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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
La BD historique « Florida » est signée Jean Dytar et elle est paru aux éditions Delcourt/Mirages. Après « le fleuve des rois » chez Albin Michel de Taylor Brown, voici que cette jolie BD aborde, elle aussi, l'histoire tragique du cartographe huguenot Jacques le Moyne de Morgues parti dans une expédition française, pour fonder une colonie en Floride, en 1562. C'est un échec car les Espagnols attaquent et massacrent les Huguenots qui vivaient dans la colonie. Seuls deux personnes reviennent de Floride après de multiples péripéties : Laudonnière, l'un des deux chefs de l'expédition et Jacques le Moyne, le cartographe. Les Guerres de religions battent leur pleins, l'annonce de la Saint Barthélémy le 24 août 1572, à le Moyne, réfugié en Angleterre avec sa famille, est d'ailleurs le point de départ de l'histoire racontée dans « Florida. » Avec cette BD vous allez découvrir la vie de cet homme qui, une fois rentré de Floride, ne veut plus entendre parler de cette expédition. Il est traumatisé, et on le serait à moins, par ce qu'il a vu là-bas, la cruauté des Espagnols catholiques face aux huguenots. Peu à peu, après un lent processus de maturation dû à sa formidable épouse Eléonore, Jacques le Moyne va réussir à raconter son histoire. C'est un homme rongé, hanté par les atrocités vu là-bas aux Amériques, qui se refuse à aborder ce pan de sa vie malgré la pression de nobles anglais qui souhaiteraient, à leur tour, monter une expédition pour établir des colonies en Amérique. Pour cela, ils ont besoin des cartes et de toutes les informations dont dispose Jacques le Moyne. Une toile de fond historique dense et passionnante, où l'on découvre l'importance de l'imprimerie qui permet de diffuser les idées et ainsi d'influencer les puissants mais aussi l'opinion qui en est à ces balbutiements. Une BD aux jolies illustrations tantôt dans des teintes bleutée et verte pour montrer les souvenirs de Jacques le Moyne, ou bien encore marron pour définir le temps présent de celui-ci. Eléonore a grandi à Dieppe dans l'atelier de cartographie de son père. Un lieu où travaillait souvent Guillaume le Testu qui dessinait alors sa cosmographie pour l'amiral de Coligny. On apprend beaucoup d'éléments sur l'élaboration, la planification de ces longues expéditions, aussi aventureuses à l'époque que les voyages spatiaux d'aujourd'hui. Si vous aimez l'histoire ou que vous êtes tout simplement curieux, épris d'aventure, alors cette BD est faite pour vous.
Lien : https://thedude524.com/2021/..
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ILS PARTIRENT 500...

C'est l'histoire d'une terre.
C'est l'histoire d'une femme.
C'est celle de son époux, malgré lui.
C'est aussi l'histoire d'un drame universel : la découverte puis - surtout- la colonisation destructrice de l'Amérique.

Nous sommes au XVIème siècle. En France, les huguenots essaient de survivre contre la ligue et selon le bon vouloir du Roi. La Saint Barthélémy n'est plus très loin de l'histoire dramatique des hommes. Quelques intrépides, sous le commandement du célèbre Amiral de Coligny, vont se lancer dans l'aventure : servir de tête de pont à leur royaume mais surtout, sans rien en dire vraiment, à leurs coreligionnaires, pour fonder une nouvelle Jérusalem de l'autre côté de l'Atlantique.

Bien sûr, l'appât de l'or n'est pas pour rien dans cette décision. Il y a aussi qu'espagnols et portugais sont déjà durablement installés plus au sud. Mais ces terres nouvelles fascinent. Ainsi en est-il de cette jeune femme, Eléonore, qui va bientôt épouser Jacques le Moyne de Morgues, un cartographe plein de promesse, pour peu qu'il accepte de partir à l'aventure, se faire les yeux et les oreilles de cette jeune femme intrépide malheureusement née en des temps où une femme n'a guère de liberté.

Jacques va vivre de l'intérieur cette malheureuse et lamentable tentative de colonisation : mal commandés par un chef tyrannique, Jean Ribault, mais surtout peu préparé à ce qu'ils allaient rencontrer, apprécié de René de Goulaine de Laudonnière, l'aventure d'abord pleine de promesses va très rapidement s'enliser puis tourner à la catastrophe. Tellement certains de leur supériorité sur les autochtones "indiens", les français vont être en réalité totalement manipulés par les caciques locaux. Pire : à force de vouloir jouer au plus malins, ces amérindiens non seulement pas idiots mais surtout comprenant que cette poignée d'étrangers essaie de les doubler, vont les laisser totalement tomber.

La faim, l'ennui, les révoltes et surtout l'arrivée d'espagnols sans foi ni loi - malgré la paix signée entre Royaumes de France et d'Espagne - vont avoir, tragiquement, raison de cette poignée de colons.

Jacques le Moyne de Morgues va être des très rares survivants de cette tentative atroce. Sur les sages conseils de Coligny, il va s'exiler en Angleterre : grand bien lui en fera, il échappera ainsi à la folie de Charles IX et les visées politiques de sa mère Catherine de Médicis. Mais il se refusera à tout souvenir, à tout témoignage direct autre qu'une carte approximative abandonnée à un lettré proche du Roi, tandis que l'intégralité de ses croquis auront été détruit avant sa fuite des Amériques. Sa femme semble avoir tout fait pour réintégrer son mari dans le fil de l'histoire afin de lui rendre l'hommage qu'il méritait.

Jean Dytar fait de cette mésaventure tragique une sorte de parabole terrible de la colonisation du continent américain. Sa plume tout autant que son trait (d'une immense finesse) n'ont de cesse de nous rappeler que nous n'avions rien à faire là-bas ! Que nos élites de l'époque ne se sont guère souciées des peuples déjà présents - lesquels étaient aussi roués, velléitaires , guerriers, orgueilleux que nous, n'était la différence technologique qui finit par être à notre avantage -, de ses croyances, de ses habitudes, de ses envies.

Il est terrible de comprendre, en filigrane, que cet échec atroce, exclusivement dû à l'impréparation des colons et aux velléités guerrières des espagnols - d'autres colons, donc - n'est que le prémisse aux atrocités à venir sur cette partie nord du continent nouveau (en ce qui concerne le sud, c'est hélas déjà fait, pour l'essentiel).

Mais Jean Dytar ne s'arrête pas là dans sa compréhension d'un monde achevé et bientôt moribond : il montre ce que cette époque pressent de nouveauté par rapport à ce que l'on a longtemps appelé "le beau sexe". Certes , il faudra encore longtemps pour que les femmes puissent avoir le commencement du début d'une liberté vraie sans forcément en passer par un homme (père, frère, époux, fils), mais cette Eléonore est un modèle d'un genre nouveau qui semble en appeler à une autre manière de considérer les femmes au sein de la famille. Ce n'est bien entendu qu'une illusion, mais elle n'est pas neutre.

Quant aux amérindiens...

Il faut lire l'ouvrage, ainsi que les magnifiques reproductions, totalement apocryphes mais historiquement vraies, de la fin de l'album pour comprendre à quel point le hiatus entre la civilisation européenne de l'époque et la civilisation amérindienne était impossible à combler.

Il faut aussi noter la délicatesse du dessin de Jean Dytar, (les aquarelles succèdent aux dessins à l'encre colorisés par l'auteur), leur puissance d'évocation, leur capacité à rendre une époque aussi révolue que méconnue, la naïveté fausse des portraits qui donne vie à des êtres - connus ou non - de manière absolument convaincante.

Beaucoup de questions subsistent, et qui se profilent tout au long du livre. de ces questions que l'on doit se poser, malgré le passage des générations. le sentiment d'un immense gâchis aussi, fruit de l'orgueil incroyable de nos pères, de la méconnaissance des hommes, de la volonté toujours plus grande de puissance.
Un jour, peut-être, serons-nous les amérindiens d'une autre colonisation........
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J'ai emprunté cette B.D. à la médiathèque pour sa magnifique couverture, en croisant les doigts pour que le contenu soit à la hauteur (la quatrième de couverture était trop sibylline pour se faire une véritable idée de l'intrigue). Et je dois dire que Florida m'a complètement séduite par ce récit très dense où la grande Histoire vient se mêler à l'histoire d'une famille londonnienne du XVIème.

Sur fond de tensions entre catholiques et protestants (qui servent à justifier bien des exactions d'un coté comme de l'autre), on découvre les rivalités entre les états européens pour la conquêtes de territoires et de richesses en Amérique. Plusieurs expéditions sont évoquées, mais à travers le témoignage bouleversant de Jacques le Moyne, un personnage historique ayant réellement existé, c'est l'expédition française pour établir une première colonie en Floride qu'ont revit. Et ce n'est pas glorieux... Les conquérants sont poussés par une telle soif de l'or qu'ils négligent la survie des colons, manipulent les autochtones (ou du moins tentent de le faire), etc.

J'ai aussi beaucoup aimé les dessins qui ont une forte identité. Les personnages sont très expressifs malgré des lignes épurées et il y a un gros travail sur les couleurs pour créer deux vraies ambiance entre le sépia du présent en Angleterre et le bleu-vert du passé en Floride. Et les deux univers sont reconstitués avec le même soin, la même recherche du détail.

J'ai donc adoré cette bande-dessinée et j'ai bien l'intention de jeter un oeil aux autres livres de Jean Dytar...
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Jean Dytar nous parle dans ce très beau roman graphique de la conquête des "nouveaux mondes".

C'est un contexte politique très complexe qu'il tente de retranscrire avec cette fin de XVIe siècle où tout est imbriqué entre l'Europe et les Amériques. Il y a les rivalités des grandes puissances, la soif de l'or, les guerres de religion...

Dans tout ce tumulte, nous suivons Jacques le Moynes, l'un des colons de Florida, une expérience française de conquête avortée dans le sang. Lui le cartographe, le dessinateur, s'est réfugié à Londres et dans le dessin de broderie pour oublier ce terrible épisode de sa vie.
Poussée entre autre par sa femme, il va finir par accepter de s'ouvrir et de raconter ce que fut Florida.

Un très bel ouvrage lu dans l'espace des éditions Delcourt à Paris plage, très dense et qui s'achève avec un dossier intéressant regroupant notamment des documents d'époque sur la colonie française.


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Un roman graphique évoquant la première colonisation française aux Amériques dès le XVI ème siècle, la trace des guerres de religion, un personnage féminin riche, Marie Stuart, Elisabeth d'Angleterre... Beaucoup d'éléments de contexte historique pour me plaire.
J'ai d'abord particulièrement apprécié ma lecture grâce aux illustrations, et notamment au travail sur les couleurs. Les dégradés de vert et de bleu évoquent d'abord une terre rêvée, un décor paradisiaque où le ciel est toujours beau, la végétation abondante. Progressivement, ces teintes s'assombrissent, au fur et à mesure que les dangers viennent de la végétation malsaine, de l'eau saumâtre, des créatures cachées sous les arbres ou sous l'eau, que le ciel amène des ouragans, et la mer des envahisseurs cruels.
J'ai également beaucoup apprécié les réflexions sur l'histoire, la mémoire, la mise en récit - et en images. Les personnages comprennent qu'il faut médiatiser la colonisation, qu'il faut faire le buzz avec des images chocs - pour utiliser des expressions très anachroniques. L'imprimerie a permis de diffuser le protestantisme, elle permet maintenant de diffuser des idées auprès d'une opinion publique qui émerge. Il ne s'agit plus seulement de convaincre par des raisonnements, il faut aussi persuader en faisant appel aux sentiments, par des belles images avec de l'exotisme, des femmes sensuelles, des promesses de richesses... La forme s'impose sur le fond, et l'imaginaire sur la réalité. Eléonore rêvait du Nouveau Monde, elle ne pouvait pas voyager en tant que femme. Lorsque son fiancé part, elle lui demande d'être ses yeux, sans pouvoir s'avoir qu'il reviendra traumatisé et que ses rêves se sont transformés en cauchemar.
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Un roman graphique historique haletant. Un plaisir de se replonger dans l'histoire du XVIe siècle, les guerres de religion et surtout les conquêtes aux Amériques.

C'est un aller-retour entre passé et présent pour Jacques le Moyne de Morgues, un cartographe embarqué malgré lui dans les conflits politiques internes à l'Europe. Sa famille s'est convertie au protestantisme et a fui en Angleterre.

On l'a convaincu il y a des années de participer à une expédition en Floride et d'en cartographier les lieux. Il ne savait pas dans quel enfer il allait plonger !

Alliances et mésalliances entre colons et tribus, violences internes, famines, folie.. Voila le décor que Jacques peindra, lui dont la femme rêvait d'être cartographe !

Il revient brisé de cette expédition. Éléonore, sa femme n'aura de cesse de le ramener à la vie et de le faire parler. Quand elle réussira, elle prendra l'ampleur de la décadence des nations européennes dont le but est de ramener des richesses d'Amériques et de bâtir une ou des colonies protestantes.

Jacques sera, à son retour, aux prises avec des émissaires anglais... prêts à tout pour se servir de son témoignage et de ses dessins afin de convaincre de l'utilité de nouvelles expéditions.

Superbes illustrations aux tons sépia, des portraits très expressifs de la société européenne mais aussi des tribus indigènes. Ce roman graphique est postfacé et je conseille d'en lire les éléments historiques avant de commencer le roman lui-même, pour ne pas s'y perdre.

Très bonne lecture !
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Cette BD me faisait de l'oeil depuis un moment. La couverture, le XVIème siècle, les grandes découvertes... Impossible de résister !
Si le titre et la couverture nous invitent à la découverte du Nouveau Monde, le seul voyage qu'a fait Eléonore, l'héroïne de "Florida", c'est quitter la France pour Angleterre où les protestants sont mieux accueillis. Et l'histoire lui donne raison car elle s'ouvre sur le récit du massacre de la Saint-Barthelemy. Eléonore est mariée avec Jacques le Moyne, illustrateur de talent, qui créé des motifs de broderie pour la noblesse anglaise, et notamment pour Mary Stuart. On l'aura compris, Jean Dytar exploite le rôle déterminant du contexte religieux et politique dans la colonisation de l'Amérique.
C'est en réalité Jacques le Moyne, personnage ayant réellement existé, qui a accompagné une expédition dans sa jeunesse en qualité de cartographe. Revenu traumatisé, il refuse d'aborder le sujet que ce soit avec sa femme ou avec des nobles souhaitant fonder une nouvelle colonie.
Il faudra attendre 78 pages pour qu'il se livre, et il ne cachera rien de la complexité, de la violence et des drames de son voyage. L'histoire se déroule sur une quinzaine d'années (1572-1588), montrant la difficulté de communiquer avec ceux qui n'ont pas partagé une expérience dévastatrice. Sont aussi abordés la question de la mémoire, du témoignage et de sa possible corruption. Pour peu que l'on attende pas d'action trépidante et que l'on soit prêts à être embarqués dans les débuts hésitants et dramatiques de la colonisation, "Florida" est une BD très réussie et documentée.
J'ai notamment apprécié les reproductions de planches de l'ouvrage attribué à Jacques le Moyne et la post-face de Franck Lestringant, très instructive.
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Londres, 1572
William Raleigh rend visite au dessinateur Jacques le Moyne, Français converti au protestantisme qui a prudemment émigré en Angleterre avec son épouse, Eléonore, pour obtenir de lui un témoignage au sujet de l'expédition en Floride à laquelle il a participé plusieurs années auparavant. Mais de cette expédition, dont il est un des rares rescapés, Jacques s'est toujours farouchement refusé à parler. Pourtant elle continue à le hanter au point que lui, qui fut cartographe, s'est réfugié dans les seuls dessins de motifs de broderie, fleurs, fruits ou oiseaux, très appréciés des dames de la noblesse.

Que s'est-il donc passé lors de cette fameuse expédition ?

Eléonore finira par avoir la réponse à cette question et obtiendra, après que des années se seront encore écoulées, pendant lesquelles Jacques étouffe sous le poids des non-dits, le récit détaillé des terribles événements qui se déroulèrent alors. le lecteur découvrira ainsi (sauf s'il est davantage féru en histoire que moi, qui ai quand même eu un peu de mal à prendre mes marques dans un ouvrage s'y inscrivant résolument, sans forcément préciser les dates, mais les événements mentionnés permettent de les retrouver) un épisode méconnu des tentatives de conquête du Nouveau Monde par la France, à une époque où l'Espagne s'y était taillée la part du lion et avant que l'Angleterre décide de s'y impliquer efficacement. Auparavant, il aura eu le temps de faire la connaissance de l'attachante Eléonore, soutien fidèle d'un mari chez qui son séjour en Floride aura laissé d'insurmontables séquelles (on dirait maintenant qu'il est victime de stress post-traumatique). Des retours en arrière nous apprennent qu'elle fut la fille d'un cartographe : son goût pour les cartes, auxquelles elle s'était elle-même essayée avec succès, lui était venu très tôt, en même temps qu'un vif désir d'explorer le monde. Lorsque Jacques, sans enthousiasme, est parti en expédition, c'est un peu elle qui se rêvait à travers lui un destin que sa condition féminine, cantonnée aux tâches ménagères et familiales, ne lui permettait pas d'envisager.
Ce regard sur l'intimité d'un couple et la manière dont les destins individuels sont marqués par ce que le contexte leur impose, parcourt tout l'album et contribue à le rendre intéressant parce que profondément humain. Pourtant ce qui se joue dépasse de loin Jacques et Eléonore. Avec la conquête de la Floride, il s'agissait de fonder une Nouvelle France pas loin de ce qui était déjà une nouvelle Espagne, « pour affaiblir l'Espagne, le moment venu ». Car les luttes de pouvoir entre les puissants du vieux continent se poursuivent sur le nouveau, de même que les troubles religieux qui s'y déroulent peuvent y trouver leur prolongement. D'ailleurs, certains caressent l'espoir de voir la Floride « se révéler un refuge pour les protestants de France … et peut-être d'Europe ! ».
Non content d'évoquer ces enjeux religieux et géopolitiques, « Florida » s'avère aussi, dans sa dernière partie, une réflexion sur le pouvoir des images (et leur falsification éventuelle) et sur la manière dont elles permettent d'écrire l'Histoire, en s'appuyant sur « le choix des illustrations … Ce que l'on montre ou ce qu'on ne montre pas. » Une intéressante postface d'ordre historique complète d'ailleurs l'album.

Jean Dytar (dont j'avais lu, il y a des années de cela, « La vision de Bacchus », sans être conquise), raconte un homme tourmenté, fétu de paille dans cette Histoire, au travers d'un album dont l'ambiance graphique, avec ses variations liées aux lieux et aux temps, m'a séduite tout du long. Quelques mots de l'auteur pour vous la présenter : « […] je voulais être dans une recherche de sensation plus que de précision, et jouer du contraste visuel avec les choix graphiques des séquences à Londres, aux formes cernées par des lignes noires au pinceau et aux lavis sépias/gris/bleus.», explique-t-il sur son site. « D'où le choix de cette approche que je pourrais qualifier « d'impressionniste », par lavis et touches de couleurs, ombres et lumières, sans contours, dans les bleus/gris et verts (le vert s'est imposé à cause de la présence si imposante de la nature, que je ne me voyais pas traiter dans les bleus) », ces tonalités étant celles, donc, qu'il utilise lors du récit de Jacques. Telles quelles, ces pages m'ont embarquée, d'autant plus qu'elles offrent parfois de magnifiques compositions fragmentées, reflets du chaos intérieur de Jacques. A noter qu'elles se concluent sur la reproduction d'une série de gravures d'époque, attribuées à Jacques le Moyne.

« Florida », oeuvre originale et dense, est un album qui m'a captivée !


Lien : https://surmesbrizees.wordpr..
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Magnifiques BD aux dessins remarquables.
Une critique sur France Info m'avait donné envie de lire cette BD. Voir les dessins m'a confirmé cette envie .
Quels beaux dessins !

L'histoire est aussi remarquable sur une épopée qui a été oubliée : celle de protestants français (on est avant la St Barthélémy) qui ont essayé de coloniser la Floride. "Essayé" car cette aventure sera vaine et peu en réchapperont.

Une histoire intéressante et prenante avec des dessins remarquables !
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Cette BD entreprend un travail colossal, elle explique la première campagne française de huguenots en Floride. C'est un véritable cours d'histoire qui explique également la guerre de religion entre les protestants et les catholiques. le tout vu dans le couple exilé d'un cartographe. Une profonde tristesse émane de cet ouvrage aux couleurs peintes et aux traits simples.
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