Ces romans policiers mettant en vedette la capitaine Mary Lester m'ont plut pour plusieurs raisons. D'abord, oh surprise, pas de flics ivrognes , qui envoient tout promener, ne respectent rien et résolvent tout par miracle. Au contraire, l'héroïne est calme, respectueuse bien que drôlement sarcastique, travaille en équipe et apparaît comme une personne saine, autant personnellement que professionnellement. L'intrigue est bien montée, l'enquête rigoureuse et il y a un bon équilibre entre action et réflexion. L'humour est bien présent, plus ou moins subtil parfois, mais toujours efficace. Je découvre avec étonnement cet auteur dont je n'avais jamais entendu parler. Comme il y a une quarantaine de titres à cette série, je sens que je renouerai sans faute avec cette capitaine au sang froid imperturbable et à l'intelligence aiguisée.
Commenter  J’apprécie         60
La résidence des Pins, devant laquelle Fortin s’arrêta à l’extrémité de l’immense plage de La Baule, n’avait rien de troglodytique.
Elle était séparée de la route par cent mètres de pelouse parfaitement tondue et protégée des intrusions par une grille en fer de deux mètres de haut.
De grands pins, probablement survivants de la végétation qui couvrait la dune avant que La Baule ne soit envahie par une urbanisation digne de Miami, bordaient cette grille et une porte piétonne permettait aux résidents d’accéder directement à la plage mais elle ne s’ouvrait que de l’intérieur. à moins d’en avoir le code, on ne pouvait entrer.
Visiblement, le promoteur de cette résidence de riches ne s’était pas cassé la tête pour lui trouver un nom. L’immeuble était une construction moderne de six étages et sa façade était cernée de balcons.
De taille légèrement supérieure à la moyenne, madame Élizabeth Fischer pouvait se permettre de regarder Mary Lester de haut. Mais on sentait que, même si elle avait mesuré un mètre cinquante, elle aurait réussi la performance de toiser un géant avec cette même suffisance.
Un visage pâle aux pommettes rehaussées d’une touche de rose, une grande bouche aux lèvres carminées, et des yeux d’un bleu de glace qui contemplaient Mary sans ciller.
« Un regard à monter la garde sur un mirador dans un camp de concentration » aurait dit Fortin.
Pour le reste, Élizabeth Fischer n’était pas équipée pour occuper la fonction car elle portait une veste de cuir grège sur un chandail jaune paille et un pantalon bleu pâle.
Fortin obtempéra et fit un créneau magistral au grand dam d’une toute jeune fille qui, au volant d’une Austin Cooper décapotable, guignait la place.
En passant au niveau de Fortin, elle lui tira la langue, ce qui fit rigoler le grand lieutenant.
Il jeta, par sa vitre ouverte :
— C’est toujours plus gracieux qu’un doigt d’honneur, mademoiselle, on en mangerait !
"Poissonnier écrivain à Quimper" - Interview de Jean Failler
Rencontre avec
Jean FAILLER qui alterne entre son métier de poissonier et celui d'écrivain. Il parle de la difficulté d'être édité et de son choix pour le
roman noir. Christian Rolland est allé rencontrer ses clients à la poissonnerie.