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3,51

sur 540 notes
A la fin des années 60, Damian Baxter s'incruste, avec l'aide du narrateur, au sein d'une bande de jeunes gens de la très bonne société anglaise qui vont de bals en parties de campagne lors de la Saison, tradition permettant aux jeunes filles de trouver le mari adéquat. Doté d'un charisme exceptionnel, il va conquérir les coeurs et se heurter au snobisme et aux préjugés de cette caste. Un dîner cataclysmique fera exploser le groupe.

40 ans ont passé quand Damian Baxter qui se sait condamné à brève échéance, demande au narrateur de retrouver le fils dont il a découvert l'existence par une lettre anonyme afin de lui transmettre son immense fortune. Alors qu'il déteste farouchement Damian Baxter depuis toutes ces années, le narrateur accepte et part à la recherche des cinq femmes susceptibles d'en être la mère. Parmi elles, Serena dont il a toujours été follement épris.

Julian Fellowes, fidèle à son style, trace de manière quasi ethnologique et d'une écriture alerte et grinçante les travers de l'aristocratie britannique qui a perdu beaucoup de sa superbe mais s'accroche désespérément à ses traditions et à ses privilèges.

Une histoire très romanesque à laquelle des considérations sensibles sur le passage du temps, les considérables changements avec lesquels chacun doit composer en vieillissant, les choix qui modèlent une vie et sur l'ambivalence des sentiments apportent une réelle profondeur.

Lu en VO
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J'avoue que quand j'ai eu dans mes mains ce pavé de plus de 600 pages, j'ai craint de ne jamais en voir le bout. Surtout lorsque j'ai su que plusieurs lectrices l'avaient abandonné en cours de lecture. Pourtant, dès les toutes premières pages, j'ai été charmée par l'univers british chic de Cambridge que j'y ai trouvé. Cela m'a rappelé le début d'un autre livre que j'avais absolument adoré, le complexe d'Eden Bellwether.

Sans doute influencée par cette comparaison, j'ai très vite compris que le vernis des bonnes moeurs cachait des secrets inavouables et des bassesses entre gens de la haute société. de fait, le narrateur évoque rapidement le mal que Damian lui aurait fait, sans que l'on sache précisément de quoi il retourne.

Pourtant, il accepte de se prêter à la requête de son meilleur ennemi et de retrouver les femmes de leur jeunesse. Commence alors un récit superposant les scènes des bals de 1968 et les retrouvailles contemporaines. Cet astucieux jeu de miroir permet à l'auteur de se faire le plaisir de descriptions riches et vivantes, mais aussi d'une analyse de l'évolution de la société anglaise, ce que j'ai trouvé vraiment intéressant. le narrateur ne cache pas ses positions, sa nostalgie d'un passé où les familles nobles étaient riches et puissantes, mais reconnaît tout de même le mérite de ceux qui se sont hissés, comme Damian, jusqu'à des sommets de richesse et de notoriété, alors qu'ils partaient sans atouts dans leur manche.

Je me suis laissée prendre par le suspense double du roman, qui donne envie au lecteur de savoir à la fois qui est en réalité la personne que Damian recherche, mais aussi ce qui s'est vraiment passé au Portugal. À un moment, j'en suis venue à espérer un complet retournement de situation : que la lettre qui initie la quête soit un faux, ou qu'elle évoque en fait totalement autre chose que ce que Damian et le narrateur en avaient conclu… Sans aller jusque-là, le roman sait réserver des surprises jusqu'au bout au patient lecteur qui parviendra au terme de ses 647 pages.

Malgré des scènes drôles et des commentaires parfois acerbes, ainsi qu'une dose de romance, l'impression qui m'est restée à la fin du récit est celle de l'injustice de cette époque qu'on considère aujourd'hui comme libertaire, et où les familles arrangeaient pourtant encore les mariages (voire la carrière) de leurs enfants.

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Quelle déception! C'est long, très long...
Un narrateur sans caractère qui subit les évènements et qui se perd dans ses souvenirs et des descriptions à n'en plus finir. L'aristocratie anglaise des années 70 et ses moeurs y sont dépeints en long en large et en travers. Il ne se passe rien, il n'y a aucun rythme. le narrateur poursuit une quête, ça traîne en longueur et le lecteur s'y perd. Une soirée est évoquée depuis le début du roman, celle au cours de laquelle tout a basculé entre tous ces personnages, je n'ai pu tenir jusqu'au bout que pour en savoir plus sur cette fameuse soirée. Et même là, je reste sur ma faim...
Quant à la touche d'humour qui est annoncée en quatrième de couverture, je la cherche toujours.
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Julian Fellowes, né en 1949, est un touche-à-tout des médias. le nouveau septuagénaire s'est essayé à beaucoup de choses, notamment le métier d'acteur, de scénariste et de romancier. Avant de remporter un beau succès avec Gosford Park dont on a fait un film, puis surtout de Downton Abbey qui fut un succès planétaire. le scénariste chéri des plateaux n'a pas oublié d'écrire, et son roman « Passé imparfait » est son troisième livre. Un livre dans la veine de Downton Abbey, mais peut-être plus profond car sociologiquement très piquant.

L'histoire est savoureuse. Un sexagénaire célibataire, romancier à ses heures perdues, reçoit une invitation étrange à venir le voir d'un vieux copain de jeunesse, Damian, dont il s'était séparé violemment au point de le considérer comme un ennemi. Après toutes ces années, que lui voulait-il ? Il découvre un copain, malade en phase terminale qui lui donne une mission : retrouver la fille qui lui a envoyé une lettre anonyme trente années plus tôt pour lui annoncer qu'elle avait eu un enfant de lui. Qui est cette femme ? Damian ne le sait pas. Mais se découvrir un héritier à quelques semaines de sa mort mérite de replonger dans le passé. Cinq filles de leur passé commun peuvent être ces mères potentielles. Malgré leur vieil antagonisme, le vieux romancier accepte par fidélité à leur passé commun.

Ce canevas amusant donne l'occasion de faire revivre la fin des années 60 dans le milieu de l'aristocratie britannique, pétrie de traditions, qui tente de résister au vent frais du changement. le héros est un pur produit de cette aristocratie, tandis que Damian est un roturier qui tente de s'y introduire pour jouer le rôle du renard dans la basse-cour des « jeunes débutantes ». Cela donne un récit coloré de la vie insouciante d'une jeunesse dont l'horizon se limite à l'oisiveté et à des bals pleins de promesses pour convoler entre soi.

L'auteur Julian Fellowes reproduit la précision chirurgicale de Downton Abbey pour décrire les us et coutumes de l'upper-society. Mais il va plus loin, car son livre parle aussi surtout du temps qui passe, et du constat entre les espoirs promis à une jeunesse dorée sur tranche et la réalité brute et implacable de leur parcours quelques quarante années plus tard. Que sont-ils devenus, ces jeunes avec lesquels on a dansé furieusement durant toute une année ? Un sujet beaucoup plus large que celui de la seule aristocratie… On y retrouve beaucoup de résonances dans notre vie personnelle, car le besoin de redécouvrir des destins personnels est une curiosité communément partagée.

En l'occurrence, Julian Fellows le fait avec beaucoup de finesse. Loin d'être un panégyrique de l'aristocratie et de ses moeurs, le livre est une charge brutale contre le caractère fictif et hors-sol d'une classe sociale tournée davantage vers le passé que vers l'avenir. D'abord séduit par le charme suranné de l'écriture, le lecteur se laisse happer par la violence émotionnelle de ce retour dans le passé.

Le roman est une vraie réussite dans sa construction. Les flash-backs sont pleins de sel, surtout au regard du temps présent. le personnage principal du romancier dont on ne connaîtra pas son nom, ne se dévoile guère, mais il est détaché du passé et du présent au travers d'un quant-à-soi très british. Enfin, l'histoire se brode autour d'un événement destructeur, un séjour au Portugal, dont on ne connaîtra le contenu quasi jouissif qu'à la fin du roman.
Cette fin est quasi une apothéose, et le roman se révèle alors pour ce qu'il n'était nullement au départ, à savoir une très belle histoire d'amour.

J'ai aimé ce roman extrêmement anglais, mais en même temps, universel dans son rapport au temps qui passe et à des amitiés défuntes. Les personnages féminins sont tous superbement croqués, rendant cette « quête de la femme » très attractive dans une époque lointaine où tout était plus bridé que maintenant. Un joli travail de sociologie et d'évasion romanesque…
Lien : http://calembredaines.fr
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Très bon livre bien écrit qui relate une histoire qu'on connaît peu voire pas du tout. Intéressant , livre qui ferait un très bon scénario de film.
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Fan de Downtown Abbey et ayant beaucoup aimé Belgravia, je me suis attaqué avec plein d'espoir à ce livre de Julian Fellowes, et je n'ai pas été déçu. Mais ce livre est beaucoup plus qu'un roman. Cela peut décontenancer un peu car, si l'auteur nous a habitués dans ces livres à nous peindre la vie, les us et coutumes dans les familles nobles et leur personnel, ce livre-ci est un "essai" décrivant l'évolution de la noblesse, de la bourgeoisie et du peuple anglais des années 60 à nos jours avec une analyse fine (de l'intérieur puisque, si je ne me trompe pas, l'auteur l'a vraiment vécu) qui est hyper intéressante. Cela vous prend autant voire plus que l'intrigue qui, somme toute est secondaire. Un très bon livre pratiquement "d'histoire".
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Quelle déception!
Moi qui adore la série Downtown Abbey, j'attendais tellement de ce roman écrit par l'auteur de cette série britannique...
Hélas, je reste sur ma faim.
Je n'ai pas retrouvé dans ce livre l'ambiance que j'ai tant savouré dans la série. L'auteur tente bien de nous raconter une histoire, mais elle est tellement peu présente, perdue au milieu de toutes les considérations sur ce qu'était l'aristocratie anglaise avant les années 1960 et ce qui a changé ensuite, qu'elle n'a pas réussi à m'accrocher un seul instant.
J'ai tellement d'autres livres qui m'attendent et que j'attends de lire avec impatience, que je n'ai pas de temps à perdre avec un livre qui m'ennuie, bien malgré moi...
J'ai donc fermé le livre à l'approche de la 200e page, avec une pointe de regret mais sans aucun remords.
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Lu jusqu'à la page 160.

Je n'ai pas accroché avec l'histoire même si l'auteur écrit très bien.
Le contexte, l'histoire des années passées, rien ne m'a parlé.

D'où cet abandon de lecture
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Julian Fellowes, scénariste et producteur de Downton Abbey ( ma série préférée au passage), nous offre ici un roman plus qu'intéressant! Plus de 600 p et la majorité dévoré en une journée ( 1er jour de vacances...)

La couverture ( blanche, cartonnée) de prime abord est magnifique et nous suggère dès le début que Fellowes va une fois de plus traiter son sujet favori : les différentes classes sociales en Angleterre.

Ce que semble nous confirmer la 4e couverture : Damian Baxter, milliardaire, mourant et roturier, convoque son ami de Cambridge, le narrateur (dont on ne sait le nom mais qui ressemble étrangement à Julian Fellowes dirait certains et est lui-même membre de la bonne société anglaise) avec qui il s'est brouillé en 1970 et lui demande la faveur de rencontrer 5 jeunes femmes du passé car l'une d'elles semble avoir été enceinte de lui.

Par le biais de cette enquête, Julian Fellowes nous présente les derniers balbutiements d'une Saison en Angleterre, après que la présentation à la Cour ait été officiellement arrêtée. Ainsi, il nous explique au gré des pages les coutumes de la bonne société anglaise, ses habitudes, ses manières de réagir, son snobisme et sa crainte dans ce monde d'après-guerre de voir les valeurs de l'aristocratie déclinée et l'aristocratie elle-même supplantée, de manquer d'argent.
Dans un aller-retour constant entre l'époque actuelle et les années 1968 et 1970, le narrateur se plonge douloureusement dans son passé. le devenir de ces jeunes filles de 20 ans à désormais 60 ans, nous est rapporté, sans que cela soit forcément un happy ending. Car, la place de l'aristocratie à l'époque actuelle, on le devine, s'avère plus que compliquée! Quelque part, ces pages nous montrent une certaine amertume et on se prend à avoir de l'empathie pour elles. Julian Fellowes a même réussi à me tirer quelques larmes par endroit sur le sort de Johanna, celui de Candida ou encore tout simplement la fin.
Bien entendu, plus que le devenir de ces jeunes filles, c'est aussi l'occasion quelque part pour nous, lecteurs, d'apprendre ce tragique incident de 1970 qui parsème les pages jusqu'à la dernière partie et pour Damian Baxter de renouer et tenter de s'excuser auprès du narrateur.

En définitive, une histoire qui se lit bien, instructif et qui nous fait ressentir un certain nombre d'émotions.

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Julian Fellowes, Downton Abbey, comment résister?

L'histoire est celle d'un narrateur sans nom qui reçoit la mission d'un ancien camarade de retrouver la mère de son enfant qu'il n'a jamais connu.

Chaque chapitre se penche sur une femme dans le présent, la façon dont le narrateur reprend contact avec elle. Il nous projette également dans le passé afin de comprendre les relations, les évènements qui se sont déroulés. Et surtout grâce à ces retours dans le temps, nous vivons dans le passé, découvrons les habitudes de ces anglais qui encore dans les années 60 faisaient leur "saison" afin de paraître dans la société.

J'ai aimé ces sauts dans le temps, découvrir l'Angleterre des 60's/70's. C'est intéressant et en même temps déroutant. Je ne m'attendais à tout ça. Certes, il s'agissait surtout de la "haute" qui perpétuait les traditions mais je pensais que ce temps était révolu depuis plusieurs années déjà.

J'ai pris plaisir à lire ce livre malgré des répétitions redondantes et usantes à la longue. On comprend que le narrateur a une certaine nostalgie. Il nous le démontre bien. Une histoire sympathique, surtout pour son côté culturel.
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