Citations sur Le mystère Sherlock (151)
McGONAGHAN: Nous risquons d'y passer d'ici quelques heures. C'est le moment idéal pour réfléchir aux derniers mots que nous allons prononcer au moment de mourir.
PERCHOIS: C'est absurde. Tu n'as rien de mieux à faire ?
McGONAGHAN: Pour quelqu'un qui a déroulé une existence de réussite, la moindre des choses est de partir avec panache. Mais tu ne peux pas comprendre.
PERCHOIS: Ben voyons...
McGONAGHAN: Simenon a lancé "Je vais enfin pouvoir dormir". Voilà des paroles qui restent. Et que pensez-vous du fameux "À nous deux !" de Georges Bernardos ? J'ai aussi l'attendrissant "Oh, comme il est mignon cet ours" de ma tante Ginette, mais c'est moins connu.(p. 212)
Sherlock Holmes pour les Nuls (extrait)
E comme Écriture: Les Aventures de Sherlock Holmes soulèvent un problème central dans tout roman policier. Le lecteur peut-il réellement résoudre l'affaire par lui-même ? Lui présente-t-on vraiment tous les faits de façon objective ? La réponse, bien entendu, est non. Tout récit à énigme se résume à une entreprise de manipulation d'un lecteur par un écrivain. Car l'auteur se refuse toujours à accorder au lecteur ce qui fait sa supériorité: l'omniscience. Le roman policier est un jeu de faux-semblant où l'auteur tient le rôle inverse de celui du détective: il ne cesse de brouiller les pistes, de dissimuler des preuves et de mener le lecteur dans des impasses pour que le criminel échappe à sa sagacité. L'auteur est toujours le complice du coupable. Et il est aussi un traître qui lâche systématiquement son comparse à la dernière page... (p. 184-185)
C’est avec la résignation de la tranche de jambon coincée entre deux morceaux de pain que j’attendais mon sort. (p. 166)
Au fond, c’est peut-être ça un mythe: un personnage dont le talent dépasse celui de son créateur, un être qui a davantage d’ampleur dans l’imaginaire collectif que dans celui de son géniteur, une figure que des écrivains successifs vont s’approprier dans l’espoir d’être celui qui saura enfin se hisser à son niveau. Un personnage qui fait naître un auteur, et non l’inverse. (p. 147-148)
Il régnait un silence de mort et de plomb à la fois, c’est dire. (p. 17)
Mélange de chalet autrichien, de maison landaise et de temple grec, ce chef-d’œuvre d’un artiste local interné depuis en hôpital psychiatrique est généralement fort apprécié des amateurs d’artistes locaux internés en hôpitaux psychiatriques. (p. 16)
Au commencement, Dieu créa le ciel et la terre [...] Chaque matin, il regardait l'œuvre de la veille en se disant que cela était bon, car il n'avait pas encore créé la modestie. Enfin, le septième jour, au paroxysme de cet élan creatif (et pour cause), Dieu inventa la farniente. [...]
Dieu se dit que cela était superbon, et depuis on n'a plus de nouvelles. (p. 36)
Ils attendraient patiemment que le commissaire délivre la solution au mystère, sans velléité de le résoudre par eux-mêmes, adoptant cette attitude passive que l'on retrouve chez certains lecteurs de romans à énigme (p.26)
Le professeur McGonaghan est l'un des esprits les plus brillants de sa génération. Docteur "honoris causa" d'une douzaine d'universités, une bibliographie longue comme deux bras, une culture à faire pleurer le Petit Robert, le Grand Robert et toute la famille, il est notamment l'auteur du célèbre Sherlock et moi, ou quand les grands esprits se rencontrent. Depuis des mois, il consacre son temps à la résolution d'une grave question qui l'empêche de dormir, et sur laquelle des dizaines de chercheurs émérites se sont déjà cassé les dents : comment arriver à coucher avec Eva von Gruber ?
Bon humour, bien décalé, vrai suspens.... nous sommes face à un vrais huis clos, les 10 petits nègres ou Mort sur le Nil vous viendront forcément à l’esprit Lestrade nous fait suivre l’enquête à travers les écrits de l’une des personnes retrouvées mortes.
En synthèse très sympa pour le ton et le côté farfelu de la narration. Mais à consommer avec modération!