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"La littérature, surtout érotique, est l'un des rares espaces encore offerts à la transgression".

Dans l'introduction "L'Ascension d'Eros", l'auteur essaie d'expliquer pourquoi la frontière (s'il en existe une), entre pornographie et érotisme est une démarcation floue. Chacun(e) d'entre nous la délimite selon sa sensibilité et "le regard qu'on porte" sur les représentations d'ordre sexuel. Lucia Etxebarria aborde ensuite la différence évidente qui existe, suivant que textes ou romans érotiques sont écrits par des hommes (plus directs) ou par des femmes (plus métaphoriques). Afin de souligner cette dissemblance, elle présente plusieurs exemples et extraits de poésie érotique : l'imaginaire sexuel de la femme n'est pas le même que celui de l'homme !

Dans ce florilège de (onze) nouvelles (de plume féminine espagnole), honnêtes, délicates, très littéraires ou plus obscènes, six d'entre elles ont su s'accorder avec ma réceptivité.
Qu'elles parlent d'une relation sexuelle entre une femme d'âge mûr et un jeune homme, le lesbianisme, le fait de se payer un escort-boy, le sadomasochisme, la tentation, le besoin physiologique de jouir, le fantasme de la mort... Les thèmes sont aussi divers que les styles.

En tant qu'anthologiste, Etxebarria s'est réservée la dernière et douzième nouvelle ("La descendance de Saturne"), qui est en réalité une conclusion qui n'a pas su trouver mon adhésion.

L'introduction (de 35 pages) vaut très certainement qu'on s'intéresse à ce recueil... Pour ce qui est des nouvelles, sensuelles, érotiques ou pornographiques : "Car nous seules [les femmes] pouvons parler de ce qui n'a pas été dit, de ce qui n'a pas été raconté. de ce que les hommes ne savent pas."
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Lu en juin 2011 (je complète ma bibliothèque virtuelle)

Une présentation que j'ai trouvé assez fastidieuse dans "L'ascension d'Éros " mais qui permet de cadrer les choses en quelque sorte :

"La littérature érotique est traditionnellement tenue pour un genre mineur , et l'écrivain qui s'y risque est pas la même suspect, à plus forte raison s'il s'agit d'une femme. Elle se croit par conséquent obligée dans les interviews , de plaider l'existence d'une frontière subtile entre l'érotisme et la pornographie, de souligner que ses écrits relèvent, cela va de soi, de celui-là et non de celle-ci - et d'affirmer dans la foulée que ce qui est érotique, ce qui est littéraire, c'est de suggérer, tandis que montrer est pornographique et vulgaire.
Il s"agit selon moi d'un distinguo fallacieux, qui ne repose sur aucun élément objectif : ce qui scandalise les uns paraîtra banal aux autres. Qu'il s'agisse de cinéma, de littérature, de musique ou de peinture, la limite entre érotisme et pornographie, si tant est qu'elle existe, est fonction de la perception de l'auteur comme celle du public".

Mes nouvelles préférées

Le violoniste et le papillon de Andréa Menendez Faya

Nous sommes dans un sex shop avec pleins de nouveauté et c'est une femme qui officie dans cette boutique. Elle a une vision bien précise de ces clients épisodiques ou réguliers ! L'auteur est propiétaire dans la vraie vie d'un sex shop et elle tenait un blog mais je pense qu'il n'est plus actif ...

"Le regard d'Olga" de Lucia Etxbarria

Je retrouve les protagonistes Olga et Romano dans un épisode non décrit dans le livre Sex and love addicts.

Ils sont à l'hôtel et ... (non je ne dirais rien de plus, car souvenez vous cette lecture avait attiré juste à cause de son titre des commentaires ... des commentaires hauts en couleur avec des avatars ... ne prêtant pas à confusion ).
J'aime que cette auteur bascule ainsi pour parler de ces scènes d'amour...

"Laisse toi faire" de Lola Beccaria

Le fantasme de se payer les services d'un escort boy ...
J'ai repensé au livre "Cliente" de Josiane Balasko sur ce thème.

"Les amants des tombeaux" de Maria Frisa

Une nouvelle mélangeant entomologie, tombeaux et poésies. Un peu étonnant mais terriblement fascinant.

Alors ça vous tente ? Comme dit l'auteur :

"Chacun(e) trouvera dans ce recueil, ce qu'il (elle) cherche. Nous espérons que dans tous les cas, il (elle) y trouvera plaisir et que le livre ne lui tombera pas des mains -ou plutôt de la main, si l'on en croit la vieille gauloiserie selon laquelle la littérature érotique se lit d'une seule main, la gauche de préférence" Lucia Etxebarria


Encore faut -il ne pas être gauchère ...


Certaines de ces nouvelles ne m'ont pas plu du tout
et ce recueil me laisse, il faut le dire, une impression assez mitigée ...
Alors bonnes lectures et plus si affinités...
Lien : http://imagimots.blogspot.fr..
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« L'amour humain ne se distingue du rut stupide des animaux que par deux fonctions divines : la caresse et le baiser », nous dit avec joliesse Pierre Louÿs. Lucia Etxebarria sera d'accord en ajoutant un élément : et par la littérature, féminine de surcroît.

Le week-end dernier n'était pas assez caliente, j'ai choisi de l'épicer à l'espagnole avec une première mondiale [sur un air de Barry White…. Mais ??? Qui a changé pour Carlos ??] : mon premier recueil de littérature érotique. Ok je l'avoue, choisi par hasard parmi les recommandations de ma médiathèque (l'illustration et le titre de couverture auraient peut-être dû me mettre sur la voie…).

Ainsi donc me voilà avec cet ouvrage sulfureux entre les mains, curieuse de vivre cette expérience unique. Tout se mérite, puisque les nouvelles sont précédées d'une introduction plutôt docte, mais très intéressante, de la directrice d'ouvrage, Lucia Etxebarria, qui nous livre sa pensée sur le licencieux en littérature : qu'est-ce qui relève de l'érotique, du pornographique et de l'obscène ? le premier est ce qui est suggéré, le second exposé, le dernier montré alors qu'il ne le devrait pas. La limite entre les trois est en fait plutôt du ressort de celui qui reçoit le texte, plutôt que celui qui l'a écrit. Sachant que l'époque est un facteur supplémentaire, puisque ce qui pouvait paraître choquant ne le devient souvent plus quelques décennies, siècles après. Et bien que quand il s'agit d'une femme, on l'accuse de pornographie et d'obscénité assez facilement, voire systématiquement, par rapport à un homme. Il est bien connu que l'homme fait de la littérature alors que la femme qui sort du rang avec ses textes licencieux, est une vile pornographe ! le féminisme des années 1960 n'a pas non plus aidé à l'émergence d'une littérature érotique féminine, voire pornographie, l'érotisme selon ces dernières, par son caractère suggestif, respectait la femme, ce qui n'était pas le cas de la pornographie (différence peut-être un peu ténue, voire hypocrite quand on y songe). D'autant plus que dans la littérature pornographie féminine, on trouve des héroïnes fortes, capables aussi bien de se couler dans un rôle soumis comme dominant. En conclusion, la littérature pornographique est politique, pour que les femmes revendiquent leur corps ainsi que les possibilités qu'il recèle.

Après ces chatouilles qui ont plutôt émoustillé mon cerveau, redescendons dans la géographie corporelle avec les nouvelles de ce recueil. Il y a de l'excitant, du hard, du moins hard, du surprenant, du sordide, de l'incongru… Des nouvelles qui m'ont parlé, d'autres moins, comme toujours dans ce type d'ouvrage. le lien entre les textes était la vision par les femmes du sexe, dans une posture, induite par le titre, de révélation pour les hommes. Tout, tout, tout, vous saurez tout sur le zizi [décidément, j'ai des références musicales thématiques étranges], c'est l'objectif, surtout pour vous messieurs ! Est-ce que cela sera le cas ? La psyché féminine étant complexe et variée, je dirais sur ce point que ce sera sûrement un bon aperçu, mais pas une exhaustivité. L'ouvrage ayant déjà seize ans, pas sûr que ce soit un extrait tout à fait actuel. Mais ce sera un bon début !
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Alors comme dans tout recueil de nouvelles, surtout écrites par des auteurs différents (ou plutôt différentes dans ce cas), c'est assez inégal. La qualité d'écriture est bien au rendez-vous, mais les histoires sont plus ou moins intéressantes, crues ou non. Érotisme ou pornographie, à vous de décider en fonction du prologue. J'avoue que j'ai été surprise, je ne m'attendais pas vraiment à cela. Intéressant...
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L'essai introductif du recueil de nouvelles a pour thèse principale la réfutation de la distinction entre érotisme et pornographie. Cette distinction a été (et continue d'être) invoquée selon des arguments d'esthétique (mis à mal par l'historicité de la réception), ainsi que féministes :
"L'idée que la femme et l'homme conçoivent différemment la sexualité est à la base de la distinction entre érotisme et pornographie, distinction associée, chez bon nombre de féministes militantes, à des questionnements de genre, la pornographie étant liée au plaisir masculin et l'érotisme à un désir féminin qui aspire à se construire." (p. 19)
A l'encontre de ce raccourci qui paraît quand même un peu facile, Etxebarria expose une gamme plus subtile et nuancée de critères de distinction (presque entièrement dus à des auteures femmes et peut-être féministes ?) qui sont présentés cependant peu ou prou comme autant de sophismes. (D'où, sans doute, la perplexité de Swann...)

En contrepartie, l'auteure loue sans réserve l'apport de la littérature érotique féminine - parce que féminine et parce qu'elle "a une portée politique et non pas seulement littéraire.
L'écrivaine contemporaine rompt avec le statu quo pour créer un univers correspondant à ses propres valeurs, sans pour autant renier sa propre biologie. Il en résulte un nouveau canon littéraire : une image de la réalité captée par un regard de femme, et portée par un discours non androcentrique. Une vision nouvelle de la femme conçue comme agent provocateur, vision façonnée par une profusion de textes qui ont fini par constituer un corpus ayant ses propres références, sa propre voix et son propre système." (p. 24)

[Et déjà deux notions me font légèrement grincer les dents : "la portée politique" de la littérature et le passage de la rupture du statu quo à un "nouveau canon littéraire"...]

Cette littérature érotique féminine diffère(rait) de la prose érotique masculine en six points:
1. "les hommes sont directs, les femmes sont sinueuses" (p. 33)
2. "les femmes sont prolixes, les hommes sont concrets" (p. 34)
3. "les hommes sont visuels, les femmes sont sensorielles" (p. 36)
4. "les hommes sont simples, les femmes sont compliquées" (ibid.)
5. "soumission et sadomasochisme sont nettement plus présents dans les écrits de femmes" (p. 37)
6. "les images sexuelles des femmes sont différentes de celles des hommes" (p. 39)

Le choix des nouvelles, au moins pour les six premières, semble être fondé sur un désir d'exemplification de la liste sus-indiquée.

Je ne suis pas suffisamment expert dans le genre érotique pour confirmer ou infirmer la thèse de cet essai. Comme prévu par l'auteure, certaines nouvelles m'ont touché plus que d'autres, certaines pas du tout, et c'est sans doute une question personnelle.
D'instinct, je me sens assez dubitatif face à l'essentialisation d'un genre dans la littérature, érotique ou non. Il me semble bon de réserver aux arts (dont la littérature), comme aux autres productions de l'esprit, le bénéfice de ce que Belinda Cannone appelle le "neutre".
Par conséquent, si je recherchais un "questionnement de genre", ou dans la mesure où c'était le cas, je demeurerais assez insatisfait.
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Bof, une assez grosse déception dans l'ensemble...
Lien : http://irreguliere.over-blog..
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Quand les femmes prennent la plume pour parler de sexe, ça déménage !
Du subtil et du hard... On passe par tous les états...
Son auteur, Lucía Etxebarria, va réunir plusieurs amies artistes et leur demande d'écrire sur l'amour et ça donne ce recueil assez étonnant.
Je ne suis pas sûre d'avoir apprécié cette lecture...
J'ai eu l'impression qu'"on" avait voulu en faire trop...
J'ai lu de nombreuses nouvelles érotiques qui m'ont beaucoup plus électrisée.
Ceci étant dit, c'est plutôt chouette quand les femmes prennent la plume, se lâchent et osent le vulgaire et l'interdit.
Pour le reste, je vous laisserai juger...
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J'ai essayer de le lire, mais j'ai fini qu'une ou deux nouvelles, c'etait présenté comme un livre erotique voir pornographique, bon bah pour moi c'est loupé, ca parle de sexe oui mais suffit pas de raconter une histoire dans un sex-shop et de parler d'accessoires pour en faire une nouvelle érotique ! Bon alors je suis un homme c'est peut etre fait pour les femmes (mummy porn c'est ca ?) mais moi j'accroche pas.
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Très déçue par ce livre!! Des nouvelles sans intérêts contrairement à d'autres qui sont intéressantes mais qui se sont fait rares dans ce recueil ... Dommage!
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