Avec son narrateur anonyme à qui on pourrait tout à fait l'identifier,
Julian Fellowes réussit le coup de maître de créer un homme à qui on a envie de mettre des baffes régulièrement pour lui faire ouvrir les yeux sur le monde actuel. Alors certes, ce gentleman élevé dans l'aristocratie britannique est peut-être un peu moins en décalage avec le monde que d'autres, mais l'ensemble du roman dégage une odeur de bourgeoisie rétrograde qui m'a passablement agacée.
Afin de faire revivre un monde disparu dans lequel les jeunes filles faisaient leur entrée dans le monde avec bal et tralala (vous allez me dire, ça existe encore en France aussi dans certaines couches sociales... Mais je me demande bien ce que ces personnes comprennent de la vie, la vraie, celle en baskets troués et en jeans pourris parce qu'on manque de fric pour acheter à manger en fin de mois...),
Julian Fellowes missionne son narrateur pour rechercher un enfant caché. Or, ne nous mentons pas, ce fil conducteur semble un poil usé pour être original. Quand, par là dessus, l'auteur nous pond des pages et des pages de traditions éculées, de robes en dentelle, de cours de conversation et de codes de service à table, autant vous dire que je me suis passablement ennuyée !
Soyons honnête : si ce roman ne m'a pas plu, c'est peut-être car je ne rêve pas du passé, je ne rêve pas d'être à la place de Kate Middleton, je ne rêve pas de robe de princesse, j'aime ma vie en blue jean et Converse, j'aime dire des gros mots quand j'en ai envie, je ne connais pas les codes de la baronne de Rotschild, et n'en ai rien à faire. Bref, si ce roman ne m'a pas plu, c'est que les aristos et moi, ça fait un peu dix, comme qui dirait ! (Mais si vous, ça vous branche, alors vous pourriez aimer !)
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