1815. Un bal à lieu où tous les notables anglais se sont donné rendez-vous afin de passer une merveilleuse soirée. le lendemain, les jeunes hommes présents à ce bal sont en grande partie tués lors de la bataille de Waterloo face à Napoléon. Sophia Trenchard était arrivée au début de ce bal les yeux pétillants de bonheur et en était repartie effarée par une découverte mettant en péril son honneur et celui de sa famille. Malheureusement, le destin ne fit que confirmer ses craintes.
Vingt-cinq ont passés et Sophia n'est plus. Les parents de cette dernière ont réussi à se faire une place dans la société anglaise. Anne, la mère de Sophia rencontre lors d'un thé la mère de Lord Brockenhurst et lui avoue l'impensable. À partir de cet instant, la famille Trenchard est mise en danger par le simple fait que cette révélation sorte de la sphère privée.
Julian Fellowes nous propose ici un roman dans la droite ligne des oeuvres de Jane Austen à la sauce XXIe siècle avec plus de piquant, plus de péripéties, moins de bla-bla et des situations complexes. le résultat est agréable à lire avec une rythmique et un scénario bien pensé... mais faisant vraiment trop penser à une série télévisée. Certes, Julian Fellowes n'est autre que le créateur de Downtown Abbey, mais j'attendais vraiment un roman moins stéréotypé et plus complexe. L'histoire de base de Charles Pope, enfant "bâtard" de Sophia reste sympathique et trop gentillette. L'auteur nous offre ici un récit intéressant, mais sans grandes difficultés ou grands événements (à part la tentative de meurtre vers la fin).
Les personnages sont complètement aseptisés avec des caractères trop lisse, trop doux. Cela manque cruellement de texture et de noirceur. Heureusement que Turton et Ellis, les deux serviteurs apportent cette touche "méchanceté" sinon, nous aurions droit à un univers trop superficiel.
Le grand point fort de cette oeuvre vient de la maîtrise de l'auteur concernant l'époque et le quotidien des grandes maisons. Nous nous retrouvons plongés dans un second Downtown Abbey ... mais sans la puissance de l'image.
Pour résumer : excellent livre, agréable à lire et vraiment touchant. Malheureusement, rapidement le lecteur comprend comment se terminera l'histoire... le suspens et les révélations étant totalement absents de l'ouvrage. Bref, il manque quelque chose pour en faire un roman incroyable...
J'avais lu le livre en 2017 et ne l'avais pas apprécié. Je ne connaissais pas Julian Fellowes. Quelques temps plus tard, j'ai fait fait le lien entre lui et la série "Downton Abbey " que j'ai beaucoup appréciée et je m'aperçois la semaine passée que "Belgravia" est paru en série. Je reprends le livre et parallèlement je regarde et je lis. La série et le roman terminés, je peux m'apercevoir que le livre est strictement respecté dans la série au point que certains dialogues sont quasi identiques sauf la fin qui va plus loin que dans le livre. Un plus dans le récit, ce sont les réflexions de l'auteur. Un plus dans la série, ce sont les décors historiques. Une belle réussite en six épisodes.
Pour les faits, je rappelle en gros que l'histoire débute à Bruxelles en juin 1815 à la veille de la bataille de Waterloo qui allait changer bien des choses pour la prospérité de l'Angleterre. La société anglaise présente à Bruxelles vit en parallèle de la société habituelle. Sophia Trenchard, fille d'un riche négociant, ravitailleur de l'armée, tombe amoureuse d'un vicomte anglais, engagé dans l'armée.
Celui-ci veut l'épouser dans le secret devant un pasteur. Il tombe sur le champ de bataille. Sophia va croire à une comédie de mariage qu'il a fait jouer par un ami de garnison. Hélas, elle est enceinte et avec l'aide de ses parents, le bébé est confié à un pasteur qui l'adopte.
Plus de vingt ans plus tard, les deux familles veulent reconnaître ce garçon devenu un homme d'affaires dynamique et cela va amener bien des complications et des complots avec de l'action à souhait.
La série est passionnante, le livre très bien mené.
D'ennuyeux, il y a 4 ans , le roman est devenu bien agréable à lire.
Entretemps, j'avais lu "Snobs" du même auteur qui est bien différent
Challenge pavés 2021
Ma copine iris a fait une critique époustouflante de ce roman. Et de voir qu'en plus c'était l'auteur de Dowton abbey (que j'ai vu et non lu.. et franchement adoré) .. il ne m'en a pas fallu plus pour titiller ma curiosité.
J'avoue avoir passé un bon moment de lecture mais pas transcendant non plus.
J'aime l'époque conté et ce style d'histoire. J'aime beaucoup la plume de l'auteur. Mais au final j'ai été assez ennuyée par le fait qu'il arrivait avec de gros sabots et que l'on devinait aisément ce qu'il allait se passer. Je regrette également que le côté historique ne soit pas plus prononcé.
J'avoue que j'en attendais certainement de trop ( du a Dowton Abbey).
Ce roman n'est pas une déception, mais pas non plus une énorme découverte. Un bon roman de plage pour moi.
Mais qui est donc Charles Pope ? Les bourgeois, les notables s'interrogent.
Comment ! Il est assis à la place d'honneur lors de la réception donné par les Brockenhurst ! Un homme sans le sou, qui vient d'on ne sait où ! Parait même qu'il est bien avec les Trenchard ! Madame Trenchard en avait l'oeil tout humide lorsqu'il lui a été présenté. Mais quelle est ce mystère ?
Les racines de ce Charles Pope remontent à un quart de siècle, lors du bal donné par la duchesse de Richmond à Bruxelles, quelques jours avant la bataille de Waterloo (18 juin 1815 pour ceux qui ne rappellent pas bien). Tous les notables anglais y sont réunis, beaucoup parmi les jeunes ne reviendront pas.
C'est un long roman dans lequel on peut tranquillement s'installer. Certes on voit la trame émerger rapidement mais tout l'intérêt de ce livre vient de l'ambiance, de l'atmosphère que l'auteur nous concocte. Une magique reconstitution des salons de la bourgeoisie anglaise du milieu du XIXe siècle. Mais surtout les rapports, les liens entre les gens qui soient familiaux ou professionnelles. L'histoire même si elle est très simple a le mérite d'être développé sur plusieurs tableaux.
De plus l'écriture est agréable car pour un si long livre il n'y quasiment jamais de longueur, à aucun moment je n'ai baillé d'ennui.
Le bal que la Duchesse de Richmond a organisé à Bruxelles le 15 juin 1815, à quelques jours de la bataille de Waterloo a été un vrai succès...toute la bonne société britannique y était présente, y compris Wellington. Et pourtant cette soirée a sonné le glas pour deux familles, les Bellasis, comte de Brockenhurst, des nobles de la haute société anglaise ont perdu Edmund, leur fils unique pendant la bataille et Anne et James Trenchard, des commerçants qui fournissaient l'armée en uniformes ont eu la douleur de perdre leur fille Sophia, quelques mois après la soirée. Les deux jeunes gens s'aimaient malgré les réticences de Lady Brockenhurst qui voyait cette relation comme une mésalliance avec une famille de commerçants.
Près de vingt cinq ans plus tard, James Trenchard a réussi financièrement après avoir investi dans l'immobilier dans le quartier très chic de Belgravia. Il essaye d'intéresser son fils Oliver aux affaires sans réel succès, et finance un jeune entrepreneur prometteur Charles Hope, au grand dam d'Oliver. Quant à Anne Trenchard, elle se consumme à cause du lourd secret qui concerne sa fille et qui impliquerait directement la famille de Lord Brockenhurst. Anne, au risque de déclencher un scandale qui decridibiliserait sa famille, décide de le révéler à Lady Brockenhurst...Une décision qui va déclencher une série de manoeuvres entre les deux familles, des manoeuvres notamment liées à l'héritage des Brockenhurst qui devait revenir à leur neveu et qui paraît compromis.
Belgravia met en scène deux familles représentatives de cette Angleterre triomphante, une famille de Lord et une famille de bourgeois qui ont réussi par leur travail, une activité méprisée par la haute société, deux familles de milieux différents qui n'avaient à priori aucune de raison de se mêler et pourtant qui se voient rattrapées par le passé...
L'intrigue imaginée par Julian Fellowes va bousculer les rapports dans les deux familles, exacerber les bassesses de certains protagonistes pour s'approprier un héritage, favoriser un adultère, faire basculer les certitudes, multiplier les manigances et les coups bas en tout genre.
Grâce à sa bonne connaissance de la haute société britannique, Julian Fellowes nous invite dans les salons et les alcôves, nous dévoile les secrets des familles et reconstitue une société très balzacienne, avec des personnages hauts et couleur, pour certains dévorés par l'ambition ou dénués de scrupules, pour d'autres solaires et positifs.
Une peinture de la société très reussie.
Dans le passé, on est comme en pays étranger, dit-on. Les choses s’y font différemment. Sans doute est-ce vrai en ce qui concerne la morale, les mœurs, le rôle des femmes, le type de gouvernement, et bien d’autres aspects de notre vie quotidienne. Mais il existe aussi des similitudes. L’ambition, l’envie, la rage, la cupidité, la gentillesse, l’altruisme, et plus encore l’amour, ont toujours eu une influence déterminante sur nos choix, hier comme aujourd’hui. Voici l’histoire de personnages qui vécurent il y a deux siècles ; pourtant les désirs, rejets et passions qui les animèrent ressemblent pour beaucoup aux nôtres, tels que nous sommes, dans l’époque où nous vivons
Certes le « Code sanglant » avait été abrogé vingt ans plus tôt ; les crimes commis par les domestiques à l’encontre de leurs maîtres n’étaient donc plus assimilés à de la petite trahison ni punis de mort. Mais il régnait toujours chez les classes possédantes une sorte de paranoïa : les domestiques étaient des étrangers qu’on laissait aller et venir à leur guise dans la maison de leurs employeurs, mais tout manquement à la confiance que ces derniers leur accordaient constituait une grave offense, lourde de conséquences.
- Si j'avais la chance d'aller en Inde, je ne manquerais pas de visiter le Taj Mahal. À Agra, ajouta-t-elle en soupirant à cette pensée. Il paraît que c'est le plus beau monument érigé au nom de l'amour...
...Le marbre est censé changer de couleur - rose pâle le matin, blanc laiteux le soir, or au clair de lune. D'après la légende, la teinte reflète l'humeur de la femme qui le contemple.
Sa nervosité pouvait s'expliquer. Certes, le "Code sanglant" avait été abrogé vingt ans plus tôt ; les crimes commis par les domestiques à l'encontre de leurs maîtres n'étaient donc plus assimilés à de la petite trahison ni punis de mort. Mais il régnait toujours chez les classes possédantes une sorte de défiance : les domestiques étaient des étrangers qu'on laissait aller et venir à leur guise dans la maison de leurs employeurs, mais tout manquement à la confiance que ces derniers leur accordaient constituait une grave offense, lourde de conséquences.
- Je sais qu'on est censé prétendre aimer autant tous nos enfants, mais je trouve cela difficile.
La duchesse laissa échapper un petit rire.
- Moi, je n'essaie même pas. J'ai beaucoup d'affection pour certains de mes enfants, je suis en assez bon termes avec d'autres, mais il y en a deux que je ne peux pas sentir.
- Combien en avez-vous ?
- Quatorze.
- Dieu du ciel, la relève du duché de Richmond est assurée (...).
A la veille de quelle grande bataille l'histoire commence t-elle ?