La musique, qu’on la produise à l’orchestre, au piano ou au violon, qu’on la baptise nocturne, caprice, berceuse, barcarolle, n’exprime rien d’autre qu’elle-même...
Comment concilier le désir jaloux de me tenir à l’écart des femmes, et le besoin de reverser sa tendresse sur une nouvelle progéniture ? La providence avait résolu cette contradiction, en lui donnant deux garçons, dont l’un, échappant aux ruses féminines, resterait éternellement à ses pieds, tandis que l’autre, moins précieux comme fils mais indispensable comme reproducteur, fournirait les petits-enfants.
Les différentes clefs qu’il essaya pour ouvrir les portes du cœur maternel se brisèrent entre ses doigts. Aucun de ces appels au secours ne fut même entendu. Apprenti voyou ou candidat à l’héroïsme, on ne le prenait pas au sérieux.
Rarement une fille recevait chez elle un garçon, et jamais hors des heures de la journée où les parents pouvaient exercer leur surveillance. Une barrière rigoureuse séparait les deux sexes. Défense de s’échanger d’autres signes de tendresse qu’une poignée de main, un baiser sur la joue.
Chacun de ces héros avait le droit de relever le pont-levis et de s’isoler pendant un jour et une nuit avec la femme de son choix, dans la tour pourvue du ravitaillement et du matériel de cuisine nécessaires.
Je faisais l’amour sans avoir conscience de « faire l’amour » : encore moins, il va sans dire, d’être un marginal de l’amour, de m’aventurer dans une forêt ténébreuse hérissée d’obstacles et de dangers. Je faisais l’amour par goût, par appétit, aussi naturellement que je me mettais à table quand j’avais faim.
Des riches et des pauvres, il y en a toujours eu à Bologne : mais, pendant plusieurs siècles au moins, ils ont tenu pour plus important ce qui les rapprochait que ce qui les séparait. Ne vivaient-ils pas dans la communauté du portique ? De cette légende, j’ai été nourri ; à cette incarnation de la fraternité humaine dans l’urbanisme, j’ai prêté fo