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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Maggie Tulliver grandit dans le moulin de ses parents avec son frère Tom qu'elle aime et admire profondément. « Je l'aime plus que n'importe qui au monde ! Quand nous serons grands, j'irai habiter avec lui et je tiendrai son ménage. Nous vivrons toujours ensemble. » (p. 32) Mais Thomas est toujours prompt à réprimander sa petite soeur et les deux enfants se disputent souvent, le caractère bouillant et emporté de Maggie n'arrangeant rien. « Elle souciait fort peu d'avoir de jolis cheveux, mais elle entendait qu'on appréciât son intelligence et qu'on ne la réprimandât pas toujours à propos de tout. » (p. 67) Quand il est envoyé chez le révérend Stelling pour suivre une éducation très classique, Tom se détache de Maggie, mais prend fait et cause pour son père qui s'embourbe dans un procès compliqué. Hélas pour la famille Tulliver, la cause est perdue et tous les biens vendus. le père Tulliver, diminué par une attaque, ne peut plus vraiment subvenir aux besoins des siens et il fait promettre au jeune Tom de rembourser les dettes de la famille et de restaurer l'honneur des Tulliver. Avec acharnement, Tom économise chaque sou et entretient en son coeur une haine farouche contre l'avocat Wakem, responsable de la ruine des Tulliver, et contre son fils Philip, un jeune homme bossu. « Supposer que Wakem éprouvait pour Tulliver une haine semblable à celle que celui-ci lui portait serait supposer qu'un brochet et un gardon peuvent se considérer l'un et l'autre d'un même point de vue. » (p. 257) Pour ne rien arranger, Maggie devenue une belle jeune fille s'éprend de Philip Wakem, puis du fiancé de sa cousine, la charmante et douce Lucy, deux sentiments qui ne causeront que tourments et malheurs.

En khâgne, j'ai beaucoup souffert sur certains passages en version originale de ce roman. Treize ans plus tard, il était temps que je m'attaque à la version intégrale et traduite – autant se faciliter la tâche. Ce roman est un monument de la littérature anglaise et je le comprends tout à fait. Mais je n'ai pas été emportée par ce texte comme par d'autres classiques. J'ai constamment plaint cette pauvre Maggie qui réfrène ses sentiments pour plaire à son père et à son frère. Elle est la victime expiatoire d'une querelle qu'elle n'a jamais faite sienne. Les idées définitives de Tom et de son père rendent difficile tout attachement à ces personnages masculins qui se retrouvent dans la même humiliation butée et le même désir de vengeance. Il y a toutefois des passages délicieusement ironiques quand les soeurs de Mrs Tulliver et leurs époux entrent en scène. Tout ce petit monde très pénétré de son importance est parfaitement méprisable. La fin du roman, éminemment tragique, voit l'ultime réconciliation entre Tom et Maggie que la vie et l'orgueil n'avaient cessé de séparer. Je suis finalement contente d'avoir poursuivi ma lecture jusqu'au bout. Et j'ai beaucoup pensé à mon jumeau avec ce roman : nous sommes bien loin d'avoir les relations houleuses de Tom et Maggie, mais nous ne voyons pas assez souvent, c'est certain.
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Histoire d'une petite fille puis jeune femme Maggie et de ses relations assez conflictuelles avec son frère Tom.
Elle est le deuxième enfant de la famille Tulliver. Son père est un meunier très aisé, Sa mère, auparavant demoiselle Dodson, est écrasée par ses trois soeurs qui lui reprochent son mariage avec un homme procédurier. Lorsque la famille Tulliver connaît un revers
de fortune, leur vie est bouleversée.
Le frère et la soeur réagissent différemment, Tom se consacre à la réhabilitation de l'honneur familial, Maggie se referme sur elle-même mais a soif d'amour. Ce qui la mènera à sa perte.

J'ai trouvé ce roman un peu long. Décidément George Eliot n'est pas mon auteure anglais
du 19ème siècle préféré. J'ai beaucoup plus de plaisir à lire Elizabeth Gaskell par exemple.



Challenge ABC 2019-2020

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Contre la tendance générale, je vais me risquer à une critique à contre-courant... de la Floss. Trop long ; j'ai vraiment trouvé le roman trop long. Non seulement, en raison de phrases longues qui rendent la lecture difficile et pesante ; mais encore du fait de détails et descriptions, superflus à mon avis, qui mettent la patience du lecteur à rude épreuve. L'intrigue se lance donc difficilement et l'entrée en matière est "poussive" ; je l'ai, de plus, trouvée un peu mièvre et "pleurnicharde", tant les protagonistes féminines ont la larme à l'oeil pour un rien. L'impression finale que je retiens, c'est que l'auteur a délayé son récit avec un peu trop de "flotte", ou plutôt de Floss. Je reconnais qu'aller au terme de cet ouvrage a représenté pour moi un réel effort.
Hormis cette critique -ou plutôt ces critiques- de forme, le fond raconte la jeunesse de Maggie Sulliver et de son frère Tom. Nous sommes dans l'Angleterre victorienne des années 1850. Maggie voue une affection sans bornes à son frère Tom, avec qui elle forme une fratrie soudée, en dépit de leurs caractères différents. Avec leurs parents, ils habitent le moulin de Dorlcote, dont les eaux de la Floss produisent la force motrice. A la suite d'un procès perdu contre un voisin au sujet d'un détournement d'eau en amont de son moulin, M. Tulliver est déclaré en faillite et un huissier procède à la saisie du moulin. Pour couronner cette humiliation, Maître Waken, avocat de la partie adverse, en devient le nouveau propriétaire, et en confie la gérance à M. Tulliver. Alors que Tom travaille durement pour économiser, rembourser les dettes de son père, et, qui sait, pouvoir un jour racheter le moulin, Maggie ne trouve rien de mieux que de tomber amoureuse de Philip Waken, le fils de l'avocat qui a causé le malheur et le déshonneur de son père. Tom, furieux, s'oppose à cette idylle. C'est alors qu'un nouveau prétendant, pourtant fiancé à sa cousine Lucy, se met à faire la cour à Maggie. Entre les deux, son coeur balance ! le coeur du roman réside dans les atermoiements de notre héroïne, jusqu'au dénouement final.
Témoin de la littérature britannique du XIXème siècle, l'ouvrage a nécessairement un peu vieilli. Les sentiments s'y expriment en effet avec moult détails, qui paraissent aujourd'hui désuets. Parfois, certaines situations sont ponctuées de  petites considérations d'ordre général, disséminées çà et là, pour mieux tirer les leçons de ce qui vient d'être relaté. Enfin, l'intrigue eût gagné à être racontée de façon plus synthétique.
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Le moulin sur la Floss
A vouloir m'économiser et entretenir ma paresse , j'ai choisi d'aborder Georges Eliot par le plus petit ouvrage à ma disposition mais qui n'en constitue pas moins un minus pavé de plus de 700 pages Folio . Finalement je regrette de ne pas m'être lancée directement dans Middlemarch considéré comme son chef-d'oeuvre . Je suppose après avoir terminé le moulin sur la Floss que les thèmes abordés se retrouvent de façon récurrente dans l'ensemble de son oeuvre tant on sent une volonté quasi-obsessionnelle d'orienter son lecteur sur un chemin de vie doté de valeurs fondamentales .
Et c'est probablement ce qui m'a gênée dès les premiers centaines de pages .
Nous sommes à des années lumières du monde Austenien et je suis très étonnée que certains puissent établir quelques parallèles .
Le moulin de la Floss , c'est avant tout une histoire d'amour fusionnelle entre un frère et une soeur ....Deux êtres que tout oppose en dehors de leur fraternité .
Que Georges Eliot s'identifie à la petite Maggie et se soit inspirée de son vécu pour créer ce personnage si volontaire et exigeant il ne fait nul doute : l'écriture si tendue , pointue , austère même dans les plus belles descriptions de paysage témoigne de cette fermeté d'âme qui ne cède en rien aux goûts du lecteur .
Dans cet état d'esprit le moulin de la Floss ne laisse bien sûr rien au hasard donc : sans étiqueter cet ouvrage de roman réaliste, il déploie suffisamment d'analyse du contexte social pour le considérer comme un ouvrage important dans l'apport de la connaissance Victorienne : George Eliot dépeint très bien les grands bouleversements économiques et sociaux de l'époque et cette toile de fond a été travaillée avec suffisamment de minutie pour constituer une part majeure de roman . Il est à noter d'ailleurs que nous sommes bien loin des salons feutrés de Jane Austen : Georges Eliot nous immerge dans une réalité commune , le monde des petits Bourgeois ou des gens du menu peuple qui gagne sa vie à la sueur de son front .
Mais au delà de cet aspect purement sociologique , c'est avant une formidable étude psychologique travaillée avec une précision et un souci de profondeur tels que toutes les strates de la complexité psychique semblent être dépliées pour nous faire entrevoir le fond du gouffre pas toujours bien reluisant !
Certes l'humour n'est pas absent et apporte un peu d'aisance dans la lecture , les personnages sont croqués avec une tendre affection moqueuse mais l'empreinte morale et douloureuse de cette auteur proche du mysticisme quelquefois peut paraître pesante et oppressante : le lecteur pris dans les mailles de ce filet littéraire aura bien du mal à garder légèreté et recul ; Georges Eliot prend à parti son lecteur , bouscule , oriente , et fait de son art un outil à fin éducative .
La place de la femme dans la société de l'époque , l'ignorance confinant à l'asservissement des masses , l'éducation et les mentalités étriquées , l'amour sous toutes ses formes ...Autant de thèmes travaillés au cordeau , sans fantaisie ,à travers un filtre moralisateur admirable ( parce l'engagement est assumé )font de ce roman un incontournable pour qui s'intéresse à l'époque victorienne . Mais à l'heure du toujours plus vite il faut s'armer de patience pour rentrer dans les méandres d'une prose quelquefois complexe sans fioritures , avec une aridité insolite pour l'époque mais qui semble en accord parfait avec la personnalité de l'auteur . Une lecture riche , agaçante souvent et probablement inoubliable !
Et ...oui j'ai oublié de vous raconter l'histoire au final ???? A croire que ce n'était pas le plus marquant !
Bon et si j'allais me flageller un petit peu maintenant ? Histoire d'appliquer ce que j'ai retenu ?
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