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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
La misère, la peur de ne pas y arriver, d'être licencié, on courbe la tête devant les petits chefs, devant les propriétaires, devant les clients, on loue un logement minable, on se bat pour le moindre mark…

La misère, on est en plein dedans : les années 30, en Allemagne, ne font pas de quartier pour les petites gens. Et pourtant, « le Môme » et « Bichette » vont se connaitre et vivre une histoire d'amour qui dure. Et quand « le Mouflet » naitra, leur amour se renforce encore. Heureusement, parce que leur vie, qui n'était déjà pas folichonne, devient de plus en plus dure.

Hans Fallada, l'auteur d'un des chefs-d'oeuvre de la littérature allemande d'avant-guerre, nous dépeint avec une fausse candeur l'horrible condition des petites gens, celle qui fera par là-même le terreau du nazisme. Nous sommes au plus près de leur vie, de leurs pensées, de leurs sentiments.
La lecture de ce roman m'a fait penser à « Candide », d'autant plus que les titres des chapitres sont présentés de la même façon, des sortes de mini-résumés.

J'ai beaucoup aimé ce roman attachant qui met le doigt sur la condition des Allemands de cette époque.
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Après une petite phase d'étonnement voire de déception en découvrant le style d'écriture assez théâtrale qui se moquerait presque de ses personnages principaux « Bichette » et « Môme », j'ai été littéralement happée par leur histoire et le style a pris son sens. Dans l'Allemagne des années 30, Bichette et Môme, jeunes adultes, se marient quand ils découvrent que Bichette est enceinte. Non aidés par leur famille, ils doivent s'en sortir dans une Allemagne qui licencie à tout va et où les prix n'ont jamais été aussi élevés. Unis par la force de leur amour, ils tentent de s'en sortir au jour le jour.
Hans Fallada signe ici à mon avis un grand livre en nous offrant l'histoire de Bichette et de Môme, il en ressort une satire sociale sur l'univers impitoyable du capitalisme. A l'image de « Les raisins de la colère » de Steinbeck les rapprochements et les comparaisons avec les crises économiques que nous connaissons sont perceptibles et rend cette histoire universelle malgré un contexte historique particulier : l'Allemagne de Weimar et la crise économique des années 30 avec en filigrane la montée du nazisme.
Je suis presque étonnée que ce livre ait été lu que par une poignée de lecteurs sur Babelio. Un livre à découvrir.
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Précarité, chômage, la crise économique des années 30 en Allemagne sert de cadre à cette satire sociale doublée d'une émouvante histoire d'amour. Un superbe livre, écrit dans un style limpide et réaliste, qui mérite sa réputation de classique de la littérature allemande.
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Quitte à choquer car le sujet de ce livre est grave, sérieux (serious au sens anglais), sa lecture a été reposante, revivifiante, et enrichissante.
Je ferai juste d'entrée une remarque sur l'édition en Folio (comme indiqué ci-dessus, j'ai regretté une relecture négligente par l'éditeur qui a laissé quelques coquilles.
Puis, je parlerai de la structure, ou de la construction de ce roman-bijou, comme une pierre précieuse, car il s'apparente à une aigue-marine, ou une émeraude, ou une topaze. Un peu dépassé de mode, peut-être, mais tellement fin.
Donc le roman est découpé en tableaux (chapitres), 51, sauf erreur, pour un total d'environ 460 pages, et chaque tableau est intitulé de manière à présenter, à presque résumer ce qui va suivre mais sans détruire l'envie de prolonger l'aventure, sans détruire un effet de surprise... j'ai trouvé le procédé très cinématographique, me rappelant les films muets et ces tableaux écrits qui annoncent ce qui va suivre sans toutefois casser le suspense. Et bien sûr, ce roman qui nous plonge dans l'Allemagne, Berlin, du tout début des années trente, n'est pas loin de ce cinéma muet qui a fait aussi la gloire de l'Allemagne de Weimar.
Car, ensuite, ce roman nous emmène dans l'Allemagne de Weimar. Cette jeune République, pratiquement morte avant d'avoir vécue, détruite, anéantie en 1933. le contexte historique précis est signalé par l'auteur de manière très très légère. de temps en temps, à deux ou trois reprises, il évoque le conflit entre communistes et nazis, dans cette Allemagne, il évoque aussi l'antisémitisme, je dirais même un certain marquage, mais cela reste fugace et secondaire, voire même moins que secondaire.
Ce qui est revivifiant, je dois justifier mes qualificatifs d'introduction, est le coeur de ce roman magnifique.
La vie d'un jeune couple plongé dans un quotidien médiocre, difficile, pauvre mais pas tant que ca (par moments), continuellement en proie à la précarité, le spectre du chômage, le comptage des sous qui restent ou pas. Si ce couple a vécu il y a près d'un siècle, et que ce roman a été écrit il y a..., son auteur est mort en 1947..., il y a là une actualité, une contemporanéité, une modernité saisissantes.
Nous suivons la vie au quotidien de ce petit couple, banal, médiocre (ôtons le péjoratif de ce terme et laissons lui le sens "moyen"), amoureux, mais un peu benêt quand même, courageux certes, mais peu réfléchi. Il est sympathique et l'écriture de Hans Fallada épouse parfaitement l'empathie que le lecteur ressent.
Mais cela est détail car Hans Fallada veut montrer son Allemagne de Weimar entre la déflagration de la crise économique de 1929-30 et l'arrivée du monstre nazi en 1933. Et son oeuvre est alors d'une finesse, d'une intelligence qui la rendent universelle.
En effet, Hans, le Môme, est employé dans un magasin de vente Mandel, au rayon de vêtements (genre les Galeries Lafayettes...). Et d'un coup surgit, un gars grassement payé qui va rationaliser tout cela. Et qui met les vendeurs en concurrence et au pourcentage.
Cela nous rappelle forcément quelque chose. Aujourd'hui encore, les hôpitaux par exemple. Il faut faire du chiffre. Les managers décrits dans ce livre sont les répliques exactes des managers d'aujourd'hui, maniant le froid et le chaud pour mieux tenir leurs employés. Ce ne sont pas des monstres, ils veulent juste faire tourner l'entreprise, pour son bien. Car le bien de l'entreprise, c'est le bien de ses salariés.
Ces pages sont en miroir criantes de vérité, de cruauté, et de découragement : quoi ? depuis ? toujours pareil ?

Pourquoi ce livre m'est apparu précieux et dynamisant ?
D'abord pour son auteur, Hans Fallada, qui a été une montagne de souffrances et de douleurs, mais qui écrivait tellement simplement, tellement précisément, tellement nettement, tellement gentiment.
Pour ses héros, qui quoique médiocres, ont l'empathie et la sympathie de leur auteur, et celui-ci, par sa plume légère et fine, et claire, sait nous faire partager ses sentiments.
Parce que cette histoire est devenue quasiment intemporelle (les gilets jaunes), sauf qu'alors manifester n'existait pas vraiment. D'ailleurs, il l'écrit, si tu veux te rebeller, tu votes communiste ou nazi. Les choses sont celles-ci.
J'ai aimé ce livre car il dépasse son cadre spatial (l'Allemagne, Berlin) et temporel.
D'où mes trois qualificatifs d'entrée : reposante (car l'écriture est limpide et la construction rigolote), revivifiante car elle donne du courage et du dynamisme (on arrête de pleurnicher et de se plaindre, ce que ne font pas les héros et pourtant) et enrichissante car grâce à Hans Fallada, ou Thomas Bernhadt, ou Imre Kertesz, Thomas Mann, Heinrich Mann, que de belles lectures encore à vivre.



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Dans les années 30, en Allemagne, le Môme et Bichette, comme ils s’appellent entre eux, sont en couple depuis quelques temps et apprennent que Bichette est enceinte. Ils se marient et s’installent dans la ville d’origine du Môme. Seulement, son emploi est plus que précaire : son employeur abuse de ses employés en leur faisant faire des heures supplémentaires à foison et en les traitant très mal. A cause d’une mauvaise parole, il se fait licencier et le couple se retrouvent à devoir trouver un autre emploi pour survenir à leurs besoins.

Sous couvert de la crise économique qui a touché entre autre l’Allemagne, l’auteur nous dépeint les années difficiles d’un couple. Les économies et le stress du travail de plus en plus exigeant rendent leurs situations difficiles. Mais au-delà de ce sujet, c’est bien une véritable histoire d’amour qu’il s’agit : leurs difficultés les soudent de jour en jour et la venue du Mouflet, le bébé les rendent heureux.

Le Môme est très négatif et Bichette est plus positive. Ce qui rend les choses réalistes en quelque sorte, c’est qu’on finit par s’attacher à ce couple et à leur enfant : au milieu du livre, j’ai eu très peur pour eux. C’est un bon signe pour dire que j’ai vraiment apprécié ce livre.
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Me voilà de nouveau émerveillé à la lecture de Hans Fallada, par ce premier roman paru en 1932 qui lui valut une telle célébrité que même les nazis, une fois accédés au pouvoir, composèrent avec lui après une courte période d'ostracisme et de mise à l'index.
Le récit se compose en parties égales de l'histoire d'un amour idyllique, sans ombre et sans reproche, entre un jeune homme et une jeune fille du peuple, et de celle de leur résistance désespérée contre la perte de leur propre dignité, pour cause de la crise économique qui s'abat sur eux comme sur l'ensemble de la classe populaire allemande à l'époque de la rédaction de l'opus. Toute la force de cet amour est mobilisée contre la déchéance morale qu'entraînent les privations dès le début, les efforts de préservation éthique face à des modèles de dépravation et de manque de scrupules (les personnages de Mia Pinneberg et de Jachmann, puis les grappilleurs de bois), de défense de son amour-propre dans des milieux professionnels de plus en plus vexatoires, de sauvegarde de sa dignité dans la misère, enfin ; mais la dérive sociale finit par avoir raison de l'amour.
La focalisation autour du couple (et d'un nombre somme toute réduit de personnages secondaires), à l'instar de Seul dans Berlin, ne constitue pas un obstacle à la compréhension de la généralité des phénomènes qui ont cours à l'échelle de la société tout entière, ni à la perception de l'atmosphère de l'époque. À ce propos, la montée du nazisme et l'émergence de conflits sociaux sont sans doute encore trop prématurées pour être représentées dans leur dimension collective, à moins que ce soit une décision consciente de l'auteur, en attribuant à son héros une équanimité blasée entre nazisme et communisme, de montrer l'indifférence et la dépolitisation de la classe populaire de l'époque. Cependant le nazisme est ridiculisé et dénoncé à deux reprises : par le personnage rustre et déloyal de l'employé Lauterbach, et comme élément calomnieux qui contribue au licenciement du Môme de son dernier emploi au grand magasin (du Juif) Mandel. (Aucun angélisme pour les Juifs, et même un soupçon d'antisémitisme vague, dans ce roman). Quant à Bichette, dont la chute nous révèle la profondeur de sa perspicacité – ainsi que sa supériorité intellectuelle et caractérielle sur son mari :
« Elle a quelques concepts simples ; que la plupart des gens sont mauvais seulement parce qu'on les a rendus mauvais, qu'on ne doit juger personne parce qu'on ne sait pas ce qu'on ferait soi-même, que les grands pensent toujours que les petits ne s'en rendront pas compte – c'est ce genre de choses qu'elle a en elle, elle ne les a pas inventées, elle les a en elle. Elle a de la sympathie pour les communistes.
Et c'est peut-être pour ça qu'on peut rien raconter à Bichette. » (p. 165)

Serait-ce cette dernière phrase ou d'autres subterfuges de ce genre qui ont épargné les camps d'extermination à Fallada et lui ont même valu un roman sur commande de la part du régime ?

J'applaudis de nouveau la beauté de la traduction de Laurence Courtois, surtout dans son habileté à rendre le parlé et le langage argotique sans calques ni démesure, avec un rythme qui sonne toujours juste. Par contre, je suis interloqué par la quatrième de couverture qui prétend qualifier ce roman de « satire sociale » : sa noirceur n'a absolument rien de satirique, c'est au contraire ce qui rend une prise de vue tellement instantanée sur son contemporain, tout aussi intemporelle et même actuelle.
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J'aime beaucoup le style de Fallada, les petites histoires dans la grande Histoire, qui permettent de se projeter dans un tableau assez fidèle de la société allemande de l'époque.
Mais surtout de connaître les hauts et les bas, les rêves, les craintes et les déboires d'humbles personnes.
Des personnes auxquelles on peut s'identifier car elles sont comme nous au final.

C'est donc avec un grand intérêt que je me suis lancé dans Quoi de neuf petit homme?

On y suit ici Johannes Pinneberg et sa femme Emma Mörschell, qui attendent un enfant au début des années 30.
Mais le couple se voit vite confronté à la dure réalité, l'Allemagne est en crise, le travail manque, l'argent manque, et l'hyper inflation a rendu la vie inabordable.

Cela n'empêchera pas le couple d'y croire et de se battre.
D'un mode de vie plus modeste à des sacrifices plus drastiques.
De conditions de travail dégradées à une hypocrisie générale et un manque de solidarité flagrant.
D'une perte d'estime et d'espoirs à un système cherchant à s'exonérer de toute indemnisation.
Nous verrons le couple traverser chaque épreuve, et s'accrocher, pour le Mouflet

Une belle histoire d'amour, d'un couple prêt à braver toutes les épreuves.

Mais aussi le portrait fidèle d'un Berlin en crise, où la misère règne, et où le crime et la prostitution deviennent des moyens de survie. Une Allemagne où le petit peuple meurt de faim, et où peu à peu, la haine monte contre les juifs, eux qui tiennent les banques, les commerces et les administrations... tout du moins d'après le NSDAP, parti qui devient de plus en plus influent, et amorçant l'ascension d'Hitler au pouvoir.
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Un grand classique de la littérature allemande. Hans Fallada a su dépeindre, dans de nombreux livres, de manière très juste la vie en Allemagne durant les années 1920 et 1930, notamment à Berlin, la capitale. Il a donné la parole à des personnages du peuple. Il montre dans ce livre les conséquences de la grande crise économique : chômage, précarité, ...
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