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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Quand on regarde les étagères de mes bibliothèques, le doute n'est pas permis : ce que j'aime, ce sont les gros pavés. Plus un livre est gros, plus il m'attire … On se demande donc pourquoi et comment J'ai tué un homme a pu atterrir chez moi ! Tout simplement parce qu'au moment de répondre à la proposition d'Aline de chez lecteurs.com, je me suis concentrée sur les résumés sans même regarder le nombre de pages. Et, clairement, le résumé de ce tout petit livre avait de quoi m'intriguer, moi qui suis très sensible à la question des maladies psychiques. Et à vrai dire, au vu de cette thématique, je ne m'attendais clairement pas à recevoir un roman aussi court ! J'étais donc un peu perplexe au moment de débuter ma lecture : comment l'autrice allait-elle réussir à répondre à la question de la quatrième de couverture (« Qu'arrive-t-il à Arthur ? ») en si peu de pages ?

Arthur, quatorze ans, a toujours été très secret, très solitaire : son truc à lui, ce n'est pas le foot ou même les sorties avec les copains, mais bien plus les études … et en particulier l'histoire. Arthur est passionné par cette matière, et s'intéresse tout particulièrement au mouvement anarchiste et libertaire des années 1920. Rien de bien inquiétant … jusqu'au jour où Arthur plonge en plein épisode délirant : persuadé qu'il est Germaine Berton, meurtrière d'un leader de l'Action française en 1923, le jeune homme est hospitalisé dans un service psychiatrique. Et tout comme le battement d'aile d'un papillon est réputé pour être à l'origine d'une tempête à l'autre bout du globe, la crise d'Arthur influe sur la vie de ceux qui l'entourent : parents, médecins, professeurs, infirmiers, camarades de classe …

A mes yeux, le point éminemment positif de ce court roman, c'est bien sa forme. Roman-choral dans toute sa splendeur, J'ai tué un homme nous promène de points de vue en points de vue. Tantôt c'est Arthur lui-même, perdu dans les méandres de son délire, qui a la parole. Tantôt c'est sa mère, son père, sa professeure d'histoire, ses camarades de classe, mais aussi l'infirmier psychiatrique ou l'interne chargée d'annoncer le diagnostic aux parents … Toutes ces personnes qui, d'une façon ou d'une autre, sont impactées par la maladie d'Arthur. Pour sa mère, c'est tous ses rêves d'avenir pour son fils unique qui s'effondrent. Pour son père, c'est la peur qui domine, une terreur née de toutes ses croyances quant à cette maladie fort méconnue et utilisée à torts et à travers par les journalistes, cinéastes et mêmes auteurs. Pour sa prof d'histoire, c'est la culpabilité qui grandit : peut-être que si elle ne lui avait pas conseillé de lire l'autobiographie de Germaine Berton, son élève n'aurait pas sombré … L'un après l'autre, ils s'expriment.

Car voilà bien la grande originalité de ce petit récit : point de narration, point de description, uniquement des paroles, des dialogues, des confessions. Chapitre après chapitre, l'un après l'autre, chacun de leur côté. Comme autant de pièces d'un même puzzle : celui de la maladie. Au début, c'est Arthur qui mène la danse : il avoue avoir commis un crime, un meurtre. C'est un flux de paroles ininterrompu, un aveu empli d'excitation et de passion. Il s'emballe, il s'emporte, il s'enflamme. Il brouille les pistes pour le lecteur qui se demande le rapport avec la quatrième de couverture : que vient donc faire une Germaine Berton, morte depuis presque 80 ans, ici ? Au gré des divagations d'Arthur, le lecteur fait un bond dans le passé – et découvre ou redécouvre une facette de l'histoire assez peu connue – tout en prenant conscience de l'ampleur de la catastrophe. Car dans l'esprit d'Arthur, c'est le chaos le plus total : il est persuadé d'être une femme, meurtrière d'un leader de l'Action française en 1923 … Il est persuadé que les infirmières sont de mèche avec l'Action française, que sa professeure d'histoire est une nomme avec laquelle il serait ami(e) …

Certains le comprendront avant même que le diagnostic soit officiellement posé et dévoilé : Arthur souffre de schizophrénie. Et contrairement à nombre de romanciers qui utilisent cette maladie à tort et à travers, ne faisant qu'accentuer les préjugés et fausses croyances qui courent à son propos, Charlotte Erlih a fait pas mal de recherches … et cela se ressent. C'est criant de réalisme. Dans les symptômes, en premier lieu : exit le « dédoublement de personnalité » qui est un trouble distinct de la schizophrénie – car Arthur n'a pas deux personnalités, il délire « juste » –, l'autrice met en scène avec beaucoup de finesse le sentiment de persécution, les idées délirantes, les hallucinations auditives mais aussi l'émoussement de l'émotivité qui sont le lot commun des malades. Sans oublier, bien sûr, les conséquences « invisibles » : le rejet de la société qui leur colle l'étiquette de « psychopathes sur pattes », les troubles de l'attention et de la mémorisation qui deviennent un frein aux études et donc à l'insertion sociale … Tout cela, Charlotte Erlih le dépeint avec brio.

En bref, vous l'aurez compris, c'est un petit roman fort intéressant que nous propose l'autrice. J'ai énormément apprécié la forme de ce récit pas comme les autres : c'est comme si elle avait posé des micros à divers endroits, dans la chambre d'Arthur, dans le bureau du psychologue de Pia, dans celui du psychiatre qui reçoit les parents, dans la maison de la professeure qui se confie à son mari, pour recueillir des témoignages qui forment un tableau criant de réalisme de la maladie et de ses conséquences. Ce serait un véritable régal d'en faire une lecture publique, avec divers lecteurs éparpillés aux quatre coins d'une pièce, avec un jeu de noirs et de lumières au gré des prises de paroles … Pour cela et pour l'aspect « pédagogique », je le recommande vivement. Malgré tout, je reste un peu sur ma faim : c'est court, beaucoup trop court, et j'ai comme le sentiment que l'auteur est resté en surface des choses au lieu de les approfondir pour encore mieux sensibiliser … On croise les personnages si furtivement qu'on a pas le temps de ressentir de l'empathie pour eux, et c'est dommage. Une bonne lecture, donc, mais pas un coup de coeur.
Lien : http://lesmotsetaientlivres...
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Pour avoir déjà lu des romans de Charlotte Erlih, je me doutais bien que j'allais passer un moment de lecture émouvant.
L'auteure aborde dans ses ouvrages, des thématiques souvent difficiles et d'actualités qui touchent les adolescents.

Dans son nouveau roman, le sujet est la Schizophrénie : psychose qui se manifeste par la désintégration de la personnalité de la personne et, par la perte du contact avec la réalité.

Avec son titre percutant et sa belle couverture, je l'ai lu d'une traite, happée par l'histoire de ce jeune adolescent de 14 ans, Arthur.

Un roman court qui vous emporte dès la première page !

Plusieurs voix s'alternent au fil des pages, celle d' Arthur, de ses parents, des soignants, de ses camarades de classe, et son professeur d'histoire.
Chacun s'interroge et essaye de comprendre comment ce jeune garçon très intelligent, en est arrivé à être interné suite à une crise de délire.

Le diagnostic tombe ! Tous sont abasourdis...

J'ai été particulièrement émue par Arthur mais aussi par sa mère si démunie, si anéantie par l'état de son fils.

Tous se demandant leur part de responsabilité ?!

La position de la maman est très touchante, culpabilisant de n'avoir pas vu, pas compris...
Entre déni, souffrance et désespoir, c'est le combat d'une mère, d'un père qui essayent de garder la tête hors de l'eau, chacun à leur manière.

Le couple tangue et Arthur se débat comme la maladie.

Y aura-t-il un futur pour Arthur en dehors des portes de l'hôpital ?

Un sujet poignant et sensible qui m'a beaucoup touchée.

Un roman très réussi, écrit avec beaucoup de délicatesse et de justesse.

Lien : https://leslecturesdeclaudia..
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Arthur avoue un meurtre. Que s'est-il passé pour que le collégien devienne un assassin ? En parallèle on découvre la vie de Germaine Bertron, une militante anarchiste, meurtrière d'un leader de l'Action française en 1923... Certes, le garçon est passionné d'histoire, certes il travaille bien mais quels liens unissent ces deux personnes si différentes ?

Un roman qui ose aborder un sujet tabou : la schizophrénie chez les jeunes. C'est brut, dense. Comment faire face à un tel diagnostic ? un roman intimiste, à plusieurs voix pour un texte qui intrigue au départ par sa construction et qui très vite nous captive. Une lecture émotions très réaliste.

Lien : http://lespapotisdesophie.ha..
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