Le Jugement dernier (...)
Bien sûr, les victimes des démons en bavaient, mais les élus avaient tellement l'air de s'ennuyer ! Et une éternité d'ennui, n'était-ce pas la pire des tortures ? (p.111)
- Tout à fait ! C'est ce que je vous dis : l'odeur de la démocratie, le goût de la démocratie, la couleur de la démocratie, mais une dictature douce ! (p.89)
Ne jamais poser deux questions dans la même phrase ou le même courriel à un homme au QI moyen. (p.27)
- Un souci ? Votre secrétaire pratique l'euphémisme.
- Et le point de croix. (p.26)
=> ZEUGMA
Les lanceurs d'alerte étaient devenus des criminels et les grands prêtres de la religion technologique avaient achevé de rassurer le bon peuple, ravi de pouvoir continuer à vivre sans devoir trop changer ses habitudes. Amen. (p.8)
J'aime organiser des spectacles de qualité. Les gens s'en foutent de ce qu'on dit, mais ils veulent du show.
Le fascisme moderne est plus intelligent que ses prédécesseurs. Il communique avec subtilité. Il tient compte des désirs inavouables de ses sujets et veille à ménager sa sensiblerie autant que ses économies. Qui veut encore se charger de ses vieux? Personne.
Les pandémies vous ont aussi appris quelque chose: l'émotion du public est vive, bien sûr, même quand il s'agissait des vieux dans les homes, mais dans ce cas, elle était largement ... de surface, de convenance. C'était triste mais acceptable, ces morts par milliers chez les vieux.
Une conduite lente mais nerveuse dans la circulation dense du matin, et l’impression d’être un tigre se faufilant entre des moutons gras et idiots, ce bétail abruti qui avait tacitement cautionné un programme d’éradication des vieillards improductifs, sans songer qu’il se retrouverait un jour dans la même situation que leurs parents.
- [...] Tu sais, j’adore ma mère, je lui dois tout… La voir dans cet état me brise le cœur, et plus encore de ne pas pouvoir en prendre soin moi-même. Mais je suis si rarement chez moi, j’ai des horaires épouvantables… Elle s’inquiéterait tout le temps, je devrais engager une aide-soignante à demeure, et c’est si désagréable d’avoir une étrangère chez soi.
C’était évident. Bien plus désagréable que de placer son parent dans une institution remplie d’étrangers… Il tint sa réflexion pour lui et songea à sa propre mère ; il ne savait que trop ce qui se passait dans ces institutions, et il était hors de question qu’elle y mette jamais les pieds.