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3,55

sur 165 notes
Faulkner est un des auteurs totem américains que je veux absolument découvrir mais dont je n'avais pas encore trouvé la clé d'accès; aussi, le découvrir par quelques nouvelles m'a semblé le bon rivage pour tenter de l'aborder.

C'est chose faite avec ces trois courtes histoires qui, à défaut de m'éclairer sur le sens et l'orientation globale de son oeuvre, donnent un aperçu saisissant de son écriture et de sa tonalité : ici une atmosphère lourde et poisseuse de Sud sale, là la morbidité de personnages séchés ou englués dans leurs folies, partout une pesante sensation de désespoir.

La manière dont est abordée la première, « Une rose pour Emily », renforce son caractère épouvantable, avec un narrateur extérieur qui évoque l'aride et solitaire Miss Emily, enterrée vive chez elle avec ses secrets.
Je n'ai pas compris le sens de « Chevelure », qui voit un homme s'escrimer sou à sou toute sa vie pour une femme aperçue enfant devant la devanture de son salon de coiffure, mais son happy end m'a laissé un sentiment de malaise.
« Soleil couchant » et « Septembre ardent » abordent toutes deux le racisme envers les Noirs sous des angles différent, brutal dans l'une, pernicieux dans l'autre et là encore, la folie sous-jacente laisse une empreinte de terreur désagréable sous la rétine.

Mais la précision du style est parfaite, la plongée au fond des âmes des personnages est immédiate à défaut de compréhension rationnelle de leurs actes. Est-ce là le génie du grand Faulkner ? Je ressors de ce premier rendez-vous avec l'auteur poisseuse et désorientée, avec malgré tout l'envie de poursuivre l'échange.
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Les premières nouvelles que j'ai lu de Faulkner, et en français heureusement !!! Sinon je pense que j'aurai refusé de réitérer l'expérience.

Ce recueil constitue une bonne introduction de l'oeuvre originale de cette auteur, qu'il situe dans un Sud mythique, bien qu'imaginé, où tout n'est pas rose au soleil et où les consciences des hommes sont loin d'être blanches...
Le moins qu'on puisse dire, c'est que l'écriture de cet écrivain n'est pas des plus abordables.
Là où se trouve l'originalité de cette oeuvre-ci, à mon sens, c'est qu'elle dépeint, avec la maestria d'un maître de la littérature et sans concession la bassesse des petits propriétaires et autres habitants de ce Sud qui avilie une partie de sa population : et le tout sous la plume d'un blanc !

Des histoires poignantes, qui marquent par leur cruauté et l'esthétique qui s'en dégage malgré tout. Alors, pourquoi s'en priver ?
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Il me reste encore beaucoup de grands auteurs à découvrir. Faulkner en faisait partie. Pour découvrir un auteur, je choisis souvent de commencer par des nouvelles plutôt que par des pavés. C'est pourquoi je n'ai pas opté, pour ma 1ère rencontre avec Faulkner, par ses grands romans « le bruit et la fureur » ou « sanctuaire ». J'ai donc choisi ce petit recueil réunissant 4 nouvelles.

Ce qui frappe d'emblée à la lecture de chacune de ces nouvelles, c'est le lien intrinsèque entre l'auteur et sa région. Faulkner est incontestablement un écrivain du Sud. Ces récits ne pourraient pas se dérouler ailleurs, ils se définissent par leur cadre. Cette absence d'universalité ne m'a pas dérangée. C'est d'un voyage qu'il s'agit dans cette lecture avec tout ce que ça a de dépaysant et d'inconnu.
J'ai été séduite par la plume de Faulkner, aride et sèche mais pas dénuée d'une certaine beauté. L'auteur sait parfaitement transcrire l'atmosphère de sa région, lourde et plutôt désespérée même si on ressent tout de même un profond attachement. Les personnages sont très finement ciselés et très vivants, très réels.

Cette découverte de Faulkner est très convaincante et je compte bien, un jour, m'attaquer à ses romans les plus fameux.
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J'ai découvert William Faulkner à travers ces quatre nouvelles et je dois dire que son style, plutôt sombre et à la limite du cruel, ne laisse pas indifférent.
Il se dégage tout d'abord une ambiance de ces nouvelles : le racisme est sous-jacent et éclate littéralement dans "Septembre ardent", il y a en permanence une forme de morosité rampante et la pauvreté n'est jamais éloignée.
En somme, William Faulkner dépeint une Amérique sudiste rurale et sur le point de s'embraser à la moindre occasion.
Pourtant, et c'est sans doute là l'une des qualités de cet auteur, à aucun moment il n'y a de description des scènes de violence, tout est suggéré et l'imagination fonctionne, ceci étant bien plus efficace que n'importe quel écrit pourrait l'être.

A travers trois des quatre nouvelles, William Faulkner dresse trois portraits de femmes qui bien que différents n'en sont pas pour le moins flatteurs à leur égard.
Il y a ainsi la mystérieuse Emily qui vit recluse dans sa maison et ses souvenirs ; Nancy la blanchisseuse noire abandonnée par son mari et vivant dans ses craintes et ses superstitions ; et enfin Minnie Cooper, une vieille fille quelque peu aigrie et qui inventera un mensonge ne supportant plus l'indifférence des hommes.
Ces trois femmes sont peu gâtées par la nature, qu'il s'agisse de leur physique : "Elle avait l'air enflée, comme un cadavre qui serait resté trop longtemps dans une eau stagnante, elle en avait même la teinte blafarde." ou de leur santé mentale car, il faut bien l'admettre, elles ont toutes trois sombré dans une forme de folie.
Non vraiment, les femmes ne sont pas gâtées par William Faulkner, mais les hommes ne sont pas non plus en reste et attirent pour certains une forme de pitié, comme Hawkshaw, le mystérieux assistant coiffeur, ou alors passent leur temps à jaser pire que des commères, à émettre des jugements sans fondement : "Peut-être, en tout cas, n'a-t-il jamais su ce qu'était cette fille. Ou, sans doute, le savait-il, mais ça lui était égal.", ou se piquent de l'envie de faire justice eux-mêmes pour des faits pas forcément avérés : "Si c'est arrivé ? Quelle importance ça a-t-il, bon dieu ? Allez-vous laisser les salauds de nègres en prendre à leur aise jusqu'au jour où ça arrivera pour de bon ?".
La nouvelle qui m'a le plus touchée, paradoxalement, n'est pas centrée sur une femme (ou plutôt indirectement) mais sur un homme.
Il s'agit de "Chevelure", j'avoue avoir ressenti une tendresse particulière à la lecture de cette nouvelle, peut-être parce que c'est la plus lumineuse de toutes ou tout du moins celle qui offre le plus d'espoir et l'espérance d'une vie meilleure.
D'ailleurs, le personnage de Hawkshaw fait une apparition dans "Septembre ardent", j'aime assez cette idée de continuité à travers des histoires qui pourtant devraient être distinctes les unes des autres.
J'ai eu la sensation d'être plongée dans la ville de Jefferson, de ne pas être simple lectrice mais également spectatrice.

Que de noirceur de l'âme et de l'être humain dans ces nouvelles qui se distinguent par un optimisme résolument absent mais par une plume affinée et maîtrisée.
"Une rose pour Emily et autres nouvelles" constitue une bonne introduction à l'oeuvre de William Faulkner et donne des clés pour découvrir l'univers de cet auteur et aborder ses autres écrits.
Lien : http://lemondedemissg.blogsp..
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Quelques nouvelles choisies, des tranches de vie dans un recoin de l'Alabama profond ; des gens ordinaires mais des petits détails surprise qui font mouche au dernier moment! Bien écrites, bien construites ces 4 nouvelles semblent très modernes, et l'auteur est capable de nous décrire chaque personnage en quelques traits, par lesquels ils nous deviennent familiers, chaque nouvelle développant un événement, dont la conclusion reste à chaque fois ouverte, sur font de violence, notamment envers la population noire.
Façon agréable de découvrir Faulkner !
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Euh.
Première lecture Faulkner.
Autant dire que c'est pas une réussite. D'ailleurs à lire les autres avis, pourtant bien notés, je me demande s'ils ont compris ce qu'ils ont lu. Certains parlent de 3 nouvelles alors qu'il y en a 4, certains d'écriture "pas facile à lire".

D'une, les généralités sur "les femmes" sont insupportables.

De deux, je n'ai pas aimé du tout sa façon d'écrire les dialogues. Décousus, on dirait que les personnages ne se répondent pas et tournent en boucle sur leur propre réflexion. Alors certes c'est très réaliste, mais bon, je suis pas des plus accro au réalisme dans les bouquins, mes amis le savent.

Ensuite, je n'ai pas compris la construction de la seconde "Chevelure". Je l'ai lue deux fois, parce qu'à la première lecture je suis arrivée à la fin et je me suis dit "mais c'est quoi l'histoire ?". Et j'ai toujours pas compris de quoi ça parlait. Vraiment. de plus, elle est bourrée de réflexions désagréables et généralistes sur les femmes.
Je cite : ""d'autres répandaient sur la moralité de Burchett et même de Mme Bruchett les habituelles médisances. Vous savez ce que c'est. C'étaient surtout les femmes."
"Ce n'était pas qu'elle fût vicieuse. On ne peut pas dire d'une femme qu'elle naît vicieuse, car elles le sont toutes de naissance, c'est chez elles quelque chose d'inné. le tout est qu'elles se marient avant que l'abcès de leur vice crève naturellement."
"Susan avait grandi trop vite, voilà tout. Elle atteignit le point critique où crève l'abcès des mauvais penchants avant le terme fixé par les principes. Je ne pense pas que les femmes puissent s'en empêcher. J'ai une fille et je n'hésite pas à le dire."
Autant vous dire que je ne suis pas dans la meilleure disposition envers l'auteur. Il semble aussi dénoncer la stupidité des hommes (notamment des blancs envers les noirs) mais à aucun moment il ne fait de réflexion générale sur "les hommes" comme celle sur les femmes. Donc la dénonciation à double vitesse, moi, ça me dérange.

La 3ème nouvelle, pareil que la seconde, quoi que plus linéaire et donc plus compréhensible. Il n'y a pas d'histoire. Il nous raconte un bout de vie de blancs et de noirs sans queue ni tête, sans vraiment de début ni de fin, juste une tranche de vie bourrée de ces dialogues que je n'aime pas. Inintéressant.

La dernière est plus intéressante, mais encore une fois la femme, Minnie, vieille fille hystérique, est dépeinte comme une sale vicieuse menteuse, qui se réjouit d'avoir fait lyncher un noir par les types blancs de sa ville.

Ma préférée, en fait, c'est la première, celle où il y a le plus de descriptions, pas trop de dialogues, celle où les personnages sont un peu plus fins que les caricatures des autres nouvelles.
Bref, Faulkner, pour moi, c'est terminé.J'ai essayé, déjà bien.
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Recueil de nouvelles axé sur les relations homme, femme, mais pas que, racontées en quatre petites histoires. Les noirs, les blancs, la pauvreté, la solitude, le racisme sont autant de sujets qui nous sont servi dans ce livre, les souvenirs de la rugosité de la vie aux US encore bien présente au début du 20ème siècle.

À lire.
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Que j'aime la plume de Faulkner ! Un vrai régal de se plonger dans chacune de ces 4 nouvelles, qui dès les premières phrases ont su me happer.
Sur les 4 nouvelles, 3 donnent une place importante aux femmes. On y retrouve tout ce qui fait l'univers de Faulkner : la dureté des hommes, le racisme, la souffrance et toujours, une sorte de pessimisme ambiant. La narration quant à elle décrit, mais elle suggère aussi beaucoup, laissant le lecteur imaginer.
J'ai particulièrement aimé la nouvelle qui donne son titre au recueil, Une rose pour Emily, ainsi que la seconde, Chevelure.
Un excellent moment de lecture, et un recueil qui peut je pense être une bonne introduction à ceux qui ne connaissent pas encore l'univers de l'auteur.
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J'avais acheté, et lu, ce recueil de quatre nouvelles il y a une dizaine d'années. Je l'ai ressorti à l'occasion du Chalenge solidaire 2019.

Je n'avais conservé aucun souvenir de ces histoires, juste une impression. En effet, alors que j'appréhendais beaucoup de lire du Faulkner (comme on lit du Flaubert, du Zola ou tout autre auteur classique), je me rappelle avoir trouvé sa plume aérienne et agréable, ce que m'a confirmé cette seconde lecture.

En effet, Faulkner, comme ça, ça peut faire peur. On imagine le Sud profond des Etats-Unis (ce qui est une réalité), une plume acerbe, noire, compliquée; ce qui n'est absolument pas le cas ici. Ce petite recueil, que vous lirez en deux ou trois heures, faisant peut-être une pause entre chaque nouvelle, est une bonne porte d'entrée pour aborder cet auteur.

Ces quatre nouvelles ont une femme, ou une fille, au centre de l'histoire. Elles n'ont pas vraiment de lien entre elles si ce n'est la localisation, le Sud des Etats-Unis, un soupçon de fantastique confinant à une certaine forme de folie et le poids des convenances ainsi que du racisme ordinaire, il faut bien le dire. Certains mots peuvent choquer - sont choquants même - mais il faut remettre l'écriture dans le contexte historique, d'autant que Faulkner tend à prendre la défense des opprimés, autant que faire se peut.

Pour ma part, j'ai beaucoup aimé la deuxième nouvelle, Chevelure, et j'ai retrouvé du Ne tirez pas sur l'oiseau moqueur dans la dernière, Septembre ardent où la voix d'un Noir n'avait aucun poids face à celle d'une Blanche.

Je compte désormais lire un des romans de William Faulkner.


Challenge solidaire 2019
Challenge XXème siècle 2019
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Quatre nouvelles à recommander pour qui cherche à découvrir Faulkner en douceur.
Point de longues phrases, point de torture dans le style ni dans le récit. Ici tout est fluide. Faulkner nous tient en haleine...l'intensité dramatique monte pas à pas mais rapidement, on sent le drame qui va survenir à la fin.
Bien sûr on retrouve les thèmes de prédilection...le fardeau de la négritude, la déliquescence des grandes familles du Sud, la folie qui guette ...en particulier les femmes, les sentiments frustrés ou inassouvis.

Bref une bonne entrée en matière pour faire connaissance avec le grand Faulkner.

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