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3,91

sur 345 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Le roman s'ouvre sur un prologue (procédé américain que je n'apprécie guère…) glauquissime et ultra-violent. Quelqu'un est en train de torturer une jeune fille et nous sommes dans sa tête, nous le voyons faire par ses yeux. Au moins, nous sommes prévenus sur ce que nous allons lire. Libre à nous de continuer. ● Quatre très jeunes filles, lycéennes, dont trois mineures ont obtenu de leurs parents la permission de faire un voyage en Afrique du Sud (!) et se retrouvent au Cap, dans une maison luxueuse. Elles sont heureuses de ces vacances, insouciantes, et veulent s'amuser même si pour cela elles sont obligées de rester dans les strictes limites des quartiers opulents et des lieux touristiques, en évitant la violence des townships, dont on sait pourtant, grâce au prologue, qu'elle va s'inviter dans le récit. On se demande alors quelle sera la jeune fille qui va y passer, et comment… ● L'auteur adopte le procédé à la mode des narrateurs multiples, et le récit progresse ainsi, parfois revenant ce qui avait été dit ou suggéré auparavant pour le corriger ou au contraire le confirmer. Jérémy Fel maîtrise à l'évidence ce type de narration et les pages se tournent toutes seules, le récit est très addictif, dès le début. ● le procédé permet aussi d'introduire le doute dans l'esprit du lecteur sur ce qui s'est vraiment passé, et cela, jusqu'au bout, de façon assez convaincante. ● le thriller avec meurtres barbares se double d'un récit familial qui prend de plus en plus de place – mettant en évidence une famille dont c'est un doux euphémisme de dire qu'elle est dysfonctionnelle. Elle serait plutôt composée de personnalités psychopathes, voire sociopathes… ● Mais malheureusement je vois aussi trois défauts à ce roman dont je m'étonne qu'il obtienne de si bonnes notes à la date où j'écris ces lignes (22/08/2023). Tout d'abord, pour un roman de ce genre les chapitres sont beaucoup trop longs : 7 chapitres pour 505 pages. ● de plus, le roman est pétri d'invraisemblances, dès le début : quels parents laisseraient leur fille mineure aller avec d'autres filles du même âge en Afrique du Sud, un des pays les plus violents de la planète ? ● Mais pire encore que cela, l'écriture de Jérémy Fel est remplie de termes impropres et surtout de maladresses voire d'erreurs de syntaxe, à tel point que cela gêne la lecture. J'ai relevé de multiples exemples, je n'en donnerai que deux : « Je dois me refréner pour ne pas appeler Raphaël et de tout lui jeter à la figure. » « [E]lle n'a pas voulu nous partager où elle a été »… L'auteur est aussi très friand de la proposition infinitive, qu'il utilise tout le temps et à toutes les sauces, y compris de manière fautive comme dans « Au loin, je discerne les décorations d'une maison clignoter. »... J'ai rarement lu un livre aussi mal écrit, et mal corrigé et édité, si toutefois il a vraiment été corrigé… Cela entache bien évidemment le livre tout entier et gâche en partie le plaisir de la lecture.
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L'introduction donne déjà le ton : une jeune fille se fait torturer et assassiner d'une manière abjecte, horrible… Esprits sensibles, il est encore temps de foutre le camp. L'auteur donne le ton.

Ce roman choral donnera la voix à plusieurs personnages de ce récit, que ce soit les jeunes filles parties en vacances au Cap, en Afrique du Sud, à un des inspecteurs chargé de l'enquête, à leurs parents…

Ce qui donnera l'occasion aux lecteurs de se plonger dans la psychologie tourmentée des personnages et de les suivre dans leur cheminement de vie, nous faisant passer d'un inspecteur du Cap, alcoolique, à un éditeur qui trompe sa femme à tous les coins de rue, puis de passer à son fils et ensuite aux jeunes filles parties en vacances au Cap.

Là où le bât a blessé, c'est avec le récit de Raphaël (quatre consonnes et trois voyelles), le père de la jeune fille assassinée. Jusque-là, tout allait bien, mais ce chapitre, je l'ai trouvé laborieux. le gâteau était déjà copieux, mais avec le Raphaël, l'auteur en a rajouté une couche…

Ce type, imbu de sa personne, ne pense qu'à ketter, niquer, baiser, fourrer, profiter des femmes (et de son statut d'éditeur). Mais comment un père, qui vient de perdre sa fille de manière si épouvantable, pense encore à reluquer les décolletés des femmes, à se faire chauffer par une mineure d'âge et à de nouveau baiser, niquer, fourrer, ketter ??

Alors que nous sommes dans un chapitre qui aurait pu être fort en émotions (des parents ont perdu leur fille), je me suis trouvée face à un chapitre dont j'avais envie de passer des pages, tant ce type était abject et me donnait envie de vomir.

Sucrant le sucre, l'auteur a encore rajouté des couches d'abject (alors qu'on était limite en overdose), avec des révélations à gerber et une scène qui, si elle passait bien dans G.O.T, frôle le trop c'est trop, dans ce roman.

Heureusement qu'ensuite, c'était la voix d'Arthur qui est venue et qui a fait baisser un peu la pression. Son chapitre aurait pu être un peu plus long, d'ailleurs. Avec lui, des émotions et de la bienveillance, ce qui fait du bien, après un Raphaël qui murmure des horreurs à notre oreille (et son paternel qui est tout pareil).

Lorsque viendra le tour des deux filles, on entrera à nouveau dans le glauque et l'abject et allez hop, l'auteur empilera des couches de plus au gâteau, le noyant sous les horreurs, à tel point que je me suis un peu détachée du récit. La surenchère, très peu pour moi.

Trop, c'était trop et là, j'ai eu l'impression qu'on en rajoutait tant qu'on pouvait, même si, d'un autre côté, ces couches de glaçages écoeurant expliquaient comment nous en étions arrivés là et nous faisait comprendre le cheminement abominable d'un personnage, particulièrement cruel et insensible. Bah, toute sa famille est perverse, psychopathe, froide, cruelle…

Il n'y a pas eu de surprises de mon côté, j'avais déjà compris, au Cap, ce qui s'était passé, mais je n'aurais jamais imaginé qu'une couche de crasse aussi épaisse se cachait sous les tapis… Esprits sensibles, tenez-vous éloignés de ce roman.

L'autre bémol, c'est qu'il n'y a pas de dialogues ! Les différents récits sont faits par les personnages, comme s'ils nous les racontaient tels quels, un peu brut de décoffrage et cette absence de dialogues était pesante. le style d'écriture est assez plat, même lorsqu'il décrit des événements assez crus.

Malgré tout, cela reste un thriller qui fait le job, si on n'est pas réfractaire à l'excès de violences et d'horreur humaine.

Peut-être que si l'auteur en avait fait moins, en évitant la surenchère, cela aurait donné un roman plus percutant, plus sombre, au lieu d'un roman dans lequel on a empilé toutes les tares humaines possibles et imaginables.

Pas une mauvaise lecture, mais pas une qui entrera dans mes coups de coeur de l'année… Un thriller violent pour celles et ceux qui ont envie de descendre dans les tréfonds de l'âme humaine.

Lien : https://thecanniballecteur.w..
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Manon, Juliette, Thaïs et Chloé, 4 jeunes adolescentes de bonne famille âgées de 17 ou 18 ans ont réussi à convaincre leurs parents de les laisser partir seules en Afrique du Sud. A elles les plages immaculées, les cocktails et la fête, l'exotisme et les découvertes loin de Paris et totalement libres. Mais dans ce pays où la violence semble omniprésente, l'une d'elles va disparaître dans des circonstances mystérieuses, seul son cadavre calciné sera retrouvé par les enquêteurs.

Après la lecture de plusieurs critiques élogieuses concernant ce roman, j'étais prévenue : apparemment Jérémy Fel n'épargne pas ses lecteurs et la violence et la noirceur allaient être omniprésentes dans ce récit. J'ai donc entamé ce livre avec un peu d'appréhension, n'étant pas très à l'aise avec les ouvrages trop noirs ou décrivant trop ouvertement des scènes archi-violentes. Les 3 premières pages sont effectivement glaçantes mais ouf, j'ai réussi à arriver au bout (en apnée quand même car l'auteur ne nous ménage pas). La tension redescend ensuite dans ce roman choral qui commence par le récit de Chloé, une des jeunes filles nous décrivant le début de leurs vacances rêvées. J'ai commencé à tiquer un peu devant l'avalanche de scènes destinées à faire monter la tension : les jeunes filles ont l'impression d'être suivies, croient voir des inconnus dans la maison, font ensuite face à une agression, se réfugient chez des autochtones franchement louches... bref tout ceci ne serait-il pas un peu too much et l'auteur n'en rajouterait-il pas un peu pour être sûr de faire bien peur à son lecteur et de brouiller les pistes ? Certes l'Afrique du Sud est connue pour son taux de criminalité élevé et sa violence endémique mais il est malgré tout possible d'y passer quelques jours sans subir de telles mésaventures ! Bon malgré ce côté un peu too much, il faut reconnaître que le récit fonctionne, l'auteur réussissant à créer une vraie atmosphère mystérieuse et inquiétante et à nous balader dans son histoire par son style efficace et vivant.

Malheureusement le roman s'intéresse ensuite à d'autres personnages, d'abord la mère d'une des jeunes filles, puis le père d'une autre et au fil des pages l'auteur m'a définitivement perdue. J'ai trouvé certaines scènes tellement invraisemblables, tellement grossières dans leur volonté de choquer, de convoquer les pires démons et tabous de notre société, d'imaginer violences ou perversions les plus terribles que je suis complètement sortie du roman, n'arrivant plus à croire une seule ligne de ce que me racontait Jérémy Fel et étant même parfois à la limite de rire tellement les ficelles me paraissaient grosses. Je veux bien que certaines familles soient particulièrement dévoyées ou certaines personnes perverses, que le crime, la torture et la perversion existent chez certains mais là franchement cela fait vraiment beaucoup pour qu'on arrive à y croire et malheureusement cela va crescendo jusqu'à une fin du livre totalement invraisemblable (je reste volontairement floue pour ne pas en dire trop et ne pas risquer de dévoiler des éléments de l'intrigue).

Bon il faut reconnaître que malgré tout cela fonctionne, l'auteur étant effectivement très doué pour construire son intrigue, brouiller les pistes et nous donner envie de découvrir la vérité. Je ne peux donc pas dire que je me sois ennuyée ou que j'ai passé un mauvais moment en lisant ce roman, j'ai effectivement tourné rapidement les pages et eu envie d'en savoir plus (même si je ne remercie pas la lectrice qui dans sa critique Babelio a dévoilé plusieurs fois le nom de l'assassin ce qui fait que je l'ai lu et retenu même en en faisant une lecture en diagonale, est-ce cela qui a participé à me faire moins apprécier ce roman ?). Mais une fois le livre refermé, il m'en reste une très mauvaise impression, celle de m'être complètement fait avoir par une intrigue finalement très creuse et un auteur qui manie la surenchère pour mieux nous faire frissonner. Grosse déception, dommage !
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Bret Easton Ellis, Stephen King, Thomas Bernhard, David Lynch, Roger Ballen et les films d'horreur sont les références qui jalonnent le roman de Jeremy Fel.
La scène d'ouverture se place d'emblée dans le registre gore : une jeune fille est torturée, violée et immolée par un bourreau qui semble prendre beaucoup de plaisir à commettre ce meurtre.
En tant que lectrice coriace et avertie, presque une impression de déjà lu et juste un petit sursaut de dégoût.
Pour la suite, le roman reprend les codes du genre slasher : des adolescentes réunies dans une maison de vacances prises pour cibles par un fou criminel. Parties en Afrique du Sud, les jeunes filles sont conscientes que le Cap est une ville dangereuse et ont promis à leurs parents de rester dans les quartiers blancs et sécurisés.
Jeremy Fel utilise alors une narration propre au thriller pour que le lecteur s'interroge sur l'identité de la victime et celle du coupable et ainsi ménager la part de suspense nécessaire à ce stade.

Une fois la victime connue, Jeremy Fel nous lance sur plusieurs pistes, entre crime crapuleux ou raciste , amateur de pornographie gonzo, violeur en série et même un certain Colin-Bateman, homonyme du Patrick Bateman d'American Psycho.
L'hommage est d'autant plus flagrant qu'il nous présente des jeunes gens issus d'une génération américaine ultra-privilégiée et désabusée, élevée dans le luxe et l'ennui et qui recherche le frisson en se frottant aux interdits tels que le meurtre gratuit. Par la voix de Thais, on découvre Colin et Ezra, deux américains membres de Légion, un groupuscule qui écume les endroits les plus violents de la planète pour se livrer à leurs pulsions en toute impunité. Comme Patrick Bateman ils tuent, éviscèrent, violent , dépècent, égorgent, étripent et torturent.
Les arguments de Colin pour justifier son attitude sont plutôt classiques :  "A force de réprimer la violence qui nous constitue en grande partie, elle suinte de partout et sous diverses formes. L'histoire démontre sans cesse que dès que l'homme a la possibilité de répandre le mal à l'abri des lois, jamais il n'y renonce, toujours il s'épanche. Une fois le feu réveillé en nous, rien ne doit venir l'étouffer. On ne peut plus se contenter de laisser s'épanouir notre animalité uniquement dans le sexe. Quand on ne parvient plus à vivre soumis et que les jeux du cirque ne suffisent pas, on déclenche des guerres ou on y participe le coeur vaillant. On y tue plus que de raison, parfois sans que ce soit nécessaire, car on est couvert, alors on en profite. "

On peut facilement trouver des justifications culturelles à l'usage de la violence : certains la jugeront" naturelle " ou" inévitable " ou
" nécessaire ", beaucoup la considèrent comme un droit à la riposte ou à la résistance. Ainsi ce qui permet de justifier les guerres sert également à justifier la barbarie et ceux qui se placent en observateurs de la violence peuvent s'appuyer sur un discours qui légitime les pulsions animales, l'instinct de survie et la loi du plus fort.
L'auteur, en plaçant cette argumentation dans la bouche de l'un de ses personnages, ne fait donc que livrer une opinion largement partagée.

Le recours au roman choral permet la prolifération des points de vue et la multiplication des strates narratives. Ce qui permettra à l'auteur de faire entrer sur scène la famille Delage, une famille décadente, perverse et psychopathe.
Cette famille célèbre dans le monde de l'édition, bien égratigné au passage dans le sillage de l'affaire Matzneff et du mouvement Mee too, génère sans discontinuer des individus déséquilibrés et hautement déviants. Maltraitance, emprise, violence conjugale, incestes à plusieurs niveaux, infanticides et meurtres caractérisent ses membres qui passent de victimes à bourreaux. L'éventail des crimes commis laisse peu de place à l'émergence d'une personne saine d'esprit et douée d'empathie. Là aussi un lieu commun: la violence engendre la violence. Mais avec l'impression de donner dans la surenchère, tant les tares s'accumulent.
Mais peu importe puisque la fiction autorise tous les excès.

En conclusion, j'ai eu l'impression de lire un thriller plutôt bien ficelé mais qui n'est pas à la hauteur des références dans lesquelles il puise.
D'abord parce que l'écriture, si elle a l'efficacité du genre, n'a pas la richesse littéraire que j'attends d'un bon roman. Dans sa critique Babelio, Christophe _bj relève des maladresses de style très déplaisantes. Elles sont nombreuses et elles ne sont pas compensées par des fulgurances dans l'écriture qui reste constamment plate et basique.
Pire encore, certaines phrases prêtent à sourire tant elles semblent puériles : "Une blessure non loin du coeur se forme, je ne parviens pas à la refermer".
Par ailleurs, je n'ai pas trouvé cette réflexion qui nous pousserait à nous " interroger sur l'origine du mal" promise en quatrième de couverture. L'auteur ne se livre pas à une autopsie de la violence, il l'illustre de différentes manières.
Même si le roman livre une critique acide des rapports de domination dans le monde parisien de l'édition, il relève pour moi davantage du thriller que de la littérature d'idées.
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Jérémy Fel n'épargne pas grand-chose de la violence et de la cruauté des êtres humains à ses lecteurs. Et dès le premier chapitre de ce nouveau roman, on ne lambine pas, on entre directement dans le genre d'histoire qui vous fait osciller entre « je le referme, c'est trop affreux » et «je DOIS lire la suite, j'ai trop envie de savoir ce qui s'est passé, b***!».

« Malgré toute ma rage » démontre encore une fois (après "Héléna" qui m'avait déjà marquée) le talent de Jérémy Fel, celui de concevoir des univers tellement tordus qu'ils en deviennent crédibles : quand on croit qu'on a atteint le fond du puits du mal, Fel nous y enfonce encore plus profondément. A partir de cette histoire de jeune fille assassinée lors de vacances entre copines en Afrique du Sud, l'alternance des points de vue permet à l'auteur de nous donner à voir, avec un art consommé de la révélation, ce qui se cache de laideur et de crasse sous les surfaces lisses et sans aspérités de certains milieux.

Fel plonge aux racines du mal, au plus proche de ce qui pousse les individus à envisager le pire, avec froideur. Et c'est glaçant! Alors forcément on préférerait regarder ailleurs mais l'histoire ferre le lecteur et ne le lâche qu'une fois la dernière page tournée

C'est cru et violent, hyper addictif et même si on aurait aimé un style un peu plus travaillé, ce thriller très efficace est à mettre entre toutes les mains (averties).
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* Rentrée littéraire 2023 #4 *

Le 4ème titre que j'ai lu en juin en tant que membre du jury du Prix du Roman Fnac était "Malgré toute ma rage" de Jérémy Fel. Voici ma critique rédigée à l'époque :

Juliette, Chloé, Manon et Thaïs passent leurs premières vacances entre amies, à l'autre bout du monde - l'Afrique du Sud. Mais celles-ci vont être de courte durée : l'une d'entre elles est enlevée au bout de quelques jours et sauvagement assassinée. Alors que l'enquête commence, les proches de la victime tentent douloureusement de faire leur deuil...

Ce roman semble de premier abord se lire comme un thriller, voire une "simple" enquête policière. Mais, rapidement, on se rend compte qu'il y a une autre dimension dans cette oeuvre dérangeante. Au final, je dirais que c'est un livre d'une profonde noirceur, difficile à recommander, avec des thèmes assez violents et angoissants comme le meurtre, le viol, la torture, la perversion,...

J'ai aimé la structure narrative choisie par Jérémy Fel. le récit est en effet constitué d'une alternance de voix. Chaque chapitre est raconté par l'un des personnages principaux, narrant la suite de l'histoire ou revenant sur le passé pour éclairer le lecteur. Forcément, des redondances sont présentes mais chaque point de vue apporte des anecdotes et révélations, permettant aux pièces du puzzle de s'imbriquer au fur et à mesure.

J'ai aimé aussi la construction psychologique des personnages et leurs relations. Je trouve que l'auteur a un réel don pour dépeindre des personnages complexes, à la fois hors du commun, presque monstrueux et pourtant humains, invitant le lecteur à affronter les ténèbres qui sommeillent en chacun de nous. 

Il a aussi de vrais talents de narration et son écriture est agréable et fluide. 

Il y a toutefois des passages très crus, même violents lorsqu'il installe le climat d'horreur et de peur qui va régner sur ce roman. 
En ce qui me concerne, certaines scènes - évoquant des souffrances psychologiques mais surtout de sévices physiques - décrites de façon quasi cinématographiques étaient trop violentes pour moi,  

J'ai aussi trouvé que certains situations manquaient de vraisemblance. 

Cela reste un roman addictif, qu'on ne lâche qu'une fois terminé, mais, selon moi, à ne pas mettre entre toutes les mains...

#PrixRomanFnac #fnac_officiel #rentréelittéraire2023
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Malheureusement un peu déçue de ce nouveau roman de Jeremy Fel.
Très différent de ces anciens, le style d'écriture est beaucoup moins travaillé, les phrases sont courtes, les personnages pas assez creusé.

Pour celles et ceux qui découvre cet auteur n'hésitez pas à vous plonger dans les anciens romans qui sont tous fabuleux.

Je réessayerai quand même au prochain, mais je passe mon tour pour celui ci !
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« Malgré toute ma rage » s'ouvre sur une scène de torture assez éprouvante (vous le savez sans doute si vous avez lu des retours sur ce nouveau roman de Jérémy Fel). On ignore qui torture et qui est torturé.
Retour en arrière. Quatre amies sont en vacances au Cap, en Afrique du Sud. Quatre adolescentes parisiennes de 17 ans (seule l'une d'entre elles est majeure) qui pour la première fois passent l'été loin de leurs parents. Parents qu'elles ont réussi à convaincre de les laisser partir seules dans une ville pour le moins dangereuse, en échange de la promesse de ne jamais s'aventurer dans les banlieues mal famées.
Elles ont loué une superbe maison, une propriété luxueuse avec piscine et chambres avec vue sur l'océan.
Un ami de leurs parents passe régulièrement les voir afin de s'assurer que tout va bien et leur procure un véhicule pour leur éviter les dangers des transports en commun.
Le lecteur sait donc dès les premières pages que pour l'une d'entre elles, le séjour va très mal tourner.
Les narrateurs se succèdent et font avancer l'intrigue qui oscille entre thriller et histoire familiale qui va prendre de plus en plus de place.

L'intrigue de « Malgré toute ma rage » est très bien ficelée. La structure narrative permet à l'auteur de jouer avec les nerfs du lecteur. Il introduit le doute dans son esprit sur ce qui s'est véritablement passé et ce, jusqu'à la fin, s'amusant avec quelques fausses pistes.
La critique d'un milieu de l'édition parisien consanguin est percutante mais l'auteur va très loin dans une intrigue retorse, enchaînant horreurs et révélations horribles quitte à perdre en crédibilité.
Le style est très souvent factuel, l'écriture blanche. Je regrette également d'avoir buté parfois sur des erreurs de syntaxe dont je m'étonne qu'elles soient passées sous le radar des correcteurs/corrections.
L'analyse de l'adolescence et les rapports entre adolescentes sont les deux aspects du roman qui m'ont le plus convaincue.
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Quatre jeunes filles sont parties passer des vacance en Afrique du Sud , et tout de suite les problèmes vont surgir .
Une des filles , Manon , va disparaitre et son cadavre va être retrouvé affreusement brûlé dans une maison abandonnée .. Bon début me direz - vous ?
Mais la suite va être la description de chacun des personnages tout aussi abjects ou décadents dans leur vie respective et aucun n'y échappe , là on se dit l'auteur y va un peu fort ...
Puis ça commence à être long et répétitif et on ne voit pas le bout du tunnel ...
Personnellement le début du roman est bien attirant , mais la suite tombe vite dans le rabâchage et les explications de l'attitude psychopathe de certains personnages .. L'auteur nous a ouvert la boite de pandore de tous les vices, immoralités et horreurs de cette famille ... ça fait un peu beaucoup quand même ..
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Mon avis est partagé .
Sur la forme:
L'écriture est journalistique, ça donne du rythme, beaucoup d'informations dans peu d'espace, c'est efficace.
On s'habitue à défaut d'apprécier.
Le nombre de fois où on peut lire iPhone et Mac
au fil des pages finit par agacer et amène à supposer que l'auteur abuse un tantinet du style scriptural promotionnel .


Sur le fond
L'intrigue est bien menée, c'est subtile, c'est carré, on ne s'ennuie pas; c'est globalement immoral, et quelquefois sordide.. Ça secoue.
Il y a un peu de tout ce qu'il faut pour habiller les
pages: de la violence, du sexe, de la noirceur, de la haine, des incestes, du sadisme.
Dans ce livre l'horreur est fait pour plaire …
C'est un récit horrifique, un bon produit ..



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