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EAN : 9782283029336
304 pages
Buchet-Chastel (11/02/2016)
3.76/5   123 notes
Résumé :
L'action se déroule le samedi 7 juin 2042, à 20h42. Durant cette minute qui n'en finit jamais, de nombreux personnages vont se croiser dans les rues d'un petit village de la campagne française après l'apparition d'une soucoupe volante et la tentative d'enlèvement d'un villageois par des extraterrestres. Parmi eux, on suivra notamment le destin de : Arthur, un réfugié monégasque qui n'aurait jamais dû se rendre avec sa future ex-fiancée à une soirée costumée pleine d... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (53) Voir plus Ajouter une critique
3,76

sur 123 notes
C'est vraiment mais vraiment du très gros n'importe quoi...mon mari m'avait prévenu mais je n'imaginais pas que c'était du gros n'importe quoi de ce niveau là et, au final, je n'ai qu'une chose à dire : j'adore ! Et j'en redemande. Moi, je ne dis qu'une chose, ce livre devrait être prescrit en tant que médicament thérapeutique contre la déprime !

Ici, le lecteur se retrouve dans un petit bled paumé en pleine campagne, Gourdiflot-le-Bombé et se plonge dans la peau d'Arthur. Déguisé en Spider-man pour une soirée chez un des Patrick, les bobos du coin, en compagnie de Framboise, celle qui aurait pu, dans une autre histoire, devenir sa fiancée. Sauf qu'Arthur a tout simplement horreur de toute soirée chez n'importe lequel de ces Patrick. Après avoir vomi (eh oui, désolée, ce n'est pas très glamour mais c'est comme ça) sur Framboise, Arthur se retrouve seul en pleine campagne en ce samedi 7 juin 2042. Il va alors arpenter les rues, entrer dans un pub mais pas n'importe lequel, le"Dernier Bistrot avant la fin du monde (pour les fans de films SF, ils reconnaîtront un gros clin d'oeil à...), se retrouver nez à nez avec des extra-terrestres (enfin du moins, avec ce qu'il croit être une soucoupe volante), rencontrer les HA (Homonymes Anonymes) et en particulier Alain Delon (non pas l'acteur mais son HA), rencontrer la maire-vétérinaire sociopathe et j'en passe...Eh oui, je vous avais prévenu, ce livre est réellement du Gros N'importe Quoi et pourtant, le lecteur ne peut s'empêcher de s'attacher aux différents personnages qu'il rencontre ici, d'essayer de trouver une cohérence là où il n'y en a pas et, au final, se dire que cet ouvrage n'est peut-être finalement pas du Si grand N'importe quoi ! Loin de là, même car pour qui sait lire entre les lignes, il y trouve son compte et même au-delà. Cet ouvrage est certes rempli de gros clichés et de nombreuses références mythologiques, scientifiques, littéraires et cinématographiques, il n'en demeure pas moins être une magnifique hymne à la littérature ! Une déclaration d'amour en quelque sorte emplie de réflexions sur la vie pleines de sagesse !

A découvrir sans plus attendre. Pour finir, je ne dirais qu'une chose : à quand le retour du Grand N'importe Quoi ? S'agira-t-il du Grand n'importe Quoi 2 ? A voir...
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J'ai commencé l'année un peu barbouillé, certes. Mais aussi avec le très pétillant La fin du monde a du retard et une joyeuse envie de remettre le couvert dès que possible avec J.M. Erre. J'avais hâte de vérifier si ce livre époustouflant n'était qu'une comète isolée ou, au contraire, ferait bientôt partie d'une toute nouvelle constellation illuminant un peu du vide sidéral de cet inconnu que nous avons tendance à ignorer. Aussi, lorsqu'une masse critique spéciale me proposa le grand n'importe quoi, je n'étais pas déjà parti (ce n'est pas tous les jours le réveillon^^), mais j'étais bien évidemment partant, car si J.M. Erre écrit pour n'importe qui, il vaut mieux, croyez moi, ne pas le lire n'importe comment. Si le premier ouvrage cité dissèque l'allégorie de la caverne de Platon, qu'allais-je trouver dans celui-ci ? Sous des dehors de science fiction vers où me mènera cet auteur ? Hors des sentiers battus : ça j'en avais la conviction profonde. Jamais je n'aurais pu deviner, jamais je n'aurais pu imaginer ...

Je tiens à remercier Babelio et Buchet Chastel l'éditeur pour cette belle vitrine qu'est l'opération masse critique et pour attirer l'attention des babeliottes sur un auteur aussi original et intéressant que J.M. Erre. Je pourrais paraphraser Francis Blanche dans le fameux sketch du faux-fakir avec Pierre Dax en vous disant : J.M. Erre est exceptionnel, tout à fait exceptionnel ! Il est tout simplement vareuse. Lol. Voilà, il est unique !!!! Entendu, mais qui a-t-il dans son nouveau bouquin ? Il y a absolument de tout : de la variété, il y en a aussi ;), du rural qui fleure bon la France, un brin de philosophie, un peu de bon sens et beaucoup plus de non-sens, un petit détour par la physique quantique, mais pas de chants grégoriens^^. Bref, il faut s'accrocher pour ne rien manquer dans ce qui au premier regard pourrait passer pour un bric-à-brac de l'humour absurde. Et du coup, tout naturellement, s'est imposée à moi la filiation avec Gotlib, ses rubriques à brac et surtout ses dingos dossiers. Souvenirs émerveillés d'une autre imagination foisonante et sans limites .... dans le temps, dans l'espace et dans la drôlerie aussi.

Il y a tant à dire sur cette oeuvre littéraire qui s'intérroge sur la création du même nom. Bien sûr beaucoup de grands écrivains ont écrit sur le même thème mais avec J.M. Erre c'est différent. Pas mieux peut-être, mais différent, assurément ! Ce n'est bien évidemment pas un effet du hasard si l'auteur se projette en Spiderman pour tisser sa toile quadridimensionelle dans l'espace-temps. Pour les passionnés de théâtre j'ajouterai qu'il y a unité de lieu et de temps, bien que J.M. Erre fleurte avec les limites par son recours aux boucles spatio-temporelles. Pourquoi s'embarrasser de tout cela ? Peut-être pour souligner que cette suite de la fin du monde a du retard - qui peut aussi se lire séparémment - s'adresse à n'importe qui s'intéressant au théâtre de la vie...

Par accident, la majorité de ma lecture eût lieu dans une chambre d'hôpital, univers clos et répétitif s'il en est, ce qui me permet de partager un peu les effets ressentis dans une boucle temporelle.
8h42
- M1 : Alors, qui avons-nous ici ? Hum ... Mr Krout. Donc vous retournez aujourd'hui ...
- K : Euh, non. Je n'ai pas pu fermer l'oeil de la nuit, tellement la douleur était insupportable malgré les anti-douleurs par intraveineuse.
- M1 : Bon, demain donc.
- K : Si je suis en état !

Pas d'Elfes dans cette clinique et ce n'est pas suite à la lecture du roman que je m'y retrouve, mais bien à cause d'une chute malencontreuse qui a engendré la déchirure traumatique du quadriceps droit au pole supérieur de la rotule. J'en profite pour une petite dédicace à mon amie Stelphique qui je sais aime les rencontres extra-terrestes : p. 27 " earazeiruaetçàaufioudjfioqsdurfà âqçdfuqsdklfjqdfioqsdfôihq^fioq hcgio^qugjqàdiguq$^^pjzgaaojjvgbn!!!!!!!!!!!!!!!!!!" MDR

8h42
- M2 : Et ici nous avons... Mr Krout. Alors tout ce passe bien. Comme cela vous sortez aujourd'hui.
- K : Eh bien, il vaudrait mieux pas, c'est vrai que j'ai un peu moins mal, mais j'ai toujours mon drain. Je ne me sens vraiment pas encore en état et il faudrait d'abord voir sans les anti-douleurs par baxter.
- M2 : Hum ... Il faut enlever le redon et changer le pansement.
- I1 : C'est prévu, docteur.
- M2 : Demain, alors
- K : Demain ce serait déjà mieux, en effet.

Ce jour : rencontre avec les deux philosophes du Dernier Bistrot avant la fin du monde après avoir lu avec délectation un Extrait de l'Incroyable Révélation, par le grand Joël aux éditions Bételgueuse (2042). Un roman dans le roman, c'est malin ...

8h42
- I2 : J'ai vos papiers de sortie.
- K : Cela m'étonnerait car le chirurgien a convenu hier avec mon médecin traitant de me tenir jusqu'à demain.
- I2 : Vous êtes sûr ???
- K : Tout à fait sûr.

Alors vraiment de la S.F. ce dernier roman de J.M. Erre ? Sans être spécialiste, je réponds sans hésiter pas vraiment, malgré l'apparition du chat de Schrödinger dans une des boucles temporelles, mais FANTASTIQUE : OUI ABSOLUMENT !!! Dans tous les sens du terme. Merci à lui pour cet OVNI littéraire. Vraiment oui, il est vareuse.
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Le titre est particulièrement bien choisi ! C'est vraiment le grand n'importe quoi ! Un moment de grande rigolade assurée !
Samedi 7 juin, 20h42. Arthur K., écrivain de science-fiction non reconnu, ne sait pas que sa vie va changer quand il se rend avec son amie Framboise, à une soirée déguisée dans le petit village de Gourdiflot-le-Bombé. La fête commence mal : il se fait mettre dehors après avoir vomi sur sa fiancée. C'est cet acte qui va en entrainer une multitude d'autres…
J'avais lu le mystère Sherlock du même auteur l'an dernier et j'avais déjà apprécié la plume de l'auteur qui manie parfaitement l'humour et la progression de l'histoire avec une enquête en fond. Dans le grand n'importe quoi, c'est un peu la même chose, de l'humour, bien sûr mais aussi un mystère : que se passe-t-il dans ce trou perdu de Gourdiflot-le-Bombé* ? il y a des extraterrestres, des habitants un peu étranges, des Homonymes Anonymes… Un joyeux bazar qui donne un grand n'importe quoi.
J. M. Erre en profite pour se moquer de la présence toujours plus importante de la publicité à la télévision, des mystères de l'administration et de ses multiples redirections. Mais le top : Madagascar qui domine le monde, j'adore ! J'ai aimé aussi les petits clins d'oeil aux classiques de la science-fiction (Le guide du voyageur galactique par exemple).
L'auteur trimballe son lecteur dans tous les sens, on ne sait plus où donner de la tête. La fin m'a un étonnée mais elle est dans la lignée du roman. (Ce livre m'a un peu fait penser à pour ceux qui connaissent…) Il faut absolument que je relise cet auteur, j'adore son humour et ses histoires tordues. Merci à Masse Critique et aux éditions Buchet-Chastel pour cette lecture à la croisée des genres !
*j'ai vérifié il n'y a pas de village se nommant Gourdiflot-le-Bombé (ouf, personne n'est vexé !). Sans doute une référence à La soupe aux choux où l'action se situe dans le hameau de Gourdiflot !
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N'importe quoi ? C'est sûr !
Grand ? C'est une autre histoire…
Arthur, foireux de première, écrivain raté, cocu magnifique, aussi pathétique que maigrelet (n'en jetez plus…) erre une nuit entière dans le costume de spiderman à travers les rues du village de Gourdiflot-le-Bombé envahi par des extra-terrestres (ouf !!!).
Quelques saillies drolatiques m'ont beaucoup fait rire. Mais entre elles, que d'ennui… le vide intersidéral… le seul point positif retiré de ce livre, c'est qu'il m'a vraiment donné envie de relire « La soupe aux choux » de René Fallet.
Je n'ai absolument rien compris à ce roman. Peut-être l'auteur voulait-il, avec cette histoire loufoque, burlesque, irrationnelle, invraisemblable, montrer toute l'absurdité de la condition humaine… Peut-être !!! Mais alors quel ratage !!!! N'est pas Douglas Adams qui veut…
De J.M. Erre, je préfère me souvenir du désopilant « L'affaire Sherlock », et oublier bien vite ce livre au titre étrangement prédestiné.
J'achève cette critique en vous livrant ce petit extrait qui m'a fait sourire.
« Pendant près de quarante ans, le professeur Poyotte avait été l'un de ces inlassables chercheurs qui ont à choeur de rester fidèle à l'étymologie de leur activité en cherchant sans jamais, au grand jamais, trouver quoi que ce soit. La spécialité à laquelle le professeur avait consacré sa vie était des plus pointues. Ce qu'il recherchait dans le sol, c'étaient des preuves de l'existence des extraterrestres. Alors que tout le monde scrutait les petits hommes verts dans les étoiles, lui s'était tourné vers la direction opposé. Ce qui démontre une personnalité originale, pour employer un adjectif destiné à ne vexer personne. »
Je remercie chaleureusement Babélio et les éditions Buchet Chastel pour m'avoir offert ce livre dans le cadre d'une opération masse critique.
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Mais dans quoi s'embarque-t-on en ouvrant ce bouquin. C'est plus un livre sur la science fiction qu'un livre de science fiction. J.M. Erre nous envoie faire un tour du côté de la SF comique, Fredric Brown, Douglas Adams... C'est bourré de références, et pas uniquement chez les auteurs précités, ça va jusqu'à Marcel Proust, Albert Camus et Victor Hugo et bien sûr Platon avec sa fameuse caverne. On peut même y voir une référence à la soupe au chou, fallait oser ! C'est totalement déjanté, drôlissime, iconoclaste, mais surtout, ce que j'ai adoré, c'est qu'il nous propose un vaste panorama de la science fiction, invasion extraterrestre, voyage dans le temps, Hard SF, paradoxes… qu'il triture dans tous les sens, j'ai adoré le cours de physique quantique. J.M. Erre va jusqu'à se moquer de lui-même, de l'écrivain de science-fiction, il nous embarque dans plusieurs niveaux de lecture, il parvient à englober tout ça dans un délire jubilatoire, c'est totalement fou et pourtant très cohérent et solide. Il y a de la matière, ce ne sont pas juste des répliques drôle et un ton humoristique qui constituent la trame de son roman, il y a tout un jeu sur la notion de science-fiction qui est formidablement analysé avec des personnages hauts en couleurs, dont le rôle est parfois surprenant, J.M. Erre nous prend au dépourvu, on se fait plusieurs fois prendre au piège de l'interprétation classique, il va là où on ne l'attend pas et pour couronner le tout, il provoque quelques grosses crises de fous rires.
J'ai lu dans une des critiques “N'est pas Douglas Adams qui veut”, cela m'irrite toujours ces jugements péremptoires qui voudraient que parce que c'est anglo-saxon, c'est forcément meilleur, j'ai pour ma part trouvé justement que J.M. Erre n'avais pas à rougir de la confrontation, une confrontation qu'il a d'ailleurs lui-même provoqué sous forme d'un hommage respectueux et très réussi. Bref, j'ai adoré, et ça vaut franchement le détour.
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Citations et extraits (69) Voir plus Ajouter une citation
Alain Delon était le fondateur des Homonymes Anonymes. Une association loi 1901 pour ceux qui souffraient de porter le même nom qu'une célébrité. Des victimes de l'état civil dont l'identité était occulté par celle de leur prestigieux homonyme.
" Reconnaissons enfin les tourments de l'Homonymie Anonyme ! avait exhorté un Alain Delon lyrique le jour de l'assemblée inaugurale. Pas un seul jour sans qu'on lui rappelle sa gémellité euphonique, pas une seule mention de son patronyme sans que son interlocuteur esquisse un sourire entendu ! Oui, mes amis, l'homonymie avec une célébrité est une souffrance que la société doit reconnaître afin que les victimes puissent... puissent se... puissent que... afin qu'elles puissent... ! "
Voilà les mots qui revenaient à la mémoire d'Alain Delon alors qu'il remontait de la cave avec sa corde. Un bon discours qui avait soulevé l'enthousiasme jusqu'à sa conclusion ratée qui avait tout gâché. Un discours à l'image de sa vie : une remarquable succession de ratages. En se passant la corde au cou, Alain Delon se remémora les soixante-quinze années qu'il avait occupé à rater les choses à plein temps. Il ratait ses trains, il ratait ses plats, il ratait ses mariages, il avait même raté sa naissance. A l'échographie, seul son frère jumeau avait été repéré par le gynécologue. Alain était si chétif qu'il était resté dans son ombre. Si bien que leur mère avait d'abord accouché d'un bébé obèse, puis, dans la nuit qui avait suivi, elle avait expulsé Alain toute seule dans sa chambre avant d'avoir pu appeler les secours. Le ratage inaugural.
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Lucas martelait son clavier en attendant que l'agencement hasardeux des lettres de l'alphabet aboutisse à l'écriture d'un chef d’œuvre, ce qui, sur le strict plan des probabilités, appartenait au domaine du possible. Mais comme cela risquait de prendre un peu de temps, deux évènements d'ampleur légèrement différente se produisirent au même instant pour relancer l'intérêt:
1. A quarante deux millions d'années lumière de là, une étoile anonyme contracta son noyau pour faire l'intéressante et explosa en supernova façon puzzle.
2. A quarante centimètres de là, on frappa à la porte.
Trop occupé à anéantir son clavier, Lucas ne fit pas attention à l'explosion de l'étoile. En revanche, les coups frappés à la porte lui picotèrent le conduit auditif. Il s'avança prudemment jusqu'à l’œilleton, car on n'est jamais à l'abri d'un huissier nocturne, d'un témoin de Jéhovah noctambule ou d'une jeune femme accorte à la recherche d'ébats intempestifs et crapuleux avec un inconnu (mais c'est plus rare).
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La souris apparut au sommet du carton, non par inconscience, mais parce que son unique neurone n’avait pas pu garder plus longtemps l’information selon laquelle un prédateur cruel se trouvait à deux moustaches de là. C’était le signal qu’attendait le matou. Le sommet du carton ferait une excellente estrade sur laquelle allait se jouer le drame de la vie. Le félidé ajusta ses canines, vérifia ses appuis et s’élança d’un bon gracieux sur le carton. Dans lequel il disparut en même temps que la souris. Car le carton était vide et le chat était lourd.
– C’est ton chat ? demanda J-Bob.
– Non, répondit Francis.
– Alors c’est le chat de Schrödinger, assura J-Bob.
– Schrödinger ? s’étonna Francis. C’est quelqu’un du village ?
– C’est un concept. Une théorie. Le paradoxe du chat à la fois vivant et mort.
– Houlà, je crois que ça y est, tu es cuit !
– Je ne suis pas saoul, assura J-Bob. C’est très sérieux. Ça dit que dans ce carton, ce chat est à la fois vivant et mort. C’est une des bases de la physique quantique.
– Je ne comprends rien à ce que tu racontes.
– C’est normal. Ça aussi, c’est une des bases de la physique quantique : personne n’y comprend rien. Richard Feynman, un grand physicien, a même déclaré : « Si vous croyez comprendre la mécanique quantique, c’est que vous ne la comprenez pas. » On peut quand même en retenir le principe : la physique quantique indique qu’à une échelle très petite, celle des atomes, le monde physique se comporte de manière totalement différente de ce que nous voyons à notre échelle.
– Une bouteille de pastis n’a pas le même comportement qu’un atome de pastis, c’est ça ? Qu’est-ce qui change ?
– Le hasard. À notre échelle, tous les phénomènes physiques sont prévisibles car régis par des lois immuables, alors que dans l’extrêmement petit le hasard est une propriété fondamentale de la matière. Les événements individuels y sont imprévisibles, on n’y mesure que des probabilités. On ne peut pas savoir à la fois où est un électron et à quelle vitesse et dans quelle direction il se déplace : c’est le principe d’incertitude de Heisenberg.
– Heisenberg, c’est un copain de Schrödinger ?
– Tout juste. Le chat à la fois vivant et mort dans le carton renvoie à l’idée de probabilité.
– Ce n’est pas logique !

carton, ce chat est à la fois vivant et mort. C’est une des bases de la physique quantique.
– Je ne comprends rien à ce que tu racontes.
– C’est normal. Ça aussi, c’est une des bases de la physique quantique : personne n’y comprend rien. Richard Feynman, un grand physicien, a même déclaré : « Si vous croyez comprendre la mécanique quantique, c’est que vous ne la comprenez pas. » On peut quand même en retenir le principe : la physique quantique indique qu’à une échelle très petite, celle des atomes, le monde physique se comporte de manière totalement différente de ce que nous voyons à notre échelle.
– Une bouteille de pastis n’a pas le même comportement qu’un atome de pastis, c’est ça ? Qu’est-ce qui change ?
– Le hasard. À notre échelle, tous les phénomènes physiques sont prévisibles car régis par des lois immuables, alors que dans l’extrêmement petit le hasard est une propriété fondamentale de la matière. Les événements individuels y sont imprévisibles, on n’y mesure que des probabilités. On ne peut pas savoir à la fois où est un électron et à quelle vitesse et dans quelle direction il se déplace : c’est le principe d’incertitude de Heisenberg.
– Heisenberg, c’est un copain de Schrödinger ?
– Tout juste. Le chat à la fois vivant et mort dans le carton renvoie à l’idée de probabilité.
– Ce n’est pas logique !
– Exactement. La physique quantique heurte le sens commun. Celui qui s’y intéresse doit changer de regard sur le « réel » et la « logique ».
– Tu m’épuises, il va me falloir plus qu’un petit jaune pour me remettre, fit Francis en sortant un armagnac Grande Réserve.
– Quand on commence à s’intéresser à ces questions, on ne peut plus continuer à vivre de la même manière.
– Oh si ! Moi, je compte bien continuer ! Mais si j’ai bien compris, la souris dans le carton appartient aussi à Schrödinger ? Elle aussi, elle est à la fois vivante et morte ?
– Ah non, fit J-Bob. Coincée dans ce carton avec un chat, elle est morte et morte.
– C’est la loi de la physique quantique ?
– Non, c’est la loi de la jungle.
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Ensemble, ils avaient parcouru l'espace infini d'un bout à l'autre, car ils se riaient des paradoxes. Ensemble, ils avaient dépassé maintes fois la vitesse de la lumière, car ils se gaussaient des théories relativistes de physiciens allemands hirsutes. Ensemble, ils s'étaient beaucoup tripotés, car derrière les uniformes sévères de militaires aguerris battaient deux cœurs sensibles de pieuvres de l'espace. Le capitaine Jean-SCRT@wysqdto&ké posa sur Qzywkkvyz ses huits yeux humides d'affection virile et lui demanda de passer la cinquième sur ce ton martial qui faisait durcir les tentacules de tous les octopodes à frange tubulaire de la constellation d'Orion aux étoiles d'Andromède.
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Prologue
Jour 1 - 0h 00

I    Quelques années plus tard


                  1
   Au soir du samedi 7 juin 2042, alors que 890 265 634 êtres humains regardaient la télévision ..., alors que la planète Terre tournait sur elle-même dans l’indifférence générale ..., Alain Delon décida de se pendre.
   C’était une décision qu’il avait prise juste après avoir terminé son yaourt aux fruits de la passion, alors que son assiette gardait le souvenir graisseux de son cassoulet de célibataire. Outre que la pendaison lui éviterait de faire la vaisselle, cet acte aux conséquences non négligeables sur l’appareil respiratoire allait le libérer d’une existence dont l’intérêt lui avait toujours échappé. Sans compter que, pour une fois, la veine était de son côté : il possédait quelques mètres de corde et la confection d’un nœud coulant était à sa portée. L’entreprise avait de bonnes chances d’être couronnée de succès. Alain Delon s’en montra si satisfait qu’il reprit un yaourt (fruits des bois).
   Alain avait pourtant passé une semaine convenable. Sa journée de mardi pouvait même être qualifiée de « réussie » selon les critères retenus par la commission « Standardisation du bonheur communautaire » de l’Union européenne. Il avait promené son chien en compagnie de son ami Gérard Depardieu, en échangeant sur l’épineuse question des implants capillaires Bluetooth et sur le douloureux sujet de la reform de l’ortografe de 2038. Puis les deux compères avaient rejoint le reste du groupe – Émile Zola, Mylène Farmer, François Mitterrand, Marie-Line Monreau et Michaël-Jacques Saône –, et la réunion mensuelle de l’association avait pu commencer…

p.15-16
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VLEEL 243 Rencontre littéraire J.M Erre, Les autres ne sont pas des gens comme nous, Buchet Chastel
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