare l'attention de tous et lui vole son grand frère. le dernier, né après la disparition de cet enfant différent, tentera de se faire une place dans l'ombre de ce frère certes disparu mais toujours omniprésent, tout en se demandant s'il serait né si l'autre n'était pas mort…

Sans dévoiler les noms des protagonistes et en donnant étrangement la parole aux pierres de la demeure familiale, Clara Dupont-Monod parvient à livrer trois portraits bouleversants de justesse et criants de vérité, tout en abordant les difficultés auxquelles se heurtent les familles d'enfants handicapés. Afin d'éviter les répétitions, le roman aurait pour ma part pu se limiter au récit poétique et tout bonnement bouleversant de l'aîné, même si l'ensemble permet d'alterner les points de vue tout en débordant d'amour familial.
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« Un jour, dans une famille, est né un enfant inadapté. » Avec cette première phrase, le dernier roman de Clara Dupont-Monod, S'adapter, débute comme un conte. Puis il se poursuit comme un conte avec les pierres rousses de la cour de cette maison nichée dans les Cévennes. Ce sont elles qui vont témoigner, sans jugement, et faire le récit de la relation des trois autres enfants de la famille avec cet enfant différent, car, disent-elles « nous nous sommes attachées aux enfants ». Et la force viendra d'eux, d'une manière différente pour chacun.
Les premières pages sont particulièrement émouvantes, décrivant si justement le désarroi complet et la peur ressentis par les parents lorsqu'ils s'aperçoivent que leur bébé sera un nouveau-né pour toujours. Enfin pas tout à fait. Il pourrait pleurer ou exprimer son bien-être, mais pas plus.
Les enfants, l'aîné, 9 ans, et la cadette, 7 ans, comprennent que la belle innocence, c'est fini et « qu'ils seront seuls face aux débris de leur cocon ».
L'aîné de la fratrie, jusque-là plein d'assurance et veillant sur sa cadette, va alors se tourner vers l'enfant, s'abandonner et se perdre dans une relation totalement fusionnelle. Il fera l'objet de la première partie.
La cadette, quant à elle, en a voulu à l'enfant dès sa naissance et a compris qu'il aspirerait toutes les forces, celles de ses parents et de son frère aîné. La colère et le dégoût pour cet être qui a détruit l'équilibre de la famille vont alors s'implanter en elle.
Mais lorsqu'elle va voir le père devenir violent, la mère muette et l'aîné, déjà un fantôme, une force émerge d'elle. La deuxième partie lui est donc consacrée.
La dernière partie, elle, s'attache au dernier, ce garçon qui est né après le décès de l'enfant, à l'âge de 10 ans. Celui-ci, se sent parfois usurpateur, s'excusant silencieusement auprès de son frère d'avoir pris sa place, d'être né normal, de vivre alors qu'il est mort. Mais, bien qu'escorté de ce frère fantôme, c'est lui qui aura la charge de réparer et de réconcilier les histoires.
De multiples sentiments parcourent les personnages, et si les sentiments de révolte, de repli, de culpabilité, de renoncement se manifestent, la tendresse et l'amour illuminent cette histoire terriblement poignante.
Dans ce récit puissant, inspiré de sa propre histoire, Clara Dupont-Monod montre combien cette vie douce dans ce fabuleux cadre des Montagnes cévenoles où la nature est reine et où chaque membre de la fratrie trouvera un refuge, a été bouleversée et ébranlée quand le diagnostic est tombé. C'est avec beaucoup de sensibilité, d'émotion, de justesse et de pudeur qu'elle raconte comment ces enfants ont dû s'adapter devant ce petit être « inadapté », chacun ayant sa propre réaction face à cet enfant si fragile, se tournant vers un amour protecteur pour l'aîné, un refus et un déni pour la cadette et un besoin de réparer pour le dernier, chacun ayant trouvé la force et s'étant débrouillé comme il pouvait pour trouver sa place.
Le désarroi des parents lorsqu'ils sont confrontés avec le manque d'instituts, de maisons spécialisées, de transports équipés, leurs difficultés rencontrées auprès des services sociaux, montrent s'il en était besoin que peu de choses sont prévues pour les « différents ».
Cette épreuve très difficile, la naissance de ce petit être frêle, si fragile et inadapté qui a mis en péril la famille et aurait pu la faire exploser a au contraire révélé la force de chacun et les a finalement réunis.
S'adapter, témoignage très fort sur le rapport à la différence, un récit très intime, à la fois cruel et lumineux, empreint d'une extrême sensibilité a été couronné fort justement par le Prix Goncourt des lycéens, le Prix Femina et le Prix Landerneau des lecteurs 2021.
N'hésitez pas à vous plonger dans sa lecture, d'intenses moments de lecture vous attendent.

Lien : https://notre-jardin-des-liv..
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« Un jour, dans une famille, est né un enfant inadapté ». Inspiré par le parcours personnel de Clara Dupont-Monod, « j'ai mis un peu de moi dans chacun des personnages », le récit raconte l'histoire d'un bouleversement au sein d'une famille, mettant en lumière la présence d'un enfant handicapé dans une fratrie. Les personnages ne sont nommés que par leur rang et leur rôle dans la famille : le père, la mère, l'aîné, la cadette, l'enfant, le dernier ; celui-ci, né après le décès de l'enfant, son frère handicapé.
C'est l'histoire d'un enfant inadapté qui trace une frontière invisible, mais pourtant bien réelle, entre sa famille et les autres. L'auteure évoque avec retenue et délicatesse l'accueil du handicap, les sentiments contradictoires et les réactions de chaque membre de la famille qui reste unie en dépit du drame qui la frappe et qui fera tout pour affronter le regard, l'indifférence ou l'incompréhension de son entourage.
Chacun s'adapte et adopte une stratégie différente pour trouver sa place et, comme dans un conte, ce sont les pierres séculaires des murets de la cour de la maison qui sont les témoins de ce bouleversement et décrivent les transformations de la vie de la famille.
Dans ce beau roman porteur d'espoir, et qui entrouvre les portes de la tolérance face au handicap, Clara Dupont-Monod raconte avec originalité et délicatesse le combat d'une famille contre la fatalité.
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Clara Dupont-Monod nous offre ici une histoire profondément émouvante, ou plutôt trois histoires autour d'un enfant "fantôme" : un enfant né avec une maladie génétique qui le prive de la vue, de la parole, du mouvement et ne lui laisse une espérance de vie que de quelques années.

Dans chacune des trois parties du roman, on suit l'un des frères et soeur qui grandissent en réaction à l'enfant inadapté comme l'appelle l'auteur ; un enfant inadapté qui oblige les trois autres à s'adapter à sa présence, y compris le dernier qui est pourtant né après le décès de l'enfant handicapé dont l'ombre plane toujours sur la famille.

Ce roman déborde d'émotions malgré les choix narratifs de l'auteur qui tend à se conformer à la devise cévenole citée à plusieurs reprises, "loyauté, endurance et pudeur", à commencer par l'absence de prénoms qui fait que chaque enfant n'est désigné que par sa position dans la fratrie. Cette distance est encore amplifiée par le choix du narrateur : les pierres de la cour qui sont les témoins immobiles et silencieux, mais pas insensibles, des événements.

Il y a donc beaucoup de retenue dans le texte, mais il suffit d'un détail poignant au détour d'une phrase, de quelques mots bien pesés, pour entrevoir ce qu'endure chacun. Et c'est d'autant plus bouleversant.

Un très beau texte donc pour témoigner de ce que peuvent vivre les familles...
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Lorsque ce livre était sorti en 2021, j'avais très envie de le lire. Voilà qui est fait. Lors d'une émission littéraire, j'avais entendu que l'autrice Clara Dupont-Monod avait écrit sa propre histoire familiale. Je ne sais pas si c'est vrai mais peu importe, le roman est de toute façon fort intéressant. L'arrivée d'un petit frère lourdement handicapé dans une fratrie de deux enfants est lourd à porter ainsi que pour les parents bien entendu. L'originalité, dans ce récit, est le narrateur, les pierres des Cevennes. C'est un roman qui se découpe en trois voix. La première, c'est celle du fils aîné, qu'on appelle sobrement "L'aîné". La deuxième est la soeur cadette qu'on nomme "La cadette" et le troisième, le petit frère qu'on appelle "Le dernier". Et au milieu, né après la soeur cadette, qu'on surnomme "L'enfant" car il le restera toute sa courte vie, ce frère lourdement handicapé.
Tout d'abord le frère aîné, qui protège ce frère pas comme les autres. Il l'aime, le dorlote et est un peu sa seconde maman. C'est une véritable relation fusionnelle entre eux deux.
Pour la cadette, c'est tout le contraire, elle le fuit, la dégoûte et lui procure une honte vis à vis de l'extérieur. Et le dernier, le petit frère, né bien après le décès de l'enfant, qui ne l'a pas connu mais se pose mille questions sur lui.
C'est un récit qui se lit comme un conte d'aujourd'hui à la sauce cevenole. La description de la nature, de la montagne et des animaux sont un véritable hymne à la beauté de cette région. Elle joue également, une grande part dans ce récit.
Un beau roman terriblement humain.
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Dans les Cévennes vit une famille heureuse avec deux enfants.
Le troisième vient au monde et au bout de quelques mois, il semble qu'il ne voit pas.
Corps mou, regard vide.
Après auscultation, il s'avère que son cerveau ne fonctionne pas, qu'il ne marchera pas, ne parlera pas, ne verra pas.........
L'histoire de cet enfant est racontée par l'aîné, puis par la cadette, puis par le dernier, né après la mort de l'enfant handicapé, à l'âge de dix ans.
Elle est racontée aussi par les pierres, nombreuses en Cévennes, qui voient tout ce que vit cette famille.
La nature est d'ailleurs un personnage à part entière.
Face à cet enfant, chacun va s'adapter.
Chacun à sa manière.
L'aîné, omniprésent, tendre, protecteur, enveloppant.
La cadette, révoltée.
Le dernier cherchant partout des traces de la vie de l'enfant disparu.
L'atmosphère est belle, très belle, de part la nature environnante.
De part l'amour pour cet enfant aussi, et de l'amour qui règne dans cette famille..
Mais elle est lourde aussi.
Si lourde et oppressante.
J'avais déjà ressent cette ambiance pesante dans « La passion selon Juette »
« S'adapter » n'est pas une histoire simple.
C'est une histoire difficile sur un sujet sensible
Une histoire qui se lit lentement, anxieusement
Clara Dupont-Monot écrit admirablement bien et réussit parfaitement à embarquer le lecteur dans ses histoires.

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C'est un livre qui se lit vite et bien, les relations familiales y sont évoquées de façon touchante et convaincante, avec finesse.
Mais j'ai trouvé qu'il y avait quelque chose d'un peu artificiel dans le choix des narratrices, des pierres, même si on apprend que les pierres ont un coeur, ça m'a fait un peu tiquer cet anthropomorphisme appliqué à des cailloux pourvus de profondes connaissances sur la psyché humaine, mesurant le temps comme nous, avec les jours de la semaine, consciente que le mercredi, ça devrait être le jour des goûters avec les copines… Et du coup, je n'ai pas compris pourquoi refuser un prénom aux personnages réduits à leur place dans la famille, «l'aîné», «la cadette», «les parents»…
L'auteure s'attache à raconter les répercussions d'un enfant «inadapté» sur la fratrie et s'interdit tout débordement, nous enferme dans la famille, le rapport au monde extérieur est évoqué d'une façon très abstraite, on reste dans des généralités d'une banalité un peu affligeante puisqu'on n'a aucun des petits détails qui font tout le sel des relations humaines : «il a eu une amourette», «elle collectionnait les copines»… le roman y perd en ampleur, et c'est bien dommage.
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Vraiment un très beau livre, très bien écrit, une merveille de littérature.... et pourtant je n'ai pas pu mettre 5 étoiles...
Là on est typiquement dans un livre où notre vécu joue beaucoup, énormément....
Un enfant né, handicapé. Un frère aîné, fusionnel avec cet enfant inadapté, une soeur en mode rejet, jalouse de la place prise par cet enfant. Et un cadet qui naîtra plus tard, interrogatif, qui appartient à cette famille sans avoir connu cet enfant qui l'a bouleversée.
.
J'ai été surprise de la description du frère fusionnel. J'ai davantage compris la soeur en mode rejet.
Mais il m'a manqué ce que j'ai vécu : la honte d'avoir une telle soeur (dans mon cas), tout en ayant honte d'avoir honte.... une soeur aînée certes "inadaptée" comme dit l'auteure mais en mode me vénérait complètement (rendant toute éducation par mes parents très délicate).
Je m'attendais sans doute à davantage sur ce sentiment très étrange : avoir honte et en même temps avoir honte d'avoir honte.... C'est assez difficile d'expliquer....
J'ai aimé ce livre, il est beau, bien écrit, je n'aurais pas dû y chercher ma réalité, ma situation personnelle mais c'est ce que j'ai fait, retrouvant une situation familiale connue. C'est un point de vue intéressant, unique (celui de la fratrie) j'ai fait l'erreur d'y rechercher mon propre vécu....

Mais un livre néanmoins que je conseille vivement.
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Après 602 critiques, difficile d'apporter quelque chose de très novateur sur cet ouvrage atypique (les narratrices sont les pierres d'un mur) et au sujet douloureux : un enfant qui est né différent, et avec lequel les frères et soeur ont chacun un rapport très particulier. Car certes l'auteure a choisi de faire parler les pierres qui entourent la cour où la famille va se retrouver et évoluer au gré des saisons et des retrouvailles, mais c'est bien au travers de chacun des membres de la fratrie que nous allons apprendre l'histoire de cet enfant immobile, amorphe, atteint de cécité et qui ne vivra pas très longtemps, comme on l'apprend très vite.

C'est le vécu de l'aîné qui ouvre ce court roman. Un grand frère nourri de valeurs chevaleresque, sûr de lui, que les autres enfants suivent lorsqu'il décide. Mais à l'aube de ses dix ans, il va peu à peu s'ériger en protecteur exclusif de ce bébé pas comme les autres, qui va devenir un enfant légume. Cependant le grand frère va s'obstiner, tentant de lui faire partager des sensations, odeurs, textures, bruits de la belle nature qui les entoure. le jour où le petit frère est placé en institution, loin de la famille, il va se renfermer sur lui-même et devenir un adolescent solitaire et renfermé, se concentrant sur le travail scolaire.

La soeur cadette ne vit pas les choses de la même façon. Elle voudrait nier ce frère peu valorisant dont elle a honte vis-à-vis de ses copines. Fini l'insouciance, elle se sent négligée, oubliée, dégoûtée...Heureusement qu'elle peut se réfugier auprès de sa grand-mère quand la vie est trop dure. Chez elle c'est le soulagement qui prévaudra quand le frère "déficient" quittera le domicile familial.

Et puis dans la dernière partie, c'est un autre enfant dont les pierres porteront le témoignage, un enfant "normal", qui n'aura jamais croisé le petit être inadapté au coeur de l'histoire, mais qui représentera un nouvel élan pour cette famille éprouvée.
Car oui, tous les membres de la famille ont souffert, les parents qui ont eu du mal à accepter ce qui leur est tombé dessus, mais ont fait de leur mieux avec les tracasseries administratives dont la France est la championne, pour essayer d'accompagner leur petit pendant sa courte vie.

L'écriture de Clara Dupont-Monod est magnifique, et le décor dans lequel elle a planté son histoire est tout aussi sublime : les montagnes des Cévennes, dont elle nous décrit si bien la faune, la flore et les habitants qu'on s'y croirait. le grand frère m'a parfois ému aux larmes, il s'est fixé comme un sacerdoce de protéger son frère handicapé, renonçant à sa popularité pour consacrer tout son temps libre à ouvrir le petit aux quelques sensations qui lui sont accessibles, le trimballant avec lui partout, lui expliquant sans relâche ce qu'il y a autour de lui.
Malgré le rejet que fait la cadette, j'ai compris sans l'approuver ce qu'elle a pu ressentir, ayant moi-même eu une soeur lourdement handicapée à cause d'une réaction à un vaccin. Sauf que chez nous il y a eu des moments de colère, de jalousie parce qu'on ne faisait plus attention à nous, mais pas de rejet.

Ce qui m'a dérangé, c'est ce parti pris de ne nommer personne, et de faire raconter l'histoire par les pierres. Certes, c'est original, mais cela induit une distance, une absence d'empathie qui m'a déplu, surtout avec un sujet aussi émouvant. J'ai besoin de ressentir par l'entremise des personnages pour rentrer dans un roman (surtout de ce genre ), et là je suis un peu restée sur le seuil. Après, je comprends l'intention, et je suppose qu'il y a une part autobiographique dans ce récit, ce serait donc une façon de se préserver.
Je suis apparemment une des rares à ne pas avoir été séduite par ce procédé narratif, d'ailleurs le livre a remporté plusieurs prix prestigieux.

Mais à part ce bémol qui m'est propre, je vous engage vivement à découvrir ce roman au sujet certes difficile, mais qui nous fait rentrer dans le quotidien d'une famille avec un enfant "inadapté", auquel chacun va "s'adapter"...ou pas !


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