Voici un roman typiquement British, une peinture du New- York de 1917, de ses moeurs et de ses classes sociales: une société compartimentée sur le point de s'engager dans le premier conflit Mondial....
Née dans une famille de la haute bourgeoisie, Rosemary est sur le point d'épouser Philip Alsop, un armateur parti de rien,qui a créé sa propre affaire de transport maritime.Dans un moment de générosité inattendue, elle invite Eleanor Smith, une jeune femme pauvre rencontrée sous une pluie battante à Greenwich Village à prendre
une tasse de thé chez elle...
Une phrase anodine, de pure convenance, elle pense accomplir une action charitable....sauf que..le fiancé de Rosemary entre à cet instant, un simple échange de regard entre l'inconnue et lui...la donne va être bouleversée...
En cachette de son fiancé, Rosemary continue à veiller sur elle et lui trouve un emploi dans un magasin de chapeaux...
Peu avant de partir à la guerre, Philip revoit Eleanor, quelques mois plus tard il revient et épouse Rosemary : pour un observateur extérieur, cette cérémonie fut une réussite absolue..
Puis il est porté disparu en Europe,je n'en dirai pas plus...
Dans cet ouvrage, Mary Ephron met à nu les mécanismes de la séduction -de la séduction - à la trahison - de la haute société de l'époque, avec acuité et ironie,précision et justesse, un réel don d'observation, un mélange assez subtil de règles compassées,de conformisme absolu,de conventions hypocrites, de rituels insincéres, frivoles ou anodins mais assassins parfois...de la compassion à la jalousie , de la tromperie manifeste à l'amour fou, un ensemble désarmant qui aura des répercutions imprévisibles...surtout des barriéres invisibles et infranchissables qui séparent le petit peuple de la bourgeoisie.....sur fond de conflit mondial ....et d'évolution des mentalités...
Une bien belle histoire à la fin abrupte, brutale et déroutante! Un livre emprunté un peu par hasard à la médiathéque à cause de la premiére de couverture!