C'est en Sibérie que
Caryl Ferey place cette intrigue sur fonds de trafic en tout genre, de communisme et de corruption.
Encore une fois très documenté, le récit que nous livre l'auteur de la vie à
Norilsk est édifiant.
Outre le froid polaire et la misère de cette cité industrielle, la peur d'un état très contrôlant ou chaque liberté de penser et d'agir se paye au prix fort rythme la vie diffici
le des habitants de cette contrée reculée. Cette ambiance est parfaitement retranscrite et vous glace d'effroi à la lecture.
Tout commence avec le cadavre d'un Nenets retrouvé congelé après la chute du toit de l'immeuble provoquée par la tempête.
A travers cette intrigue, l'auteur dénonce la vie diffici
le des mineurs, le sytsème des renseignements russes contrôlant tout et tout le monde, le sectarisme, l'homophobie,l'écologie, le manque de ressources des habitants, l'acoolisme pour oublier la misère...
Une enquête qui prend son temps pour se dévoiler, comme transie par le froid sibérien.
Un flic attachant et intègre, Boris Ivanov, qui enquêtera sans le soutien de sa hiérarchie.
Assez peu de lumière dans ce récit ni dans l'atmosphère ni dans les personnages qui ont tous une part sombre et tragique.
J'ai trouvé
le démarrage un peu long et laborieux. L'intrigue passe même un peu au second plan laissant une place prépondérante à la description du décor et de la vie locale.
Moins haletant que beaucoup d'autres de ces romans, j'ai été un peu moins convaincue par
Lëd, même si les personnages sont forts et leur courage remarquable.