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Citations sur L'été 80 (14)

Il fallait un jour entier pour entrerdans l'actualité des faits, c'était le jour le plus dur, au point souvent d'abandonner. Il fallait un deuxième jour pour oublier, me sortir de l'obscurité des faits, de leur promiscuité, retrouver l'ari autour. Un troisième jour pour effacer ce qui avait été écrit, écrire.
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L’été n’est pas arrivé. À sa place, ce temps qu’on ne peut pas classer, dont on ne peut pas dire quel il est. Dressé entre les hommes et la nature il est une paroi opaque faite d’eau et de brouillard. Qu’est-ce que encore que cette idée, l’été ? Où est-il tandis qu’il tarde ? Qu’était-il tandis qu’il était là ? De quelle couleur, de quelle chaleur, de quelle illusion, de quel faux-semblant était-il fait?
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Brutale était maintenant la venue de la nuit.
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Un pays socialiste, par définition, est un pays dans lequel la faim a disparu. Les autres aspects de l’homme ne sont pas évoqués. L’homme qui mange est considéré comme l’homme libre, l’homme suffisant. L’homme suffisant n’a plus à se plaindre de rien, du moment qu’il mange à sa faim. L’homme des pays socialistes s’est donc retrouvé enfermé dans une définition limitée à sa nourriture.
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On lui a dit de s’en aller avec l’enfant, du moment que celui-ci se distinguait à ce point de ses camarades. Alors ils sont partis, vous savez, de l’autre côté du môle, vers les collines d’argile et les rochers noirs. Et là, elle a chanté pour l’enfant qu’à la claire fontaine elle s’était promenée, que sur la plus haute branche un rossignol chantait et que jamais elle ne l’oublierait, et l’enfant écoutait les paroles.
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Je me suis dit qu’on écrivait toujours sur le corps mort du monde et, de même, sur le corps mort de l’amour. Que c’était dans les états d’absence que l’écrit s’engouffrait pour ne remplacer rien de ce qui avait été vécu ou supposé l’avoir été, mais pour en consigner le désert par lui laissé.

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Un pays socialiste, par définition, est un pays dans lequel la faim a disparu. Les autres aspects de l’homme ne sont pas évoqués. L’homme qui mange est considéré comme l’homme libre, l’homme suffisant. L’homme suffisant n’a plus à se plaindre de rien, du moment qu’il mange à sa faim. L’homme des pays socialistes s’est donc retrouvé enfermé dans une définition limitée à sa nourriture. La société n’avait besoin de rien de plus que de lui, de cet homme bien nourri, pour construire le socialisme. Or, ce n’est pas parce que la famine est un état de souffrance et de stérilité de l’homme que la suppression de cette souffrance crée un état de bonheur et de fertilité.
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Si Montaigne avait écrit de sa douleur, celle-ci aurait convoyé tout l’écrit du monde. Or il n’écrit que comme pour ne pas écrire, ne pas trahir, justement en écrivant. De la sorte il nous laisse sans lui, émerveillés, comblés mais jamais en allés avec lui dans sa liberté.
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Je suis seule, et dans ce bonheur. Je suis dans une solitude que je reconnais, qu’entre toutes nous reconnaissons, sans recours aucun désormais, irrémédiable, la solitude politique. C’est ce bonheur que je ne peux dire à personne qui m’empêche d’écrire. C’était ça. J’essaie de téléphoner à des amis anciens, personne n’est là, il n’y a personne nulle part. Les gens ne savent plus voir le bonheur qu’est Gdansk parce qu’il est de nature révolutionnaire et que la pensée révolutionnaire a quitté les gens.
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Le livre n’est pas terminé. La fin n’a pas été écrite, elle n’a jamais été trouvée. Elle n’aurait jamais été trouvée. La fin mortelle du livre n’existait pas, n’existe pas. Le supplice est sans fin. La fin est à toutes les pages du livre. L’auteur est mort. Le livre est là tout à coup, dans un isolement effrayant, éternisé dans la brutalité de son arrêt. Puis il se referme.
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