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EAN : 9782350686394
352 pages
Cairn (01/11/2018)
3.88/5   4 notes
Résumé :
"Il soupira en caressant son chien, puis reprit sa marche vers le Moulin dans la demi-obscurité du jour finissant. Il pensa à Alice avec une infinie tendresse, et à cet amour qui lui réchauffait le coeur mais qui, il le pressentait, pourrait ne pas vivre sans turbulences les printemps à venir et les jours heureux entrevus".

Ce roman, tout imprégné des paysages du Sud-ouest, met en scène, pendant la période de l'Occupation dans une vaste région autour... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Premier coup de coeur de cette année, le roman de Geneviève FALGAS nous plonge dans l'époque de l'occupation, de la résistance, de la libération et nous mène de la région Midi Pyrénées à la Tunisie et aux pentes du Mont Cassin sur les routes de la victoire.

Docteur en Histoire, l'auteur observe l'évolution de l'opinion publique à partir de 1942 grâce aux rapports adressés par les préfets au gouvernement de Vichy et cette analyse m'a semblé nouvelle et riche de données.

L'épopée de jeunes résistants qui, à partir du 11 novembre 1942, décident de s'engager les uns dans les maquis, les autres dans l'armée en rejoignant nos troupes d'Afrique du Nord, permet de suivre en parallèle l'évolution des divers fronts et notamment de revivre la Campagne de Tunisie, la défaite de l'Africa Korps et le défilé de la victoire le 20 mai 1943 à Tunis, bien méconnues aujourd'hui et ce n'est pas le moindre mérite d'« un jour la guerre finira » que de les sortir de l'ombre. Cette épopée se prolonge ensuite en Corse et en Italie où l'un des héros de ce roman meurt pour la France dans les rangs des légendaires Tirailleurs Tunisiens.

La guerre de l'ombre en 1943 et 1944 se déroule discrètement et héroiquement dans le sud ouest avec son cortège de compromissions, de trahisons, de dénonciations et devient guerre ouverte à partir du 6 juin et surtout du 15 août 1944 quand la résistance harcèle l'armée allemande en déroute et subit les représailles de la division Das Reich en libérant la quart du territoire national. Commence alors l'épuration et son cortège de pillages, de viols et d'exécutions sommaires que la Résistance a bien du mal à endiguer. Tragédie que Pierre BENOIT a immortalisé dans « Fabrice », roman enraciné dans le sud ouest Bordelais.

Cet environnement hostile bouleverse la vie des héros de cette fiction et Geneviève FALGAS a le grand talent de nous faire partager leurs fidélités, leurs infidélités et de les révéler dans toute leur vérité lors de cette recomposition initiée pour certains par cinq années de captivité en Allemagne dans des contextes aussi variés qu'improbables.

Belles et émouvantes histoires d'amour se succèdent dans les paysages paradisiaques du sud ouest et de la Tunisie que l'auteur peint d'une très belle plume en rédigeant de superbes pages qui révèlent un écrivain sachant décrire un être et un décor. Talent rare en notre époque où beaucoup de gros titrages ne sont que des litanies de dialogues aussi pauvres que vides de toute réflexion.

En conclusion, ce roman m'a émerveillé et je suis heureux que Babelio et les Editions Cairn m'aient offert, lors d'une Masse Critique, l'opportunité de découvrir un éditeur que je ne connaissais pas et un auteur prometteur qui, à mes yeux, se hisse au niveau de Pierre BENOIT ou Morris WEST.
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J'ai reçu ce livre dans le cadre de la Masse critique : merci Babelio et merci aux Editions Cairn.
J'ai beaucoup apprécié le volet régional du récit, connaissant personnellement bon nombre des lieux de l'histoire ; d'autre part, l'intérêt pour des lieux de guerre hors des frontières françaises complète le tableau, élargit la vision du lecteur, lui donnant un avantage sur ce que vivaient les familles à l'époque... elles ne savaient pas où étaient leurs hommes, elles vivaient dans l'attente... un sentiment également bien décrit par l'auteur.
Je reste mitigée sur le nombre de situations que l'auteur a voulu insérer dans son récit. Cela donne un côté encyclopédie au livre, avec, à mon sens, quelques longueurs. Parfois, certains événements pourraient être décrits avec un tiers de pages en moins ; on a parfois trop de temps pour "voir arriver" ce qui va se passer. Même impression avec le côté très technique ou manuel du découpage en chapitres avec dates et titres. C'est cette structuration qui m'a parfois lassée.
Mais la psychologie des personnages est très bien menée, je suis donc allée jusqu'au bout de la lecture... avec une accélération des événements dans les deux derniers chapitres, contraste avec le début assez long dans la mise en place du roman.
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Ce roman est intéressant pour ses références historiques et plus précisément pour ce qui s'est passé pendant la seconde guerre mondiale dans le sud-ouest et en Afrique du Nord.
Cependant je ne me suis pas vraiment attachée aux personnages et je me demande pourquoi.
Peut-être est-ce une question de style. On reste en retrait des événements et on s'investit très peu dans l'histoire.
Mais j'ai bien aimé les descriptions de la campagne et certaines traditions maintenues malgré l'occupation.
Il faut également convenir que j'ai lu beaucoup de romans sur cette période et qu'il est difficile d'écrire un texte original sur le sujet.
Merci à Babelio et aux éditions Cairn pour cette découverte.
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Au camp de base, devant la tente-hôpital, un groupe d'infirmières et d'infirmiers tentaient de trier les hommes en fonction de leurs blessures. Pour ce premier arrivage, très vite ils se regardèrent, consternés : aucun souffle de vie ne semblait plus les rattacher au monde des vivants. On les mit sous la tente, un médecin vint les examiner puis il fit signe de les recouvrir d?un drap. C'était fini pour eux : la campagne d'Italie n'avait duré que quelques heures. Une infirmière s'avança pour exécuter l'ordre : Militza.

Quand elle reconnut Alain, inerte parmi les autres, elle devint si paie qu'une de ses campagnes qui la regardait juste à cet instant, la prit par le bras et la fit asseoir. La jeune femme se laissa faire mais au bout d'un moment, elle vint s'agenouiller auprès du brancard où il reposait.

Elle s'enferma dans la tristesse, indifférente à tout ce qui se passait autour d'elle. Ne pouvant se résoudre à le recouvrir entièrement du drap mortuaire, elle caressa longuement son visage et se mit à pleurer, sans bruit. Elle se remémora tout à coup ce qu'elle lui avait dit au moment où ils s'étaient quittés, à la caserne à Tunis, alors qu'Alain signait son engagement pour la suite de la guerre : « Nous nous retrouverons sur un champ de bataille, une crête de montagne, au bord d'un fleuve, un pont... ». Voilà, c'était arrivé. Mais pas comme elle l'aurait souhaité. Il avait déjà la froideur de la mort.
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Ils restèrent longtemps à contempler l'eau à son bas étiage qui s'en allait doucement dans le creux de son lit, longeant tour à tour des touffes d'herbes hautes, des bandes de terre pelée, une roselière. Ainsi en allait-il de l'existence qui coulait entre des rives sans cesse renouvelées, en une alternance de jours gais et de jours tristes, de bien d'autres aussi sans couleurs particulières mais où l'absence de chagrins est déjà du bonheur.

À cet instant, les cris amoureux de deux oiseaux de nuit, postés dans les arbres tout près d'eux, retentirent comme des chants d'espoir. Ils finirent par apercevoir deux effraies aux yeux fixes, grands ouverts dans leur face blanche en forme de c?ur. Sous la pleine lune qui donnait à la nature des tons nacrés d'une insondable beauté, elles se répondirent avec ardeur puis s'envolèrent côte à côte.

Ils virent passer des ondulations d'ailes immacufées dont les courbes s'élevaient et descendaient en mouvements réguliers, silencieux, pour rejoindre les espaces où elles vivraient leurs amours. Comme le symbole d'une renaissance après la longue nuit de l'Occupation et les turbulences écloses dans son sillage.
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Toute la noce prit ensuite le chemin du château de Cadars, restauré après l'incendie qui levait en partie ravage au départ des Allemands. Il y eut d'abord une halte dans un coin du parc où s'élevait, discrète, une stèle d'un mètre de haut à peu près, posée sur un socle bas : cet ensemble en marbre gris veiné de blanc, poli comme un miroir, c'était la stèle du Souvenir. En effet, Louise et ses beaux-parents avaient décidé qu'Alain resterait au milieu de ses compagnons d'armes, là-bas au pied des Abruzzes où il était tombé. Une plaque, avec une photo sous verre encastrée dans le marbre, et les inscriptions d'usage, le rendraient présent pour toujours en ces lieux qu'il avait tellement aimés :

Alain de Labarthe
(1er janvier 1921-12 janvier 1944)
Mort aux combats du Monna Casale
Campagne d?ltalie
Inhumé au cimetière militaire français de Venafro

L'abbé Crèbessègues et le curé de Saint-Sauveur présidèrent à une courte prière de recueillement.
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Une fois dans sa chambre, au premier étage, Alice ne se coucha pas tout de suite. Elle ouvrit la fenêtre, contre le rebord de laquelle elle s'accouda, et resta longtemps à contempler le ciel plein d'étoiles. Certaines brillaient intensément dans le nuit noire : elle en fixe deux qui lui semblèrent scintiller par intermittence, comme si elles lui adressaient des signaux. Que voulaient-elles lui dire ? Le destin des hommes est-il écrit dans les étoiles ?
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