Le parti-pris de nous offrir une version différente de celles de PERRAULT ou des frères GRIMM est une très belle proposition. Nous n'avons plus la censure sociétale de leur époques et nous apercevons, un peu, le langage cru d'avant... ces contes racontés pour l'exemple, le danger et la sagesse.
Alors oui, il y a bien un chaperon rouge, un loup et une grand-mère. Tout réside dans le duel mais aussi dans la saveur de l'enfance. Les habits de fer-blanc forment comme une entrave à la liberté et un obstacle à l'épanouissement sensoriel (voir même sensuel). La petite fille passe d'un habit protecteur, dissuadeur mais aussi foncièrement aseptisé, à une capeline rouge pourpre, une de celle qui attire, une de celle qui donne des envies.
Les choix sont alors là: celui d'un chemin de femme, celui d'une fuite. Mais les âges de la petite fille restent bien un destin: de petite à vieille, d'immature à mature, quitte à "manger les autres femmes de la famille" pour trouver sa place. Les aides ne sont pas tant extérieures (seules des mises en garde apparaissent de corbeaux ou de chat) mais le sursis, le sauvetage est bien celui d'une enfant qui devient une adolescente, une jeune femme.
Que dire, n'hésitez pas à le lire, pour vous, puis pour vos filles, vos garçons: une histoire dangereuse où il est de bon ton de narguer le loup, inconsciemment puis sciemment.
Le texte est très rythmé et mérite vraiment d'être lu à vous haute. Pas de doute, Mr FDIDA est un conteur. le vocabulaire est aussi très ancré dans une période, aux allures d'authenticité: pas de "mère grand" mais bien "ma Grand" entre autre.
Les illustrations de
Régis LEJONC offrent un graphisme presque classique mais montrent bien cette part de sensualité derrière l'histoire, une forêt dangereuse, une ombre, et l'atmosphère devient épaisse.
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