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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Le braconnier de Dieu, c'est l'histoire de Grégoire Quatresous, dit « Vingt Centimes ». Jeune homme épris de coquineries, cherchant avec son ami Toussaint Baboulot à oublier de temps en temps les affres de l'Occupation dans les bras d'une femme généreuse dont le mari est prisonnier, c'est un soir de 1943 en revenant de chez la mère Françoise que son destin va prendre une tournure inouïe. Pour échapper à une patrouille allemande qui traque les deux compères, il ne doit la vie sauve qu'en trouvant refuge auprès de moines Trappistes. C'est comme cela qu'il va devenir Frère Grégoire à l'abbaye Notre-Dame de Sept-Fons.
Vingt-six années consacrées à la dévotion et à la communauté de ses frères moines... Et puis un dimanche de juin...
« Ce fut en allant voter Pompidou que Frère Grégoire rencontra le péché. » C'est d'ailleurs ainsi que commence ce récit savoureux de René Fallet. Tout est annoncé dans cet incipit jouissif à souhait...
Ce dimanche matin-là, le chemin de Frère Grégoire va rencontrer celui de Muscade, belle et voluptueuse marinière dont la péniche est amarrée sur la berge du canal du Nivernais. Non, je vous assure qu'il n'y a pas de contrepèterie dans cette phrase...
C'est un dimanche matin de juin qui sent l'odeur enivrante des pistils, l'école buissonnière et le pastis...
Muscade, c'est la jolie fleur rouge d'une bouche, c'est un pépin qui se glisse dans le fruit défendu, quelque chose de trouble et de féminin. C'est un rire gorgé d'impudeur et de jaja, c'est le bleu du ciel qui se retourne, c'est la java dans tous ses états...
Quand le vin de messe est tiré, il faut le boire !
Frère Grégoire ne s'en remet pas, certaines mauvaises langues diront que, s'en retournant à l'abbaye après cela, au bureau de vote, se saisissant d'un seul bulletin, il aurait même voté communiste...
Je vais vous faire une confession : ce court roman m'a fait un bien fou. C'est une ode à l'incivilité, à la chopine et à l'amour. Chaque page se boit comme un verre de Saint-Pourçain.
C'est l'aventure au bord du zinc, c'est le soleil dans les verres, c'est la joie au balcon à gorges déployées...
C'est follement drôle et c'est fin en même temps, jamais vulgaire, fin de poésie... Poésie champêtre, rurale, poésie de la fraternité et de l'amour...
Chaque phrase se boit comme du petit lait. « C'est le petit Jésus en culotte de flanelle ! »
Drôle, léger oui... Mais ne vous y trompez pas, derrière l'allure d'une farce paillarde et anticléricale, derrière la langue truculente de René Fallet, se cache aussi une fable inspirée qui fait l'éloge de la liberté et de la joie de vivre.
Apôtre de l'esprit libre, René Fallet nous invite, en fustigeant la religion, à revisiter la notion du péché et à nous éprendre de la vie telle qu'elle vient, avec ses gourmandises et ses chemins de traverses...
Et Dieu dans tout ça ?
Dieu ? Il s'en sort plutôt bien merci pour lui, dépoussiéré, réhabilité, remis au coeur de la vie...
Le braconnier de Dieu, c'est un orgasme bucolique, oenologique, fraternel, littéraire...
Le miracle de ce petit livre sans prétention est que chaque page est un éveil des sens.
Un roman à déguster sans modération...
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Le destin va, par deux fois, changer la vie de Grégoire, une première fois pour échapper aux allemands il se réfugie au monastère où il y restera vingt six ans; puis une seconde fois lors de l'élection de Pompidou où il va retrouver la vie civile dans les bras d'une femme .
Une suite de péripéties, de conversions et d'amitiés va modeler la nouvelle vie de Grégoire , pour son plus grand bonheur, mais pas toujours pour celui de ceux qui l'entourent.
Des dialogues Irrévérencieux, blasphématoires et parfois antiféministes, l'excuse que l'on peut avancer, ce roman fut écrit en 1973, mais qui donne une bouffée d'air frais justement au regard de certaines productions du 21ème siècle où l'on ne peut plus rire de rien.
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Je dois avouer que, à la vue de la couverture, j'ai longtemps hésité à entamer ce livre.

Mais je le regrette aujourd'hui. J'y j'avais su, je l'aurais ouvert beaucoup plus tôt.

Un petit livre sans prétention.

Et cela fait du bien.

Drôle. Léger.

et surtout, sous ses airs de ne pas y toucher, c'est une sacré leçon qui est distillée dans ces pages : critiques de la religion et de la notion de péché, grande liberté de pensée, pouvoir de la foi qui déplace des montagnes... Un bon générateur de réflexion!

Premier livre lu de René Fallet, et surement pas le dernier.
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A la question « Votre oeuvre est abondante et variée. Peut-on y distinguer plusieurs veines ? », René Fallet a répondu : « J'en vois deux principales, la veine whisky et la veine beaujolais. La première plus mélancolique, plus britannique également. L'amour se marie assez bien au whisky. Comme un glaçon. La veine beaujolais est plus débridée, plus joyeuse, plus aérée aussi. En un mot, plus heureuse. » ‘'Le braconnier de Dieu'' relève sans conteste de la veine beaujolais…

Grégoire Quatresous, jeune homme, devient Frère Grégoire à l'Abbaye de Sept-Fons pour éviter un sort funeste. Après vingt-six ans de vie cloîtrée et paisible, il a un incident de parcours et une divergence d'opinion avec le père abbé sur la notion de péché : « J'ai fait l'amour. C'est là-dessus qu'il faut me juger. Pas sur l'oeuvre de chair. L'oeuvre de chair, d'accord avec vous, mon père, c'est laid, c'est sale. Pas l'amour. (…) On ne peut pas se repentir d'une chose qu'a été si belle et si propre. On se repent de ce qui est mal, pas de ce qui est bien. »
Menacé d'être chassé de l'ordre, il prend ses cliques et ses claques et redevient Grégoire Quatresous. Recherchant et retrouvant son copain de bamboche lorsqu'il était jeune homme, il trouve un emploi dans la ferme où travaille celui-ci.

Nous sommes au quart du livre et le décor est planté…

Si Grégoire n'est plus Frère Grégoire, il n'en reste pas moins un vrai croyant ; il va essayer de ramener à Dieu les brebis égarées qui l'entourent avec des méthodes pas toujours conformes aux règles enseignées à l'abbaye de Sept-Fons ; c'est bien connu, ‘'les voies du Seigneur sont impénétrables''… Il ne ménagera pas ses efforts tout en profitant des joies de la vie civile et ira même jusqu'à créer… mais je vous laisse découvrir l'apothéose finale de ce parcours épique rempli de bonne humeur et de truculence.

Parlant de René Fallet, Antoine Blondin comparait « sa délicatesse de facture (…) à un fabricant de porcelaine dans un magasin d'éléphants ». Ce roman en est une illustration.


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Un paysan , devenu moine par hasard, rencontre le pécher de chair par hasard le jour de l'élection de Pompidou, après 26 ans de monastère.
Sa vie s'en trouve bouleversée et , de fil en aiguille, ce brave homme (devenu défroqué) va propager la parole divine à sa manière avec l'aide de la Divine Bouteille et du saint Litre...
Une satire humoristique de la religion dans la lignée de Cavanna.
Un vrai moment de détente !
C'était la 1ere fois que je lisais un livre de René Fallet mais j'en lirai sans doute d'autres.
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Il est des livres dont la première ligne est déjà une invite exceptionnelle, de celles dont on se souvient et que l'on savoure. "C'est en allant voter Pompidou que frère Grégoire rencontra le péché". Tout un programme !
fidèle à sa conception humaniste utopiste ? de la société, René Fallet nous livre un de ses romans veine Beaujolais, plein de son amour des gens les plus simples, ses dialogues irrésistibles de drôlerie, parfois, à la Audiard (ou l'inverse ?), nous transportent dans un monde loin de la grisaille plein de chopines joyeuses jusqu'à une abbaye de Thélème dédiée à Saint Pourçain, de goût bien connu.
Qu'à cela ne tienne si deux compères après avoir éclusé quinze litres à eux deux ont le gosier sec pestant contre la faible contenance du barricaut, nous on s'amuse, et si Fallet n'est pas de la grande littérature, son style en vaut largement celui d'écrivains qui nous écrivent leurs platitudes.
Et comme l'ancêtre de son ami Brassens réclamons du côté de Bicêtre des livres de Fallet!
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Un moine voit sa vie bouleversée par l'amour...
Un livre d'une incroyable drôlerie.
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