Les Yeux bleus, cheveux noirs

L'âge avançant, je me suis intéressé de moins en moins aux histoires (je peux m'en inventer) et de plus en plus à la forme : aux tournures, au style, au vocabulaire (sa précision, sa diversité, son registre…), à la construction (le découpage, les incises, les retours arrière…)*. Ainsi ai-je apprécié certaines oeuvres du « nouveau roman ».
Mais là, ça ne passe pas. je le regrette.

Pour résumer en quelques mots : il s'agit d'un huis clos amoureux triste. Pas vraiment huis clos, certes, pas vraiment amoureux, certes, mais vraiment triste. Rien que sur quatre pages (6 à 9) parmi les premières, j'ai compté 13 occurrences de la chaîne de caractères "pleur". Me vient à l'esprit un autre huis clos amoureux : celui d'Ariane et Solal dans Belle du Seigneur. Là aussi ça finit mal, mais il y a de l'enthousiasme, de l'adoration, alors qu'ici on a regrets, chagrin, désolation.

Au moins, ai-je pris plaisir à cette lecture ? Si l'histoire n'a rien de palpitant, ai-je au moins pris plaisir à entendre ces phrases courtes, ces répétitions, ces retours arrière, ces interventions d'un tiers acteur, à être témoin de ces découvertes réciproques... ? Heu, eh bien, honnêtement, honnêtement.... Vous avez d'autres questions ?

*Je ne dis pas que ce que j'ai publié reflète l'aboutissement de ma recherche stylistique. Humblement, j'étais pressé de communiquer un témoignage.
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j'aurais été bien en peine moi-même de décrire cette histoire. Je n'y ai vu que longueurs et répétitions. Bien sûr la plume de Duras est là, avec ses phrases courtes, et son "écriture courante", mais les indications de mise en scène m'ont perdue, tout comme le trop plein d'émotions et le manque d'action concrète. C'est un livre où il ne se passe rien. Pour moi, ce n'était pas assez.
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