Publié en 1890, voici un roman étonnant et exigeant d'un auteur plus ou moins oublié. de nationalité américaine, Crawford a passé la majeure partie de sa vie en Europe. Cela se ressent dans son style descriptif et riche, fin de siècle, et ses thèmes proches du romantisme. L'intrigue se réduit à son quatuor de personnages qui ne cessent de se croiser, de s'aimer, de se haïr et de se détruire. Les longs dialogues témoignent de cette approche théâtrale. On retiendra surtout deux figures mémorables : la "sorcière" elle-même, Unorna, dont les talents d'hypnotisme et de clairvoyance peuvent servir à de terribles desseins, une femme tourmentée par ses passions, et le nain érudit Keyork Arabian, obsédé par ses recherches ésotériques sur l'immortalité, égoïste revendiqué, prêt à tout pour parvenir à ses fins. Ils forment tous deux un duo maléfique, en symbiose, face au couple moral, Israël Kafka et Strannick. le vieux Prague et ses venelles moyenâgeuses, ainsi que le quartier juif sont les décors inquiétants du récit, baignant dans une belle atmosphère fantastique. Mais c'est surtout dans des intérieurs feutrés que la tragédie se déroule. Les longueurs et les aspects romantiques empêchent d'y adhérer tout-à-fait, mais certains des ingrédients de ce roman valent assurément le détour.
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Excellente écriture. Differnte des recits actuels et où l'auteur manie les mots avec brio.Grande qualité du texte.Jeu diabolique où l'amour tente d'être manipulé en vain. Unorna,sorcière aux dons d'hypnose tentera de voler l'amour d'une autre par ses pouvoirs jusqu'à se rendre compte de la signification du mot. l'histoire est aussi celle d'une quête.Celle de la vie éternelle, obsession du mortel ambitieux. A lire en se fondant dans l'ambiance de Prague et l'epoque du récit. Rythme assez lent du récit.
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