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4,02

sur 457 notes
Isabelle Duquesnoy restaurait des oeuvres d'art dans son premier métier. Son roman est centré sur l'idée de remettre en état ... les corps. "Habillage, fardage, camouflage des plaies, vos défunts sont présentés coquets devant l'Eternel!" vantait Victor dans sa réclame, l'embaumement ou la thanatopraxie visant à préserver les corps morts de la décomposition naturelle. Dans ce roman, la restauration est nécessaire tant les corps en état de décomposition avancée sont parfois peu ragoûtants. On retrouve aussi le rapport de l'auteure à l'art, nous montrant comment des tableaux d'époque étaient réalisés avec des pigments obtenus par le broyage des coeurs momifiés de nos rois de France.
L'Embaumeur raconte la confession de Victor en onze jours d'un procès qu'il sait perdu d'avance. Et sa vie, il la détaille par le menu. Nous sommes en France à la fin du 18e siècle. le quotidien de Victor à Paris est crasseux et glauque au temps de l'après-Révolution. Les silhouettes de Louis XVI et de Marie Antoinette sont en filigrane et la statue de neige du roi voit sa tête tomber lors du dégel.

La romancière utilise une écriture sophistiquée qui illustre bien l'époque mais oblige à une lecture attentive.
Le récit de Victor montre son évolution sociale dans un roman original, où les personnages sont fourbes ou foncièrement odieux. Seul son amour survit dans le lit de la prostitution. le texte fournit en autres des détails techniques de l'embaumement des "mumies". Il exprime bien la gouaille truculente du cloaque pestilentiel dans lequel évoluent les personnages typés.

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Ce roman est un témoignage ; Victor Renard livre sa confession devant ses jurés. Toute la populace accourt pour l'entendre, se délecter de ses méfaits.
Nous savons qu'il a commis un crime passible de la guillotine mais il faudra attendre les dernières pages pour connaître lequel.
Il veut expliquer l'innommable alors il se raconte : son enfance, sa mère qui ne l'aime pas, son père qui le frappe, la pauvreté, la faim, la crasse, les arnaques puis sa rencontre avec un maître embaumeur qui va le prendre sous son aile et enfin son amour pour Angélique.
Il y a quelques longueurs mais le récit reste passionnant.
Saviez-vous que les coeurs embaumés pouvaient servir comme peinture avec une délicieuse teinte marron ? Connaissiez-vous les techniques d'embaumement, la lacération des chairs, les plantes utilisées ou les onguents nécessaires ?
Tout cela est détaillé presque jusqu'à la nausée mais ces descriptions sont nécessaire à la compréhension du drame qui se joue.
En toile de fond, les stigmates de la révolution et de la terreur.
L'écriture est précise, élégante et teintée d'humour noir.
J'ai apprécié cette lecture.
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Je suis ? Je suis ?
Une curiosité - une vilaine bêbête !!!!

Victor Renard né un 9 juillet d'on ne sait quelle année ; le cordon ombilical a étranglé son frère jumeau et lui, est né le cou tordu et vilaine figure.
Du moins c'est ce que son père et la Pâqueline se sont tués à lui faire entrer dans la caboche à grands coups de taloches.

Victordu - Victortillon - Victorgnole etc ......

Embaumeur! Il le deviendra grâce à un bienfaiteur inattendu M. Joulia.
L'autrice ne vas pas nous épargner tous les détails répugnants et putrides de cette affaire.

De l'humour ? l y en a, macabre à souhait;
De la tendresse ? aussi
De l'amour ? beaucoup
Amour du travail bien fait, mais aussi amour pour son Angélique qui ensoleillera sa misérable vie.

Le roman -
Audition du Sieur Victor Renard
en XI Chapitres, onze jours d'audience où Victor raconte ce qui l'amena à ce jour fatidique et que l'âme noire des hommes condamnera sans rien avoir compris de cet être "tordu" mais tellement plus droit qu'eux.

Victor qui va devoir mourir de trop avoir aimé, après avoir commis un acte qualifié d'odieux ; mais , qui, pour lui, fut un dernier acte d'amour pour son aimée.

Victor qui avait de vraies valeurs, pour qui j'ai eu beaucoup d'empathie tout au long de cette histoire.

Tellement de cruauté et de méchanceté chez sa mère la Pâqueline.

Beaucoup de sentiments fort dérangeants jalonnent les pages de ce roman ; cependant, l'autrice a réussi à y glisser de l'amitié, de la tendresse et de l'amour.
D'autre part, tout est tellement bien documenté que ce fut un plaisir de le lire.
Humour horriblement jubilatoire par moment, qui n'est pas sans rappeler "le parfum" de Süskind .

Quant à moi , Victor , je l'aurai gracié !
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Les vacances sont pour certains l'occasion de lire plus. Ces dernières ont été pour moi l'occasion de lire moins. Je ne regrette cependant pas les soirées entre amis qui m'ont volé quelques heures de lecture. Ce que je regrette en revanche c'est d'avoir par trop fragmenté la lecture de L'embaumeur d'Isabelle Duquesnoy. Le découpage en épisodes trop nombreux fait perdre en substance de son contenu à un ouvrage. Et quand on parle de substance, pour ce qui concerne L'embaumeur on ne s'attend à rien de bien ragoutant. Heureusement qu'Isabelle Duquesnoy a su redonner de la truculence et de l'humanité à ce récit qui aurait pu sombrer dans le nauséabond.

Ce n'est en effet pas impunément que l'on participe à l'éviscération de cadavres. Les remugles de décomposition exhalent tout au long des chapitres qui le relatent. Mais avec son verbe fleuri, Isabelle Duquesnoy nous aide à supporter ce qui a fait la fortune de Victor Renard. Il est devenu embaumeur. Cette activité fera toutefois aussi son infortune. Cet ouvrage est en fait sa propre plaidoirie devant des juges qui quant à eux resteront muets. Son crime ? On l'apprendra dans les dernières pages de l'ouvrage selon la subtile construction de son auteure.

Fiction raccrochée à l'histoire, la grande. Isabelle Duquesnoy y fait référence dans des notes de bas de page. On y découvre les pratiques de la profession en apprenant que cette dernière n'avait pas pour seule vocation de rendre les corps présentables au jugement dernier, mais aussi et tout autant de calmer les craintes de ceux qui avaient la hantise d'être déclaré mort un peu trop vite et enterré tout de go. Victor Renard a fait fortune à exploiter cette crainte, pour ceux qui en avaient les moyens en tout cas en cette fin de XVIIIème siècle.

Découverte surprenante à faire à la lecture de cet ouvrage, pour ceux qui comme moi sont vierges non seulement de signe astrologique mais aussi de toute étude de l'histoire de la peinture, cette étonnante technique qui consistait à utiliser les viscères desséchés et mis en poudre pour fabriquer des pigments de peinture. Pigments d'autant plus précieux que leur pourvoyeur tenait un rang élevé dans la société. Quelques bruns soutenus, fixés sur certaines toiles de maîtres, furent ainsi obtenus du broyat de viscères de personnages de famille royale. Il y a plus exaltant en matière d'art.

Mais l'aspect technique du métier ne sert que de toile de fond à la vie de Victor Renard. La vraie substance de l'ouvrage est plus incommodante encore. C'est dans ses déboires en amour que Victor Renard trouve grâce à nos yeux. Au premier rang desquels l'amour maternel dont il n'a pas été gratifié. La détestation que sa mère lui voua valut à cette dernière, en juste retour, le désir de la voir un jour sous son scalpel à lui extraire les tripes du corps. Quelque peu déroutant comme sentiment filial.

Victor Renard n'en est pas moins un humaniste malchanceux. Il sait très bien à qui attribuer les déboires de sa triste destinée. Aussi a-t-il préféré embellir la mort plutôt que de croire en l'impossible amour, y compris avec celle qu'il a épousée. Encore moins en l'amour d'un dieu qu'il ne connaît pas. Philanthrope à l'égard de qui le mérite, il n'a pas craint de s'adjoindre en son commerce les services d'un esclave affranchi dont ses contemporains affirmaient qu'il avait l'âme plus noire que sa peau.

Magnifique roman de par son style, sa subtile construction qui nous laisse mijoter entre les mains de l'embaumeur avant de nous faire entrevoir la raison de la plaidoirie. Roman duquel on peut accessoirement extraire quelques fragments pour consolider sa culture historique. Mais surtout roman du désamour. La froideur cadavérique et ses exhalaisons fétides sont la manière la plus efficace pour imager une vie sans amour maternel.

Roman que je garde sur mes étagères pour me promettre une relecture, plus avertie et assidue celle-là.
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ALERTE COUP DE COEUR ♥♥♥
Un jeune souffre-douleur dans le cloaque parisien!
*
Suite à une critique élogieuse de G. Collard et au sujet historique intrigant, j'ai décidé de lire ce roman racontant l' "odieuse confession de Victor Renard", embaumeur de son métier.
C'est un réel coup de coeur! J'ai d'ailleurs pris bcp plus de temps à le lire pour pouvoir en savourer chaque instant.
*
Familière de l'époque de fin de 18e siècle, je me suis délectée des scènes de la vie quotidienne, les dialogues au français argotique, une plongée dans le Paris des petites gens qui "ne se la racontent pas", mais où tout fourmille, grouille...
*
Une véritable descente dans les quartiers pittoresques avec des personnages odieux et infâmes (ah la Mère!), des métiers oubliés et des sens affolés (on sentirait presque les odeurs nauséabondes des pissotières!).
*
Le pauvre Victor - une anomalie de la nature d'après ses parents - pendant onze jours (11 chapitres) nous raconte avec verve et sans langue de bois, son enfance et adolescence ainsi que son apprentissage auprès d'un embaumeur, sa courte vie d'adulte auprès d'un public juridique (oui, il est condamné, et l'on va, tout au long du livre, découvrir son méfait).
Et l'on va également en apprendre plus long sur le métier d'embaumeur de cette fin de siècle. L'histoire dans la grande Histoire. Des coeurs royaux utilisés comme pigments de peinture...(véridique). On sent que l'auteure a passé bcp de temps à des recherches et nous dévoile petit à petit les fruits de son long travail.
Fans de romans historiques, jetez-vous dessus!
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L'embaumement existe depuis l'Antiquité et ses recettes, de même que ses rituels funéraires, sont en grande partie parvenus jusqu'à nous depuis l'Egypte ancienne.

En France, après la révolution, on embaumait les morts pour les rendre coquets avant leur présentation aux portes du paradis.
On leur prodiguait des soins de lavage et de conservation en fonction de leurs moyens et de leur statut social.

L'embaumeur faisait aussi office de "croque-mort" puisqu'on lui amenait les corps des personnes "fraîchement" décédées afin de s'assurer de leur décès.

Mais le plus surprenant, voir choquant, est sans doute l'utilisation faite des organes retirés du corps et plus particulièrement du coeur.
J'ai appris avec stupéfaction que les coeurs momifiés étaient revendus pour être utilisés en peinture !
Ces organes une fois rapés, rendaient effectivement une poudre brune qui, dissoute dans l'huile et étalée sur un fond blanc, offrait une teinte admirable de brun transparent.
Il semble que certains peintres de l'époque, tels Alexandre Pau de Saint-Martin ou Martin Drölling, aient eu recours à ce procédé pour exécuter quelques-unes de leurs toiles.
Et plus le coeur provenait d'un illustre personnage (on parle de rois et de reines..), plus le rendu était lumineux.
On peut parler d'un véritable trafic d'organes, alors tacitement toléré, pour lequel on allait jusqu'à profaner les cimetières et les tombes royales.

Tout ce savoir nous est relaté par Victor Renard, embaumeur de son état, emprisonné et auditionné par un tribunal suite à un forfait dont on l'accuse et qui ne sera dévoilé qu'en toute fin de roman.
Un homme au triste destin, haï par ses parents, détesté par sa mère, l'épouvantable Pâqueline qui aurait préféré le voir mourir à la place de son frère jumeau.
C'est monsieur Joulia qui l'initiera à ce métier tout en lui apportant un peu de l'affection qui lui fit tant défaut.
Son amour pour Angélique, fille de joie atteinte de syphilis, lui vaudra de se retrouver devant les juges où il découvrira enfin le vrai visage de ceux dont il croyait être aimé.

Un récit pour le moins déroutant, fidèle aux moeurs de l'époque dans ce qu'elles avaient de rébarbatif.
Je l'ai trouvé très instructif malgré les quelques longueurs dont il souffre parfois et qui font obstacle aux quatre étoiles.
C'est le récit d'une vie par le narrateur, qu'il inflige à ses juges.

Isabelle Duquesnoy, diplômée d'histoire de l'art et auteure de romans historiques, connait bien son sujet et le traite avec habileté.

À recommander à ceux qui ont le coeur bien accroché et l'estomac solide.
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Après l'histoire de la Redoutable veuve Mozart, je me suis plongée avec plaisir dans celle de L'Embaumeur et j'ai découvert L'odieuse confession de Victor Renard. Décidément, la plume d'Isabelle Duquesnoy excelle à brosser des personnages étonnants, pas forcément sympathiques, en les replaçant au coeur de leur époque. Elle nous entraîne juste après la Terreur de sinistre mémoire. Il ne fait pas bon prononcer certains mots, et il vaut mieux parler de la mort du citoyen Capet que de celle du roi Louis XVI. Pendant 11 jours, dans plusieurs chapitres organisés en deux parties (I, le matin, et II, l'après-midi), nous entendrons la confession de Victor. « Je sais que ma condamnation est décidée, le récit des circonstances de mon forfait n'est à vos oreilles qu'un divertissement puisque vous en connaissez la fin ; vos gens m'ont surpris en flagrant délit » confie Victor à ses juges et au public qui se presse au tribunal dès le tout début de son récit. Son forfait ? On l'a pris en flagrant délit ? de quoi ? Tout le monde le sait visiblement, sauf le lecteur qui devra attendre la toute fin du roman pour découvrir ce qui a amené Victor devant cette assemblée !
***
Pauvre Victor ! Il est né coupable, et contrefait, comme on dit à l'époque. Coupable parce que son cordon ombilical a étranglé son frère jumeau ; contrefait, parce que ce même cordon lui a bloqué la tête inclinée vers l'épaule, comme s'il souffrait d'un torticolis permanent. Mauvais départ dans la vie, d'autant que ses parents ne sont pas des cadeaux… Sa mère, l'ignoble Pâqueline, lui reprochera cet assassinat toute sa vie. Quant à son père, il est mort, comment dire, d'un accident du travail, mais il avait prouvé maintes fois à son petit garçon qu'il ne l'aimait pas. Victordu l'appelle-t-on méchamment chez lui. Je l'ai parfois trouvé un peu nunuche, ce pauvre Victor. Tout le monde va profiter de sa gentillesse et de sa naïveté, sauf ce brave monsieur Joulia.
***
Nous allons suivre Victor au fil de son récit. Bien que les juges n'interviennent pas directement, ils sont très présents. le jeune homme répondra à leurs questions que l'on devine bien qu'on ne les lise pas, s'adressera fréquemment à eux et au public que l'on sait présent dans la salle d'audience, manière d'englober ainsi le lecteur dans ses confidences forcées. La vie de Victor, enfant pauvre mais pas miséreux (il y a bien pire !), les tribulations de son père, joueur de serpent dans différentes églises, les médiocres arnaques de sa mère donnent une idée de la manière dont vivent les membres de cette drôle de famille et cette vie quotidienne sert de toile de fond au récit. Victor grandira, tombera amoureux, deviendra embaumeur. Chaque épisode de son évolution sert de prétexte à Isabelle Duquesnoy pour plonger le lecteur dans la réalité de l'époque, nous présentant des pratiques particulières, celles des embaumeurs, ce qui nous fait découvrir par la bande les pratiques funéraires du XVIIIe siècle et les balbutiements de ce qui deviendra la médecine légale. Un domaine très spécialisé, donc, mais l'auteure nous propose aussi de découvrir les aléas de la vie de tous les jours. Un exemple : les veuves ne sont pas autorisées à élever seules leurs garçons : elles en feraient forcément des « invertis » ! Imaginez aussi les difficultés pour se procurer de l'eau dans Paris. On ne parle évidemment pas de l'eau courante, non, le simple fait d'accéder à de l'eau potable est une vraie galère. L'auteure donne aussi, entre autres, quelques détails sur la mode des Incroyables (pardon, des Inc'oyables), ces gens qui ne prononçaient pas les « r », vous apprendrez pourquoi au passage. Ceux qui avaient un guillotiné dans leur famille pouvaient porter autour du cou un ruban rouge qui symbolisait la marque de la machine… Et l'auteur nous raconte tout ça avec beaucoup d'humour ! Bref, je me suis régalée et je conseille chaleureusement ce roman aux mordus d'histoire comme aux autres.
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Victor Renard, né sous le règne de Louis croix v bâton, on ne sait pas très bien en quelle année mais il n'est pas arrivé sous une bonne étoile c'est certain, est un héros que l'on pourrait aisément comparer à Jean-Baptiste Grenouille, le personnage principal de Süskind, mais il y aurait quelques nuances à apporter. Victordu, comme sa mère veut bien l'appeler car il est né avec la nuque raide et inclinée sur le côté est un enfant mal aimé et maltraité. Mais contrairement à Baptiste Grenouille, il est profondément gentil. Orphelin de père à treize ans, il découvre par hasard le métier d'embaumeur auprès d'un homme, Monsieur Joulia, qui lui apportera l'amour paternel qui lui a tant fait défaut. Petit à petit, il se hisse au-dessus de sa modeste condition.
De mauvais choix sentimentaux font malheureusement basculer le destin de Victor et mettre un coup d'arrêt à son ascension sociale.
Cet ouvrage rondement mené nous livre la confession de ce jeune homme dans un pays en pleine tourmente révolutionnaire où les partisans de Capet sont honnis et pourchassés.
Un récit à l'intérêt historique indéniable et qui, tel un roman policier, se lit avec beaucoup de fébrilité, tant il nous tarde de comprendre l'énigme du destin de Victor à travers sa confession.
Âmes sensibles, s'abstenir...
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Voici un livre que j'aurais pu ne jamais lire et cela aurait été bien dommage.En écoutant une rubrique de Gérard Collard,ma curiosité à été excitée et je me suis plongé dans la lecture immédiate de ce roman un peu particulièr.En effet,je n'ai pas trop l'habitude de lire des ouvrages historiques,encore moins de fréquenter les embaumeurs d'après la Révolution.Bref,au final,plus de 500 pages lues en deux jours,sans effort,sans avoir envie de quitter les personnages très "typés " de cette histoire peu commune.Quel travail de la part de l'auteure,comme l'histoire devient passionnante à étudier ainsi présentée. Une vraie découverte pour moi,un grand moment,une réussite.Je tiens vraiment à remercier l'auteure.Par contre,ne comptez pas sur moi pour résumer l'intrigue,je ne le fais jamais,mais je vous invite à vous laisser aller.
Je suis sûr que,comme moi,vous serez surpris....
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Ô joie ! Quelle belle découverte !

Dès les toutes premières pages de ce roman historique, je comprends que l'histoire va me captiver mais que je vais devoir m'accrocher pour supporter la densité du style : ce n'est pas un livre à lire lorsque l'on veut juste se détendre les synapses !

L'auteure a mis dix ans à écrire cette histoire, mais on peut aisément comprendre pourquoi : apprendre à manier – avec brio – les mots et la langue du XVIIIe siècle demande du temps et de l'entraînement ; comprendre les us et coutumes de la France d'Ancien Régime est également un exercice complexe ! Mais je vous rassure, Isabelle Duquesnoy réalise à la perfection cet exercice.

Ce roman, qui joue beaucoup sur l'humour, est également extrêmement précis, voire pointu. le lecteur apprendra probablement beaucoup sur les techniques d'embaumement de l'époque, mais également sur le trafic des organes qui avait lieu à l'époque – on achetait à prix fort des coeurs pour récupérer un « jus » censé soigner tous les maux, ou presque…

J'apprécie la façon dont l'auteure a construit son histoire : on découvre la vie, les amours, et, si j'ose dire, les amours de Victor Renard à l'occasion des onze jours de son procès, et, plus précisément, au travers de sa confession. Celle-ci est à la fois très humoristique, extrêmement intime – oui, on se retrouve par moment très touché par l'amour impossible entre Angélique et Victor, mais aussi par la méchanceté de la mère de ce dernier -, très technique et scientifique grâce aux apports des descriptions concernant l'embaumement et enfin très addictif ! Bref, c'est extrêmement bien fait, sans aucune fausse note !

Pour ma part, juste un petit bémol… J'ai trouvé le style très – trop – dense et un peu lourd – eh oui, la langue du XVIIIe n'est pas d'une fluidité extrême ! du coup, souvent, après une vingtaine de pages, on rend les armes, ce qui ralentit forcément le rythme de lecture.

Moralité : si vous n'avez pas peur de la langue d'Ancien Régime, si vous êtes adeptes des romans historiques, si vous êtes curieux des techniques d'antan, ce livre est fait pour vous ! En revanche, si vous êtes à la recherche d'une lecture fraîche, simple et sans prise de tête, passez votre chemin !
Lien : https://ogrimoire.wordpress...
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