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Citations sur Nicolas Eymerich, inquisiteur (9)

- Ecoutez ! Hurla le père Agustin tendant les bras. La citerne … Ce qu'il y a dans la citerne … C'est comme ça que je l'ai découvert … Les femmes, les femmes du lac … Brûlez-les, brûlez-les ! Avant qu'il ne soit trop tard. Avant que …
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- C'est toi qui es stupide. Je te l'ai dit, Satan n'est que le reflet de votre Dieu, distant et inhumain. Au contraire Diane est la déesse de la fertilité, du contact avec la terre, du parfum des bois, de la lumière de la lune. La déesse des instincts, opposée à votre Dieu masculin, froid et raisonnable. Avec Diane, les femmes, que vous maintenez en esclavage, recommenceront à courir dans les forêts comme autrefois, à accoucher pour elles-mêmes et non pour vous.
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On nous interroge souvent, nous autres physiciens psytroniciens, sur les conséquences pratiques de notre théorie. Une question, surtout, que l’on nous pose : puisque nous avons découvert l’existence, dans tout l’univers, de particules capables de dépasser la vitesse de la lumière, sera-t-il possible, un jour, de se servir de leur énergie pour voyager à travers les galaxies ?
Ma réponse est résolument affirmative. Mais il convient de renoncer à la notion de voyage spatial telle qu’on l’a conçue jusque là. Ce type de voyage, dans la physique courante, et surtout dans la physique relativiste,, peut nous permettre de parcourir à peine quelques segments du système solaire. Au contraire, la psytronique mobilise les forces de l’imaginaire et permet de les dominer, en donnant la possibilité de sortir de l’univers observable, pour ensuite y entrer en un point quelconque. Il ne s’agit donc pas d’un déplacement dans le cosmos, mais bien d’une délocalisation instantanée effectuée en exploitant la dimension matérielle de l’imagination. (Tiré de M. Frullifer, Rapide comme la pensée, version grand public, cinquième édition, chapitre III)
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Le vieux frère leva les mains et se tourna vers les présents:
- C'est donc vrai! Quel honneur, pour mon prieuré! Nicolas Eymerich est le nouvel inquisiteur d'Aragon.

[p.44]
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Mais Eymerich ne redoutait pas seulement ces nombreuses circonstances contraires à sa nomination. De par sa nature profonde, il détestait devoir s’exhiber, parler en public. Ses seuls moments de bonheur, il les connaissait lorsque, enfermé dans sa cellule aux murs éclatants de blancheur et obsessionnellement récurés, il pouvait savourer des rêves de gloire qui, dans la réalité, lui étaient interdits par son aversion envers la vie en société. Ou lorsque, en coulisse, il réussissait à manœuvrer les situations et les personnes pour les faire concorder avec ses très complexes desseins.
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Le ciel de Saragosse s’illuminait de myriades d’étoiles, si brillantes et en rangs si serrés qu’Eymerich ne put se retenir de lever la tête. Un frisson étouffa dans l’œuf son émerveillement. Ce n’était pas une nuit à perdre du temps en contemplations. Il resserra son habit blanc autour de son corps maigre et pressa le pas.
La tour de briques qui abritait le tribunal et les prisons de l’Inquisition était adossée à la muraille, haute et puissante au point d’écraser les tourelles semi-cylindriques qui surgissaient à ses côtés. Eymerich renvoya un salut hâtif aux quatre sentinelles assises autour d’un feu de camp et franchit d’un pas nerveux la porte d’entrée.
L’odeur saumâtre provenant de la citerne souterraine le prit à la gorge. Tous savaient que durant la peste qui avait sévi quatre ans auparavant, alors que les hommes mouraient en masse dans tout l’Aragon, de nombreux cadavres avaient été jetés dans les eaux obscures de ce puits gigantesque. Par la suite, le père Agustin de Torrelles, inquisiteur général, avait fait recueillir les dépouilles déformées des morts pestiférés et enfumer à plusieurs reprises l’étroit corridor conduisant à la citerne. Mais une odeur étrange, pénible et pénétrante, demeurait pour rappeler la tragédie de ces jours passés.
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A ce moment, Theresa fit une chose étrange et horrible. Elle tira complètement la langue, come pour faire une grimace, puis serra d’un coup les dents. Un flot de sang lui sortit de la bouche, accompagné d’une sorte de barrissement terrifiant. Horrifié, Eymerich lui agrippa le visage et essaya de lui écarter les mâchoires ; mais elle les tenait si contractées qu’il ne réussit en aucune manière à les bouger. La langue, tranchée, tomba à terre dans une petite mare sanglante. Du sang dégoulinait aussi des lèvres, pourtant si serrées qu’on entendait le bruit des dents qui cassaient.
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Mille pensées se bousculaient dans sa tête, tandis qu’il parcourait les ruelles déjà animées qui le séparaient de l’Alfajeria. Tracas personnels, comme cette barbe de quatre jours qu’il n’avait pas trouvé le temps de raser ; hypothèses sur le comportement de l’hôtesse, sur la forme gigantesque aperçue dans le ciel, sur les enfants bifaces, sur le rôle de la sage-femme ; plans d’action pour consolider sa position, conquise grâce à des trésors de finesse. N’importe qui d’autre se serait affolé devant un tableau si complexe, mais l’esprit d’Eymerich était hautement rationnel, et au fur et à mesure qu’il évoquait les problèmes, il les replaçait dans le canevas des choses à faire et des questions à examiner. Du reste, il avait ainsi surmonté la crainte envers les phénomènes horribles auxquels il avait assisté : en leur ôtant leur âme pour les placer dans les cases logiques où il classait les suppositions, les recoupements et les indices. Mais quelle fatigue mentale, de s’imposer tant de rigueur !
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Mais le père Arnau se mit à trottiner à ses côtés.
– Pardonnez une dernière parole. Pourquoi m’avez-vous choisi comme vicaire ? Pourquoi pas le prieur ou l’un des anciens ?
– Parce que vous êtes le seul qui, lorsqu’il s’adresse à moi, reste à distance. Les autres me postillonnent leur salive et me contraignent à respirer leurs odeurs. Maintenant, taisez-vous et ne me faites pas regretter mon choix, conclut-il, pressant le pas et ajustant le scapulaire et la cape noire.
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