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3,6

sur 239 notes
On imagine vite le thème abordé lorsque l'on se retrouve avec ce petit livre entre les mains. Sa couverture représentée par un berceau peint en rouge et jaune et son titre issu d'une chanson de Manu Chao, laisse présager une aventure ibérique sur fonds de maternité. Et c'est le cas.

Marc Fernandez nous propose un polar empreint de ses origines espagnoles. On va découvrir des personnages engagés qui vont mettre le doigt sur un secret bien gardé de l'Histoire du pays. Ils vont alors s'impliquer avec détermination pour dévoiler au monde ce drame national que constitue le vol de bébés sous l'ère Franquiste. Personnellement, je n'avais pas connaissance de cette tragédie. J'ai tout de suite été séduit par l'idée de fouiller dans le passé tourmenté.

Malheureusement, les promesses d'un polar plein de révélations ne sont pas tenues. Le sujet, pourtant grave, est survolé. Les grandes lignes sont répétées mais on ne rentre jamais en profondeur pour étoffer la matière. Les protagonistes sont caricaturaux et l'enchaînement des évènements est assez prévisible. Il y avait le potentiel historique pour en faire une grande aventure mais tout va très vite et on passe à côté du sujet. C'est efficace en terme de rythme, beaucoup moins en terme de consistance.

Marc Fernandez a le mérite de nous ouvrir les yeux sur ce mystère, véritable tabou d'un pays qui semble vouloir se défaire de son passé peu glorieux. Seulement la forme trop superficielle de l'approche, rend ce court roman un peu trop lisse et trop inoffensif. Je le conseille donc comme une lecture légère au bord de la plage (ou ailleurs, c'est vous qui voyez !). Vous passerez un moment plaisant, sans prise de tête, mais aussi sans grande exaltation. Ma déception s'explique aussi parce que j'avais mis beaucoup d'espoir dans ce roman au thème intrigant et dans cet auteur sympathique.
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Une série de meurtres se produit en Espagne juste au moment où le gouvernement vient de basculer vers une droite extrême renouant avec le franquisme. Cela commence par de nombreux limogeages à la radio et à la télévision. Diego, qui anime une émission de nuit pourtant critique, reste à son poste, il sera une sorte d'alibi. Il est également l'un des premiers intéressés par l'histoire des bébés volés du franquisme qui ressurgit, affaire qui trouve même des prolongements dans des périodes beaucoup plus récentes. Il est aidé par son ami procureur, celui-là même qui prépare anonymement des chroniques subversives pour l'émission nocturne. Une jeune avocate française d'origine espagnole devient la porte-parole de l'association qui monte des dossiers d'enfants enlevés à leur parents et confiés à des familles « bien pensantes ». Ajoutons à ces personnages une détective argentine transsexuelle, et le cadre est posé.
Sur le fond, ce roman est passionnant, émouvant et bien documenté. La construction ne maintient pas un suspense insoutenable, ce n'est pas le but, mais laisse au lecteur une avance sur le journaliste-enquêteur. Sur la forme, le récit est plus attendu, parfois un peu maladroit, dans les dialogues notamment, mais il faut se souvenir qu'il s'agit d'un premier roman. Les personnages attachants, le regard pertinent sur l'Europe contemporaine, m'ont fait passer un bon moment de lecture, en numérique, et regretter un peu le parfum du papier neuf et la jolie couverture qui m'auraient sans doute rendue encore un peu plus indulgente !
Lien : https://lettresexpres.wordpr..
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L'auteur, visiblement de nationalité française et espagnole, nous fait connaître à travers cette fiction, le scandale sur le vol des bébés sous Franco, estimé à 150 000. le roman, qui se veut sous forme de polar, nous donne rapidement le nom de l'assassin. Les personnages sont atypiques (transsexuelle détective privé, animateur radio en contresens de la politique actuelle, avocate qui fait sa justice, juge qui n'a plus rien à perdre), c'est bien écrit et bien construit. Mais… Il manque un petit quelque chose pour en faire un grand. C'est écrit de façon journalistique, peut-être un peu d'émotion l'aurait rehaussé à la façon d'une épice dans un plat ? Cette histoire permet de se pencher sur ce drame espagnol. Emotion que j'ai trouvé dans l'article, ci-après :
http://www.liberation.fr/planete/2011/01/25/espagne-un-demi-siecle-de-bebes-voles_709642
Et écouter Mala Vida (mal de vivre) de la Mano Negra.
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Une couverture séduisante et un résumé évoquant un secret historique, voici deux bonnes raisons d'accepter l'offre de Babelio et de Préludes et de plonger dans l'actualité espagnole, la guerre civile et l'héritage franquiste.

Marc Hernandez démarre sur les chapeaux de roues et les premières pages sont rapidement tachées de gouttes de sang fruit d'une vengeance murie depuis 1946.

Mais rapidement des invraisemblances s'enchainent :
• Comment croire que Pedro de la Vega (1924-2014), « a été l'un des conseillers juridiques du Caudillo aussitôt après son arrivée au pouvoir en 1939 » (p 38, à l'âge de 15 ans ?) et pourquoi un notaire serait-il mandaté pour des adoptions plénières ?
• Comment imaginer qu'un visiteur puisse pénétrer dans un carmel, accéder au cloitre, exécuter une religieuse et ressortir ?
• A-t-on déjà vu une carmélite porter une "aube bleue et blanche" (p 153) ?
• Comment concevoir qu'une soeur contemplative, puisse travailler dans une maternité et attester la moralité d'une famille et à fortiori d'une centaine (p 199) ?

L'auteur confond ordres contemplatifs et ordres apostoliques, mélange "religieuse" et "bonne soeur" et sombre dans l'incroyable en baptisant une carmélite « soeur Mari-Carmen » (sic) et en décrivant des ecclésiastiques en "aube noire" … oxymore mémorable et amusant (p 190) !

Autant dire que ce roman donne l'impression d'avoir été un peu bâclé, documenté par un débutant plus imaginatif que rigoureux et rappelle ainsi "le vicomte de Bragelonne" d'Alexandre Dumas.

Comment un éditeur peut-il publier une ébauche sans la lire et la relire rigoureusement ?

Et la sentence « ne lui reste plus que quelques détails à peaufiner, autant dire rien » (p 249) n'est-elle pas la clé de ce récit décevant ?
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Une couverture au graphisme percutant, la reprise du titre d'une chanson de la Mano Negra, une quatrième indiquant que l'action se situait dans une Espagne « toujours hantée par son histoire récente » : il n'en fallait pas davantage pour attirer mon attention sur ce polar écrit par un journaliste franco-espagnol.

C'est dans une Espagne qui a choisi de porter au pouvoir une droite dure qu'une série de meurtres inexpliqués est commise. Si le lecteur sait rapidement qui en est l'auteur, c'est que le coeur de l'intrigue réside ailleurs, ces meurtres étant liés à un scandale, dit des « bébés volés », qui va désormais éclater au grand jour et qui trouve ses racines sous le sombre régime de Franco.
Si l'on sait que dans les dictatures latino-américaines, en Argentine notamment, de nombreux nouveau-nés furent enlevés à leurs parents dès leur naissance pour être confiés à des partisans du régime en place, j'ignorais totalement jusqu'à ce jour que de tels actes avaient été commis à quelques pas de chez nous, chez nos voisins espagnols. En même temps, on sait bien ce qu'est une dictature, et les méthodes varient rarement de l'une à l'autre... Mais ce qui est plus étonnant - et effroyable - et que nous révèle ce roman, c'est que ce trafic a perduré bien après le passage à la démocratie. Or si ce texte prend la forme d'une fiction, il a été précédé d'une véritable enquête journalistique de la part de l'auteur, et on peut donc penser que ce roman s'appuie sur des faits réels.

Je ne dirais pas que ce polar est d'un rythme haletant, ni qu'il est d'une originalité renversante. En revanche, les personnages sont bien campés et plutôt convaincants, et le contexte social d'une Espagne qui n'a toujours pas réglé ses comptes avec son passé est admirablement posé. de plus en plus, des voix s'élèvent pour demander qu'enfin le pays regarde son histoire. Si, à tort ou à raison, l'amnistie a pu paraître comme la seule condition d'un changement de régime après la mort de Franco, l'Espagne en garde aujourd'hui les douloureuses séquelles. Des écrivains comme Marc Fernandez ou Andrés Trapiello font désormais entendre leur voix pour dire la douleur d'un peuple et la nécessité de devoir tôt ou tard assumer son histoire.

Lien : http://delphine-olympe.blogs..
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Pour un premier roman, il faut reconnaître que c'est une histoire très bien écrite! Les pages se tournent très vite, les évènements s'enchaînent et l'intrigue est prenante. Il faut dire que le sujet est des plus troublants: les bébés volés à la naissance à des personnes opposées au régime de Franco, en Espagne, puis revendus aux "amis des amis" bien placés.
Comment retrouver des traces, des preuves dans un univers muré dans la honte et le silence après des années de trahisons innommables?
Une jeune avocate, Isabel, va mener l'enquête, sur les traces de sa propre histoire familiale. Elle va aussi régler ses comptes... à sa manière.
Face à cette jolie femme de loi, se trouve Diego Martin, journaliste de radio spécialisé en affaires criminelles. Ce dernier, par l'entremise d'Ana, une détective des rues, va profiter de ses succès médiatiques pour exposer cette affaire des "bébés volés" au grand jour, et avec grand bruit.
Mais attention, les obscurantistes rodent toujours...
Marc Fernandez signe là un roman policier habilement mené, aux personnages attachants et au suspens haletant.
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Un livre émouvant, poignant, fort qui nous décrit "la condition humaine" sous le franquisme, il y a 40 ans, et son retour aujourd'hui avec ses mêmes partenaires : Eglise extrémiste et pouvoir.

Des personnages : Diego Martin, journaliste; Anna Duran, détective argentine et trans-sexuelle; Isabel Ferrer, avocate entêtée; David Ponce, juge; et Ortiz, gradé des renseignement généraux; Tous s'engagent et prennent des risques énormes pour la Vérité, la Mémoire de l'Histoire, la Justice.

Des rendez-vous improbables à la Casa Pepe dans Madrid, à Radio Uno - radio d'état - dans l'émission tardive et même nocturne "Les Ondes Confidentielles" qui toujours commence par "Amis du Noir, Bonsoir".

Des religieux qui envoient des lettres de menaces de mort avec des "Dieu reconnaîtra les siens" qui rappelle le cri de l'évêque à la tête de l'armée qui perpétuera le massacre des cathares à Albi en France -Tout revient toujours. La "bonne Soeur" qui perpétue à la chaîne des choses infâmes m'a fait penser à "Lettre à un ami allemand" : un aumônier dans un camion accompagne des hommes pour leur exécution au cimetière. Parmi eux, un jeune de 16 ans qui réussi à s'échapper durant le transport. L'aumônier dénonce sa fuite. Le jeune sera fusillé par les Nazis. Il était innocent, il ne voulait que vivre.

C'est un roman sombre mais aussi un polar palpitant qui nous emmène dans une enquête à travers l'Espagne et son Histoire. Il aborde aussi le rôle du journalisme dans la société. Un style facile, agréable, une structure de livre pour ménager le suspend. Un livre qu'on ne lâche pas facilement.
Bien sûr, c'est à lire.

PS : Merci Monsieur Marc Fernandez de nous avoir fait partager l'héritage de vos grands-parents et parents.
PS : J'ai pleuré.
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Après avoir lu "Poussière d'exil" qui reprenait la partie historique de Franco au pouvoir et l'exil des Espagnols en France, qui fuit un régime politique totalitaire, pour avoir des conditions de vie peut-être meilleures ainsi que la seconde guerre mondiale.
Je me suis retrouvée cette fois ci dans l'après pouvoir de Franco quoique la présence des radicalistes se faisant ressentir tout au long du roman et dont on sent la pression et encore le contrôle de cet après régime Franquiste.
Je ne sais pas si ce roman se base sur des faits réels mais il est superbe.
Une fois commencé, on ne la lâche plus!
J'ai beaucoup aimé ce style d'écriture fluide, précise.
Chaque mot est pensé et les chapitres sont bien orchestrés. On ne s'ennuie pas.
Un plaisir de lecture qui n'engage que moi à vouloir une suite à ce roman.
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Fernandez Marc – "Mala vida" – LGF / Livre de poche, 2015 (ISBN 978-2-253-08585-0)

Un livre absolument remarquable par sa radicale nullité littéraire. Nous sommes là à un niveau proche du zéro absolu pour ce qui concerne l'écriture, platement linéaire et sans saveur aucune.
L'intrigue est téléguidée, prévisible, sans aucun suspens, d'une monotonie générant le bâillement irrépressible dès les premières pages. Voilà le genre d'ouvrage dont la lecture devrait être imposée à tout étudiant en littérature, car ce roman contient à peu près tous les défauts d'une très mauvaise narration.

Détail révélateur : même l'édition est mauvaise, mon exemplaire comprend deux fois les pages 97 à 126 !

Pire encore, l'auteur matraque son lecteur d'opinions politiques bien marquées, il se croit "de gauche donc obligé de partir en croisade contre la fachosphère", sur le mode Don Quichotte. Dans son abyssale sottise, il ne s'aperçoit même pas qu'il finit par doter ses "héros" de toutes les caractéristiques du bon facho !

En tant que "journaliste" lui-même, l'auteur illustre ici son fantasme : son héros va bien entendu renverser un gouvernement rien que par la grâce d'une campagne médiatique qu'il déclenche à lui seul sur les ondes (incarnant l'homme providentiel, grand sauveur de la planète, si cher à Hollywood).
Ce Superman, avalant d'invraisemblables quantités d'alcool et fumant "'clope sur clope" en dormant bien sûr à peine quelques heures (l'auteur se montre ici en retard sur la mode bobo-écolo-anti-macho), se fait aider par un trio réunissant Fantômette (une avocate qui s'arroge le droit de la vengeance jusqu'à l'assassinat, ben voyons), un transsexuel digne de Matamore (faut voir comme il/elle te vous terrorise les policiers des renseignements généraux, on croirait Tartarin de Tarascon), un juge tout plein de probité débordante, et même – vers la fin – un super-flic de l'ombre : n'en jetez plus, la cour est pleine.

Autre point plutôt drôle, l'auteur ne se rend même pas compte qu'il illustre naïvement cette collusion qui règne aujourd'hui entre certains journalistes, certains juges, certains avocats, soutenus dans les rêves de l'auteur par un policier ("rouge" comme il se doit), lesquels poursuivent des objectifs déterminés par leurs convictions idéologiques et politiques personnelles, en s'étonnant que "ceux d'en face", les z'horrrrribles fachos, fassent de même. L'auteur atteint là des sommets de ridicule involontaire.

Attendrissant : comme il se doit, Fantômette est très jolie, très intelligente, très ceci, très tout et tout, et ce brave journaleux succombe à ses charmes : l'auteur nous gratifie d'un mélo digne de la série Harlequin, sortez vos mouchoirs...

Quant au scandale (certains pisse-copies ne pensent la profession de journaliste que sous cet angle) des bébés volés, l'auteur oublie de préciser que tous les groupes politiques extrémistes ont eu recours à ce procédé.
Les nazis alimentèrent de cette manière ("Kinderverschleppung") leurs centres de "Lebensborn", et le petit père Staline s'empressa de créer ainsi de "bons et loyaux communistes" dans tous les pays de dictature communiste...

Ce roman nul, car uniquement basé sur la propagande idéologique la plus caricaturale, rejoint la liste comprenant déjà des auteurs comme Jean-Paul Brighelli, Thomas Bronnec, Jérôme Leroy, Dominique Manotti, le Littel des "bienveillantes" etc - liste non limitative.
Destination poubelle.

Celles et ceux qui souhaitent lire un excellent roman sur les tensions et secousses qui agitent l'Espagne d'aujourd'hui par rapport à son passé, se procureront le roman de Victor del Arbol intitulé "Toutes les vagues de l'océan", titre original "Un millon degotas" publié en 2014, dont la traduction en français fut publiée en 2015 chez Actes Sud dans la collection Babel-noir (ISBN 978-2-330-07281-0) – voir recension.

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