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Citations sur Les armoires vides (110)

Je me prenais d'amour pour les nuages, le soir, après avoir appris mes leçons, j'y voyais des bûchers, des villes de l'Inde, toutes roses, et des lions venaient boire tranquillement au bord de la mer.
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La maîtresse parlait, parlait, et les choses n'existaient pas, le vantail, le soupirail, j'ai mis dix ans à savoir ce que c'était.
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Le bonheur des petits chats d'ouvrir les yeux et de regarder, tout était à prendre.
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L'épicerie, la seconde partie du monde après le café, abondante, variée, croulante de plaisirs.
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J'ai été coupée en deux, c'est ça, mes parents, ma famille d'ouvriers agricoles, de manœuvres, et l'école, les bouquins, les Bornin. Le cul entre deux chaises, ça pousse à la haine, il fallait bien choisir. Même si je voulais, je ne pourrais plus parler comme eux, c'est trop tard. "On aurait été davantage heureux si elle avait pas continué ses études !" qu'il a dit un jour. Moi aussi peut-être...
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A l'intérieur du cercle, un autre petit cercle, étouffé, silencieux, l'église à livres, la bibliothèque, mon grand bonheur. Interdit de fumer, odeur d'ancienneté solennelle, tout accès formellement interdit à ceux qui ne sont pas inscrits. Les péquenots, les cons, les loufs.
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Quand j'entre dans la classe, je deviens moins que rien, un paquet de petits points gris qui se pressent contre les paupières, en fermant les yeux. J'ai laissé mon vrai monde à la porte et dans celui de l'école je ne sais pas me conduire. Des bouquets d'humiliation, des figures et des figures heureuses autour de moi, mais j'ai mes vengeances, je coupe les nattes, je piétine des blouses à fleurs, je pince des zizis et lentement, je me satisfais par l'imagination. Croire leur ressembler après les avoir mises en morceaux en pensée...
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Ne pas pouvoir aimer ses parents, ne pas savoir pourquoi, c'est intenable. Personne à qui avouer, je déteste mon père parce que tous les matins la cascade de pisse dans le seau de chambre traverse la cloison, jusqu'à la dernière goutte, que ma mère se gratte en grimaçant sous ses jupes, qu'ils lisent France-Dimanche dont le prof a dit que c'était un torchon, qu'ils disent une hôtel, un anse.
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Tout sera à refaire. Je n’arriverai jamais à entasser assez de diplômes pour cacher la merde au chat, ma famille, les rires idiots des poivrots, la connasse que j’ai été, bourrée de gestes et de paroles vulgaires.
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Bon dieu, à quel moment, quel jour la peinture des murs est-elle devenue moche, le pot de chambre s'est mis à puer, les bonshommes sont-ils devenus de vieux soûlographes, des débris... Quand ai-je eu une trouille folle de leur ressembler, à mes parents... Pas en un jour, pas une grande déchirure ...les yeux qui s'ouvrent... des conneries. Le monde n'a pas cessé de m'appartenir en un jour. Il a fallu des années avant de gueuler en me regardant dans la glace, que je ne peux plus les voir, qu'ils m'ont loupée ...
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