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Citations sur Mapuche (218)

Les richards passaient en Mercedes, les mêmes qui avaient ruiné le pays, des types qui pouvaient être son père et qui venaient faire leur marché. Vendre son corps pour sauver son esprit : l'idée même lui répugnait. Jana avait taillé ses premières pipes en pleurant, puis elle avait tout ravalé : sa colère indienne, le sperme de ces porcs, cette folie qui lui mâchait le cœur et la secouait comme un pitbull pour lui faire lâcher prise.
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Elena luttait parce qu'un pays sans vérité était un pays sans mémoire.
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— Tu as grandi où ? demanda-t-il depuis le banc qui lui faisait face.
— Dans le Chubut, répondit Jana.
— En territoires Mapuche ?
— Oui… (Elle saisit un pétale de rose au hasard de la nappe, le déchira avec application.) Mais on a été expulsés de nos terres, elle ajouta. Une multinationale italienne…
— United Colors ?
— Oui. On ne devait pas avoir la bonne…
L’ironie cachait mal l’amertume.
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Trente officiers convaincus de crimes pendant la dictature avaient ainsi recouvré la liberté en raison du dépassement du délai d'instruction. En 2008, parmi les huit cent affaires en cours depuis l'annulation de l'impunité, seules douze étaient allées au bout de leur jugement, avec trente-six condamnations à la clé.
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La police avait vite menacé, puis ordonné la dispersion, mais les Mères, se tenant par les coudes, s'étaient mises à circuler autour de la place, au sens propres et inverse des aiguilles d'une montre, par ultime défi. Des " folles" avait raillé le pouvoir.
Mais elles revenaient. Chaque jeudi...
On leur avait envoyé les chiens, les charges de la police montée, on avait procédé à des arrestations en bande: les Mères de la place de Mai revenaient après chaque dispersion, reformaient les rangs, bientôt gonflés par leurs soeurs, leurs filles, leurs amis.
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Perdu dans ces réminiscences, Rubén revoyait la scène par flashs au volant de sa voiture, l'enlèvement de Maria Victoria et de celui qu'elle croyait être son frère à la sortie de La Catedral, le travesti qu'on torture devant elle pour la faire parler, les cris, les aveux, leur séparation, Orlando dirigé vers les quais déserts de La Boca, Maria droguée pour le transfert jusqu'à un aérodrome de campagne, la fille du riche industriel réduite à l'était de paquet jeté dans le coffre d'une voiture, un simple numéro à effacer, à faire disparaître, Maria inerte qu'on colle au fond de la carlingue, le survol de la zone de largage, la peau noire de l'océan qui craquelle sous la lune, elle toujours plongée dans ses rêves chimiques, ne sentant ni le vent ni la peur, les eaux voraces et boueuses à l'embouchure tout en bas, et puis Marie Victoria qu'on précipite dans le vide, sa chute, sa chute interminable vers l'océan sous les yeux crevés de la lune... A deux mille mètres, la mer est un mur de béton: les os de Maria avaient explosé sous ses chairs.
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"Mémoire, vérité, justice" : depuis sa sortie de prison, les Grands-Mères n'avaient rien changé de leur méthode de harcèlement. C'était trop tard. Aucune menace, loi ou décret ne leur ferait lâcher prise : car c'étaient elles, désormais, les Mâchoires de l'Histoire.
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Endormis au Penthotal, chargés dans des camions ou des voitures, bâillonnés, ficelés, encagoulés, les subversifs extraits des prisons clandestines étaient transférés jusqu'aux aérodromes de l'armée avant d'être jetés vivants dans le Rio de la Plata. Des vols de nuit, en hélicoptère ou, le plus souvent, en avion.
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Peu d'Argentins connaissaient la situation de ceux qu'on persistait à appeler "Indiens". Jana lui parla d'un monde de misère et de défiance, de villages perdus dans les contreforts des Andes où le développement se réduisait à quelques tracteurs, des conseils tribaux parfois corrompus qui vendaient par parcelles les terres ancestrales durement reconquises, un monde où les militants disparaissaient ou se faisaient tuer sans qu'on ouvre d'enquête, un monde de gens qui n'intéressaient personne.
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« Une pluie tropicale picorait le toit de l’atelier.
Les billes de plomb fondaient toujours dans sa gorge mais Jana ne pleurait plus. Elle l’avait trop fait, son chagrin s’était tari. Tristesse, impuissance, désespoir, les Mapuche s’étaient toujours battus, jusqu’au bout. Jana Wenchwn était une welfache, une guerrière, depuis le jour où les carabiniers avaient fracassé la porte de la maison. Elle ne tuerait pas sans combattre… » (P434)
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