Les garçons ne tricotent pas (en public)

OK, c'est peu probable, mais j'aime bien envisager le possible, pas le probable. Le probable, c'est déprimant. (p.53)

p.58
Je me suis répété les explications de Mme HOOPER, j'ai fermé les yeux et j'ai essayé de visualiser. Puis, j'ai ouvert les yeux et je m'y suis mis.
Et devinez quoi? Il s'avère que je ne suis pas mauvais du tout.

1
ER
JUILLET
Ça y est, ils remettent ça. Mes parents ont cette manie
de faire des sous-entendus douteux dès qu’ils parlent
de bouffe, et ils s’imaginent qu’on est trop jeunes pour comprendre. Molly est trop jeune, elle n’a que six ans,
et, en plus, elle ne les écoute jamais. C’était sûrement
pareil pour moi quand j’étais petit. Mais j’ai grandi,
maintenant, je suis plus subtil. Je sais à quoi ils jouent, et ça me donne envie de vomir.
Vendredi soir, c’était poulet à la Kiev et pommes de
terre au four. En posant le poulet sur la table, ma mère
a dit : – Dave, tu peux me sortir les patates ?Lui, il a répondu : – Je te sors mes patates quand tu veux.
Voilà ce qui passe pour de l’humour chez nous. Et
encore, ça n’était pas aussi répugnant qu’aujourd’hui.
On avait organisé un barbecue dans le parc. En sortant
les affaires du coffre, ma mère a failli lâcher un sachet de pains pour hamburgers.
– Laisse-moi prendre tes miches, Susan, a dit mon
père. – Ne les presse pas trop fort, a gloussé ma mère.
󰀷

Qu’est-ce que je dois faire pour qu’ils arrêtent ?!
Ils doivent bien se douter que je comprends leurs allu-
sions. C’est même certain, parce que mon père a insisté
sur sa « blague » en me lançant un clin d’œil. Ils font
tous les deux des efforts pour partager des trucs avec
moi depuis l’incident avec la dame qui fait traverser les
petits devant l’école. À croire qu’ils en ont discuté et conclu que c’était de leur faute, et qu’ils devaient me
soutenir ou je ne sais quoi. Je préférais avant, quand
ils ne s’occupaient pas de moi et qu’ils ne m’offraient
aucun soutien d’aucune sorte.

-- Tout le monde se fait du souci, Ben ! C’est normal ! Mais toi, tu t’inquiètes pour trop de trucs en même temps. Choisis-en un et garde le reste pour plus tard.
-- Mon cerveau ne marche pas comme ça, m’man. J’ai une approche globale des soucis.
-- Eh bien, essaie d’envisager d’autres méthodes. Concentre-toi sur une chose à la fois et laisse tout le reste dehors. (…) Et une fois que tu en as réglé une, tu peux arrêter de t’inquiéter pour celle-là et passer à la suivante.

C’était Megan. Elle était tellement maquillée qu’on aurait dit une Megan de dessin animé, comme si elle avait été remplacée par son avatar.

tricoter

J’ai montré mes tasses à mon père en sortant du cours de ce soir. Il a eu l’air sincèrement épaté, et je me suis senti assez er. Avant de me souvenir que ce n’était pas moi qui les avais faits et que ma vie n’était qu’un imbroglio de mensonges.

J’ai haussé les épaules.
– Des fois, ça aide de parler.
– Parler, parler, les gens ne font que ça. Pourquoi
faut-il qu’ils passent leur temps à déterrer des choses qu’ils feraient mieux d’oublier ?
– Chais pas. Faudrait demander à un psy.

« Il y avait quoi d'autre ? /- Tricot./ Il a hurlé de rire. /- Celui-là, au moins, ça risque pas. / -Pourquoi ? Ai-je demandé, un peu crispé. / Il s'est remis à rire. / - C'est juste...enfin, le tricot. C'est un peu…/ J'ai attendu la suite. / -C'est un peu …./ -Efféminé ? […] / Ouais. Voilà. C'est le mot. Un truc de fille. » (p.48-49 des épreuves non corrigées)
« On sait qu'il y a deux mille ans, dans l'Antiquité, les Égyptiens tricotaient déjà, en réalisant des motifs carrément complexes avec des mèches de couleur. Le tricot était au départ une activité strictement masculine. » (p. 57)
« Je la tiens dans mes bras pendant des heures jusqu'à ce qu'elle arrête de pleurer. Et puis elle me regarde et elle me dit : / -Je vous suis super reconnaissante. / -Pas de quoi. Vous n'avez plus rien à craindre, maintenant./ -Comment vous vous appelez ? / -Graham./ -Embrassez-moi, Graham. […] Je m'approche d'elle d'un pas rapide pour vérifier que les foulards de soie l'attachent solidement/ -Embrasse-moi, gémit-elle./ Je la fais attendre encore un peu, le temps de graisser ma queue de billard. Puis je décide que c'est le moment de tirer la carotte.» (p.66+170)
« Ils ont une vision tellement à court terme ! Ils essaient d'économiser, mais réduire le budget des services de probation, ça veut juste dire plus de crimes, plus de gens qui vont retourner en prison. En comparaison, les salaires de quelques malheureux assistants sociaux ne représentent qu'une goutte d'eau. » (p. 158)
(p. 170)
« Si tu gagnes ce championnat, tu as pratiquement la garantie d'être nominé pour le Prix du jeune entrepreneur. Dans ce cas de figure, Virilia ne pourrait pas revendre le lycée. Ce serait désastreux pour son image. M. Hollis est tout prêt à nous soutenir, mais il a besoin de ton aide. » (p.315)