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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Touché au coeur
Plongé dans l'amertume
Envahi par la mélancolie

Voilà mon état d'esprit au moment de refermer ce petit volume de chroniques d'Asli Erdogan.
J'ai voulu la lire en voyant un reportage à la télévision sur sa sortie de la prison où le régime turc l'avait enfermée pour ses écrits.
Et je découvre qu'elle n'est pas seulement une militante courageuse. Elle est une magnifique écrivaine aussi.
Son écriture est forte, poétique, parfois tâtonnante.
C'est qu'elle cherche à dire l'indicible: l'oppression, la souffrance, la perte, la torture, le crime. Sans lamentation, avec droiture et combativité.
Sa recherche me fait penser à ce que Sebald dit de Jean Améry dans Campo Santo, où la victime tente le pari impossible de parler de ses souffrances, parce que d'autres en parlent si mal à sa place.
Une lecture indispensable et qui ouvre les yeux sur les réalités turques d'aujourd'hui.
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Je voulais découvrir cette auteure, pas forcément avec ce livre mais n'ayant pas eu le choix à la biblio j'ai donc pénétré son univers par ce recueil de textes qui lui vaudront une condamnation.
Je dois avouer que j'ai eu du mal à appréhender toute l'ampleur de ces textes si bien écrits, et je me trouve presque honteuse de pas être à la hauteur.
J'ai bien ressenti cette impuissance à vouloir soulager la souffrance humaine, ce besoin de dénoncer l'atrocité qui se joue à quelques heures de chez nous, encore et toujours à notre époque. J'ai bien compris aussi qu'elle veut laisser un témoignage qu'elle se bat pour que ses mots passent au-delà des frontières qu'ils trouvent écho et qu'enfin la paix juste la paix règne à tout jamais sur ces terres inhumaines et sur tout l'univers.
Au-delà de ces appels, j'ai énormément apprécié sa plume, son style, sa poésie, et il est bien dommage que cette beauté doive servir à faire la lumière sur les ténèbres de la guerre, de l'horreur, des massacres, tortures et j'en passe.
Un livre sensible, à lire, en silence, à lire avec lenteur.
Un livre sombre qui fait la lumière sur des taches d'ombre que peu de médias osent ou peuvent nous dévoiler.

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Ce petit livre est une compilation de chroniques d'Asli Erdogan, rédigées pour la presse d'opposition turque au cours des 20 ou 30 dernières années.
Elles retracent le combat de l'auteure contre les injustices faites aux arméniens, aux kurdes, aux migrants, et plus généralement à tous ceux qui ne pensent pas comme le pouvoir en place. Elles lui ont valu d'être emprisonnée en août 2016, après la tentative de coup d'état.

On y retrouve également l'écriture lumineuse et poétique d'Asli Erdogan. Une écriture qui dénonce l'inacceptable et porte, sans relâche, l'espoir de jours meilleurs, mais derrière laquelle on sent aussi un début de désespérance : le combat semble trop inégal.

Un livre à lire pour mieux comprendre les tensions et fractures qui traversent la Turquie, derrière une façade que le pouvoir en place voudrait montrer plus démocratique qu'elle n'est réellement.
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Comment ne pas être ému par ce livre d'Asli Erdogan. Recueil d'articles qui lui ont valu la condamnation de l'état turc. Une grande admiration pour le courage de cette battante ,écrivain déjà connue,poète, qui n'hésite pas à mettre sa vie en danger en dénonçant les dérives violentes du pouvoir en place, en parlant du problème kurde et du génocide arménien
Une certaine gêne aussi devant notre indifférence devant les exactions du régime turc, pourtant aux portes de l'Europe.
Un livre qu'il faut partager pour rendre hommage à tous ces gens , souvent moins connus qu'Asli Erdogan, qui se battent pour plus de liberté et de démocratie .
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Difficile de résumer et de porter un jugement sur ce livre.

Difficile parce qu'il s'agit d'un recueil de chroniques écrites notamment dans un journal pro-kurde Özgür Gündem (« Actualités libres » en turc) par la romancière, journaliste et militante pour les droits de l'Homme, Aslı Erdoğan. Avant de se consacrer entièrement à l'écriture, elle était physicienne, chargée de recherches en physique nucléaire au Centre européen de recherche nucléaire à Genève.

Ces chroniques et d'autres lui ont valu d'être incarcérée dans la prison pour femmes Bakırköy à Istambul après son arrestation lors de la tentative de coup d'État en août 2016.

Dans ces chroniques on y retrouve ses revendications : droits de l'Homme, liberté d'opinion, justice...

Son écriture ,ses mots : c'est son arme contre le pouvoir en place. Bien qu'elle parle de choses très concrètes, elle utilise la métaphore et rend ainsi son écriture poétique.

Je ne me permettrai aucun autre jugement de valeur quant au fond car je ne connais que très peu la politique turque qui m'a l'air bien compliquée entre modernisme, religions, communautés, armée, démocratie...


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Je ne connaissais Asli Erdogan que de nom avant de lire ce livre, c'est une figure reconnue depuis des années en Turquie pour la qualité de sa plume.

« Si nous ne sommes mêmes plus capables de pousser ni d'entendre un seul cri…Si même ce silence n'est plus à nous…"

Le fait que je découvre Asli Erdogan en France, que j'achète l'un de ses livres dans une librairie parisienne alors que j'aurais eu mille occasions de me procurer ses écrits en Turquie me font me rendre compte de la situation actuelle du pays. L'on pense toujours que ça n'arrive qu'aux autres, jusqu'au jours où une âme clairvoyante a le courage et le réalisme de dénoncer les crimes d'un pays aimé que l'on a quitté.

« Je suis dans l'un des angles morts du destin"

Il m'a été très dur de supporter la lecture de ce livre, même si elle est absolument nécessaire. La scène d'ouverture, dans les rues d'Istanbul le soir du 15 juillet 2016, m'a plongé dans l'effroi. Il est très difficile de ne pas refermer un livre qui vous met face à la réalité la plus crue quant aux événements passés. Un livre qui parle d'endroits et de rues que vous pouvez visualisez, que vous connaissez intimement, qui sont pour vous ceux du bonheur et de la joie et qui deviennent théâtre de la guerre, de la mort et de la violence.

« Se souvenir que démocratie, liberté et égalité, surtout en ces jours de carnage, ne sont pas que des concepts, ni des mots dont le sens se serait effrité."

Femme, auteur, écrivain, physicienne, Asli Erdogan est avant tout engagée. Ce court recueil regroupe les chroniques rédigées dans le journal de gauche pro-kurde Özgür Gündem, qui lui ont valu la prison durant de long mois et qui la mettent aujourd'hui encore dans l'attente d'un procès. Y ait donc fait référence à des grands événements ayant secoué la Turquie ces dernières années: les civils morts à Gezi, le meurtre d'Özgecan Aslan, l'assassinat de Hrant Dink, les polémiques du président Erdogan au sujet des femmes, le nettoyage du Sud-Est de la Turquie à majorité kurde par l'armée en décembre 2016…Autant d'éléments qui peuvent paraître abstraits et éloignés au lecteur français pas forcément au fait de tous les soubresauts de la vie publique turque, qui ne s'arrête jamais.

« En soi, la littérature est un effort de confrontation et de conciliation. Mais lorsque la violence bat son plein, quelle conciliation est encore possible?«

Cependant, pas besoin d'être un expert pour apprécier la plume poétique d'Asli Erdogan, sa rage d'engagement et sa détermination à continuer à dénoncer, quoi qu'il en coûte, les inégalités et les crimes. Cette capacité à continuer à se battre et à se lever contre tous les obstacles est particulièrement admirable dans un pays où beaucoup ont courbé l'échine, perdu espoir ou se sont résignés.

« La liberté est un mot qui refuse de se taire"
Lien : https://lasocietedeslivres.w..
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Asli Erdogan est une écrivaine et une journaliste turque. Elle a reçu le Prix Simone de Beauvoir en janvier 2018. Emprisonnée à la suite du coup d'Etat de juillet 2016, elle a été libérée en décembre 2018 mais reste encore sous la menace d'un jugement. de nombreuses pétitions ont circulé sur les réseaux sociaux. le meilleur soutien à une écrivaine est ses écrits : les lire et les faire lire.

Le silence même n'est plus à toi  (chroniques) est un recueil de textes, articles pour son journal.

"C'est l'histoire s'un voyage qui commence à cent kilomètres d'Auschwitz et s'achève cent kilomètres avant Cizre"

ainsi commence un texte intitulé GUERRE ET GUERRE

C'est une lecture éprouvante, tragique. L'écriture est très belle, poétique.  Les faits relatés sont d'une violence terrible. Sa dénonciation ne se limite pas à l'actualité en Turquie, à la censure après le coup d'état (au fait il y en eu d'autres), Daesh, la guerre des kurdes. Elle rappelle aussi le Génocide Arménien, la Grande Catastrophe. En un raccourci, elle nous conduit à Auschwitz, questionne la Turquie sur l'existence ou non du racisme. Ecrivaine féministe, elle accompagne les mère kurdes, proteste contre le féminicide, contre le laxisme de la justice dans les cas de viol. Son TEXTE DU 9 MARS réclame explicitement l'égalité homme-femme.

Tous ces sujets sont graves, mais elle n'oublie pas la poésie, la poésie universelle. Un très beau texte de Séféris commence son texte du 22 avril, que je ne résiste pas à l'envie de copier ici:

"A l'heure où les dés heurtent le sol, à l'heure où le combat heurte l'armure où rencontrant ceux de l'étranger, les yeux des âmes expirantes s'emplissent d'amour... A l'heure où regardant alentour, tu ne vois que pieds arrachés, mains mortes, et ces yeux qui s'éteignent...A l'heure où désormais même mourir t'est refusé..."Séféris

Asli Erdogan commence un autre article en citant Rilke, évoquant Kader,  une militante venue se battre à Kobanê contre Daesh en 2014.

AINSI FAISONS NOUS NOS ADIEUX cite un poète palestinien Taha Mohamed Ali que je ne connaissais pas. Les lignes des poètes se mêlent aux mots d'Asli Erdogan qui les habite et évoque aussi les circonstances dans lesquels ils ont été écrits.

Mon seul regret est mon ignorance de la Turquie. . J'aurais aimé que les différents articles aient porté la date de parution, et quelques indications sur les circonstances, les lieux...je me suis perdue, j'ai cherché, trouvé parfois, mais pas toujours. Ce qui paraît évident dans un journal turc l'est beaucoup moins pour une lectrice à Paris.
Lien : http://miriampanigel.blog.le..
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Touchée lors de son passage à la grande librairie.
Touchée lors de la lecture de son livre, de ses chroniques...
Quelle poésie ! Quel cri !
Cri de désespoir, cri contre l'injustice, cri de révolte, cri de vérité !!! Mais aussi cri d'amour, cri de liberté !!!
Quel courage ! Quelle femme !
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Pour avoir critiqué le gouvernement turque, Asli Erdogan, physicienne et écrivaine turque, militante des droits de l'Homme, a été emprisonnée 136 jours, du 17 août au 29 décembre 2016, et risque la prison à perpétuité.
Cet ouvrage recueille quelques unes des chroniques qui ont valu à l'auteure d'être incarcérée dans un pays où la liberté d'expression et de presse sont mis à mal.
Des chroniques d'une poésie impressionnante, qui témoignent d'un quotidien extrêmement difficile et qui pourtant restent à chaque instant empruntes d'une liberté et d'une croyance indéfectible en l'avenir.

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Quels beaux textes, pas étonnant que ce livre a été traduit en tant de langues.

Textes où le mot devient exutoire et un pas de + vers le respect des droits humains les + élémentaires, surtout et trop souvent ceux de la femme.

J'ai particulièrement aimé la chronique « Dans un immeuble en feu ».

« Depuis un certain temps on s'introduit dans ma boîte mail sans autorisation, et mon droit à communiquer (…) est invariablement bafoué. Je profite donc de cette occasion pour mettre en garde quiconque m'écrit, reçoit ou croit recevoir des e-mails de moi. »
Vous n'avez qu'à n'imaginez si un jour vous-même auriez à écrire cela en raison que les autorités vous poursuivent…
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