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EAN : 9782070374793
288 pages
Gallimard (02/09/1983)
3.93/5   258 notes
Résumé :
Deux vieux paysans, deux amis, le Cicisse Chérasse et le Glaude Ratinier, achèvent modestement leur existence aux confins d'un village bourbonnais en voie de disparition.

Une nuit, une soucoupe volante se pose dans le champ du Glaude. Un extra-terrestre en sort, que le Glaude appellera " la Denrée ". La Denrée vit dans un austère astéroïde où les notions de superflu sont inconnues.

L'absorption d'une assiettée de soupe aux choux va plo... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (37) Voir plus Ajouter une critique
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Jaligny ressemble à des tas et des tas de villages : un raz-de-marée a tout emporté. Ils ont appelé ça les Glorieuses. Les jeunes sont partis essaimer en usine, nicher dans les achélèmes, faire les trois huit dans le neuf quatre pour se payer une deux chevaux. Seuls quelques inadaptés, des Bourbonnais pure souche «mi-rouges mi-blancs», sont restés végéter sur place. C'est le cas de deux vieux paysans, le « Bombé » et le « Glaude », qui résident dans des fermes voisines au hameau des Gourdiflots. Ils vivent à l'écart du progrès, en quasi autarcie, profitant d'un art de vivre « à la française ». Ils boivent avec excès, fument du vieux tabac gris et se permettent des distractions toutes rabelaisiennes. Vous connaissez la suite… Un visiteur d'outre galaxie gare sa soucoupe dans le pré du Glaude. Il vient tout droit d'Oxo, un astéroïde qui symbolise notre belle modernité : les excès ne sont pas tolérés, les aliments n'ont pas de goût, les femmes s'autofécondent, le plaisir n'existe pas, tout est régi par un aéropage technocratique. Les moeurs de Gourdiflots sont une révélation pour les Oxiens qui comptent bien s'en inspirer. le film est très proche du roman, les dialogues sont parfois repris au mot près. Et pourtant, j'ai le sentiment que le texte s'essouffle moins que son adaptation, d'autant plus que l'auteur y livre une satire des moeurs villageoises. C'est drôle, haut en couleur, irrévérencieux et c'est surtout plus profond que ça en a l'air. Je reprends ce slogan à mon compte "du pain, du vin et des copains !". (Bon, j'attendrai le week-end, je dois bosser pour payer les traites du monospace avec radar de recul.)
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Les maisons de le Glaude et celle de Cicisse me rappellent celle de ma tante Juliette et de mon oncle Marcel : même toile cirée, papier collant attrape-mouches, cuisinière à feu de bois, tit canon (en Normandie, c'est le coup d'cid'), tit coup pour le facteur (le tit calva en Normandie)... Manque plus que les dominos ou la coinchée. Ma tante avait l'étable à cochons à côté de la chambre pour lui tenir chaud l'hiver.
.
Mais "La soupe aux choux" est avant tout un conte avec une morale.
1 ) Où va-t-on avec le béton ?
Pourquoi abandonne-t-on les vieux dans notre société ?
.
2 ) Il y a un Ange pour les pauvres gens généreux : La Denrée ( le "martien" tombé du ciel) rend au centuple la pièce prêtée, et le Glaude admet que sa femme, redevenue jeune, fasse sa vie, et lui donne même son argent quand il part.
L'Ange, symbolisée par La Denrée, n'oublie pas d'emporter les racines (au sens propre et au sens figuré) des vieux quand il les emmène dans son paradis.
.
Je n'ai malheureusement pas encore lu le livre, mais je pense que le film le respecte, avec de supers de Funès, Carmet et Villeret, et il est formidable !
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Tel le battement de l'aile du papillon générateur de tempêtes à des milliers de kilomètres, qui pourrait imaginer qu'un beau chou du jardin accompagné de quelques carottes et de deux ou trois grillons revenus dans une pôle bien culottée pourrait modifier le destin des occupants d'une petite planète à 22 millions de kilomètres? René Fallet bien sûr! et sa truculente soupe aux choux (on ne décroche pas le prix Rabelais par hasard).

Tout le monde connaît le chef d'oeuvre du septième art, (il y a même Louis de Funès, dirait Benabar pour échapper à ses devoirs de sociabilité), qui réunissait les regrettés Villeret et Carmet. Et pour une fois, le film et le roman sont strictement superposables (il est vrai qu'il y a peu de messages entre les lignes).
Bien entendu inutile de se créer une image mentale des personnages : c'est fait et la couverture est là pour en rajouter une couche.

L'histoire est connue, deux septuagénaires hédonistes, vouant un culte au chti canon, et au perniflard, (« des hommes qui savent ce qu'est la soif ») attirent par leurs flatulences dignes de la France a un incroyable talent, un oxien qui va découvrir le monde des émotions positives.

L'avenir de nos deux compères, aux années comptées, à mille lieues des évolutions imbéciles de l'expansion économique, menacés d'expulsion par un projet de parc d'attraction, s'inscrirait-il dans les étoiles?

Il y a un peu de Clochemerle et de Don Camillo dans le portrait de de cette société rurale en mutation, en équilibre précaire à la lisière d'une révolution dont on peut constater aujourd'hui que l'on s'engouffrait dans une impasse. Hélas, il est peu probable que la solution se situe à des années lumière, s'il en existe une.

Le style est très ….terroir, un hommage au bourbonnais, qui n'existe même plus comme entité administrative.
Ce n'est pas un chef d'oeuvre de la littérature, soyons clair, mais une courte récréation pittoresque, qui ne peut pas faire de mal


Lien : http://kittylamouette.blogsp..
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Dans ce bourg du Bourbonnais, il n'y a plus de boulanger, plus de facteur, plus de curé, plus d'idiot du village, plus de coiffeur, plus de crottin sur les routes.
Et il est sûr qu'un jour il sera rayé de la carte et peut-être même du globe.
Il ne subsiste au hameau des Gourdiflots, situé à moins d'un kilomètre de ce bourg, que deux "exotiques", Claude Ratinier dit "le Glaude" et Francis Chérasse dit "le bombé".
Habitant deux masures de bois, ils ne pensent qu'à manger et surtout à boire, trouvant dans le canon de rouge, l'ultime joie de leurs vies finissantes.
A la suite d'une bonne veillée, bien arrosée, le Glaude est réveillé, la nuit suivante, par la tempête qui se lève et aperçoit par une lucarne grillagée de la souillarde, une soucoupe volante posée au milieu de son champ.
C'est le véhicule du glougloutant martien, rapidement surnommé "la denrée" parce que c'est plus commode d'avoir un nom.
Le voyageur des étoiles est, en réalité, oxien, il n'a droit de voyager dans l'espace que depuis très peu de temps car il a été recalé trois fois au permis de conduire les soucoupes. Pourtant sur Oxo, la soupe aux choux, que la denrée a rapporté des Gourdiflots, sème le trouble. Elle sent trop le plaisir et l'amitié car sur Oxo, le superflu est superflu et dangereux....
René Fallet se lance dans la science-fiction ? Il nous offre plutôt un livre à la fois tendre et truculent, quelques pages de joie et de plaisir à consommer sans modération, un récit humain et drôle plein de personnages attachants.
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Ne me dites pas que vous n'avez jamais vu le film de Jean Girault avec de Funès, Carmet et Villeret, j'aurai peine à le croire !
Car s'il ne figurera sans doute jamais au panthéon du septième art, "La soupe aux choux" est un classique du cinéma populaire, et soit dit en passant vaut bien "Les visiteurs" et autres "Ch'tis"...
Enfin bref....

Comme le film est une adaptation assez fidèle du roman, je n'ai pas à la résumer, si ?

Donc, dans un hameau isolé, deux vieux paysans vivant en quasi autarcie, voient leur vie bouleversée par la visite d'un extraterrestre.
Voici pour le pitch pour rester dans le vocabulaire cinématographique.

Le plus du livre de Fallet, écrit en 1979, est la tendresse dont l'auteur fait preuve à l'égard de ses personnages, deux "exotiques", fossiles vivants d'une ruralité révolue que Fallet semble regretter.

Le Cicisse (alias le Bombé) était puisatier, le Glaude sabotier, deux métiers obsolètes, comme le sont les deux vieillards.

L'arrivée inopinée d'un extraterrestre va apporter la preuve que ces deux hommes qui appartiennent à un passé révolu peuvent (sans le vouloir il est vrai) créer une révolution avec leur traditionnelle soupe aux choux...

"La soupe aux choux", est une lecture légère, mais que l'on aurait tort de croire être une simple farce paysanne, car plus encore que le film, elle dépeint la désertification des campagnes, et l'obsolescence (programmée ?) des choses et des gens.
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Citations et extraits (29) Voir plus Ajouter une citation
Il grogna :
— Arrête de pleurnicher, t’es vilain comme un cul quand tu fais tes grimaces ! Comment que vous y avez fait, la Francine et toi ?
— Ben… comme tout le monde…, bredouilla Chérasse.
— Je te demande pas des détails ! Comment que c’est arrivé ?
Le Bombé, prostré, réfléchit, remonta dans la nuit des temps,
reprit sans le savoir les mêmes mots qu’avait employés la Francine :
— Elle s’ennuyait… Je m’ennuyais… C’était l’hiver… Et puis t’étais si loin !… J’y coupais son bois… Des fois, elle m’apportait un bol de soupe. On causait un peu. On n’était pas vieux… Ça fait que c’est arrivé tout seul. Mais on s’en voulait, le Glaude, on s’en voulait ! On se disait qu’elle était qu’une bourrique, que j’étais qu’un verrat…
— Et pis vous recommenciez…
— D’accord, d’accord, tant que ça pouvait, mais avec du remords partout. Tu nous en as gâché des soirées !
— Excuse-moi.
— Oh ! c’était pas de ta faute !
— Merci quand même.
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La soupe aux choux mon Blaise, ça parfume jusqu'au trognon, ça fait du bien partout où qu'elle passe dans les boyaux. Ça tient au corps, ça vous fait mettre des gentillesse dans la tête. Tu veux qu'cht'y dise : ça rend meilleur.
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Le Glaude plongea la main dans sa musette, imité par Cicisse, et deux poignées de louis s'abattirent sur la noce...
- Non de Dieu ! des pièces d'or, tonna le marié en plongeant tel un gardien de but dans la poussière...
-Vous battez pas, y en aura pour tout le monde ! bramaient le Glaude et le bombé en aspergeant de louis la foule à quatre pattes...
... On déculotta, dans le feu du combat, une enfant de Marie.
On se dit des gros mots.
On se fâcha pour la vie.
On se prit aux cheveux, aux indéfrisables.
On se fila des coups de boule dans les naseaux...
Le maire perdit ses bretelles.
On s'empoigna aux parties nobles. On s'estoqua aux honteuses
Quelques nez éclatèrent...
Y en a encore, s’époumonaient Chérasse et Ratinier.
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"Il n'y avait plus, non plus, de curé. Le vieux n'avait pas été remplacé par un neuf. On ne voyait plus de soutane au hasard des chemins, et le mécréant dépité n'avait plus le loisir de gueuler "à bas calotte!", puisque, aussi bien, il n'y avait plus de calotte. Certes, il demeurait encore un ecclésiastique affecté au chef-lieu de canton mais, appartenant à tous, il n'était en fait à personne. Pour le coup, le bonhomme avait été aigrement surnommé par ses ouailles éparpillées "le prêtre-à-porter". Mon Dieu oui - et que Dieu lui pardonne -, déguisé en notaire, il s'en allait porter à toute allure la bonne parole de commune en commune, main bénisseuse et pied sur l'accélérateur, expédiant messes, extrêmes-onctions, mariages, enterrements au grand galop de ses cinq chevaux. Résultat, au village, on était absous avant même d'avoir eu le temps de pécher, ce qui retirait bien de l'agrément à l'affaire. En somme, il n'y avait plus de Bon Dieu. Ou guère. Ou si peu." (Fallet, 1983)
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Il subsistait encore, vaille que vaille, au hameau des Gourdillots, deux « exotiques » comme on les désignait, deux fossiles de la plus belle eau, deux pauvres chtites créatures de ce pauvre vieux Bon Dieu de Bon Dieu. Le premier de ces derniers des Mohicans, de ces fruits secs, tannés, confits dans le rouge, de ces insolites d'un autre temps rejetés par l'électronique et même par le moteur à explosion, le premier donc de ces deux druides de la chopine s'appelait Francis Chérasse, dit « Cicisse », dit « Le Bombé » vu qu'il était un petit chouilla bossu sur les bords et aux entournures. Le second, c'était Claude Ratinier, « Le Glaude », comme on prononçait par chez-lui. Un chez-lui qui tombait d'après lui quelque peu en couille, il voulait dire en quenouille.
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Vidéo de René Fallet
22 janvier 1977 René Fallet, dans son bureau parle du chat en général et présente son chat Siamois, Bonnot. Pour lui il y a quelque chose de féminin chez le chat. Photographies de Georges Brassens.Photographie de chat.
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