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sur 9833 notes
Loin dans mon exil, petit pays d'Afrique des Grands Lacs

Remémorer ma vie naguère avant la guerre

Trimant pour me rappeler mes sensations sans rapatriement

Petit pays je t'envoie cette carte postale

Ma rose, mon pétale, mon cristal, ma terre natale

Ca fait longtemps les jardins de bougainvilliers

Souvenirs renfermés dans la poussière d'un bouquin plié.
Extrait de la chanson de Gaël Faye "Petit Pays"

"Je ne sais pas comment cette histoire finira, mais je me souviens comment tout a commencé..."

Gabriel, 1993, en plein charivari
Petit pays c'est le Burundi
à part le génocide...c'est le paradis !
Bougainvilliers, Amitiés, Mangues et Gang...en Vrac
Avant d'écrire ma prose, CD de la FNAC...
J'ai réécouté "U2" , J'ai entendu "Tootsie"
Fallait choisir son camp, y 'avait pas vraiment envie...

Mais sûr qu'un jour, il y retournera,
retrouver ses beaux jours à Bujumbura...

4* pour son premier roman, autobiographie d'une enfance perdue
3* un bémol pour son album, ses décibels , sourd m'ont rendu. (Il vient de sortir son 2em album ! )







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Je referme ce livre, pleine d'admiration pour cette écriture merveilleuse et cette plume chargée de poésie, et débordant d'un respect infini pour un jeune écrivain qui a su raconter.
Raconter son enfance burundaise dans un milieu privilégié, son éducation, sa famille, ses amis, sa jeunesse, ses bonheurs, ses contrariétés dans une ambiance familiale souvent tendue, son regard d'enfant sur le pays, les événements qui s'y préparent.
Une première partie qui parfois fait sourire, une première partie pleine de cette innocence des enfants qui revêt bien souvent des aspects comiques … et puis… l'horreur qu'aucun être humain ne devrait vivre, des pages qui vous amènent à vous demander quelle folie peut s'emparer des individus. Des pages terribles que vous ne pouvez oublier, même si bien des scènes sont blanchies et rapportées avec quelques détails qui permettent au lecteur de réaliser le vécu des populations, sans trop insister sur la cruauté de ces massacres.

Ce livre était sans doute nécessaire à ce jeune auteur pour lui permettre d'exorciser ces démons qui ont pu le posséder.
Certains personnages ne s'en sont d'ailleurs pas relevés après ces événement terribles.

Je n'ai pas l'intention d'écrire plus car ce récit me donne plus envie de me recueillir et de garder mon ressenti pour moi-même. J'ai beau savoir que le monde est malade, je tombe toujours des nues lorsque je prends connaissance de tels événements.

Je ne regrette pas cette lecture , difficile à supporter sur la fin, mais nécessaire, ne serait-ce que par solidarité avec son auteur.
Lien : https://1001ptitgateau.blogs..
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J'ai entamé ce livre avec une certaine appréhension. Les livres à succès et ayant remportés de nombreux titres me font toujours un peu peur. Mais sur le conseil de ma bibliothécaire, je l'ai emprunté.
Le début de ma lecture m'a laissé dans l'expectative.
Pour être honnête, je ne connais pas vraiment les problèmes qui ont eu lieu il y a quelques années au Burundi et au Rwanda. Même si les Hutu et les Tutsi sont des noms d'ethnie qui me sont familiers car je les ai entendu aux infos lorsque j'étais plus jeune, ma connaissance s'arrête là.
Au fur et à mesure de la lecture, on se place au côté de ce jeune garçon de 10-11 ans. On vit à ses côtés avec la tension de cette guerre qui peu à peu s'impose dans sa vie. En parallèle de cette montée de violence, c'est le passage obligé et précoce de ce gamin vers l'âge adulte.
Gaël Faye a ce talent de raconter cette montée en puissance, cette violence, avec une tendresse enfantine, ce qui la rend d'autant plus insupportable.
En refermant ce livre, on ne peut qu'avoir une pensée pour tous ces réfugiés qui fuient leur pays, encore aujourd'hui. Leur histoire est gravée en eux. Comment pourrions-nous les comprendre, nous Européens, bien protégés dans notre petite vie de consommateurs égoïstes...
Petit pays, c'est une petite claque...
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Gaël Faye signe un coup d'essai envoûtant.

Le début du récit est chargé de couleurs chatoyantes de ses souvenirs d'enfance, le changement de décor et d'ambiance s'opère à mesure qu'il s'enfonce dans les ténèbres. le contraste entre la gravité des sujets et l'écriture dépouillée fonctionne avec un grand naturel.

Ce récit d'une grande intelligence évite la sentimentalité sans en retirer l'émotion créant une puissance émotive toute en retenue.
Même s'il ne s'agit pas de sa propre histoire, c'est un roman déchirant. On est saisi par la densité et la délicatesse de ce texte marquant et à vif.

L'auteur exorcise par un texte intime la blessure de tout un pays qui ne pourra jamais se refermer. Pour se reconstruire il porte le regard d'un enfant sur un paradis perdu afin de tenir la violence à distance.

A fleur de peau.


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Petit pays, comme Chanson douce, faisait partie de mes lectures prioritaires de 2019. Goncourt des lycéens pour l'un, Goncourt tout court pour l'autre.

Ce livre est d'une indicible et limpide beauté.
La parole qu'il porte, par la voix de Gabriel à l'enfance subitement fracassée, est tant essentielle que vraie: Rien ne dure et le mal reste à l'affût pour se déchaîner tout à coup dans un concert de violence et d'horreur.
Ce livre est implacable et caressant, dans un récit où le pire est attendu.
La maman de Gabriel le sait: Les pogroms précédents n'étaient rien à côté de ce qui se prépare au Rwanda. le premier génocide d' Afrique est en route et soigneusement planifié... Dans le Burundi voisin, la guerre civile croît et se répand.
Ce livre est une sorte de chant funèbre, qui commence comme une berceuse. Comme un orage ravageur que précède le calme étouffant.
Ce livre est précieux, qui invite et contraint le lecteur à s'interroger et à se situer dans un cahot dépassant largement le Petit pays.
Ce livre est celui d'un poignant désespoir: C'est trop tard, puisque c'est arrivé. Vous saviez et vous n'avez rien fait. On dirait que l'homme n'apprend rien de son histoire.
Ce livre, c'est aussi l'espoir porté par celui qui l'a si bellement écrit: le succès et le retentissement de cette histoire contribueront peut-être à réveiller des consciences endormies et étouffer de malsaines paresses.
Car, ce sont les livres d'une vieille dame grecque qui éveillent l'enfant-Gabriel.

Merci, Gaël Faye, d'avoir su donner voix à ces enfants premières victimes du cahot et de la guerre.
Merci pour m'avoir emmené dans ce Petit pays dont j'ignorais trop.
Merci de m'avoir ouvert quelques portes supplémentaires à la compréhension d'une histoire si proche et si lointaine en même temps.

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Je dois avouer quelque chose : à ma plus grande honte, je ne me suis jamais intéressée au massacre, ou plutôt au génocide des Tutsis par les Hutus en 1994. Pas par égoïsme, mais parce que ma fille était née quelques mois plus tôt, et j'étais tout entière tournée vers ce petit miracle.
Mais maintenant, alors qu'on en reparle dans mon pays en commémorant le meurtre des 10 paras belges par les Hutus à Kigali, j'ai (re)découvert avec horreur ce qui s'était passé pour cette population rwandaise. Et puis, le hasard m'a fait un curieux clin d'oeil, un nouvel ami de Babelio m'a offert « Petit pays ». Merci David !


Je me suis plongée d'abord avec intérêt, puis très vite avec amusement, attendrissement, dans l'enfance au Burundi, à Bujumbura, de Gaby, ce petit garçon privilégié, ce petit métis fils d'une Rwandaise Tutsi réfugiée depuis 1990 au Burundi, et d'un Français. Oui, il est privilégié, sa famille a des domestiques, il habite dans un quartier protégé de toute forme de violence et de pauvreté, il a des amis avec lesquels il fait les 400 coups, et sa petite soeur Ana l'aime beaucoup.
La première moitié du livre est donc facile à lire et bénéficie d'un style comme je l'aime, vivant et imagé, même si à certains moments, cela "ronronnait" trop. Mais malgré tout, le bonheur n'est pas total : les parents se disputent férocement puis se séparent. Premier raté.
Et puis la politique s'en mêle, même si le père ne veut pas que ses enfants sachent quoi que ce soit. Petit à petit, les ratés se multiplient. La famille de la maman – au Burundi et au Rwanda - a de sombres pressentiments, qui se concrétiseront malheureusement en une boucherie effroyable, exprimée sans faux-semblant et comme tout naturellement...


Je laisse la parole à Gaël Faye, car devant cela, je suis incapable d'en dire plus :
« Les petits vendeurs proposaient des sachets d'eau et de cacahuètes, les amoureux espéraient trouver des lettres d'amour dans leur boite postale, un enfant achetait des roses blanches pour sa mère malade, une femme négociait des boites de concentré de tomates, un adolescent sortait de chez le coiffeur avec une coupe à la mode, et, depuis quelque temps, des hommes en assassinaient d'autres en toute impunité, sous le même soleil de midi qu'autrefois ».

Ce roman très humain débute de façon quasi anecdotique, puis se développe avec de plus en plus de puissance. Il est essentiel pour l'histoire de l'humanité, où l'Afrique est mise en scène de façon tragique.
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Au début des années 90
Au Burundi, à Bujumbura
Gaby, né d'un père français
 et d'une mère rwandaise
vit dans la joie et l'insouciance
 jusqu'au génocide au Rwanda.
Il narre ses joies et ses peines
des 400 coups avec les copains d'enfance
aux souffrances et la perte
 de ses proches....
On ne peut qu'être touché
par la prose entraînante de Gabriel Faye
qui raconte  ses souvenirs d'enfance,
d'abord les meilleurs  puis l'horreur
qui s'installe  dans ce pays en proie à la guerre
et à la folie des hommes.
Un petit pays que je ne suis pas près d'oublier.
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Quand on évoque le Burundi et le Rwanda, ce sont des images insoutenables qui surgissent immédiatement. Les deux états sont associés à la vision de machettes ensanglantées, de familles détruites, de séparations, de fuites, et de déchirure. Deux générations ont vécu avec cette ambiance mortifère. Est-ce fini? A qui la faute?
Ce ne sont pas ces questions que se pose le jeune Gaby, né d'une mère rwandaise et d'un père français. Lorsqu'il interroge ce dernier, c'est parce qu'il vient de prendre conscience de l'existence de deux façons d'être : Hutu ou Tutsie. C'est une réponse en forme de pirouette qu'il obtient : c'est l'importance de l'appendice nasal qui différencie les deux ethnies! Cela suffit à l'enfant qui s'applique à attribuer à chaque nez son origine, amis, voisins ou célébrités médiatiques, la répartition devient un jeu, mais par pour longtemps.
Alors que le feu qui couve sous la cendre, Gaby vit au rythme des disputes de ses parents, de ses expéditions de rapines de mangues, ou de la recherche de son vélo volé. Jusqu'à ce que le malheur atteigne aussi ses proches.

C'est le filtre d'un regard d'enfant qui donne le ton à ce récit. le sens de ce qu'il observe et tente de comprendre ne se construit qu'avec le temps. Ce qui compte c'est l'immédiat, les repères familiaux, les copains. Ce n'est qu'à travers les regards échangés, les conciliabules, que le danger prend vie, encore distinct de la légende qui entoure les héros familiaux.

Avec la maturité et le recul, la conscience de l'absurdité et le cauchemar au quotidien deviennent des réalités, des ombres sur l'existence, des souvenirs cruels, même après l'exil.

De bien belles pages, drôles, tragiques , nostalgiques , amères et poétiques à la fois.
Comme d'habitude , les lycéens ne se sont pas trompés.
Lien : http://kittylamouette.blogsp..
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Gabriel, personnage principal et narrateur, habite et travaille en région parisienne. Comme chaque année, le jour de son anniversaire, il sombre dans la mélancolie, repense à ses parents, à ses copains, au Burundi de son enfance et de son adolescence. le Burundi qu'il a dû quitter précipitamment avec sa jeune soeur à cause de la guerre, les massacres entre Hutu et Tutsi qui se sont étendus aux colons. Et pourtant, avant ces drames, Gabriel s'amusait avec ses copains, il allait à l'école, il profitait de la vie jusqu'au jour où tout a basculé. Gabriel a voulu gardé des oeillères le plus longtemps possible, rester dans le déni des massacres, rester dans l'innocence de l'enfance. Lors qu'il délaisse ses copains, Gabriel se rend chez une voisine d'origine grecque qui possède quantité de livres ; le voyant intéressé, elle lui tend un premier livre qu'il dévore et dès le lendemain un échange de livres et des conversations sur leurs lectures s'enchaînent. Ce bel épisode ne peut durer, la cruauté des hommes, les massacres sont omniprésents, Gabriel doit grandir, prendre conscience de la réalité.
Avec la voix de Gabriel, Gaël Faye raconte la détresse et les atrocités qui sévissent pendant les guerres du Burundi et du Rwanda. L'auteur met aussi l'accent sur l'état d'apatride que ressentent les enfants français et belges nés à l'étranger lorsqu'ils doivent quitter le pays de leur enfance.
Lors de cette lecture, grâce à l'écriture de Gaël Faye, j'ai vécu chaque instant de la vie de Gabriel.
À lire !

Challenge Atout prix 2016-2017 - Prix Goncourt des Lycéens
Challenge Petits plaisirs 2017 - 217 pages
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Un très beau texte, bouillonnant, gracieux, un mélange de sensations, de goûts, de sons et d'odeurs exprimés avec une infinie délicatesse.
Une plongée dans le quotidien paisible d'un jeune métis : mére rwandaise, pére français au Burundi , ce petit pays.......Un petit garçon à l'enfance heureuse et protégée, sans trop se préoccuper du drame qui se prépare de l'autre côté de la frontière, au Rwanda.....
Gabriel se remémore l'odeur de citronnelle qui flotte dans les rues.De ces émotions infimes, surgissent ses souvenirs .Rien ne lui échappe: le goût sucré du jus de mangue qui coule sur son menton et ses joues, la lumière aveuglante sur le lac Tanganyika, quelques notes d'une chanson, la moiteur des "cabarets ", la bière chaude, les copains en pagaille..
Il dépeint le racisme ambiant , les cigarettes fumées dans une carcasse de voiture , le climat électrique et morbide du pays dans les années 90..la musique classique diffusée à chaque coup d'état .....
Las ! Bientôt l'histoire s'impose.

Le Chaos s'invite et balaie l'insouciance, la confusion politique s'installe au Burundi."La guerre avait éclaté au Rwanda. C'était au tout début de mon CM2, l'année de mes huit ans ."Petit à petit le conflit ethnique gagne à son tour "le petit pays "......

"La guerre , sans qu'on lui demande, se charge toujours de vous trouver un ennemi".
A la voix du petit garçon se mêle celle de l'homme qu'il est devenu 20 ans plus tard..


La mort rôde près de son quartier et son ombre menaçante finit par s'étendre: La haine était de sortie .
Bientôt Hutus et Tutsis s'entretuent en riant sur le perron des maisons..........
Un livre élégant lu d'une traite, malicieux et bouillonnant qui tient la violence à distance dans les yeux d'un petit garçon, un ouvrage intense qui prend à la gorge et qui suscite en nous une intense émotion .

Le chaos vu à travers la joie de vivre d'un enfant, ses livres et ses amis, une infinie douceur malgré les conversations chuchotées des adultes.......ses douleurs qui ne le quitteront plus.......

Un livre magnifique, poétique, nostalgique et pudique, tendre, qui conte l'exil, la tendresse, la guerre, le racisme, le déracinement, la lutte ethnique fratricide , il m'a rappelé "Souveraine Magnifique " D'Eugene Ébodé , lu l'an dernier , à propos du conflit au Rwanda........


Un livre Choc, un premier roman , largement autobiographique........, un ouvrage lumineux sur un sujet ô combien douloureux !
Du grand art !
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