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sur 536 notes
Avec ce roman, on découvre l'Angleterre depuis les années 60-70 jusqu'à nos jours. Et du côté des « aristocrates », le changement a été radical. de ce côté-là, ce roman est passionnant. On passe d'un monde d'entre soi, où les héritiers, nobles avec le titre qui va bien, se rencontre pour des grands évènements, comme la saison des débutantes entre autres. L'auteur nous explique qu'à compter la fin des années 60, il y a eu un changement radical. Les cérémonies des débutantes, présentées devant la monarque, se sont perdues au fil de l'eau. Les « nouveaux riches », ceux qui se sont enrichies à la City, sont au départ mal vu mais petit à petit, ce sont bien eux qui sont admirés.

Le fond de l'histoire est la réception d'une lettre d'un viel ami : Damian Baxter. Celui-ci est en fin de vie et souhaite retrouver la mère de son enfant, qu'il aurait eu quand il était jeune et qu'il fréquentait le narrateur. le problème est que le narrateur, dont on ignore le nom, et Damian Baxter ne se parle plus depuis près de 20 ans. Ils sont en froid depuis leurs vacances communes au Portugal. Que s'est-il passé ? On le sait à la fin du roman.

Damian Baxter donne une liste de 5 filles avec qui il a une relation. le narrateur va donc reprendre contact avec ces filles. A travers ces rencontres, on remonte dans les années 60-70, avec ses bals, ses fêtes, les repas organisés,… Il faut dire que Damian Baxter a été introduit dans le paysage du milieu des aristocrates par la petite porte. le narrateur l'a invité à une première fête et a réussi à se faire réinviter pour les autres fêtes.
On est rapidement pris dans l'histoire. Il y a pas mal de digressions mais c'est pour mieux saisir l'enjeu de l'évolution des « moeurs » de l'aristocratie de l'époque.

Le narrateur prend du recul sur le passé. On s'aperçoit que lui-même en tant que partie prenante de ce milieu, ne prenait pas vraiment part aux histoires. En écoutant les histoires de ces 5 filles, il va s'apercevoir que ce qu'il pensait à l'époque était en réalité biaisé car il était encore trop naïf pour comprendre ce qu'il se tramait.

J'ai apprécié cette lecture mais j'ai souvent été agacée par le narrateur, qui est plein de préjugés : remarques sexistes, grossophobie, remarques déplacées sur le physiques des femmes, la manière de se comporter de son entourage,… Au-delà du mépris qu'il a pour les autres, rencontrer ces 5 filles et se remémorer son passé, le narrateur va se remettre en question car il n'a pas réussi à avoir la vie qu'il rêvait quand il était jeune.

Qui est donc la femme de l'enfant de Damian Baxter ? On le sait à la fin du roman. le lecteur ne peut pas deviner en réalité car on apprend à connaître chacune d'elles au fur et à mesure de la lecture. Il y a des surprises tout au long du roman, mais comme pas mal de roman anglais, il ne faut pas s'attendre à des rebondissements incroyables
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Avec l'automne et la teinte mordorée des feuilles mortes me viennent toujours des rêves de plaids tartans, de longues promenades aux châtaignes et champignons, de feu crépitant dans la cheminée, de thé fumant et de brioches à la cannelle, de vent et de pluie, de soudaines mais froide éclaircies... de ces rêves aussi douillets que réconfortants aux cottages britanniques qui font la joie des photographes, il n'y a qu'un pas et il est vite franchi. En automne, j'ai des envie d'Angleterre, d'une ambiance so british (ou du moins, d'une ambiance so british telle que je l'imagine, carte postale et d'Epinal que moquerait sans doute la réalité...), de scones, d'Hercule Poirot et de "Downton Abbey".

"Passé Imparfait" qui traînait depuis quelques temps dans ma bibliothèque m'est donc apparu et en toute logique comme le roman parfait pour angleterriser mon mois d'octobre, d'autant plus parfait qu'il est signé Julian Fellows: Monsieur Downton lui-même dont j'avais par ailleurs beaucoup aimé "Belgravia" il y a quelques années.

Le narrateur de "Passé Imparfait" (dont à l'instar de la narratrice de "Rebecca" nous ne connaîtrons jamais le nom) est un écrivain reconnu, issu la petite aristocratie britannique.
Un beau jour, cet homme proche de la soixantaine et qui semble cultiver un certain flegme allié à un désenchantement encore plus certain, a la surprise de trouver dans son courrier, au milieu des factures et des invitations aux cocktails mondains, une lettre manuscrite, une lettre comme on n'en écrit plus. Elle émane d'un certain Damian Baxter et le nom seul de cet émetteur surgi du passé ainsi que nous le comprendrons fait bondir notre narrateur. Damian Baxter... Damian... Qui fut son ami autrefois... Qui fut son ami jusqu'à un séjour au Portugal quarante ans plus tôt qui fit voler en éclat leur amitié.
La curiosité étant plus puissante que les vieilles rancoeurs, notre écrivain décachète la lettre et la dévore. Son meilleur ennemi l'y invite à une rencontre dans son domaine du Surrey. Il est, écrit-il, très malade et présente sa requête -aussi surprenante soit-elle- comme une dernière faveur à accorder à un mourant.
Bien sûr, le narrateur accepte -sans quoi, il n'y aurait pas d'histoire- et se rend à cette version fort sombre d'un "Ultime Souper" sans se douter que cette visite fera resurgir son passé dans ce qu'il a plus douloureux...
Pouvait-il se douter de la mission que lui confie Julian? Aurait-il accepté s'il avait su?
L'ancien séducteur, richissime transfuge de classe, lui demande en effet d'identifier parmi les enfants de ses anciennes conquêtes celui ou celle qui pourrait être aussi le sien, bien qu'illégitime, afin de lui léguer sa fortune puisqu'il est seul. Puisqu'il est mourant.
Commence alors pour le narrateur qui n'a d'autres choix que celui d'accepter (comment refuser quoique ce soit à un mourant sans passer pour un barbare sans coeur de la pire espèce?) un voyage qui le mènera de la campagne anglaise la plus verdoyante au soleil de Los Angeles et au coeur de son passé surtout, de ces années soixante, soixante-dix, en ce temps où lui et ses comparses avaient encore toute la vie devant eux, des rêves et des idéaux.

"Passé Imparfait" est une enquête sans crime ni meurtrier, une intrigue simple et intelligente qui mêle à la fresque sociale permettant de revenir sur quarante années d'évolution sociale au Royaume-Uni un récit intimiste et presque poignant de la part du narrateur qui prend douloureusement conscience que le temps passe et ne revient pas, que les retrouvailles avec ceux qui ont tellement compté autrefois peuvent être bien amères.

Le roman est nimbé de nostalgie voire de mélancolie et explore les failles et le coeur d'un homme vieillissant avec beaucoup de tendresse. Pour autant, il est aussi plein d'humour, de cet humour caustique, grinçant qui confine parfois à la cruauté et dresse un portrait satirique autant que savoureux de l'aristocratie anglaise des années soixante en plein délitement, de cette aristocratie qui se raccroche désespérément à ses traditions agonisantes. le constat n'est pas des plus optimistes concernant notre époque que fustige aussi le narrateur au détour d'un chapitre, d'une page, d'un paragraphe. C'est sans doute moins douloureux que de constater la mort de sa jeunesse…

Il est d'ailleurs bien attachant ce narrateur anonyme dont on saisit bien quel jeune homme sensible il était. Les personnages qui l'entourent sont quant à eux bien campés. Quant à l'intrigue, elle est accrocheuse et on se prend à enquêter avec autant de curiosité que le personnage. On se prend aussi à lui en vouloir un peu de ne pas nous parler autant qu'on le voudrait du Portugal. Patience, les révélations attendues arriveront pourtant, au terme d'un très bon roman qui pèche toutefois peut-être par excès de longueur et par une chute qu'on aurait espéré plus fracassante.



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Une lecture agréable mais très inégale. On retrouve l'écriture travaillée et cynique de Julian Fellows avec quelques traits acerbes.
L'histoire de la recherche d'un enfant illégitime est vraiment un prétexte pour l'auteur à raconter le temps qui passe, les changements qui ont eu lieu en 40 ans, la disparition de l'aristocratie et des grandes familles remplacées par des nouveaux riches.
Le schéma du livre est le suivant, on alterne épisode dans les années 60 avec le présent. Dans l'épisode du passé, il va nous raconter comment il a rencontré telle personne / un évènement important en lien avec cette personne. Mais surtout, il va nous présenter les traditions, les façons de se comporter, l'organisation sociale de l'aristocratie de l'époque.
La première moitié du livre est franchement longue et manque de rythme. On se lasse un peu de ces descriptions de bals, de traditions et de costumes. La deuxième prend un peu plus d'étoffe avec beaucoup plus de pensées sur la vie qui passe, les espérances perdues ou les accomplissements que l'on attendait pas.
Un très bon livre pour découvrir l'uper class anglaise, mais sinon l'histoire en elle-même n'est pas incroyable. La fin rattrape tout le livre, certain ont dit que la chute était décevante mais j'ai trouvé que c'était elle qui donnait tout le sens du livre.

J'avais adoré Snobs du même auteur, je suis un peu déçue par ce deuxième livre qui correspond plus à la rumination d'un cinquantenaire sur sa vie qu'à ce qu'il avait pu nous présenter par le passé.
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Quel narrateur insupportable, voilà ma première réflexion.
Et soyons honnête, cela m'a un peu gâchée ma lecture, alors que je trouvais l'idée géniale: notre narrateur est appelé au chevet d'un mourant, un homme qui a été, allez pas son ami mais membre du même cercle que lui quand ils étaient jeunes, et se voit demander, à cette dernière heure, de retrouver un enfant qui aurait été mis au monde par une de leurs amies, toutes ces années auparavant, et dont l'autre aurait été le père.
C'est l'occasion de plonger dans un monde aristocratique des années 60, un monde qui pense encore que toutes les nouvelles fortunes se bâtissant ne les rendront pas démodé. J'aime bien les histoires de châteaux anglais, mais là je n'ai rien trouvé du charme de ceux-ci, juste des jeunes imbéciles sans intérêt, devenus des adultes vieillissants à peu près du même tonneau. Quelques pages plus incisives amusent, mais sans plus, quant à ce mourant qui veut soudain léguer à son enfant une fortune digne de la dette du Malawi, il aurait mieux fait de le léguer au Malawi, justement, plutôt qu'à un gamin qu'il ne s'était jamais préoccupé de retrouver, voilà qui aurait été une chute plus originale.
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Je suis fan de Julian Fellowes depuis les séries télé « Monarch of the Glen » & « Downton Abbey »). J'étais donc réceptive à ce roman. L'idée de base (i.e. revisiter les amis et les souvenirs de jeunesse) était très intéressante. Malheureusement, même si les chapitres sont structurés de façon logique, on s'y perd. Les personnages sont légèrement antipathiques et l'histoire est interminable, sauf pour un lecteur s'intéressant particulièrement aux changements sociaux des décennies visées.
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Ce livre, très british, brasse deux thèmes : la disparition du mode de vie de l'aristocratie anglaise à partir des années 60 et la façon dont à 40 ans d'écart, les destins des personnes qu'on a connues s'éloignent de façon surprenante des prévisions.
Sans être un chef d'oeuvre, ce livre est amusant et intéressant. Il fait aussi fonctionner un classique triangle amoureux : le narrateur, personnage conformiste, lisse, se disant laid ; Julian, une connaissance d'Oxford qu'il fait entrer dans la « saison » de l'aristocratie ; Séréna, la belle aristocrate qui, par conformisme, manquera son amour pour Julian et se mariera avec un duc niais. Une intrigue policière nouera le tout, c'est de la belle ouvrage.
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Ce fut plutôt une lecture agréable. Julian Fellowes est un bon conteur de l'aristocratie anglaise et l'écriture est plaisante. L'idée de départ du roman suscite l'intérêt et le narrateur est un personnage attachant. J'ai tout de même regretté quelques longueurs dans les descriptions de soirées mondaines et je suis un peu restée sur ma faim...à la fin.
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Cette fresque historique dans laquelle un mourant essaie de retrouver son enfant caché est intéressante et fonctionne bien dans son aspect historique, dans la description d'un milieu, d'une époque, même dans la rupture entre 2 époques. On sent que l'aristocratie perd pied, ne parvient à comprendre cette nouvelle époque où elle n'a plus sa place.

Les secrets sont intriguant. Mais l'histoire et beaucoup trop longue et s'étire bien trop. Il y a au moins 150 ou 200 pages de trop. le suspens est assez mal géré puisque l'événement secret est balancé à la fin en guise de conclusion alors que s'il avait été préparé et dilué au court du récit tout aurait été plus interessant. C'est donc essentiellement la dernière partie qui ets intéressante.
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Très grande fan de Downton Abbey je n'avais aucun doute sur le fait d'accrocher avec la plume de son créateur ici auteur. Mais ce fut une déception.

J'ai eu toute les peines du monde à accrocher avec les personnages ou à la plume de l'auteur et j'ai besoin de cela pour m'immerger dans un livre.

Malgré un bon démarrage, les chapitres démesurément longs et les descriptions interminables ont gâché mon plaisir. Et l'auteur créé une attente telle autour du "fameux repas" du Portugal sensé avoir changé la vie du narrateur pour toujours que le soufflet retombe quand on le decouvre enfin à la fin du livre. Vers la fin j'ai cependant apprécié le cynisme du narrateur sur son jeune moi qui aurait pu être plus présent avant.

En bref de bonnes idées de départ mais trop de blabla et une fin rapide m'ont laissé une impression pompeuse et grandiloquente.
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Au moment où la grande faucheuse étend son ombre menaçante surgit souvent le pressant besoin d'une action rédemptrice chez le futur décédé. Dans un brutal souci de délivrance, il fait le bilan de sa vie, cherche à réparer les mauvaises actions dont il se sent coupable, avant le grand saut dans l'éternité. Damian Baxter n'échappe pas à cette tendance humaine. In extremis il se souvient avoir reçu 20 ans plus tôt, la lettre anonyme d'une femme qui l'accusait d'avoir gâché sa vie à cause d'une grossesse non désirée. Damian souhaite léguer son immense fortune à cet enfant inconnu. Pour le rechercher, il convoque son meilleur ennemi, le narrateur, lui confie une liste des femmes qui pourraient chronologiquement être la mère de ce descendant accidentel.


Le narrateur et Damian se sont connus en 1968 à Cambridge. le premier évolue dans le monde moribond de l'aristocratie dont il connaît et applique tous les codes multiséculaires jusqu'aux tableaux d'ancêtres sur les murs. le second appartient au monde émergent de la roture qui doit travailler pour vivre, des self-made men, des nouveaux riches dont leur éducation ne leur a pas inculqué à quelle heure exacte et en quelles circonstances précises il faut porter une jaquette, une queue-de-pie ou un smoking.


Passé imparfait est très habilement construit : le lecteur apprend dès les premières pages du roman que l'amitié entre Damian et le narrateur a été irrémédiablement brisée au cours d'événements mystérieux en 1970. Il s'agit d'un premier suspense auquel s'en ajoute un second : qui peut bien être cette énigmatique maman qui a donné naissance au fruit d'une éphémère aventure ? Un lecteur perspicace se dit que la dernière femme rencontrée sera la bonne. Oui mais ce serait trop simple pour Julian Fellowes qui connaît son boulot. Les rencontres avec les potentielles mères sont l'occasion pour l'auteur de dresser de magnifiques portraits de femmes. Toutes sont issues de l'aristocratie, et ont été les premières victimes de ce système élitiste qui ne leur conférait comme seules compétences que celles d'hameçonner des hommes de leur rang, puis d'enfanter des héritiers. Toutes ont vécu l'effondrement de leur monde, la ruine financière de leurs familles, toutes ont survécu, plus ou moins mal.


Julian Fellowes s'adonne à une longue et lente déambulation dans les méandres des quatre dernières décennies. En ethnologue, il décrit dans les moindres détails les manies alimentaires ou vestimentaires, les règles immuables de cette curieuse tribu qui a forgé sa propre perte à force d'immobilisme. Dans certains chapitres, j'ai eu l'impression d'être dans un zoo, devant une cage contenant les derniers specimens d'une espèce en voie de disparition, mi-fascinée par leur rareté, mi-effrayée à l'idée qu'ils pourraient me dévorer dans une quelconque jungle, surtout sociale.


J'ai apprécié ce roman crépusculaire et doucement mélancolique comme on apprécie de lire un document historique ou de regarder une photo sepia qui restitue l'ambiance d'une époque révolue et permet de mesurer le temps qui passe.
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