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sur 357 notes
Juliette, Manon, Chloé et Thaïs ont eu bien du mal à convaincre leurs parents. Mais elles ont réussi. Les voilà arrivées en Afrique du Sud, au Cap, pour des vacances qu'elles attendaient avec impatience. Une vaste maison, la plage toute proche, elles vivent un rêve éveillé.

Jusqu'à la disparition de Manon. le cauchemar commence. Que s'est il passé ? Puis l'horreur quand Manon est retrouvée assassinée, le corps calciné. Dans une construction chorale, Jérémy Fel nous plonge au coeur du mal.

Jusqu'à l'overdose. J'ai plusieurs fois hésité, voulu arrêter ma lecture mais j'ai continué, comme aimanté par le sordide, le malsain... entre poids familial bourgeois dégueulasse et émancipation par le sang, par les pulsions...

Après une scène d'introduction épouvantable, on peut déjà rebrousser chemin. Mais l'auteur parvient à nous captiver malgré tout, cherchant les origines de l'horreur. Un roman qui bouscule, qui dérange, une lecture qui laisse un poids dans l'estomac.
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C'est devenu classique de débuter par un prologue glauque et violent dont l'action se situe en milieu ou fin de roman. On s'attend à un thriller sanguinolent, mais non, c'est à un roman choral que nous sommes conviés.
Différents témoins vont, à tour de rôle, prendre la parole, nous raconter une histoire, leur histoire, leur vérité. Comme dans un tableau cubiste, tous les points de vue, toutes les narrations sont sur le même plan, la perspective n'existe plus, tout est côte à côte. Mais aussi comme une caméra (de nombreuses scènes de films d'horreur parsèment le livre) qui tourne autour des personnages, se focalise, dézoome et laisse finalement deviner un tableau d'ensemble.
En toile de fond, le milieu germanopratin des auteurs et des éditeurs, on s'y croirait :-) …
Il est impossible, sauf à déflorer le livre, de parler de tous les thèmes abordés, juste dire qu'il ne verse jamais dans le pathétique malgré la gravité des sujets.
Il est aussi impensable de le ranger dans une case, ni noirpolarthriller ni vraiment littérature blanche, un bon roman qui bouscule nos codes.
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* Rentrée littéraire 2023 #4 *

Le 4ème titre que j'ai lu en juin en tant que membre du jury du Prix du Roman Fnac était "Malgré toute ma rage" de Jérémy Fel. Voici ma critique rédigée à l'époque :

Juliette, Chloé, Manon et Thaïs passent leurs premières vacances entre amies, à l'autre bout du monde - l'Afrique du Sud. Mais celles-ci vont être de courte durée : l'une d'entre elles est enlevée au bout de quelques jours et sauvagement assassinée. Alors que l'enquête commence, les proches de la victime tentent douloureusement de faire leur deuil...

Ce roman semble de premier abord se lire comme un thriller, voire une "simple" enquête policière. Mais, rapidement, on se rend compte qu'il y a une autre dimension dans cette oeuvre dérangeante. Au final, je dirais que c'est un livre d'une profonde noirceur, difficile à recommander, avec des thèmes assez violents et angoissants comme le meurtre, le viol, la torture, la perversion,...

J'ai aimé la structure narrative choisie par Jérémy Fel. le récit est en effet constitué d'une alternance de voix. Chaque chapitre est raconté par l'un des personnages principaux, narrant la suite de l'histoire ou revenant sur le passé pour éclairer le lecteur. Forcément, des redondances sont présentes mais chaque point de vue apporte des anecdotes et révélations, permettant aux pièces du puzzle de s'imbriquer au fur et à mesure.

J'ai aimé aussi la construction psychologique des personnages et leurs relations. Je trouve que l'auteur a un réel don pour dépeindre des personnages complexes, à la fois hors du commun, presque monstrueux et pourtant humains, invitant le lecteur à affronter les ténèbres qui sommeillent en chacun de nous. 

Il a aussi de vrais talents de narration et son écriture est agréable et fluide. 

Il y a toutefois des passages très crus, même violents lorsqu'il installe le climat d'horreur et de peur qui va régner sur ce roman. 
En ce qui me concerne, certaines scènes - évoquant des souffrances psychologiques mais surtout de sévices physiques - décrites de façon quasi cinématographiques étaient trop violentes pour moi,  

J'ai aussi trouvé que certains situations manquaient de vraisemblance. 

Cela reste un roman addictif, qu'on ne lâche qu'une fois terminé, mais, selon moi, à ne pas mettre entre toutes les mains...

#PrixRomanFnac #fnac_officiel #rentréelittéraire2023
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Manon et Thaïs appartiennent à la famille Delage, groupe d'édition dirigé d'une main de fer par Philippe Delage, patriarche irascible. Issues de ce milieu ultra privilégié, les deux cousines, qui n'ont pas encore dix-huit ans, partent en vacances dans une magnifique villa, qui longe l'océan Atlantique, au Cap en Afrique du Sud, accompagnées de leurs deux meilleures amies, Juliette et Chloé. Soucieuses d'être des touristes modèles, qui profitent de leur bonheur tout en découvrant un autre pays, elles multiplient les maladresses et les imprudences, jusqu'à la disparition de l'une d'entre elles, retrouvée sauvagement assassinée. Dès lors se confrontent le deuil familial à Paris et l'enquête en Afrique, menée par le policier Wayde Masekela, abîmé par la vie, qui tente de se racheter une place dans la société, après avoir détruit sa propre famille.

Malgré toute ma rage, l'immense nouveau roman de Jérémy Fel, décrit un monde vicié, dont tous les lieux sont rongés par le mal et les principes de domination. « L'histoire démontre sans cesse que dès que l'homme a la possibilité de répandre le mal à l'abri des lois, jamais il n'y renonce, toujours il s'épanche », écrit l'auteur. Quasi tous les personnages du roman sont monstrueux. Pire, la majorité d'entre eux, focalisés sur la corruption d'autrui, n'ont aucun recul sur leurs propres vices, et légitiment leurs actions au regard des saloperies du reste du monde. Se glissant dans leur peau, Jérémy Fel les montre dans toute leur complexité, sans les absoudre, mais sans les moquer plus que nécessaire. À ce titre, ses protagonistes adolescents ne passent jamais pour plus intelligents qu'ils ne sont. Leurs rêves, leur naïveté, leurs prises de conscience sont exposés à hauteur de leur niveau de maturité.

C'est un roman gangréné par le patriarcat toxique, les agressions sexuelles, l'inceste et la manière dont les bourreaux manipulent leurs victimes, pour toujours s'en sortir. Qu'il s'agisse de la famille, du monde de l'édition ou de la vie des expatriés, tous les cercles sont touchés. Les personnes qui souffrent ici, de Paris au Cap, ne se retournent pas contre leurs agresseurs, mais désorientées par ces derniers, propagent le mal en s'en prenant, à leur tour, à des innocents, ou en cherchant des boucs émissaires pour justifier l'impensable. C'est une boucle sans fin. Une tristesse sans issue. Il faut prolonger les paroles de la chanson dont s'inspire le titre du livre – « Bullet with Butterfly Wings » des Smashing Pumpkins – pour en connaître les enjeux : « Despite all my rage, I am still just a rat in a cage » ; « Malgré toute ma rage, je ne suis qu'un rat dans une cage. »

Nous sommes les chasseurs, le précédent roman de Jérémy Fel, proposait une cartographie du mal, chacun des 10 chapitres explorant comment il se distillait au niveau politique, social, intime ou encore fantastique. Les 7 chapitres de Malgré toute ma rage, chacun raconté du point de vue d'un des 7 personnages principaux, s'intéressent, eux, à la granularité de ce mal. du racisme ordinaire aux mesquineries quotidiennes, des souffrances psychologiques aux plus abjects sévices physiques, le récit se laisse lui-même contaminer. Comme si Jérémy Fel cherchait l'extrême limite du mal en fiction, celle également recherchée par Stephen King, celle qui si elle était franchie ferait basculer l'horreur vers autre chose – le grotesque, le trop-plein, la bouffonnerie malaisante. Tout le talent de l'auteur réside alors à doser, à avancer par à coup, à ne jamais lâcher la main du lecteur, pour tous ensemble à la fin, s'arrêter au bord du précipice, le sang glacé et le coeur serré.

Si cette mécanique fonctionne si bien, c'est parce qu'il y a toujours des moments dans les romans de Jérémy Fel où la logique du mal s'enraye, où la descente aux enfers proposés par le texte, se retrouve stoppée net par une incursion inopinée de la beauté, qu'elle soit de nature artistique, qu'elle découle de l'amour d'un fils pour sa mère, ou de la manifestation soudaine de la tendresse envers les plus faibles. Ici, le chapitre consacré à Arthur, le frère de Manon, ou encore la scène avec le trio sensuel composé par Thaïs, son ami Charlie et Stéphane, un infirme moteur cérébral, illuminent le livre, lui permettent un pas de côté, qui n'est pas une respiration, mais une proposition d'échappatoire, un autre chemin à suivre, une fuite vers un ailleurs.

Lien : https://www.playlistsociety...
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Quand on a un Jeremy Fel dans les mains, on est prêt à rentrer dans un monde obscur, à la morale profondément choquante, où le malsain côtoie l'abject. Sans compromis. le précédent livre ‘Nous étions chasseurs' était plus difficile d'accès avec sa multitude de nouvelles, les liens se tissant entre elles, mêlant les époques & les personnages. Malgré toute ma rage débute comme un thriller lambda : Quatre jeunes filles partent en vacances en Afrique du Sud. Une d'entre elles disparait, puis est retrouvée quelques jours plus tard, morte dans d'atroces circonstances. Là où un auteur aurait pondu une histoire de gang ou de trahison amicale avec une enquête policière classique, Jeremy Fel délivre une oeuvre choquante. Comment fait-il pour arriver à surprendre autant son lecteur?
Il accumule les poncifs pour mieux les déconstruire. Un enquêteur alcoolique, une bande de quatre jeunes filles jalouses, un vieux mâle pervers de 50ans, la confrontation raciste entre noirs & blancs. Derrière toutes ces fausses-pistes lancées au fil des 500 pages, l'auteur dissémine une toile familiale dangereuse. le cocon familial est bourré de vers, et le lecteur s'apprête à rentrer dans un dédale glauque somptueusement jouissif.
La plume est incisive, les pages se dévorent sans temps mort. Chaque chapitre présente l'action par un interlocuteur différent, les redites sont nombreuses, ralentissent quelque peu le récit, mais chaque point de vue apporte son lot d'anecdotes, de surprises & de révélations. A la manière d'un scénario, Jeremy Fel dévoile chaque couche de l'intrigue quand il le souhaite, au gré des personnages qui parlent. On jubile à chaque retournement de situation. On frémit autant qu'on sourit devant tant d'audaces. Terriblement addictif. A mettre dans les mains d'un lecteur qui n'a pas peur de confronter au Mal.
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La première scène nous met directement dans le bain de l'horreur puisqu'on est dans la tête du meurtrier… Et puis, retour en arrière, avec 4 jeunes filles friquées, de 17 et 18 ans, jolies et insouciantes, qui sont arrivées au Cap, pour passer des vacances sans leurs parents. Elles ont loué une résidence hyper sécurisée, mais nous, lecteurs, comprenons vite que l'une d'entre elle ne repartira pas vivante. Au départ, les filles sont vraiment dans l'ambiance « vacances à la plage », photos d'elles en maillot de bains pleuvent sur les réseaux. Mais de temps à autre, la réalité du pays apparaît : des coups de feus, des infos de fusillade, … comme pour se jouer d'elles et de ce qui les attend. Elles n'hésitent pourtant pas à faire des excursions éloignées de la ville. Dans ce roman choral, on alterne entre les vacances au Cap, l'enquête sur le meurtre mais aussi le milieu de l'édition parisien dont font partie les parents. C'est d'abord Chloé qui prend la parole, et ensuite, chaque personnage va nous en dire plus sur l'histoire. En tant que lectrice, je crois que je suis passée par tous les états de stupéfaction, effarement, ahurissement tant les révélations sont de plus en plus ténébreuses. On se demande vraiment parfois comment ça va (mal) finir !
Certains passages sont repoussants mais nous plongent au fin fond de la part de ténèbres ou d'horreur et de noirceur de l'être humain. C'est repoussant jusqu'à presque en avoir la nausée. Mais Jérémy Fel parvient à nous raconter toute cette part d'ombre, et à nous titiller dans nos retranchements les plus profonds. On est prévenus, c'est horrible, mais ça nous ouvre aussi les yeux sur les effets pervers de l'argent, du pouvoir, les problèmes qui subsistent en Afrique du Sud. J'avoue que je n'ai pas pu m'empêcher de lire, quitte à fermer les yeux sur certains passages…
Une lecture que je ne suis pas prête d'oublier.
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Ce livre a, à mon goût, une centaine de pages de trop sur la première moitié.
J'ai bien faillit abandonner.
Je n'ai pas bien compris le but de l'auteur : produire un livre sur une adolescence perturbée ? Un thriller ?
Lu en diagonale pour au moins savoir la fin de l'histoire.
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Découvert avec « Helena » (2018), Jérémy Fel est l'un des nombreux auteurs que la question du mal taraude. Il le prouve une nouvelle fois avec son dernier thriller dont la scène d'ouverture donne le ton.
Un narrateur anonyme décrit par le menu les tortures qu'il inflige à sa victime de sexe féminin.
Sept voix vont ensuite s'élever pour mener à la révélation de l'identité du bourreau et des raisons de son meurtre.
Tout commence en Afrique du Sud. Quatre jeunes filles (Juliette, Chloé, Manon et Thaïs) encore mineures ont prévu d'y séjourner.
Insouciantes, elles savourent leur liberté loin de leurs parents.
Des événements vont ternir le début de leurs vacances et répandre un vent de paranoïa qui atteint son apogée avec la disparition de Manon et la découverte de son cadavre supplicié.
Alors que la fureur, en partie liée à la pauvreté des populations noires, se déchaîne au pays de Mandela, à Paris la violence est plus feutrée.
Elle concerne une famille d'éditeur germanopratin dont l'héritier est le père de Manon. En soulevant les couches de secrets qui se sont accumulées, Jérémy Fel nous immerge au coeur d'un clan dysfonctionnel et particulièrement tordu qui fonctionne sur le mensonge et la perversion.
C'est glaçant.
Dommage que l'auteur se soit englué dans des détails superflus.
La littérature étant pour moi, entre autres, l'art de l'ellipse, le trop-plein de descriptions nuit au rythme du récit.
Lien : http://papivore.net/litterat..
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4 jeunes filles, Juliette, Chloé, Manon et Thaïs partent en voyage sans leurs parents à l'autre bout du monde, en Afrique du Sud.
Malheureusement, les vacances de rêves vont vite tournées au drame car l'une d'entres elles va disparaître et être sauvagement assassinée.

En ouvrant un bouquin de Jérémy Fel, on sait que nous allons entrer dans une histoire d'une noirceur absolue.

C'est clairement le cas “Malgré toute ma Rage”.
Dès le prologue, l'auteur envoie du lourd, il faut avoir le coeur bien accroché.

Je considère ce bouquin plus proche d'un thriller voir d'un roman noir.
L'auteur ne nous épargne pas, il décrit la violence du monde qui nous entoure.
Tout au long de la lecture, il installe une tension, une atmosphère malsaine, une peur diffuse…
Plus on avance, plus les masques tombent…
On découvre des personnages cruels, violents et d'une perversion extrême

En arrière plan, on se retrouve en Afrique du Sud. On est loin de la carte postale et du côté touristique, on constate la grande pauvreté qui règne dans les Townships, où le racisme et la drogue font rage…

Ayant lu, tous les romans de l'auteur, j'ai aimé “Malgré toute ma Rage”, mais il m'a manqué le petit “je ne sais quoi”que j'ai pu ressentir dans “les loups à leur porte” et “helena

Cela reste un excellent moment de lecture.
Un bouquin de qualité bien au dessus du panier.
Je vous le conseille mais pour lecteur averti.

Compte Instagram @jejebouquine
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Malgré toute ma rage est un roman noir, polar et thriller psychologique à la fois. Écrit par Jeremy Fel et paru aux éditions Payot et Rivages, il se démarque des autres romans de cette rentrée littéraire par son thème.

L'histoire s'ouvre sur le massacre sordide d'une jeune fille. Agée de 17 ans, elle était venue pour les vacances au Cap, en Afrique du Sud, avec trois amies du même âge, sans chaperons. L'intrigue se porte sur l'identité de la victime, le comment et le pourquoi du crime.

Le texte se lit bien, malgré un découpage en chapitres beaucoup trop longs. Il combine tous les éléments pour attiser la curiosité mais l'excès le rend invraisemblable. le plus est l'ennemi du bien. La surenchère des événements malheureux et du glauque nuisent à la crédibilité. L'opposition systématique et répétée blancs VS noirs m'a aussi dérangée. J'ai trouvé la dernière partie plus intéressante.

De plus, j'ai noté plusieurs approximations (par exemple un des personnages a 24 ans, puis 26 deux pages plus loin), et un style littéraire qui m'a fait douter qu'il s'agisse d'un roman pour adultes.

Le fond est bon et aurait été excellent avec un écrémage. La forme m'a moins convaincue.
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