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3,48

sur 200 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
A chacun son snobisme et ne sommes-nous pas tous le snob de quelqu'un ?
Julian Fellowes que l'on connait pour Gosford Park et Downtown Abbey évolue dans deux mondes : celui de la gentry britannique et celui du spectacle.
Il est donc bien placé pour décrypter et croquer les faiblesses de ces deux univers . Dans "Snobs", avec un regard distancié, critique mais indulgent, il met en scène une jeune roturière ambitieuse qui entre par la grande porte du mariage dans le monde fossilisé de l'aristocratie. Une fois le but atteint, la vie n'est pas vraiment glamour pour notre héroïne et c'est alors que l'auteur déploie tout son talent parfaitement maîtrisé pour les rebondissements.
Affaire à suivre.
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Snobs n'est pas une agréable surprise, c'est une lecture surprenante. Jusqu'à la fin du livre on s'attend à ce que quelque chose éveille davantage notre intérêt que cette lutte des classes en interne, mais rien n'y fait.

Julian Fellowes décrit certes une aristocratie anglaise vieillissante qui campe sur ses acquis mais l'intrigue ne décolle pas. La jeune Edith, timide ambitieuse, parvient à épouser Charles, comte Broughton, et se met ainsi à dos toute cette aristocratie dont elle ne faisait pas partie avant son mariage. Sa belle-mère accepte difficilement que son fils ait épousé une jeune femme d'une condition inférieure, mais finalement, le mariage s'impose dans ce cercle fermé. Et puis Edith s'ennuie et la vie qu'elle s'imaginait, nourrie par ses lectures de jeunesse, se trouve être morne et décevante. Elle s'attendait à des bals à la cour et se retrouve à des galas de charité et à veiller sur un domaine qu'elle n'apprécie pas. Par dessus tout, Edith se lasse de son mari. Elle prend un amant, un jeune acteur (peut-être) en devenir et découvre alors un nouveau monde où elle s'épanouit. Edith est alors rejetée par cette aristocratie qu'elle avait tant eu de mal à intégrer mais au début, elle s'en fiche. Puis elle revient vers son époux, pour une raison que je garde secrète, c'est à peu près le seul rebondissement du roman (dont on peut néanmoins se douter et qu'on voit venir de trèèès loin). Et rebelote, elle doit faire face à ce monde qui n'est pas le sien et faire fi des rumeurs et des regards de travers.

Bref, que retenir ? J'en ai lu des romans où il se ne passait rien mais où on ne s'ennuyait pas. Ici, J. Fellowes ne fait que répéter les mêmes choses pendant 400 pages : Edith n'est pas du même monde, la belle-mère est snob, on n'accepte pas Edith parce qu'elle est d'une classe inférieure, etc. Au début, on se dit que c'est encore relativement subtil, et puis on est carrément scandalisé quand on se retrouve avec un dialogue entre le narrateur et la belle-mère qui soutient qu'elle "n'est pas snob, mais quand même, Edith est d'une classe sociale inférieure". A croire que Julian Fellowes a dû se dire "je ne sais pas si je fais bien passer le message " ! Alors que le lecteur a compris depuis longtemps que l'enjeu du livre tourne autour de ces différences sociales. Pour moi le roman devient, à ce moment, grossier et on insulte presque le lecteur, trop idiot sûrement pour comprendre subtilement l'idée qu'on fait passer depuis le début du livre.

Et puis, à force de voir les personnages à travers l'oeil de quelqu'un qui les observe et les passe au crible pour nous expliquer ce qu'on doit comprendre dans les situations, je n'ai pas réussi à m'attacher à Edith ni à Lady Uckflied. Charles, peut-être sur la fin, devient le plus humain de tous et le moins obsédé par cette lutte des classes, mais je me l'imagine apathique et sans réelle personnalité.

Deuxième chose : la quatrième de couverture compare le roman à une oeuvre de Jane Austen. NON ! Jane Austen est fine dans ses descriptions et n'évoque que très rarement cet enjeu de classe : tout est sous-entendu. Exemple d'Orgueil et Préjugés : l'entourage de Darcy ne souhaite pas le voir épouser Elizabeth Bennett car elle est d'un rang inférieur, mais les choses sont dites différemment et passent notamment par l'attitude grotesque de sa mère que personne ne veut voir devenir la belle-mère de Darcy. Certes, c'est une mésalliance du point de vue de Darcy, mais jamais il n'est dit aussi explicitement dans un Jane Austen "vous ne pouvez l'épouser parce qu'elle vous est inférieure", hormis par le personnage de Lady Catherine, la tante de Darcy. Bref, aucune comparaison possible avec Jane Austen qui se moque de ses personnages avec une ironie anglaise délicieuse et subtile, ce qui manque à J. Fellowes.

Troisième et dernière chose, le narrateur. On comprend mal qui il est et pourquoi tout le monde se l'attache ainsi. Il ne semble être qu'acteur, bien que d'une extraction noble qu'il ne cultive pas et son amitié avec Edith est crédible. Mais c'est avec la belle-mère qu'elle l'est moins. Cette vieille dame snob qui n'accepte pas Edith se confie ouvertement à ce jeune homme qui n'est rien pour elle et qui ne fait pas partie du même milieu. Etrange...

En conclusion, je dirai que les maisons d'édition nous ont encore survendu un ouvrage qui ne le méritait pas. Julian Fellowes a sans doute été publié grâce à son nom et le bandeau "par l'auteur de Downton Abbey" en première de couverture le prouve bien. L'écriture ne permet visiblement pas à Julian Fellowes de briller (à mes yeux, en tout cas), mais je reconnais volontiers qu'il est indéniablement plus talentueux à l'écran, avec pour preuve les très réussis Gosford Park et Downton Abbey dont on ne souviendra longtemps.

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A travers les propos du narrateur, un comédien ami d'Edith, celui-ci décortique la manière dont celle-ci va procéder pour arriver à ses fins pour épouser Charles Broughton, aristocrate anglais, croyant que le fait de faire partie de l'aristocratie suffira à son bonheur.....
Un roman sympathique qui jette un regard pertinent sur ce monde delà "haute" mais également sur ceux ou celles qui veulent en faire partie. C'est plaisant car il analyse également les relations de couple et le monde artistique.
Une lecture agréable typiquement dans l'esprit aristocratique anglais mais qui doit être universel car ne rentre pas qui veut dans ce monde.
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J'étais curieuse de voir ce que pouvait receler la prose du concepteur et scénariste de la série Downton Abbey dans ce roman recréant l'univers des nobles à particules évoluant dans la Grande-Bretagne d'aujourd'hui. Les premières pages m'ont charmée et j'ai retrouvé un peu de l'humour de Frederic Benson dans ses romans du cycle de Mapp et Lucia. Cependant, à partir de la moitié, le récit est retombé à plat, à l'image d'un soufflé trop vite sorti du four. J'ai cependant apprécié l'humour anglais et les descriptions enjouées et colorées de certains personnages.
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For he's a jolly good fellow, for he's a jolly good fellow.....

Pour nous raconter les navrantes mésaventures d'une bourgeoise rusée et naïve, grenouille voulant quitter sa mare et fréquenter les cygnes de la gentry, Mister Fellowes se place à mi-chemin, en arbitre des élégances.
Sous une apparente neutralité, on devine qu'il se range plutôt du côté de ceux qui sont nés avec des armoiries au dessus de leur berceau. Il prétend dénoncer les travers de la vieille aristocratie, ses airs blasés, son esprit de caste, sa vie de château un peu étriquée et la sotte vanité dont ils sont imprégnés. Imbus d'eux-même, persuadés d'être l'élite et de diriger les affaires du monde, ils affectent de dédaigner de basses considérations matérielles: un repas raffiné, des amis élégants et titrés, une invitation aux festivités royales.
Mais ils sont aussi cruels, mesquins, hypocrites et jaloux que le commun des mortels. Leur noble lignage et leur parfaite éducation ne les protège pas des ravages du chagrin d'amour ni des blessures d'amour-propre. Elle leur impose seulement de sauver la face, quoiqu'il arrive.
Juchés au sommet de leur fortune et de leur position sociale, qui les met à l'abri du besoin, on ne peut que les détester pour leur égoïsme, leur manque de générosité, leur indifférence, leur implacable mépris pour les classes "inférieures", leur respect du protocole et des convenances.
Julian Fellowes nous fait entrer, en hôtes indiscrets, dans les coulisses de ce monde fermé. le destin de la petite Edith nous importe peu, il n'est qu'un prétexte pour faire se côtoyer une marquise vindicative et une roturière ambitieuse.
Contrairement aux héroïnes d'Elisabeth Taylor, d'Edith Wharton ou de Virginia Woolf, ni la marquise douairière ni cette jeune belle-fille ne sont torturée par des états d'âme.
All is well that ends well, le ton reste léger, anecdotique, émaillé de piquantes réflexions très british.
Pour les amateurs d'ambiance un peu décadente et d'excursions entre la Tamise et le Sussex, je conseille cette lecture assez facétieuse et distrayante, qui rappelle, en moins tragique, les malheurs de Charles et Diana.
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Julian Fellowes met ses origines aristocratiques au service de romans dans lesquels il pourfend avec humour les codes, manies, traditions de sa classe sociale. Comme dans Passé imparfait, il donne la parole dans Snobs, à un narrateur sans-nom, noble, mais qui a dévié de sa trajectoire dorée en devenant acteur. le narrateur sert de passerelle entre les deux mondes, celui de l'aristocratie dont il est issu, et celui de la roture, dans lequel il vit.


Parmi ses amis, un gentil comte timide, gentil mais surtout célibataire est un parti convoité par bon nombre de mères pour épouser l'une de leurs filles, n'importe laquelle, c'est juste pour le titre. Edith Lavery rafle la mise. Jeune femme bourgeoise et arriviste mais sans grand avenir, elle utilise ses qualités naturelles, beauté, aisance, jeunesse, pour séduire puis épouser Charles. Mais c'est bien connu, les princes charmants n'existent pas, et l'ambition sociale ne remplace pas l'amour. Rapidement, la vie de comtesse l'ennuie. Coincée entre ses bonnes oeuvres, la paroisse, le derby d'Epsom, les repas pétris d'hypocrisie et de bienséance, Edith étouffe et ne trouve pas de compensation au lit, puisque Charles est un amant incompétent. Aussi, lorsque Simon Russell entre dans la vie d'Edith…


Julian Fellowes possède une plume agréable, leste, et sait décrire dans leurs moindres détails, avec un humour pince-sans-rire, les travers d'une caste qui s'accroche avec l'énergie du désespoir à ses privilèges, perpétue un mode de vie passéiste, et organise sa propre extinction à force d'immobilisme et d'auto-satisfaction. Il s'agit d'un roman léger et distrayant. Malgré ces qualités, j'ai éprouvé quelques difficultés à m'intéresser aux destins de personnages anachroniques, même dans les années 90, décennie dans laquelle s'inscrit l'intrigue. Enfin, sous couvert de satire, je me demande si Snobs n'entretient pas une sorte de nostalgie pour un monde conformiste et socialement dominant, même si avec talent, Julian Fellowes rend les nouveaux riches qui singent vulgairement les aristocrates, encore plus antipathiques que leurs modèles.
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Un "vite lu", mais plutôt amusant. L'humour british est là mais il n'est pas très féroce. le narrateur réussit à faire sourire de par son détachement de l'histoire racontée, mais l'histoire elle-même est d'un classicisme cousu de fil blanc. Bref, un bon moment, sans plus (mais c'est déjà ça :))
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Lu en 2021. Premier roman, publié en 2004, du créateur de la série télévisée britannique "Downton Abbey".
Il s'agit d'un récit sur la "lutte des classes" privilégiées : l'une déterminée à conserver sa légitimité, ses codes immuables et ses traditions surannées ; l'autre tentant vainement de l'imiter, n'aspirant que de s'en faire reconnaître et surtout accepter... Je n'avais que moyennement apprécié ce livre, à cause de certaines lourdeurs dans le récit et le côté prévisible du scénario.
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Une histoire d'amour cousue de fil blanc sur fond de description des moeurs de l'aristocratie anglaise et des bourgeois qui gravitent autour dans l'espoir de rentrer un jour dans le cercle si fermé et si prisé.
Aucun des personnages n'est sympathique, peut-être un peu plus le narrateur amie de l'héroïne qui fait le pont entre les 2 mondes.
Bonne lecture mais sans plus.
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Une jeune femme ambitieuse épouse un comte avant de s'enfuir avec un jeune acteur en vogue. British jusqu'au bout des phrases, ce roman, écrit par le créateur de Downton Abbey, s'avère être drôle et plaisant. Il y dépeint les codes, manies, traditions, de ses pairs avec une plume ironique.
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