L'intrigue se déroule aujourd'hui, de Madrid à Barcelone en passant par Paris et Buenos Aires. Une série de meurtres inexpliqués et sans liens entre eux, un journaliste qui n'a plus rien à perdre et sort des sentiers battus lors de ses émissions radiophoniques tardives, une enquêtrice transsexuelle et ex- prostituée, un juge honnête qui dit haut et fort ce qu'il faudrait peut-être taire et une avocate parisienne qui défend l'association des « bébés volés », le cadre est posé pour une plongée dans l'Espagne de Franco, et ces relents nauséabonds qui se sont prolongés quelques années après la fin du « règne » du Caudillo.
Le scandale des bébés volés a réellement éclaté il y a quelques années, ces enfants que l'on enlevait aux mères en leur annonçant que leur bébé était mort-né, puis que l‘on faisait adopter par des familles bien « dans la ligne du parti » pour anéantir dans l'oeuf ces lignées de révolutionnaires rouges et anti franquistes. C'est un sujet intéressant même si j'ai eu parfois l'impression qu'il est traité de façon presque légère, car peut-être pas assez fouillé. Tout se bouscule un peu dans ce roman. Diego, le journaliste, a un peu trop enquêté sur les cartels de la drogue en Amérique du sud, et l'a payé très cher. le juge affirme, enquête, soulève de vrais problèmes, mais il va à l'encontre des directives gouvernementales, cela va lui coûter sa carrière.
C'est un roman très agréable à lire, qui balance entre thriller, roman noir, introspection et aventure. Dans lequel j'aurai aimé que certains sujets soient plus travaillés, les cartels de la drogue, le régime franquiste par exemple, avec un peu plus de profondeur historique et des personnages moins idéalisés peut être. Mais au final j'ai passé un très bon moment de lecture avec cette «
Mala Vida » et l'écriture fluide et agréable de Marc Fernandez. La collection Préludes est vraiment plaisante, j'aime l'idée de proposer à la fin d'autres livres parus en poche et qui pourraient nous plaire.